AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782823601664
272 pages
Editions de l'Olivier (02/05/2014)
3.22/5   55 notes
Résumé :
Ruth a 75 ans. Elle est veuve et vit avec ses chats dans une maison isolée au bord de la mer, en Australie. Un soir, une aide ménagère nommée Frida vient frapper à sa porte. Ruth, qui n'attendait personne, s'habitue tant bien que mal à cette femme au fort caractère. Le temps passe, la confiance s'installe. Frida lui raconte avec joie sa jeunesse dans la jungle des iles Fidji. Puis arrivent les nuits où Ruth, terrifiée, entend un tigre rugir dans son salon. Et voilà ... >Voir plus
Que lire après L'invité du soirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,22

sur 55 notes
Australie, dans une maison au bord de mer. La vie de Ruth, soixante-quinze ans, s'organise autour d'un certain nombre de rituels servant d'ancrage dans le quotidien : des graines de tournesol au petit-déjeuner, admirer les vagues depuis sa fenêtre, balayer l'allée du jardin …ainsi que des petits défis pour animer une vie de solitude depuis qu'elle a perdu son mari.
Mais une nuit, réveillée suite à un cauchemar, elle entend un souffle rugueux, un feulement, ceux d'un tigre qui serait entré dans sa maison. Femme intelligente, très vite Ruth perçoit que ce tigre est imaginaire. La manifestation d'une peur grandissante de l'isolement ? Peut-être. Mais on commence surtout à douter de la santé mentale de la vieille femme soucieuse de son indépendance. Et on est tout aussi soulagé de voir se présenter dés le lendemain une femme massive et enjouée répondant au nom de Frida Young envoyée par le gouvernement comme aide à domicile.
Seulement au fur et à mesure apparaissent des zones d'ombres, le récit est gagné par une sorte de brume épaisse, c'est un défi de s'engager à donner avec certitude une version des faits si ce n'est une lente progression vers un danger incontournable …


Car c'est un roman dans l'ensemble très bien construit. On est au coeur d'un récit à suspense qui transcende le genre policier avec une tension progressive née d'une étrange relation. D'un côté, on a Frida qui séduit autant qu'elle suscite d'interrogations en raison de son tempérament versatile. Elle donne de l'ordre et de la détermination à toute chose. de l'autre, on a Ruth fragilisée depuis la mort de son mari. Malgré sa réticence à toute forme d'aide, la vieille femme laisse apparaître une inquiétante vulnérabilité. Une mémoire qui se défait, des souvenirs qui s'invitent dans le présent, très vite, le lecteur s'interroge sur la confiance qu'il peut accorder au récit de cette femme avançant dans l'âge, remarquant certaines incohérences, certains oublis.
On ne sait pas quoi penser lorsqu'on voit Ruth abandonner progressivement toute résistance pour remettre son sort entre les mains de Frida alors que subrepticement cette femme aux certitudes implacables s'est installée dans sa vie sans que Ruth et le lecteur ne s'en soient rendu compte.
Paranoïa ? Prémices de la vieillesse ? Alzheimer ? Manipulation ?
La technique de Fiona Macfarlane impressionne par sa capacité à suggérer plusieurs pistes jusqu'au dénouement. On progresse lentement dans ce récit qui ne propose pas de cloison rassurante sur laquelle s'appuyer.
L'auteure australienne a réussi à donner à son écriture le rythme des moments d'égarement, des instants de lucidité, du sentiment de menace diffuse mais aussi de franche complicité. Dommage que ce rythme soit inégal dans la première partie.
Roman efficace dans l'exploration sensible de la vieillesse.


