Le cercle et la fraternité

Voici une nouvelle lecture qui débute avec les Editions Chemin Vert que vous avez déjà eu l'occasion de connaitre au travers certaines de mes chroniques comme "Les noces meurtries" de Sandra Baniere ou "Debrouilles-toi" de .

Le sujet est intéressant déjà dès le résumé.
La réunion de plusieurs grands personnages de la fin 19ème siècle tels que Sir Arthur Conan Doyle, médecin de son état, Bram Stoker, régisseur de théâtre et J.M Barrie, journaliste m'a de suite mis l'eau à la bouche.
Ces trois personnages de par leur goût commun pour l'écriture, leur amitié et leur curiosité du monde décident, dans l'engouement de cette fin de siècle pour les clubs secrets, de se créer un comité avec pour seuls membres leurs trois personnes.
Le Cercle est né!

Alors lorsqu'un meurtre atroce est commis sur une prostituée, que la police cherche à clôturer l'enquête sans l'avoir débutée, juste parce que des événements étranges se sont tenus à la morgue, nos trois compères décident de devenir enquêteurs.
Leur sens de la justice et surtout de l'injustice faite à cette pauvre femme, solitaire dans la vie et rejetée de même dans sa mort, va les mener dans une aventure où la mort tiendra une place de choix.
Car s'il existe une chance que la mort ne puisse nous atteindre, doit-on encore "avoir peur de la sombre issue qui nous attend au bout du chemin"?

Le trio va ainsi se voir propulser dans une aventure emplie de sang, de mort mais aussi de renaissance et d'immortalité.
Car la suite des événements pourraient bien être une explication plausible du best-seller de Bram Stoker, Dracula mais aussi une source d'inspiration pour les enquêtes de Sherlock Holmes ou une influence certaine pour le Peter Pan de Barrie.

Après le meurtre de la jeune prostituée, nos trois héros vont donc continuer leur enquête malgré les menaces proférées par le surintendant de police, Sir Henry.
Ce qu'ils vont découvrir va entraîner le lecteur dans l'action, le suspens, mais aussi la frayeur de l'inconnu et les balbutiements d'un amour naissant.
Je n'ai eu de cesse de trouver le temps de me remette à ma lecture à chaque pause imposée par une vie réelle top occupée.
La plume de l'auteur nous entraîne tant et si bien que nous sommes happés par l'action. de plus, les chapitres plus personnels où nous voyons les événements au travers des yeux de l'un ou l'autre personnage nous donne une vision d'ensemble plus complète et surtout bien différente que si nous n'avions que lu ce roman tel un lecteur lambda.
Car chacun a ses défauts et ses qualités, ses petits travers ou ses espoirs mais aussi ses peurs enfouies que cette histoire va faire ressurgir.
Les personnages deviennent ainsi des compagnons de route, d'enquête, nous faisons office de membre temporaire du Cercle.
Et lorsque le Cercle va enfin faire la connaissance de la Fraternité, le suspens va sembler à son comble et les découvertes nous troubler.
Ce roman nous plonge dans l'atmosphère d'un Sherlock Holmes pour les capacités de déduction de nos héros mais aussi d'un Rouletabille de Gaston Leroux pour son côté fantastique et parfois irrationnel.
Le lecteur s'attend presque à croiser un Jack l'éventreur ou autre tueur contemporain.
L'auteur nous tient en haleine, prend même plaisir à y ajouter une possible romance, un amour impossible, et continue avec des découvertes surprenantes et à l'origine de bien des troubles pour ses personnages.
C'est une lecture divertissante, entraînante et parfois angoissante que j'ai adoré.
Car même s'il est évident que nos héros ne peuvent mourir avant d'avoir écrit leurs chefs d'oeuvre, le lecteur doute parfois et frémit de peur à les suivre des quartiers malfamés de Londres aux collines brumeuses d'Ecosse.
Je remercie donc tout particulièrement les éditions Chemin Vert de m'avoir fait frissonner d'effroi mais surtout de m'avoir redonner en sus l'envie de ressortir de mes placards mon Dracula, ou mes Sherlock et pourquoi pas lire enfin Peter Pan. Les redécouvrir ainsi d'un oeil nouveau et différent.

