Les refuges

Avec Les refuges, Jérôme Loubry signe un roman sombre et glaçant, qui bouscule et malmène le lecteur jusqu'à le laisser pantelant et ébranlé jusqu'au tréfonds de son être…

Si vous n'aimez pas vous faire manipuler et voir vos certitudes voler en éclat, Il se peut que vous n'appréciiez pas le procédé employé par l'auteur pour son dénouement totalement imprévisible mais on ne peut, en tout cas, réfuter les qualités littéraires évidentes de ce thriller psychologique aussi effroyable qu'émouvant !
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Sandrine, journaliste d'une trentaine d'année a emménagé depuis peu de temps en Normandie. Loin de la capitale d'où elle vient, les reportages qu'elle doit couvrir sont loin d'être passionnants. Un matin, elle reçoit un appel d'un notaire lui annonçant la mort de sa grand-mère, qu'elle n'a jamais connue ; elle doit se rendre sur l'île où elle s'était retirée en ermite afin d'y vider sa maison.
Quels secrets cache cette île mystérieuse, où une poignée de personnes vivent retirés du monde ? Qu'est-il arrivés aux enfants de son centre de vacances, en ce funeste été 1949 ?
Sandrine sera découverte quelques jours plus tard sur une plage, errant telle un fantôme, recouverte de sang.

Un thriller psychologique prenant tant les éléments se mêlent ...
L'auteur nous emmène dans ce subconscient qui développe des carapaces de protection, d'oubli. Des refuges qui aident à taire la réalité et à subir certaines souffrances.

La dernière partie vous laisse un peu pantois car au fil du livre, on a complètement oublié que l'histoire était racontée par un professeur en psychanalyse.

La tendance actuelle dans le polar français est de repousser toujours plus loin la limite avec un exposé qui n'est qu'un leurre, un mirage qui cache une réalité parfois totalement opposée. A la manière d'un miroir qui dévoilerait la face cachée d'un visage, cachant ce qui ne serait que le pâle reflet de ce monde réel.
Cette technique favorise bien des pirouettes hallucinantes et des retournements de situations inattendus. On frise parfois la limite du tolérable, mais peu importe. Ce qui est recherché est avant tout c'est évidemment de maintenir le lecteur dans un état de perplexité tel qu'il ne peut lâcher le livre avant de comprendre. Car généralement, c'est uniquement dans les derniers chapitres que les nuages savamment accumulés font place à la lumière.
Il me semble que c'est bien Michel Bussi qui a initié ce mode d'intrigue avec son excellent roman Nymphéas noirs qui reste pour moi une réussite parfaite dans un genre qu'il a eu du mal à renouveler par la suite.
La difficulté de ce type d'écrit réside principalement dans la capacité du lecteur à accepter d'être embarqué dans une fausse aventure qui cache une toute autre réalité des faits. D'autant plus que peu d'écrivains sont capables de composer avec les éléments d'un puzzle construit de toutes pièces sans en perdre quelques-unes en chemin.
Les Refuges n'échappent pas à la dure loi de l'analyse.
Le début est prometteur, comme il se doit. Bien des mystères apparaissent qui ne sont pas logiquement explicables. La trame narrative suit son chemin bien balisé, puis l'explication apparaît peu à peu pour retourner en définitive vers l'inexplicable.
Choisir la maladie mentale comme support narratif exige une maîtrise parfaite d'un monde mal exploré et principalement sujet à controverses. Créer un monde virtuel dans lequel le malade s'installe pour se protéger du mal subi ou du mal commis est une forme de démence connue. La manipuler relève de la haute-voltige.
À cet exercice, l'auteur ne m'a guère convaincu. Son héroïne semble trop lucide pour sombrer dans ces mondes parallèles et le dénouement qui se veut pédagogique ne m'a pas apporté la clé de décryptage d'un roman qui se veut déroutant mais accumule les sorties de route.
J'ai fait cette lecture à la demande d'une amie. J'espère que ma chronique ne la laissera pas déçue et amère. Parfois il faut accepter une divergence de goût. Les Refuges n'ont pas ma préférence.

