Bellevue-sur-Mer

: Un petit roman facile à dévorer et intéressant à plusieurs titres pour qui n'a pas d'à priori sur les cités. Jean Luc Luciani met beaucoup de choses en perspectives dans cette petite histoire vraiment sympathique et positive, qui pourrait concerner d'autres jeunes Samira et jeune Nawel. Les garçons se trouveront également dans cette ambiance tendue et semi-carcérale à plusieurs niveaux. Il est évoqué plusieurs éléments qui mériteraient d'être abordé avec les jeunes lecteurs, sur les quartiers sensibles, sur les liens au sein de la famille et sur la musique Rap par ailleurs. L'auteur pose son cadre communautaire sans jugement et nous entrons dans des familles qui n'ont d'autres soucis ici que le bien être des leurs.

L'arrivée de Ramzi et de sa bande afin de défendre sa petite soeur pour lui permettre de participer au concours remet malgré tout les choses en place et replace les relations fraternelles telles quelles devraient être, dans l'amour, le respect et la protection. C'est chouette et pratique finalement les grands frères!

La petite Samira en est d'ailleurs toute surprise, ce qui ne manquera pas de faire sourire l'adorable caïd de 13 ans. Nous constatons un fait de société, les enfants ne sont plus des enfants et sont happés très tôt dans les responsabilités ou les coups fourrés dans ses cadres difficiles. L'idée excellente de la directrice de l'école de nommer des délégués pour chaque groupe communautaire au sein de l'école, afin de régler les différends par la parole, est détournée par des petits chefs apparaissant pour oppresser les autres. C'est dans l'acte de solidarité que la chose sera réglée. Il est donc possible de ne pas subir.



Il est rare de donner la parole aux communautés de la cité en personnages centraux et exclusifs. Nul besoin d'y habiter pour s'identifier à un des personnages, le vécu ou l'imaginaire faisant sa part. Un point d'égalité dans l'envie de vivre sa vie d'enfant et d'adolescent.

Les adultes grinceront des dents au mot « Rap » et pourtant, L'auteur lui redonne ses lettres de noblesse, mettant en avant une qualité d'écriture bien présente dans cet art urbain qui chantait à l'origine les cités et ses tristesses mais pas que. Il est bien établi que ce genre musical a évolué, c'est aussi ouvert aux filles et il peut aussi chanter la joie de vivre. A réserver au préalable à un public averti et au moins adolescent du fait de la dureté du langage et des situations, Luciani montre une utilsation de manière adaptée et accompagnée pour un plus jeune public, qui se sent hélas vite concerné par des choses plus graves. Les jeunes commencent d'ailleurs de plus en plus tôt à en apprécier le rythme. Quelle belle idée pour fédérer le quartier et installer un moment de créativité auprès des jeunes.

A sa manière, au travers de Miloud du centre de loisirs, le livre salue l'incroyable travail effectué par les structures en direction du public des quartiers sensibles.

Une jolie petite lecture plaisir qui fait rêver, donne à réfléchir, un bon support pour discuter des cités avec les prés ados, voire les ados, libérer la parole.

Un bon petit baume au coeur en musique!

Samira à 10 ans et vit dans une banlieue de Marseille. Issue d'une famille nombreuse, elle n'a pas beaucoup de temps pour s'amuser. Mais c'est sans compter sur sa meilleure amie Nawel qui décide de l'inscrire à un concours de rap.
Entre les moqueries des uns et le soutien inconditionnel des autres, Samira osera t-elle relever le défi ?

Un bon roman qui parcourt les thèmes de l'amitié, de la différence, de la solidarité et de l'estime de soi. L'écriture est simple et vive, teintée d'humour et de tendresse. Un roman qui invite à sourire, à partir de 9 ans.