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EAN : 9782359841725
64 pages
Esperluète éditions (19/05/2023)
3.6/5   5 notes
Résumé :
L’histoire commence de manière plutôt ordinaire : une jeune fille s’apprête à vivre quelques mois au Brésil pendant ses études supérieures. Ses parents l’accompagnent pour découvrir le pays. Ce qui pourrait être le récit d’un voyage rythmé par les rencontres, la musique et la découverte d’un peuple va rapidement prendre une autre tournure…

C’est pas trop dangereux?? avaient-ils demandé à la patronne de l’auberge. Elle avait répondu, un peu vexée : Non... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sous le voile translucide, la réalité d'une immersion dans l'étrange (er) au Brésil. À haut potentiel cinématographique, cette fiction, au ralenti, en noir et blanc est une détonation. le vertige de notre contemporanéité. Une déflagration.
Une jeune fille ouvre la porte de son avenir. À l'autre bout du monde au Brésil pour accomplir ses études supérieures.
Confiante, l'expression même de l'universalité, elle est de discernement et d'élégance. Elle visite son lieu des Savoirs avec ses parents. Elle a appris la cartographie, les senteurs et les couleurs, les changements de ton dans le ciel, comme une promesse de renouveau pour elle. Elle est jeune et vaste. Libre et réceptive à la terre qui va opter pour son changement de vie. Ses parents veulent apprendre eux aussi. Respirer le pays , comprendre les habitus et les diktats d'un méconnu pour eux encore. La fenêtre grande ouverte, ils pénètrent dans le souffle d'un pays immense et musical, pétri de sensualité. Empreint de mouvements et de coutumes. Telle la pavlovienne parade du carnaval de Rio. La sociologie qui défile, la figuration d'un peuple dans toute son expression. Ils sont tous les trois happés par l'idiosyncrasie, étape après étape, « ils sont seuls dans cette forêt tropicale exubérante qui grouille de vrombissements d'insectes et de cris d'oiseaux ». « On m'avait pourtant dit que ce pays, c'était celui du métissage réussi, répond-elle. Je l'ai lu dans des livres, c'est ça qui m'a attirée. C'est pour ça que je suis venue, parce que j'avais ce rêve-là et que je voulais le vivre. Oui, depuis l'enfance, elle a ce rêve-là, dit la mère. Un mythe, auquel on a toujours voulu faire croire, dit-il »... « Aller à la rencontre des mythes. C'est risqué, dit l'homme ; on ne trouve jamais ce qu'on cherche ».
Ils déambulent, ils cherchent des preuves, touristes affamés de tout comprendre. Seule, la fille est à l'aise. Elle s'échappe de l'ubiquité, heureuse et attentive à l'accueil qui prononce le langage à apprendre. Les parents sont altruistes et convaincus. Ils sont humanistes et sensibles à l'humain. Ils accordent leurs regards au métissage rencontré. Regards doux et paroles qui refluent les misères comme des fardeaux. Ils sont en apogée avec leurs idéaux. On ressent le magnétisme chaleureux de la découverte du Brésil. Celui de leur fille en advenir. Sauf, qu'ils font une mauvaise rencontre. « Chercher l'aventure et tenter le destin ; jusqu'à le provoquer ? Elle frissonne ».