Michelangelo 5/10/2022

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J'ai beaucoup entendu parler de ce roman sur les réseaux sociaux. Je redoute généralement ces livres dont tout le monde parle. Généralement, ça me surtout fuir ! Je suis du genre qui met la barre haute sur ces livres « populaires » dont tout le monde dit que du bien et pour qui le lecteur moyen a passé un super moment. Souvent, je suis déçue. Si bien que des livres comme « La fille du train » ou les « Nymphéas noirs » m'ont beaucoup déçu (Ô sacrilège !).
Je reconnais qu'on est vite pris par l'histoire. Au départ, il s'agit d'une intrigue simple mais ça part très vite vers autre chose. J'ai été bien baladé par l'intrigue et j'ai donc voulu en savoir plus.
A plusieurs reprises, j'ai eu comme une sensation dérangeante dans la première partie du livre. On comprend au fur et à mesure ce qu'il en est. C'est le genre de roman dont on ne peut pas en dire trop de peur de dévoiler ce qui fait l'intérêt même du livre, donc je ne dirais rien sur ce qu'il se passe vraiment.
Il y a pas mal de thèmes déjà vus dans d'autres romans mais ici, on trouvera l'originalité de l'histoire, notamment par le fait que l'on pense rapidement à une histoire ancrée sur un seul thème mais qu'en réalité, l'auteur nous renvoie vers autre chose d'un chapitre à un autre.
La sensation dérangeante dont je parle vient aussi du fait que j'ai cherché à deviner le fin mot de l'histoire et que certains aspects du début du roman m'ont paru inexplicables. Je ne savais pas à quoi m'en tenir en réalité. J'avoue que pour certains aspects, j'ai eu des réponses mais pour d'autres, j'ai dû mal à comprendre. Mais, j'adore me poser des questions sur mes lectures passées. Je reviens sur l'histoire en m'interrogeant moi-même sur ce que j'en pense et c'est assez bon signe. C'est bien la preuve que l'histoire ne m'est pas complétement anodine. J'ai quand même la sensation de revivre mes années où je suivais la série télé « Lost » où la série était passionnante. Ça partait dans tous les sens, si bien que les scénaristes n'ont pas vraiment trouvé une fin qui convenait aux fans. Cette fin m'a laissé un goût amer, avec pleins de questions sans réponse. Cela restera un mystère mais les fans en discutent encore sur les nombreux « mystères » de l'histoire et leur vision des choses. C'est assez marrant !
Je n'ai pas vraiment regardé les critiques sur ce livre après ma lecture, donc je ne sais pas si je suis la seule ou pas à avoir eu une certaine frustration à la fin de cette lecture. Je reconnais que j'ai dû passer complètement à côté de certains aspects de l'histoire. Si ça se trouve, je dois faire partie des rares personnes à me poser autant de questions sur ce roman !
En bref, une bonne lecture même si par certains aspects, je reste mitigée. Je ne connaissais pas cet auteur et je compte bien lire les autres romans de lui. J'irais davantage vers les romans plus confidentiels. C'est souvent vers ceux-là que j'apprécie ma lecture.

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Un roman qui nous emmène dans les tréfonds de la psychologie et de sa complexité.
L'auteur nous donnes si on puis dire des indices au fur et à mesure de notre lecture via ces balises laissées en chemin et la découpe des 3 grandes parties qui jalonne cet ouvrage.

Nous débutons cette oeuvre avec Sandrine jeune journaliste en normandie qui va apprendre le décès de grand-mère qu'elle n'a jamais connu, face a ces doutes et ces peurs.
Mais en même temps nous alternons avec Suzanne cette grand-mère décédée pour découvrir le secret de cette ile mystérieuse, rythmé par le poème de Goethe le Roi des Aulnes.
Au cours de cette oeuvre, nous abordons les sujets de la pédophilie et des barrières que notre psychisme met en place pour se protéger.
Un remake du film Shutter Island en un plus complexe.
Il y a des vérités que l'on ne souhaite pas connaître et dont le psychisme saura nous préserver à sa manière.

