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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le chapeau hautement ridicule sur la tête, la grosse bretonne, fière de l'être (ridicule ou bretonne ?), experte en dentelle ou crochet (ou est la différence) et en crêpes au beurre salé aime son petit bonhomme, un petit breton (genre commandent Cousteau mais en taille mini), marin pêcheur depuis sa plus tendre enfance qui déteste les sardines en boite que sa grosse bonne femme lui donne pour son déjeuner en mer. Mais bon, on sent que derrière cette boite de sardines, se cache un grand amour, celle de deux êtres qui sont prêts à traverser des océans pour se retrouver. Un océan d'amour, même.

Cargo de nuit, trente-cinq jours sans voir la terre. Pull rayé, mal rasé, on vient de débarquer. Et voilà que ce mastodonte des mers, le genre tueur de requins-et-autres-espèces-protégées et qui n'en a rien à foutre des autres marins ou de l'océan même, embarque le pauvre petit chalutier de mon ami breton. Oui, entre temps, il est devenu mon ami, parce qu'en quelques cases et vagues, j'ai perçu toute la bonté et l'intelligence dans son âme (et que j'attendais patiemment la prochaine escale pour faire la tournée des bars et des putes de la Rue de la Soif).

Trente-cinq jours de galère et deux nuits pour se vider la nuit te suit change de port et je te raconte à peine toutes les péripéties de mon ami le petit breton sur les vagues et les galères de cet océan d'amour, de la pêche illicite, des mouettes rieuses (mais où est Gaston Lagaffe ?), des déchets humains, des pollutions maritimes, des pirates, du sang, de la gerbe, du sel, des poissons, de la contrebande, de la mer et Cuba. Fidel e(s)t l'amour d'un breton et d'une bretonne. Un amour incommensurable aussi grand qu'un océan sans vague.

Il y a tant à dire sur un roman graphique sans parole. La force même de ce silence qui permet d'entendre le ressac de la mer. J'avance sur ce quai humide. La sueur brule comme l'acide, l'enfer va commencer. Bières chaudes et narguilés. Une sirène au loin, le vent qui s'engouffre, les mouettes deviennent folles, et un marin disparu. Mort ? L'attente est insupportable. Aller à Cuba, et fumer le cigare en compagnie de putes cubaines en bikinis multicolores. Mais cette machine dans ma tête, machine sourde et tempête, leitmotiv, nuits secrètes, tatoue mon âme à son dégoût.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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« A consommer de préférence avant que l'Océan ne fasse plus rêver. »

Ceux qui ne rêvent pas, reculez jusqu'à les arbres... !

Les autres, précipitez vous sur ce petit bijou d'humour tendre, cette petite merveille de fable écologique au bon goût d'eau de rose, cette bouffée d'air iodé aux relents de satire des temps modernes...

En 220 pages de dessins en couleurs Panaccione nous livre de jolis petits dessins serrés très expressifs mais aussi de magnifiques planches panoramiques spectaculaires et parvient à nous conter ce récit de Lupano en un roman graphique muet sans jamais que le lecteur n'ait de doute sur sa lecture. Ça n'a l'air de rien, comme ça, mais quel talent ….

De la Bretagne à la Havane,sont évoqués les désastres de la pêche  intensive, le dégazage en haute mer, les croisières de luxe, la piraterie dans les Caraïbes, la paranoïa cubaine sous Castro, l'omniprésence des médias, et surtout l'amour simple et sans artifice qui nous fait faire des folies et qui peut venir à bout de tous les obstacles que le destin s'acharne à mettre sur nos chemins...

Savoureux comme une vraie crêpe bretonne, dégoulinant de talent comme un kouign amann dégouline de beurre fondu, étonnant comme la première gorgée de chouchen.

