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Katherine Werchowski (Traducteur)
EAN : 9782715245235
Le Mercure de France (07/09/2017)
4.22/5   9 notes
Résumé :
Un accident de voiture enlève à Nava mari et fils. Seule, la jeune femme sombre peu à peu dans une anesthésie éveillée. Que faire ? La mort ou la folie ? Afin d’échapper à ces deux sombres alternatives, la jeune femme décide de changer de vie.
Elle s'installe dans une résidence du troisième âge où sa beauté et son jeune âge ne manquent pas d’attirer l’attention. Pourtant, Nava est comme les vieux, dit-elle, elle n’a plus d'avenir. Ensuite, de décoratrice à su... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Navalé a trente-neuf ans, et l'essentiel de son existence est déjà derrière elle. C'est du moins ce qu'elle affirme, restant indifférente au temps et l'usant avec une libéralité quasi indécente. Ayant perdu son mari et son jeune fils dans un accident de voiture, la belle et brillante architecte va se condamner à une drôle d'existence. Elle loue un appartement dans une résidence de luxe pour personnes âgées, un endroit qui selon elle correspond le mieux pour elle à l'idée d'être nulle part, et se trouve un job de caissière dans un supermarché, un job pour l'aider à tuer le temps. L'indifférence totale à tout , voici son motto pour survivre à la douleur. Mais tant qu'on est vivant et sain d'esprit, l'indifférence a ses limites.....
D'un sujet sombre, l'écrivaine israélienne Mira Maguen que j'aborde pour la première fois avec ce livre, déploie une histoire poignante où s'y emboîtent d'autres aussi poignantes. Des personnages émouvants qui traînent tous un lourd passé et présent que chacun affronte à sa façon, et dont l'une d'elle conseille à Navalé, "Il faut que vous vous trouviez quelque chose qui vous rende fou, que vous développiez une obsession, c'est seulement comme ça que vous parviendrez à survivre".

Une lecture magnifique qui m'a nouée la gorge, mais aussi fait rire et sourire.
Pas facile de trouver ce mélange bien dosé, relativement rare dans un roman. J'ai adoré les personnages, surtout celui de Yonina-Jeanne d'Arc, la belle-soeur de Navalé, une sacré bonne femme d'une vitalité et honnêteté remarquable et qui n'a pas sa langue dans sa poche. Ici encore une fois La Littérature israélienne me subjugue !

"Je peux t'énumérer trois sujets dont traite la géologie : le temps, la matière et le changement......
Si je pouvais lui résumer mon existence d'après la trilogie du géologue, je lui dirais que le temps qui me fut imparti avec mon bien-aimé fut bref, que la matière ne résista pas au choc du métal contre la chair humaine. Et le changement ? D'une violence inouïe, à l'égal d'Hiroshima après la bombe atomique."
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Un Playmobil rouge et un bouton de polo turquoise.

C'est tout ce qui reste à  Nava de son fils Hillel et de Boaz, son mari : le reste a été broyé dans le choc de deux voitures enchevêtrées.

Elle est belle, Nava, encore jeune, elle a un boulot intéressant, un frère et une belle-soeur aimants et attentifs, mais elle ne veut plus jouer. Elle se retire du jeu.

Elle se retire dans une seniorerie de luxe, La Maison Bleue - tout le contraire de celle qui est accrochée à une  colline de San Francisco  et dont on a jeté les clés-  un mouroir chic, avec poissons rouges, gardien et portier, peuplée de riches  vieillards (et surtout de vieillardes. ..) qui n'attendent plus rien de la vie, sinon qu'elle arrête ses cahots, et dodeline doucement  jusqu'au terminus, plus très lointain. Nava  achève de se désintéresser de l'existence en prenant un boulot de caissière à mi-temps dans une supérette.

Pas gai-gai, tout ça,  me direz-vous. ..dit comme ça,  en effet: pas gai-gai, et peu propice à me redonner une envie de lire qui, mauvais signe, me fuyait  depuis quelque temps, .

Eh bien pas du tout!

En déplaçant volontairement son pion sur un échiquier sans enjeu, Nava  va faire des rencontres et des découvertes.

