C'est le récit post rupture d'une épouse qui vivait heureuse dans l'ombre de son mari, homme politique fortuné, la perte de tous ses repères, et son cheminement vers la folie.
Roman que l'on hésiterait à qualifier de "feel good", s'il ne sombrait dans la noirceur la plus totale. Lecture qui s'adresse a priori à un lectorat purement féminin, je me suis pourtant surpris à éprouver une réelle compassion pour cette pauvre Betty !
Les dernières pages laissent espérer une belle renaissance pour Betty, mais malheureusement pour elle, et heureusement pour nous, il n'en est rien ! Décidément... ce n'est pas un "feel good" !
Bonne lecture...
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J'ai passé là un excellent moment de lecture. Fraîchement divorcée et non de son souhait, Betty devra apprendre le vivre seule. D'une manière brutale de surcroît. Mais c'est alors qu'elle tombera dans une sorte de folie voyeuriste et opportuniste, ses seuls moyens de survivre à cette nouvelle vie imposée. Alors au début, Betty, on la déteste. Cette snob qui n'a jamais su affirmer ses choix, toujours en girouette de son (ex) mari mais qui sombre et sombre encore nous amène là quelques soutiens et finalement empathie, même si fragile. L'écriture a un bon ton, on ne s'ennuie pas. Les histoires autour de Claire et Tony, victimes de sa folie, sont bordées d'une belle imagination. Je recommande un très bon, pour ma part, moment de lecture.
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J'ai beaucoup aimé ce que j'appelerais la première partie du livre, le divorce, l'abandon d'une vie mondaine puis l'extrême solitude, qui sombre petit à petit dans la folie de la seconde partie que j'ai trouvé nettement moins passionnante, voire loufoque parfois. Dommage.
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J’aime vivre en anglais, malgré le programme lancinant de cette chaîne, qui finit par user les nerfs. Si je reste accro à la présentation sensationnaliste des speakers, je supporte de moins en moins les spots à la gloire de leurs reporters. Mais ce soir, comme chaque fois que le chagrin m’afflige, j’attends de ce bain putassier le renouvellement de mon atmosphère mentale. Couchée sur le lit, buvant une petite bouteille d’eau et cernée par les emballages vides des produits alimentaires du minibar, je fixe l’écran, le visage toujours inondé de larmes. En dépit de CNN, des images intérieures m’assaillent et me ramènent au bonheur conjugal. Je me souviens des tout débuts de notre histoire, quand Vincent démarrait en politique et cherchait à se montrer, à faire parler de lui, à s’impliquer auprès de toutes sortes de gens et sur toutes sortes de projets.
J’aime être au sein de la ruche, et il m’est indifférent d’y être reine. J’apprécie le contact, la chaleur, le frôlement des corps, les regards, les sourires. Les paroles échangées comptent peu. Pour moi, tout signifie « Je suis là, je suis près de vous ». Un psy en ferait peut-être ses choux gras, évoquerait le vide intérieur que je cherche à combler. Je ne le vois pas comme ça. Nous ne sommes pas des animaux solitaires. Agglomérés en villes et en nations, organisés en familles ou en communautés, nous manifestons tous le même instinct grégaire. Et je me suis vite rendu compte, après mon mariage, que le couple était une cellule un peu étroite pour combler mon besoin de présences. Il ne m’a pas échappé non plus que le pouvoir, qui attire et fidélise les autres, permet parfois d’être vraiment soi-même – une licence épisodique, mais enivrante…
À l’école comme au lycée, on répugnait à me fréquenter et on me fuyait, malgré mon attrayante richesse et le chauffeur qui venait me récupérer. Le samedi après-midi, je passais des appels à des camarades de classe, qui se prétendaient bloqués chez eux, alors que j’apprenais ensuite qu’ils s’étaient retrouvés à la piscine ou à une fête d’anniversaire. Quand je cherchais à sonder les causes de mon impopularité, on daignait simplement me répondre que j’étais différente… Questionnés sur cette différence, mes parents désignaient mon intelligence : « C’est parce que tu es intelligente que tu intimides, que tu mets mal à l’aise, que tu renvoies les autres enfants à une forme d’impuissance et de médiocrité.
Je ne redoutais rien tant que de lui déplaire, je cherchais inlassablement à épouser au plus près sa conception de la féminité, pour ne pas le voir s’amouracher d’une autre, plus belle, plus chic, plus convoitée. J’observais ses goûts en matière de vêtements, je ne lâchais plus jamais ma chevelure car il aimait la voir tirée en chignon, je surveillais mes gestes et mes attitudes, copiant le modèle d’une grâce féminine un peu conventionnelle, un peu datée, avec la peur au ventre chaque fois qu’il posait les yeux sur moi ou que je sortais à son bras. Allait-il voir en moi la femme idéale, celle dont sa libido et sa carrière requéraient la présence ?
La popularité était pour moi un critère important, sinon prioritaire. À quoi sert d’épouser une personne avec laquelle on s’emmure dans une vie contrainte et isolée ? Je voulais du mouvement, des fêtes, du monde. Formée à un travail solitaire, que je poursuis aujourd’hui même sans nécessité, mon mariage a été le contrepoint nécessaire à cette profession d’ermite. Le plus souvent penchée sur mes livres et mon ordinateur pour exercer mon métier de traductrice, je n’apprécie rien tant que les obligations de la vie de Vincent.
Marina de van - Rose minuit .Marina de van vous présente son ouvrage "Rose minuit" aux éditions Allia. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/van-marina-rose-minuit-9791030401172.html Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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