Alors, ceux qui sont restés bêtement plantés jusqu'à les arbres, on veut toujours pas rêver ?
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Quelque part en Bretagne, dans une maison au bord de la falaise, Monsieur, petit maigrichon binoclard, se réveille tandis que Madame, plutôt replète et habillée en Bigoudène, lui prépare avec énergie un solide petit déjeuner, une galette avec un oeuf et du lard et glisse dans son panier-repas, une boîte de sardine, ce qui a le don d'agacer Monsieur. Allez, il est l'heure de partir à la pêche sur son petit bateau même si la météo annonce du mauvais temps…
Mais rien ne va se passer comme d'habitude et le bateau est pêché par un gigantesque bateau usine. Madame, folle d'inquiétude, part à sa recherche, munie d'une vieille photo de mariage… et ils vont connaître tous les deux d'incroyables péripéties.
Leurs aventures sont délicieusement rocambolesques, les auteurs ne sont pas à court d'imagination, jouent avec les clichés avec tendresse et humour. La vraisemblance n'est pas de mise mais un simple plaisir jubilatoire à découvrir le scénario rythmée de Wilfrid Lupano et les magnifiques illustrations muettes de Grégory Panaccione.
N'attendez plus, plongez dans un Océan d'Amour !


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En manque d'Amour ?! Viens ! J'ai LE remède : je t'emmène sur nos jolies côtes bretonnes ...
De l'Amour, il y en a à profusion par ici.
Et c'est pas de la pacotille cette amour-là !
Là-bas, nul besoin de mots : c'est une bulle de tendresse sans aucune bulle à l'horizon ! Bluffant, non ?!

Nous y voila ! Regarde-moi ce couple de p'tits vieux, ne sont-ils pas trop mignons ces deux-là ?! Tellement attendrissants ce p'tit vieux pêcheur binoclard, tout frêle et sa bigoudène bien en chair.
Mais pas de méprise ! Ce n'est pas une balade de lover du dimanche que je te propose !

Allez, viens ! je t'embarque dans une histoire pleine d'aventures rocambolesques. Rajoute une p'tite pincée de suspens, un soupçon de drame sentimental, une bonne dose d'humour, un brin de folie, un peu de réflexion écolo, et tu saupoudres très généreusement de poésie ! Primordiale la poésie !

Je ne t'en dirai pas plus ! Laisse-toi bercer par le roulis mais garde les yeux grands ouverts pour admirer la douceur des tons, la tendresse du trait, le réalisme des expressions ... vraiment pas besoin de mots pour plonger dans cet Océan d'Amour ... L'Amour, ici, est simple ! A tel point qu'une modeste boîte de sardines peut renfermer la plus belle preuve d'Amour et peut-être même, qui sait, bien plus .... !
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"Un Océan d'Amour", oui mais est-ce vraiment réciproque ?

Wilfrid Lupano et Grégory Panaccione réalisent une bien belle histoire muette...Disons le carrément, le seul défaut du bouquin c'est sa couverture, qui ne rend vraiment pas hommage aux dessins de Panaccione : expressifs (vous me direz c'est un peu le minimum syndical quand on souhaite s'émanciper du texte), poétiques et surtout quelles subtilités dans la colorisation, dans le rendu des textures marines...Première lecture, donc : un hommage vibrant à la mer et une dénonciation de ces outrages subis...pollution, surpêche...Oui Mr Lupano, nous sommes des imbéciles de la traiter ainsi, elle qui est notre berceau et notre devenir ?

Mais d'amour il est également question...Et là, autant dire que ce n'est pas ma bolée de cidre...Et puis ce pitch, fallait oser : une bretonne (le genre traditionnelle) part, sur la foi des dires d'une diseuse de bonne aventure, à la recherche de son mari pêcheur dont le petit bateau s'est fait accrocher par les filets d'un énorme bateau-usine et a dérivé jusque dans la mer des caraïbes ...Pourtant, je ne sais par quels miracles, ce récit ne sombre jamais dans le ridicule, ni dans la mièvrerie...En fait, et c'est ce qui est le plus remarquable selon moi, c'est crédible ET poétique...tout un programme donc.

Pour finir, "un Océan d'Amour" est aussi une ode aux choses simples, essentielles...comme une boîte de sardines à l'huile ou une bonne crêpe bretonne...Mersi bras Messieurs Lupano et Panaccione.

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Merci au Père-Noel pour cette bande dessinée placée sous le sapin car c'est vraiment une petite pépite de douceur, de tendresse et d'écologie

"Un océan d'amour" Ne vous fiez pas à ce titre, rien à voir avec une histoire cucul à l'eau de rose pour midinette en mal de romantisme.
Nous avons un petit pécheur breton, sur son petit bateau, qui va partir en mer par temps de brouillard. La pêche est aussi morose que le temps. Il faut dire que dans les parages traine un énorme chalutier qui sort les poissons par filets entiers. Alors le petit bateau, pensez bien, il ne le voit pas. C'est ainsi que débute l'histoire d'un pêcheur breton perdu en mer et celle de sa femme, bigoudène au grand coeur qui va traverser la mer pour retrouver l'homme de sa vie de bretonne!

