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Une société guère différente de la nôtre, où les chômeurs sont considérés comme potentiellement dangereux. On les redoute d'autant plus qu'ils sont de plus en plus nombreux et de moins en moins aidés. Solution mise en place : renforcer la présence de l'administration - pas celle qui rend service, progressivement remplacée par Internet (là je parle de la real-life d'ici et maintenant), mais celle qui surveille, soi-disant pour protéger les 'honnêtes citoyens'. Ceux-ci sont donc priés de laisser leur domicile à disposition de l'Etat, et c'est ainsi que Cécile et Marc abritent malgré eux une annexe de la Police, installée au sous-sol. Mais la perte d'intimité qui en résulte n'est-elle pas pire que la menace d'une révolte des plus démunis ? C'est toujours délicat de recevoir un livre gentiment dédicacé par son auteur, sans avoir rien demandé. J'ai commencé cette nouvelle avec la meilleure volonté possible, bien que la politique-fiction soit un domaine que j'évite. L'ambiance rappelle Kafka, Pavloff (Matin Brun), Orwell (1984). Le propos est intéressant, le message utile, certes, mais il ne convainc que des convertis. Et j'ai eu d'autant plus de mal à adhérer à cette histoire qu'il règne dans ce couple une étrange violence larvée, malsaine, déjà présente avant l'arrivée des colocataires indésirables... Avis très mitigé, donc, et j'en suis désolée... + Lire la suite |
PLUS PERSONNE POUR AUJOURDHUI, de Fabien Maréchal (Le Réalgar, 2022) : lecture d'un extrait par l'auteur
"À plusieurs reprises, avant de déménager, tu es passé par inadvertance devant une école à l'heure de la récréation, hésitant entre la fuite éperdue, oreilles bouchées avec les poings, et l'attente mélancolique de la prochaine cloche, te gavant par procuration de bonheurs qui n'étaient plus tiens. Une fois, un agent de police, un jeune avec des cheveux ras, s'est approché. Il y a des flics partout en région parisienne, surtout près des écoles. Tu avais dû regarder la cour de récréation de façon un peu trop insistante..."