Commenter  J’apprécie          240
Depuis qu'elle a perdu Harry, son mari, Ruth Field, soixante-quinze ans, habite seule avec ses chats dans une maison qui surplombe la mer; ses deux fils vivent loin d'elle avec leurs familles. Une femme apparaît à sa porte un beau matin, semblant sortir de nulle part, lui disant qu'elle s'appelle Frida Young et qu'elle vient s'occuper d'elle, en sa qualité d'aide-ménagère du gouvernement. Ruth ne se savait sur aucune liste, ni en attente d'aucun service. La journée avait curieusement commencé : elle s'était réveillée, à quatre heures du matin, avec l'impression d'entendre un tigre dans son salon. Elle tente vaguement de résister à l'intrusion de Frida dans sa vie, mais le rapport de force est déséquilibré et elle voit quand même des avantages à avoir quelqu'un qui prendrait soin d'elle. le récit est raconté essentiellement du point de vue de Ruth, qui peut paraitre à certains moments un peu perdue, ce qui contribue au climat d'étrangeté qui règne dans le roman et à la suspicion qui bientôt s'installe : est-elle victime d'une arnaque ou son esprit sombre-t-il dans des troubles cognitifs ? Il y a des moments où je me suis ennuyée dans ce roman, notamment lorsque Ruth évoque ses souvenirs d'enfance, tout en me demandant s'il ne s'agissait pas d'un choix conscient de l'auteure de faire le portrait d'une femme somme toute assez ordinaire, aux perspectives amoindries. Un regard glaçant sur la vulnérabilité du troisième âge.
Commenter  J’apprécie          270

Ruth vit seule avec ses chats dans une maison isolée sur la côte australienne, avec vue sur la mer, ses surfeurs et les baleines. C'est son mari Harry qui a voulu s'installer là pour leur retraite. Malheureusement il est mort peu après et Ruth est restée. Ses deux fils mariés vivent loin et viennent à Noël avec leurs familles.
Bienntôt une femme se présente envoyée par le gouvernement comme aide ménagère. Elle se fait amener chaque matin par son frère Georges, chauffeur de taxis, qui la reprend à midi. Un peu étrange, elle s'impose à la vieille dame qui n'a rien demandé mais qui reconnaît qu'un peu d'aide ne lui ferait pas de mal. D'autant qu'elle souffre beaucoup du dos. Frida lui montre d'ailleurs comment bouger en le ménageant. Mais si elle se montre très attentionnée par moment, à d'autres elle est dure.
On s'aperçoit au fil des pages que Ruth mélange un peu les souvenirs, ce dont se sert Frida pour la manipuler par exemple en s'installant dans l'une des trois chambres prétendant qu'elles l'ont décidé ensemble. Elle s'imagine entendre parfois la nuit un tigre, que l'aide ménagère prétendra avoir tué.
En dehors de la visite d'un ancien amoureux un week-end, c'est essentiellement un huis clos.
Il est très facile de visualiser cette maison au bord de la mer, ce que j'ai beaucoup apprécié.

Ce livre montre de façon angoissante le naufrage de la vieillesse.

Challenge Plumes féminines Item 10 : Un animal à un rôle important.
Commenter  J’apprécie          90
Il y a un peu de Laura Kasischke chez Fiona McFarlane, cette façon de faire monter la sauce et de créer le malaise à partir d'une situation banale. En tout cas, ma curiosité, éveillée par de nombreux articles élogieux sur ce premier roman australien, n'a pas été déçue. Même si les premières pages peuvent surprendre, la progression narrative est efficace et l'auteure installe peu à peu les ingrédients d'un final glaçant.

Lorsque nous faisons la connaissance de Ruth Fields, elle a soixante-quinze ans et vit seule avec ses chats dans une maison un peu isolée sur la côte australienne, depuis la mort soudaine de son mari, peu de temps après qu'il ait pris sa retraite. Ruth passe beaucoup de temps à laisser son esprit vagabonder, de souvenirs d'enfance aux îles Fidji au baiser donné par le beau Richard à l'adolescente qu'elle était, en passant par sa longue vie de couple. C'est un véritable tour de force auquel se livre l'auteure : nous faire pénétrer dans l'esprit de Ruth secoué par les effets du grand âge. Depuis peu, Ruth croit percevoir la présence d'un tigre dans la maison. L'animal s'invite à la nuit tombée et Ruth l'identifie par l'odeur de jungle qui le suit autant que par l'air qu'il déplace. Rêve ? Souvenirs d'enfance ? Ruth serait-elle en train de perdre la tête ? L'arrivée de Frida, une aide-ménagère envoyée par le gouvernement pour l'aider quelques heures par jour ne peut que rassurer les fils de Ruth, soucieux de la savoir isolée alors qu'ils vivent à des milliers de kilomètres. Mais qui est exactement cette Frida, dont l'apparence semble changer chaque jour et qui, peu à peu s'installe dans la maison et prend un ascendant autant sur les choses que sur la vie de Ruth ?S'ensuit alors un véritable huis-clos pendant lequel le lecteur tremble pour Ruth, sent bien que quelque chose ne va pas, que l'attitude de Frida est inquiétante. Mais le lecteur ne peut que tourner les pages, au fil des idées de plus en plus embrumées de Ruth et assister, impuissant, à l'accomplissement final. Il y a aussi du Hitchckock dans tout ça...