Cette BD ne contient aucune bulle, aucun texte. Hérésie me direz-vous pour une BD! Que nenni, ici c'est superflu! Les émotions ressortent tellement bien ce ces petites et grandes cases aquarelles, l'histoire se déroule sous nos yeux sans difficulté aucune de compréhension.
Vraiment lancez-vous dans un Océan d'amour. Ces 224 pages vous laisseront sans voix! Il y a tout ce qui fait les belles BD: une tendresse immense, une bonne rasade d'humour, quelques soupçons de prises de conscience et un brin d'écologie.

Une bande dessinée à "regarder" absolument!
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Ce qu'il sort de cette BD ? bonheur, tendresse, émotion, drôlerie, aventure, écologie, mer. Ça sent bon la Bretagne, les sardines et les crêpes, le tout sans aucun texte c'est dire que les dessins sont vraiment parlants et les visages expressifs. Le quatrième de couverture est d'une originalité bluffante. L'histoire : La coque d'un petit navire de pêcheur va être heurtée par un gros chalutier. L'homme n'aura pour seule compagnie qu'une mouette qui le sensibilisera à l'écologie et à l'amitié, tandis que sa bigoudène attend au port. Une BD qui a la simplicité et la classe ! Quel talent ! Souhaitons à tout le monde un tel océan d'amour.


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Avec « un océan d'amour », Wilfrid Lupano et Grégory Panaccione nous offrent une douceur garantie 100 % Breizh et beurre salé, légère et savoureuse comme une galette bien de là-bas. L'objet est intrigant car il donne l'impression d'avoir entre les mains une boîte de sardines en conserve, avec une quatrième de couverture irrésistible qui, à elle seule, donne envie de se jeter dans ses bulles. Ce qui se cache sous sa couverture suscite encore plus l'attention : une bande dessinée garantie « sans textes ni onomatopées », et pouvant « contenir des traces de pictogrammes » !

Mais cela n'est pas dérangeant, bien au contraire, tellement les personnages sont expressifs, les cases bien organisées (des petites qui concentrent l'action, comme des zooms, les grandes le regard, en offrant souvent de superbes points de vue sur des horizons, le plus souvent marins). On entend les sons comme si on y était, presque les odeurs (magnifique cuisson de la galette matinale en début d'ouvrage !), c'est assez bluffant. Les dessins sont magnifiques, avec des couleurs parfois voilées, sépia, mais qui nous transportent illico dans cette Bretagne des bords de mer, des pêcheurs.

Car de la pêche et de la mer, il va en être question pendant tout l'ouvrage : un pêcheur part un matin effectuer sa journée de travail en haute mer, sur son petit bateau. Mais ce jour-là, il croise le chemin d'un cargo étranger qui le saisit dans ses filets sans même s'en rendre compte… Tout le monde le croira mort, sauf sa femme, brave et solide Bigoudène à l'amour et à la détermination inébranlables, qui remuera ciel et terre, et traversera tous les obstacles pour le retrouver. On ne peut ressentir que de l'admiration et de l'affection pour cette sacrée bonne femme qui en a sous le pied, avec son caractère généreux et affirmé, avec ses indignations bretonnement saines (elle saura se faire entendre des cuisiniers de la croisière où elle finit par se retrouver car ils ne savent pas cuire un homard, ou qui insistera par faire cuire des galettes à tous les passagers, horrifiée de la malbouffe dont ils se gavent pour grignoter). C'est tendre, c'est mignon, il y a plein de rebondissements bien trouvés, on rit des situations parfois cocasses (ah la voyante qui lit dans les galettes !!), parfois frisant l'absurde, bref c'est intelligent et bien mené.