Deux jeunes brésiliens sortent de terre. Revolvers noirs, des gosses, caricatures des brigands. Des petites hyènes criardes et assoiffées d'argent. Ils sont là, le père, la mère et la fille, qui elle, jette sa carte d'as de coeur au sol. le symbole de l'insouciance enfoui dans le sol, entremêlé des ordures et de la faim aux abois. Elle comprend ce qui se passe. le danger immense et incommensurable d'un dérapage. L'arme pointé vers le ventre de la mère. Ils sont dans la sidération de l'instant. Dans l'immuable bouleversement. Yeux assassins, ongles sales et masque de haine. Un face à face qui foudroie l'espace de villégiature. le réel d'un monde violent. L'agression est vive, froide, rapide et paroxystique. «  Détonation » vol d'oiseaux noirs, le bras du père en pâture. le sang en raison, les gamins sont des tueurs. « On dirait que toutes les strates de la violence de l'histoire de ce pays, qui se répète à l'infini, se condensent en eux et s'inscrivent dans leurs corps, dans leurs gestes ». le père, la cible, sa pochette trop visible. La détonation comme la chute d'Icare. L'envers d'un décor. La frontale vérité d'un pays ravagé par les inégalités, la drogue et la faim. Les bidonvilles comme des châteaux de cartes postales gorgés d'eau non potable. Comment cette jeune fille pourra-t-elle vivre en ce lieu de détonation ? Laissez du temps au temps. Les épreuves vont oeuvrer. La prodigieuse adaptation, apprendre d'un peuple. « Elle retrouve une sorte de conscience, de lucidité, de vivacité, d'unité, de liberté de mouvement ».
Engagé, stupéfiant de justesse, « Détonation » est le microcosme qui révèle la cruauté humaine. Les tragédies d'une jeunesse ployée sous les affres. le choc frontal des inestimables diversités. le contre-poids : dépasser les épreuves, le sésame du vivre-ensemble. Un livre inestimable. Les photographies lianes et souveraines de l'autrice sont une double-lecture vivante et spéculative. La littérature ici, acte son pouvoir humaniste et d'urgence. L'écriture de Dominique Loreau est bercée de compassion et d'observation. Rien n'est laissé au hasard . Tout est inscrit en noir et blanc et prêt à être archivé dans nos consciences. C'est un livre qui fait grandir. Publié par les majeures Éditions Esperluète
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Voici un très court roman, si court que c'est plutôt une nouvelle qu'un roman : 62 pages et pas mal de photographies pleine page.
L'histoire est somme toute banale mais l'écriture est aussi belle que les photographies qui ponctuent ce récit.
Une adolescente part finir ses études au Brésil. Ses parents l'accompagnent pour l'installer. Ils vont découvrir un Brésil loin des cartes postales. Ils vont être les spectateurs de la misère, de la violence qui prend de plus en plus de place.
Après une agression, leur vie à tous les trois se retrouve chamboulée, leurs certitudes volent en éclat et leur confiance tout comme leur sentiment utopique de sécurité s'effondrent totalement.
Bref, un joli texte qui n'est certes pas une découverte au niveau du thème mais qui offre un interlude intéressant entre deux romans plus consistants.
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Comment raconter une agression traumatique, l'altération de l'ailleurs, l'épreuve de l'exotisme, sont ainsi capturés avec une sensibilité photographique, une manière de retenue très visuelle. Dans ce très bref roman, une soixante de pages, Dominique Loreau travaille l'image dans tous les sens : de la prose poétique ciselée, incarnée et fragile, des belles photographies dont le noir et blanc joue sur le détail, la profondeur de champ pour donner à voir autre chose qu'une vérification, qu'une simple illustration, qu'une façon de fictionnaliser un ressenti personnel. Détonation parvient à dire un pays, le rapport coupable et dominateur que sera toujours le tourisme.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Vidéo de Dominique Loreau
Rencontre avec Dominique Loreau pour la sortie de Quelques pas de côté
Petites carapaces orangées rebutantes qui pincent sans marcher droit, les crabes chinois envahissent les eaux du Nord. C’est l’angoisse. Ils arrivent par milliers. Ils grouillent et déstabilisent l’humain. Cette histoire, la cinéaste, photographe et écrivaine, Dominique Loreau l’a entendue sur les ondes radiophoniques. Elle a voulu creuser, comme ses protagonistes, et comprendre ces migrations, comprendre comment l’homme entre en relation avec l’animal, comprendre pourquoi l’homme se ferme, comme une huître, face à l’autre, à l’étranger vu comme un envahisseur. Au départ, la cinéaste s’était lancée dans un documentaire mais le Corona est venu contrecarrer ses plans. Ce sera donc un livre d’abord, le film ensuite.
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