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions du Chemin Vert pour m'avoir donné l'occasion de lire ce roman via le concours Masse Critique.

Et je ne peux que vous dire ceci : sautez sur ce roman de Christophe Lunetto dès que vous le pouvez, c'est un vrai chef d'oeuvre! Il y a tellement de bonnes choses à en dire que je ne sais pas trop par où commencer.

Le principe de base met forcément l'eau à la bouche : utiliser trois fameux noms de la littérature britannique pour en faire les héros d'un polar fantastique. Pari réussi! Nous suivons donc les péripéties de J.M. Barrie, Arthur Conan Doyle et Bram Stocker. Les personnages sont vraiment attachants (tout particulièrement Barrie qui est ultra sensible). Les personnages secondaires sont bien travaillés et l'on croise d'autres personnes ayant vraiment existé telles que Frédérik Abberline (inspecteur ayant notamment poursuivi Jack l'éventreur), Arminius Vambéry (linguiste ami de Stoker) ou encore l'acteur Henry Irving. Si l'auteur a pris quelques minimes libertés avec la réalité, ce n'est que pour mieux servir son récit. D'ailleurs, sauf en menant quelques recherches (ce dont on ne peut s'empêcher pour voir jusqu'au l'auteur est allé), il est impossible de s'en apercevoir.

Il est très amusant de voir, dans l'aventure que vivent nos héros, les différents événements et/ou personnages qui les inspireront pour leur futures oeuvres. Où il est question de vampires, de déductions dignes de Sherlock Holmes, d'un docteur nommé Moriarty, d'un homme tombé entre les pattes d'un crocodile ou d'un autre ayant un crochet à la place de la main....

A ma grande surprise, j'ai trouvé de ci de là des scènes franchement gores (autopsie, exhumation, meurtres...) mais qui servent parfaitement le récit. Quelques scènes scatologiques très amusantes et d'autres légèrement sexuelles très surprenantes (pas de Christian Grey ici, toutes ces scènes ont un but littéraire).

L'écriture fluide permet un mélange des genres et des références littéraires sans aucune lourdeur. La plume de Christophe Lunetto est très évocatrice. On se délecte des descriptions de Londres sous la neige, des décorations de Noël et des scènes d'autopsie également (si si, je vous assure). Comme je parle de Londres, il faut tout de même que je vous dise que l'auteur prend un réel plaisir à nous faire découvrir cette capitale : on s'aventure dans ses rues à la Dickens (on parcourt même Baker Street), chez Mme Thussaud, le long de la Tamise, à Regent's Park.... L'auteur nous fait également découvrir l'Ecosse.

Le roman est découpé en plusieurs courts chapitres, sauf pour la grande scène d'action finale. Cela est vraiment très agréable lorsque l'on n'a pas plusieurs heures d'affilées pour lire, comme c'est malheureusement mon cas. La plupart du temps c'est un narrateur omniscient qui nous raconte l'histoire. Il arrive cependant que le récit adopte le point de vue de certains protagonistes. Quelques fois nous lisons aussi les journaux tenus par les héros. Mais, encore une fois, cela n'alourdit pas le récit, bien au contraire.

Que de bons points donc pour ce roman policier fantastique que je vous invite à lire. Et je laisse le fin mot de l'histoire à Conan Doyle, qui décrit ma foi assez bien la teneur de ce récit : "La frontière entre la légende et la réalité peut parfois se révéler bien mince, professeur, murmura Conan Doyle en balayant le sol des yeux.".

Le Cercle et la Fraternité mêle trois des sacro-saints thèmes de l'histoire littéraire britanniques: le formidable détective de Conan Doyle, les vampires de Bram Stocker, et Peter Pan de J. Barrie... Ces trois auteurs vont à leur tour devenir héros d'un roman.
Tout débute lors d'une réunion des trois auteurs, qui sont amis, et qui décident de fonder une société secrète, dont le but n'est pas précisé. le Dr Conan Doyle est cependant appelé par Scotland Yard pour examiner le cadavre d'une jeune fille. Ses deux amis le suivent, et les voilà entrainés dans une aventure sanguinolente, de meurtre en collection d'organes, et d'amour en orgies.
L'idée est bonne: une fiction autour de ces trois génies de la littérature britannique ne peut qu'être riche et complexe, et le Cercle et la Fraternité l'est! Christophe Lunetto nous emmène de Regent Park à Mme Tussauds et de la Tamise a l'Écosse. Les rebondissements s'enchainent - mention spéciale au combat chez Mme Tussauds!