Elle va découvrir ses pulsions, ses désirs. Comprendre qu'il n'y a pas que le malheur des autres qui l'aimante mais qu'elle peut être bouleversée par l'odeur tendre du cou d'un enfant... jusqu'au raptus, que le regard perdu d'un pauvre handicapé mental peut fédérer quelque chose qui ressemble à une famille, que les géologues découvrent des laves brûlantes, comme dans la chanson, dans les volcans qu'on croyait éteints,  que les chutes les plus terribles sont parfois des résurrections.

Elle rencontre Schlomi, menuisier aux mains d'or et au coeur fraternel, Ola, la caissière la plus sexy, la plus malchanceuse en amour, la plus généreuse en amitié,  Bily et Tsili, soeurs siamoises et divinités tutélaires du muffin et du napperon, la belle et terrible Zohar, chasseuse de papillon aux pognes de démiurge,  sans parler de Yonina, sa belle-soeur de choc et de coeur,  qu'elle connaît bien mais dont elle saura apprécier le parler vrai et l'aptitude aux raids  décisifs,Yonina qui, aux dires de son mari, Hanan, le menuisier, frère de Nava, pourrait à elle seule remettre de l'ordre dans la Maison Blanche ou ramener la paix en Palestine!

Et elle se découvre elle même. 
Découvre qu'elle est encore vivante.
Qu'elle peut vivre, qu'elle veut vivre, qu'elle peut réchauffer la vie, et même la dispenser...

Un roman attachant, vibrant, chaleureux.
Risquons le mot: un roman optimiste (mais pas  un de ces insupportables "Feel good books") , qui redonne confiance dans l'existence, foi dans le hasard et ouvre passionnément nos antennes à ce que les autres vivent, à ce qu'ils ont à nous apprendre, à ce qu'ils ont à nous donner. Et à tout ce que nous pouvons leur donner en retour si nous acceptons d'ouvrir nos ailes de papillon sur le monde...

Par le biais de son humour, Mira Maguen donne du champ à l'émotion et,  au coeur des péripéties les plus cocasses, elle sait soudain ménager un temps de pause pour s'ouvrir à l'émotion. Son écriture est fine, sensible, non convenue- pleine de surprises- joyeuse et tendre.

On  suit, charmé(e), le rire aux lèvres et les larmes aux yeux,  le retour à la vie d'une jeune femme attachante, on relève, face à sa volonté farouche d'y résister,  les progrès d' un  travail de deuil involontaire.  En même temps , comme dans la vie, rien ne se conclut ni ne se résout vraiment : les dilemmes persistent, certaines opportunités se referment, et l'attachement aux disparus reste inébranlable, mais cette petite fissure dans la cuirasse que Nava s'est imposée,  nous la vivons nous aussi comme un appel d'air, une promesse..

Merci encore une fois à Magic Booky pour ses prescriptions salutaires , amicales.. .et précieuses!

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Nava, 39 ans, s'installe à la 'Maison bleue', une résidence pour personnes âgées. Parce qu'elle veut le calme et ne pas voir d'enfants, en autre. Parce que son fils et son mari ont été tués dans un accident de voiture. On fera la connaissance de quelques-uns des résidents, de son frère menuisier, de sa pétulante belle-soeur, de ses collègues caissières, alors qu'elle a lâché son métier d'architecte. Des personnages tous attachants de par leurs singularités et leurs passés. Une écriture qui fouille ce qui est au fond de l'être humain, des situations cocasses, de la réflexion sur la vie, la mort et qui doit vivre ou mourir ? Je dédie ce billet à la chère Bookycooky qui m'a fait découvrir cette écrivaine qui mériterait d'être plus connue.
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Soudainement, l'existence belle et douce de Nava vole en éclats. Un accident de la route cause la mort brutale de son jeune fils et de son mari. À trente-neuf ans, elle réalise que sa vie n'a désormais plus de sens. le choc est violent, la douleur profonde… Une « collision métallique arbitraire » qui ne lui laisse que « trois options : le cimetière, l'asile de fou ou une résidence pour seniors ». Elle choisit la troisième, considérant ce lieu comme un dernier refuge, sans perspective d'avenir.