J'ai été globalement déçue par ce roman.
L'écriture est plutôt dynamique et agréable, l'intrigue est sinueuse à souhait, menée par ce mécanisme psychique de protection de "refuge" (très bien expliqué par ailleurs), mais certains rebondissements sont prévisibles à des chapitres de distance, à mon avis.
Cela m'arrive très peu de découvrir les clés d'une intrigue en avance, et j'ai été d'autant plus surprise qu'il n'y ait pas plus de finesse dans la construction.

Sandrine est journaliste en Normandie, lorsqu'elle reçoit une lettre lui informant le décès de sa grand-mère, qu elle ne connait pas. Elle prend alors une semaine de congé pour s occuper du testament et se rendre sur l île où vivait la défunte.
Sa vie est sur le point de basculer. L'île cache bien des secrets. À elle de les démêler...

J'ai beaucoup aimé ce livre plein de rebondissements et de retournements de situation. l'auteur, que je découvre, joue avec nos pieds. l'enquête est très bien ficelée. On bascule d'une époque à l'autre et on se prend au jeu de la vérité. Les indices glissés dans le récit nous aideraient presque à résoudre l'affaire quand toutes nos certitudes sont remises en doute.

J'ai été tenue en haleine. Ce polar a tous les ingrédients nécessaires pour vous faire passer un bon moment. Je n'hésiterai pas à acheter d'autres ouvrages de l'auteur.

On entre vite dans ce roman où l'on est captivé par cette ambiance un peu étrange sur fond de guerre avec les nazis et des vestiges qui lui survivent jusqu'à nos jours. Mais s'ajoute petit à petit une autre dimension. Notre esprit cherche dans plusieurs directions entre révolte contre l'horreur et les doutes...

De manière inconsciente, nous élaborons des artéfacts qui concourent à annihiler les épreuves traumatisantes qui marquent notre existence. Ainsi, la drogue, l'imaginaire, l'alcool ou les croyances mystiques sont des refuges ou chaque individu peut se replier. En partant de ce postulat, ce thriller psychologique surprenant, nous plonge dans une ambiance de plus en plus oppressante au coeur d'une intrigue tortueuse, dérangeante et profondément sombre. Mêlant entre deux époques différents protagonistes dont un enquêteur hanté par un terrible passé et une journaliste désabusée à une sordide histoire de disparitions, le récit multiplie les faux semblants et d'incroyables rebondissements. Un puzzle littéraire en huis clos, sur fond de conte et d'un poème de Goethe, habilement construit qui explore la psyché d'une manière terriblement efficace. L'ensemble est rythmé, l'intrigue bien travaillée, immersive et complexe avec une touche de mystère dans un style soigné mais sans véritable émotion. Jérôme Loubry est parfaitement documenté sur le sujet mais au final se laisse aller à être trop scolaire dans son propos. Les personnages sont bien élaborés pourtant en dépit de leur complexité, ils manquent quelque peu d'épaisseur et parfois de crédibilité dans leur discours. L'idée générale est excellente, bien développée, Les Refuges est un roman plaisant, instructif et globalement captivant mais, le récit souffre à la longue d'un excès d'intrigues improbables avec un concept poussé à l'extrême dans sa conclusion inattendue.

Bonne lecture.

J'ai apprécié ma lecture. L'ensemble était très original et bien construit.

Le récit sème le lecteur au fil des chapitres, au gré de balises posées ça et là. L'intrigue est assez innovante par sa construction qui remet tout en question. Jusqu'à la fin on se demande si l'histoire est bel et bien terminée.

Mon hic : c'est les personnages. La construction du récit m'a empêchée de m'attacher vraiment à eux car les personnages initiaux changent complètement. C'est donc à double tranchant il me semble (sans mauvais jeu de mot). Finalement vers la moitié du récit j'ai pu ressentir de l'émotion avec l'inspecteur en charge de l'enquête, mais le soufflet est retombé lors du twist final.

Le point fort : l'ambiance. Certaines scènes m'ont vraiment choquée, il s'agit ici d'un thriller très explicite, avec certaines scènes assez violentes. Couplée d'une ambiance glaçante et dérangeante, vous avez là un bon cocktail macabre si vous appréciez les thrillers sanglants.

En bref une bonne lecture, qui m'a laissée quelque peu sur ma faim pour les personnages et l'intrigue, mais à l'ambiance extrêmement prenante et glaçante !