Le roman est donc agréable a lire, et comme les personnages ont réellement existé, on est en permanence tenté d'aller vérifier si les informations sont exactes. Et elles le sont! Notons part exemple une allusion a la construction du personnage de S. Holmes, pour lequel Conan Doyle s'est inspiré d'un de ses professeurs de médecine, ou encore une référence à la mère de Barrie, endeuillée après la mort du jeune frère de l'auteur.
Le découpage en chapitres est également travaillé: certains chapitres sont racontés par un narrateur omniscient, d'autres sont des extraits des journaux intimes des héros. le changement de point de vue et de temps dans la narration est très bien maitrisé je trouve, et ajoute de la complexité dans cette intrigue déjà complexe!

Cependant, certains détails font que je ne mettrai pas 5/5 à ce livre. Tout d'abord, les trois héros ne sont pas traités de manière équilibrée: Bram Stocker et ses vampires prennent largement l'avantage, la focalisation sur Barrie ne se fait que via l'intrigue amoureuse... et Conan Doyle dans tout ça? Après les premières pages du roman, il ne devient plus qu'un simple acteur, suivant ses acolytes dans la bataille... Un peu plus d'insistance sur l'auteur ou sur la naissance de l'idée de Sherlock Holmes aurait été la bienvenue.
Ensuite, ce qui m'a vraiment déplu, voire gênée, sont les familiarités dans le style, familiarités qui reviennent régulièrement. "Barrie lui laissa quelques secondes d'avance, puis il s'éloigna de la table du Norvégien et du Maltais pour lui emboîter le pas. Avant de sortir du Jolly Roger, il surprit le chien d'O'Rourke qui soulageait sa vessie. En équilibre précaire sur sa seule patte arrière, le molosse grognait de plaisir tout en aspergeant le comptoir d'un copieux jet de pisse."
ou encore l'abondance de détails inutiles et de mauvais goût: exemple (ce n'est pas un spoiler, c'est au début du roman): "Puis sa paroi abdominale céda avec un son identique à celui d'une feuille de papier que l'on déchire et ses intestins se répandirent d'un seul bloc. le bruit de ses viscères s'écrasant avec force sur le sol humide en un splsh! visqueux et écoeurant la fit stopper net. Elle resta prostrée un long moment, puis, à la stupeur de tous les témoins de la scène, pivota doucement vers Barrie [...]. Elle finit par se diriger droit sur lui, en traînant derrière elle des mètres d'intestins" .
On dirait que l'auteur se force à adopter un style moins formel (son style habituel est très bon, même plutôt élevé) ... Pourquoi ces trivialités? pour faire rire? pour faire plus naturel? plus vraisemblable? Dommage, car ces morceaux déparent fortement. Ne pas croire que je sois une sainte Nitouche qui est gênée par des détails sexuels ou scatologiques (j'ai quand même lu le Marquis de Sade de mon plein gré!). Mais là, non, c'est inutile, et ça déconcentre du récit.

En conclusion, je recommande ce livre, malgré le style parfois maladroit (dommage, car à part ces irrégularités de style, c'est très bien écrit). Bonne continuation à l'auteur!

ames Barri, journaliste en cette fin d'année 1886 et par encore écrivain, rentre à Londres après quelques semaines passées en Suisse dans un sanatorium pour y soigner une mauvaise bronchite. Il est attendu sur le quai de la gare par son ami Arthur Conan Doyle, médecin et aventurier dans l'âme. Ils décident d'aller voir Sam Stoker, régisseur du Théâtre Lyceum qui revient d'une tournée triomphale aux États-Unis.