Rapidement, elle quitte son emploi d'architecte d'intérieur et son appartement, et s'installe à « La maison bleue », une résidence pour personnes âgées. Sans les deux hommes de sa vie, elle ne peut poursuivre cette dernière de la même façon. Nava n'a plus d'ambition, plus d'envie, plus de fantaisie… Elle devient caissière dans un supermarché, un travail machinal aux gestes mécaniques…

Durement, elle survit. Elle subit cette vie dont elle n'a plus goût. Et puis, le temps continue à creuser ses sillons… Elle n'est pas vraiment seule, son frère – un menuisier – et sa belle-soeur Yonina l'écoutent et la soutiennent. Jour après jour, Nava relève la tête, échange quelques mots avec Ola sa collègue de travail – qui a un fils de l'âge du sien -, fait la connaissance d'un employé de son frère, et pénètre dans les vies des résidents de la maison bleue.

Progressivement, elle lie des amitiés, elle partage des souffrances, elle aide et réconforte, elle découvre le poids du malheur chez d'autres… Même le désir qu'elle pensait disparu se ravive… C'est la vie-même qui revient dans sa tête et dans son ventre…

Le roman d'une renaissance, de l'obscurité à la lumière.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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C'est la 1ère fois que je lis un roman de Mira Maguen, écrivain israélienne qui en a déjà publié 9 (mais 3 seulement traduits). J'apprécie beaucoup ce genre qu'est le roman-choral.
C'est l'histoire de Nara, une femme de 39 ans qui vient de subir la pire des épreuves en la perte de son mari et de son fils dans un accident de voiture. Elle décide donc que sa vie est finie et choisit d'habiter dans une résidence de "vieux" (mais riches).
Il y a autour d'elle toute une ribambelle de personnages au caractère bien trempé comme sa pétillante belle-soeur, la très chic sculptrice octogénaire, sa collègue Ola toujours optimiste et les vieilles jumelles. Il y a aussi son frère (le menuisier) qui veille sur elle, l'employé de ce dernier, quelque peu taiseux, le fils d'une des jumelles...
Et tout ce petit monde sera acteur et témoin du retour à la vie de Nara.
C'est un roman sur le choix de vie et la renaissance.
Je n'ai mis que 3 étoiles parceque j'ai eu juste un peu de mal "à rentrer dedans au début".
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Jacob, qui en général restait muet, dit qu’il avait vu à la télévision qu’on avait peut-être trouvé un médicament contre la maladie d’Alzheimer, que ça marchait formidablement bien sur les rats et qu’avec un peu de patience ça pourrait aussi fonctionner sur l’homme, si, grâce à Dieu, nous parvenions à garder notre tête deux ou trois ans encore, c’était bon...
Éliézer intervint : « Tout ça c’est du business, des rats... De quoi ont-ils besoin de se souvenir ? De leur numéro de téléphone ? De leur carte d’identité ? Leur date de naissance ? C’est pas ça qui va nous sauver... »
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Le temps viendra où toi et moi nous retrouverons, nous comblerons le fossé, rattraperons le temps perdu et nous étreindrons sur l’éminence d’une splendide étoile, et les enfants, comme tous les enfants du monde, se prendront la main, courront, émus et à perdre haleine à poursuivre les étoiles, dans des terrains de jeu infinis.
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« Un individu désire que le monde lui foute la paix, l’oublie l’espace d’un instant, à l’instar de cet oiseau qui fouille en ce moment dans son plumage sans qu’aucun être vivant ne lui envoie un SMS, ne l’appelle, ne lui envoie de mail, ne le suive sur Facebook, Instagram, Twitter, et qu’il puisse ouvrir un large bec et hurler à la face du monde : « Je vis car j’existe, je furète, fiente, chante, mange, m’endors, copule, et en quoi cela vous regarde? » Si seulement je pouvais goûter un instant pareil, une fraction de seconde de tranquillité… »
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Écoutez, croyez-en mon expérience, il faut que vous vous trouviez quelque chose qui vous rende fou, que vous développiez une obsession, c’est seulement comme ça que vous parviendrez à survivre.
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« Qu’est-ce que tu fais ? Regarde où tu marches ! » comme si elle ignorait que les enfants regardent les papillons et les adultes la route.
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