L'homme inquiet

L'homme inquiet est le dernier livre de la série Kurt Wallander (Une main encombrante, publié en 2013, se situe chronologiquement avant). Près de huit années le séparent du précédent (La muraille invisible), Mankell s'étant entre-temps consacré à des récits plus politiques (Le cerveau de Kennedy) ou à des romans policiers n'impliquant pas son personnage fétiche (Le retour du professeur de danse).

L'enquête policière diffère fortement de celles des précédents volumes. Tout d'abord, elle implique directement Wallander (le père du compagnon de sa fille a disparu) qui est donc amené à enquêter seul, sans l'aide du commissariat d'Ystad. L'arrière-plan ensuite puisque Mankell revient sur la période où la Suède devait défendre sa neutralité vis-à-vis des deux blocs qui se faisaient alors face et que l'histoire relève plus du roman d'espionnage que du roman policier classique (sur la fin, il y avait du John le Carré chez Henning Mankell). Enfin et surtout parce que L'homme inquiet (un personnage du livre ou Wallander lui-même ?) met un terme à la carrière du commissaire qui doit affronter son déclin physique. le roman revient également sur certains aspects de la carrière de Wallander et réintroduit des personnages clefs de sa vie comme Mona ou Baiba.

Au delà d'une enquête qui sera résolue tout en laissant de nombreuses ombres, la puissance évocatrice et la beauté de L'homme inquiet se trouvent dans le portrait bouleversant d'un Wallander que son corps et son cerveau abandonnent peu à peu. On en sort passablement amoché ! Certainement pas le meilleur de la série (pour moi, La lionne blanche) mais le plus émouvant.

C'est avec une certaine émotion que j'entame cette nouvelle histoire avec Kurt Wallander, sachant qu'elle sera la dernière. Un certain laps de temps s'est écoulé entre la précédente enquête et celle-ci. On retrouve Wallander sur une pente vieillissante, occupé à penser à la vie qui passe, dans sa maison en Scanie où il vit désormais avec son chien. Tout juste grand-père d'une petite Klara, Wallander tente de résoudre le mystère de la disparition du beau-père de sa fille, ancien officier de marine, parti promener un matin et jamais revenu.
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Plus qu'une enquête policière aux accents d'espionnage international, c'est la psychologie de Wallander qui est mise en avant. Aussi essentielle qu'elle soit dans les précédents romans, elle est ici criante de vérité. On fait face à son inquiétude à l'idée de vieillir, à la peur de la maladie, aux souvenirs des personnes rencontrées et des lieux passés.
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Cette dernière histoire - même si un autre tome "flash-back" sera écrit plus tard - clôt à la perfection le chapitre Kurt Wallander !
J'ai écouté toute la série en livre audio, et je souhaite souligner que l'interprétation de Marc-Henri Boisse est formidable et donne vie à ce personnage si charismatique !
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Ma chronique complète est sur le blog.

J'ai passé trois semaines en compagnie du commissaire Kurt Wallander, et j'avoue ne pas avoir brusqué la lecture pour savourer à plein ce moment qui a un parfum doux et nostalgique.
L'enquête policière n'est pas vraiment le sujet principal de cet opus testament de notre policier suédois préféré.
Sur fond de guerre froide, nous suivons le parcours chaotique d'un héros cabossé par la vie, sexagénaire inquiet dont les pertes de mémoires viennent sonner le glas d'une carrière policière bien remplie.
Notre homme bourru trouve un rayon de soleil dans son été orageux: la naissance d'une petite fille, petite graine de vie et d'amour.
Vous nous avez quittés en octobre 2015, M. Mankel et depuis, je marche un peu à côté de mes pompes italiennes...

Et voilà , c'est fini ! C'est le dernier roman avec notre Wallander, maintenant familier. Sniffff ...
Tristement, on ferme le bouquin et ne peut aussi s'empécher de penser à toi, Henning qui est parti.
Toujours autant de délicatesse à décrire cette descente vers la maladie et l' angoisse aussi, bref, encore un trés bon moment. Merci Henning !

Je découvre enfin le légendaire Kurt Wallender avec sa dernière enquête. D'Henning Mankell, je n'avais jamais lu de roman policier et c'est un tort car ce livre est un coup de coeur. le commissaire Kurt Wallender n'est plus un jeune homme et sa fille Linda est mère pour la première fois. Son compagnon travaille dans la finance et Wallender fait connaissance de ses parents : un ancien officier de la marine et une ancienne professeur d'allemand. Tous deux disparaissent tour à tour et la future belle-mère de sa fille est retrouvée morte.

Si nous sommes plongés dans une enquête où la guerre froide et l'espionnage réapparaissent, il y a beaucoup plus dans ce livre. On découvre à travers Wallander un homme rattrapé par le temps (il a soixante ans) qui se retourne sur son passé. Vie amoureuse, familiale et professionnelle avec des doutes et des interrogations.
Et c'est un commissaire dont le portait est terriblement humain et attachant. Hennink Mankell aurait pu offrir une sortie étoilée à Wallender mais il a préféré une fin toute autre qui m'a serrée le coeur.
Un polar hautement maitrisé, de grande qualité et poignant !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..