En effet, derrière la tendresse et le rire, les auteurs passent des messages assez clairs concernant les saccages que l'océan subit (où est l'amour, ici ?) : la pêche en haute mer effectuée par des énormes paquebots raclant tout sur leur passage pour s'assurer un bon rendement, ce qui ne laisse dans le filet des petits bateaux artisanaux comme celui de notre héros qu'un poisson au gabarit trop faible et des détritus ; la barge pétrolière qui dégaze sans foi ni loi (mais qui le paiera) ; les déchets en nombre hallucinant – le fameux 6e continent – qui tuent les animaux marins, ici la mouette étranglée par un emballage de canettes… Une nouvelle preuve, s'il en est, que les images se passent très bien des mots quand elles sont bien structurées.
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Géniale cette BD ! La couverture ne paye pas de mine et pourtant, je reconnais qu'elle colle parfaitement au récit ! Et que dire du résumé drôle et accrocheur (voir citations) ?! Une réussite ! Je ne regrette pas d'avoir cédé à la curiosité et d'avoir écouté une collègue souhaitant proposer ce titre au prochain club des lecteurs. Croyez-moi, après cette lecture, vous ne regarderez plus les sardines en boite de la même manière !

« Un océan d'amour » est une bande dessinée muette qui retrace une incroyable aventure que va vivre un couple breton. D'un côté, on a un adorable vieux petit pêcheur qui va partir en mer sur son chalutier et de l'autre, sa rondouillarde mais gentille bonne femme qui va tout faire pour le retrouver. Que ce soit avec notre Robinson Crusoé des océans ou notre chère brodeuse bigouden en vadrouille, je me suis régalée ! Cela va être un road trip incroyable, semé d'embûches et de rencontres inattendues. Nul doute que vous serez souvent surpris et que jamais vous vous ennuierez…

J'ai été complètement sous le charme du design des personnages, des graphismes et des teintes choisies. Pour compenser l'absence de bulles, les dessins sont hyper expressifs. On se focalise aussi bien sur des petits détails pour donner l'idée de dialogue et on propose de grands cadres pour renforcer l'idée de paysages ou de passages incroyables. Ainsi, les planches sont parfois des petites pépites visuelles ! J'ai par exemple été émerveillée par quelques pages où l'on peut admirer la mer, tandis que j'ai été impressionnée par certaines scènes comme la remontée des filets du paquebot, l'océan de déchets ou encore la scène avec le pétrolier… Honnêtement, j'imaginais aisément une adaptation cinématographique !

Derrière ce voyage, se dissimulent plusieurs thématiques intéressantes comme l'écologie et la pollution. le tandem d'auteurs offre également de beaux messages d'amour avec ce couple breton qui va tout faire pour revenir à bon port malgré cet enchaînement de difficultés et de dangers. Une aventure rocambolesque où l'absence de dialogue n'altère en rien les émotions véhiculées à travers le coup de crayon… Une belle histoire qui sent bon le sel (et la sardine) à découvrir !
Lien : https://lespagesquitournent...
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Avec leur bande dessinée muette qui nous conte l'histoire d'un marin disparu en mer, avalé par un mastodonte de métal, et de sa bigouden esseulée, qui part à l'autre bout du monde chercher son mari disparu, Lupano et Panaccione nous prouvent, avec un infini talent, qu'une “image vaut mille mots”. Ce proverbe de Confucius n'a jamais sonné aussi juste qu'avec ce roman graphique “garanti sans dauphins, sans textes ni onomatopées” mais avec une petite tolérance pour les “pictogrammes” tout de même!

Finalement, nul besoin de texte pour dire l'amour et la tendresse entre deux êtres, ou la catastrophe écologique d'océans devenus des poubelles, ou encore les conséquences dramatiques de la pêche de masse, non, il suffit pour ça d'avoir du talent, un coup de crayon expressif et éloquent et un sens aigu de la mise en scène. Attention, je n'ai pas dit que l'exercice était facile, loin de là! Quand on voit le résultat offert par “Un océan d'amour”, on pourrait le penser, mais n'est pas Lupano ou Panaccione qui veut! Et c'est bel et bien la collaboration de ces deux hommes qui donne ce résultat tout simplement magique!

En bref, un roman graphique audacieux, original et bourré d'humour, qui a une portée universelle (avec la touche bretonne en plus!) puisque capable de parler à toutes les langues, et qui se savoure comme une délicieuse sucrerie! Pas étonnant, avec autant de qualités, qu'il ait été récompensé du Prix BD Fnac France Inter en 2015!
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