Sam Stoker leur propose, vu que c'est à la mode à cette époque-là, de former un club secret qui ne comportera que trois et uniques personnes, eux. Ils le nomment « le Cercle » et décident d'y parler de ce qui les passionne : les histoires fantastiques et insolites. Ils ont à peine le temps de finir de signer le contrat qui les lie que l'inspecteur Abberline de Scotland Yard arrive pour demander à Conan Doyle de faire l'autopsie d'une prostituée retrouvée morte, à priori empoisonnée, dont les yeux ont été prélevés de façon « chirurgicale ».


Ce qui au départ n'était qu'une histoire policière part dans le surnaturel. Ce ne sera pas la seule morte et ils auront à affronter un ennemi redoutable. Ils commencent à nommer cet assassin « le Collecteur d'organes », car à chaque fois il prélève un ou plusieurs organes. Mais ce dernier a en fait créé aussi un club très particulier : « La Fraternité » depuis bien plus longtemps qu'eux. Ce meurtrier sera, avec ses acolytes, un ennemi coriace et ils n'en ressortiront pas tous les trois indemnes, surtout James Barri.


Je ne pensais pas me retrouver dans cet univers particulier complètement surnaturel en commençant le récit. J'étais partie sur l'idée de lire un thriller et c'est ainsi que cela commence, jusqu'à l'épisode de la morgue où le roman bascule dans cet univers particulier. Cela est amené d'une belle façon et assez tôt dans le livre ce qui fait qu'une fois la première surprise passée, on ne peut que continuer sa lecture pour en connaître la fin.


Plusieurs clins d'oeil sont faits aux différents auteurs avec l'apparition rapide de Moriarty, l'essence même du méchant de cette histoire ainsi que les deux orphelins qu'ils essaient de sauver. J'ai énormément apprécié ce parti pris de l'auteur, car cela nous rapproche encore plus de ces trois héros que nous connaissons tous plus ou moins.


Le livre n'est pas très long mais cela n'est pas gênant car le rythme est tellement soutenu et l'intrigue est tellement prenante que l'on se plonge dedans et que l'on n'a qu'une envie, tourner les pages et savoir comment tout cela va finir. On va de rebondissements en retournements de situation et nous ne sommes jamais perdus car c'est extrêmement bien écrit.


Les descriptions sont parfaites et servent le récit et celles concernant les mortes et le passage à la morgue et dans le cimetière ne sont absolument pas déplacées ou gores. Cela fait partie de l'histoire et je ne me suis pas retrouvée gênée, perdue ou mal à aucun moment.


La fin est touchante car elle nous envoie bien des années plus tard à la fin de la vie de James Barri au moment où il voit revenir vers lui une personne importante rencontrée pendant cette aventure et qui est venue lui donner de ses nouvelles et lui dire au revoir. Cela n'est absolument pas mièvre et nous permet de conclure cette sympathique lecture sur une note de joie.


Ce fut une lecture plus que plaisante et je l'ai d'autant plus appréciée que depuis quelque temps je n'avais que des lectures peu intéressantes ou qui ne me plaisaient pas. Je suis contente d'avoir lu ce roman et je serais heureuse de lire le prochain livre de cet auteur.
Lien : http://saveursetlectures.com..

J ai participe au jeu Masse critique de Babelio, a l issu duquel j ai gagne le livre numerique "Le Cercle et la Fraternite", premier roman de l auteur. Les personnages illustres de l histoire m ont fait choisir ce livre.
"Le Cercle et la Fraternite" est un livre de presque 200pages qui se lit facilement. Les personnages principaux sont donc les trois legendaires auteurs Conan Doyle auteur de Sherlock Holmes, James M Barrie auteur de Peter Pan et Bram Stocker auteur de Dracula. Chacun jouant son propre role dans le Londres de la fin du 19eme siecle. l'histoire s inspirant de leur trois oeuvres. Nous y retrouvons une enquete digne de Sherlock Holmes, l epouvante de Dracula et le syndrome de Peter Pan, par la recherche de la jeunesse eternelle.
Nous avons d un cote, le Cercle, constitue des trois heros, de l autre, la Fraternite, l ennemi et entre les deux, la Femme (Mina, Marie-Rose...) qui tient un role important dans l histoire tout comme dans Dracula.
De nombreux paralleles sont sans doute possible entre les trois oeuvres et ce livre, mais n ayant pas lus ces oeuvres, je terminerai la ma critique.