Mon cher Kurt, mon très cher Henning,
Vous avez été pendant de longues années mes compagnons de route dans la découverte du roman scandinave.
Vous m'avez permis d'essayer de comprendre la société suédoise qu'avant vous Maj Sjöwall et Per Wahlöö avaient déjà décryptée et dont ils avaient dénoncé les côtés pervers.
Vous m'avez promené dans les forêts de Scannie, que depuis j'ai souhaité découvrir pour de vrai.
Vous m'avez ému avec vos colères, vos malaises, vos amours.
J'ai partagé avec vous tant de moments, de soirées, de bon temps que je ne saurai plus les compter.
Alors aujourd'hui je me sens bien triste !
Je vais continuer seule le chemin qu'il me reste à parcourir, un jour, j'irai moi aussi affronter les ténèbres et l'obscurité, l'autre côté du miroir.
En attendant il me reste une consolation,
Lorsque l'absence sera très difficile, le moral au plus bas, je pourrai toujours rechercher dans ma bibliothèque un petit morceau de nos souvenirs communs, perdre quelques années et revivre un moment de notre histoire.
C'est la chance immense que nous laisse la littérature.
En ces jours de deuils, avec une bonne gueule de bois, j'ai voulu retrouver Henning pour sa dernière ballade avec celui qui est devenu un bon vieux copain pour sa dernière enquête.
Henning est parti avec le crabe, Kurt part doucement avec Alzheimer, notre tour viendra, personne n'est impatient pour passer de l'autre côté du miroir !
L'homme inquiet est avant tout un livre testament.
Kurt se souvient des histoires de sa vie, des enquêtes qui ont marqué son existence.
Il revoit les femmes qui ont compté pour lui, elles passent pour un dernier tour de piste.
Il nous accompagne dans les différents lieux où il a choisi de choisir de décider de ce qu'il fera de sa vie.
En juin 2009, Wallander à cesser d'exister. Henning a décidé de le faire taire, Kurt est parti dans la partie obscure de notre monde.
Henning n'a pas eu le choix, il a du partir après Kurt.... le 5 octobre 2015 ...
Souvenirs,
Citation qu'il aimait reprendre :
"We need to remember the words of the author Per Olov Enquist: “One day we shall die. But all the other days we shall be alive”.
Conclusion de sa vie que j'aimerai bien partager :
"Malgré tout, j'ai essayé d'être responsable de ma vie, de ne pas la laisser dériver simplement au fil de l'eau".

J'ai commencé par le dernier Mankell mais j'ai passé 7 h à lire.......... J'étais sceptique quant à l'histoire de sous-marins russe dans les eaux de la Scanie...... en fait emportée par le tourbillon j'ai adhéré complètement à cet auteur et cette enquête.
A recommander, dans son genre.

Je suis un grand fan de Mankell et de Wallander . Aussi , cette dernière enquête sonne vraiment comme l'épilogue d'une vie et d'une série bien difficile à accepter .
Merci beaucoup à H Mankell pour ces heures passées dans la vie de Kurt W.
C'était vraiment bien . Kurt tu vas nous manquer ....

Voici le deuxième roman que je lis de cet auteur. "L'oeil du léopard" m'aillant laissé une sensation de frustration je me suis dirigée vers ce roman, trouvé chez un bouquiniste, en espérant y trouver un perle rare.
Et quelle main heureuse j'ai eu en choisissant ce livre!
Rangé dans la catégorie des polars, il s'est révélé être bien plus qu'un simple policier.
L'enquête finalement n'est qu'un prétexte pour parler du commissaire Wallander que j'ai donc rencontré pour la première fois. J'y suis déjà profondément attachée. Je me suis sentie touchée par ses questionnements sur la vie, ses inquiétudes, ses angoisses alors que foncièrement je n'ai pas du tout son âge et que ces préoccupations ne devraient pas m'atteindre à ce point.
Suis-je hyper sensible ou Henning Mankell est-il hyper doué?
Probablement un savant mélange des deux. Car malgré un sujet de fond qui ne me passionne pas d'ordinaire (la guerre froide) je me suis sentie happée par le récit et prise dans les tourbillons des complots.
Une écriture fine et belle qui ne manque pas de piquant et de rudesse quand il faut mais qui sait toujours mesurer le poids de ses mots, voilà comment je qualifierais l'écriture de cet auteur suédois après la lecture de ce roman magique.
Un véritable délice qui se lit comme on boit du petit lait. Mon cher Henning Mankell, quelque chose me dit que nous allons passer encore de bons moments ensemble.

Un excellent dernier de série. Henning Mankell termine en "beauté" les aventures de son principal personnage récurrent. Il lui interdit tout retour, plus efficacement que Conan Doyle avec Sherlock Holmes.
Un très très bon polar qui mêle guerre froide et espionnage, quitte à renverser les perspectives habituelles.