Fiona McFarlane trouve surtout le moyen de creuser le sujet de la vulnérabilité à une période de la vie où les mécanismes mystérieux du cerveau peuvent générer des sensations et des perceptions totalement altérées, sans pour autant que l'on puisse dire que le sujet "perd la tête". Elle parvient à montrer comment les informations accumulées tout au long de la vie et pour certaines occultées ou refoulées contribuent au brouillage des idées, laissant ainsi les individus à la merci de n'importe quelle influence.

Efficace et terrifiant dans la perspective du vieillissement qui nous attend tous.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          92
Ruth, une vieille dame, vit seule avec ses chats sur la côte australienne. Son dos la fait souffrir et son esprit bat parfois la campagne. La nuit, il lui arrive de sentir la présence d'un tigre dans sa maison. Survient une aide-ménagère qui dit avoir été envoyée par le gouvernement. Voilà, avec aussi peu d'ingrédients, le premier roman de Fiona McFarlane tient en haleine sur 269 pages d'autant que la quatrième de couverture nous prévient : tout va finir mal. Lentement et sourdement, L'invité du soir devient un thriller en huis-clos dont on ne sait trop où se situe la vérité. La romancière nous donne un seul point de vue, celui de Ruth, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il est loin d'être fiable. Avec son style faussement réaliste, Fiona McFarlane fraie très souvent avec le fantastique voire l'horreur. Mais cet effroi reste ouaté et constamment en conflit avec une narration qui se veut le plus souvent concrète. Un tour de force maîtrisé bien qu'il y ait une certaine lenteur dans l'exposition des faits. Lesquels, l'on s'en rend compte au fur et à mesure, sont moins clairs qu'il n'y parait. L'invité du soir est un livre sur la vieillesse, sur la mémoire qui flanche, sur la dépendance et sur la manipulation. Et aussi sur les démons, tigrés ou non, qui peuplent nos nuits.
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Et elle était extrêmement déçue, car personne ne pouvait être mort à ce point , quand même ; qui supporterait ça ? Certes, c'était une chose de mourir - Ruth lui tenait la tête, elle s'en souvenait à présent (...) - mais c'en était une autre de persister à l'être. Quel entêtement ; ce n'était pas très gentil.
Commenter  J’apprécie          60
Ruth avait le sentiment d’avoir été happée par une chaîne d’évènements sur lesquels elle ne possédait aucun contrôle ; mais elle gardait son calme.
Commenter  J’apprécie          80
La mère de Ruth ne croyait pas aux lampes, seulement à une lumière éclatante, antiseptique ; aussi la table du dîner etait-elle dressée, équateur dans cette pièce longitudinale, où l'on aurait pu pratiquer à tout moment une chirurgie d'urgence.
Commenter  J’apprécie          40
Les familles parfaites où tout le monde se montre charmant, débordant de vitalité, certain de toujours savoir se conduire quelle que soit la situation, la rendait nerveuse quand elle était jeune, or ses fils avaient fondé exactement ce genre de familles. Leurs voix faisaient autorité.
Commenter  J’apprécie          30
Ruth est entrée dans la baignoire en s'aidant de la barre installée par Frida. L'eau accentuait la blancheur de ses jambes, lissait tous les plis de sa peau, les diminuait par son éclat, si bien que la moitié de son corps paraissait vieux et bien réel, tandis que l'autre était jeune et marine.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Fiona Macfarlane (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fiona Macfarlane
Vidéo de Fiona Macfarlane
autres livres classés : littérature australienneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (111) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2817 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}