C'est toujours un plaisir de retrouver la capitaine Anna le Goff que je suis depuis sa première apparition dans "
Valentino".
Comme d'habitude je commence par la présentation de l'éditeur : Après deux ans d'absence, Erwan Gauthier rentre à Erquy pour enterrer son père. Décidé à rester au pays, il embarque sur le bateau de pêche de ce dernier.
Alors que les manifestations des pêcheurs contre les projets éoliens en mer se font entendre au Havre et à Erquy, deux jeunes femmes, Marie-Laure et Marine sont retrouvées assassinées de façon atroce mais identique à 300 km de distance l'une de l'autre. Quel est le lien entre les meurtres et les projets éolien offshore ?
Ce roman comporte tous les ingrédients qui font la force des polars d'Odile, des personnages forts décrits en profondeur même lorsqu'ils sont secondaires et une intrigue très bien ficelée qui tient en haleine le lecteur jusqu'à la dernière page.
Parmi ces personnages il y a bien entendu Anna le Goff, dont l'autrice développe la personnalité de roman en roman. Anna n'est pas seulement une policière, mais aussi une épouse, une mère et une jeune grand-mère. Comme beaucoup de femmes dans la réalité elle bataille dur pour mener à bien toutes ces fonctions en même temps, et ce n'est pas un des moindres aspects des romans d'Odile. A ses côtés ses fidèles équipiers et collègues, Yves Legodinec, Marie-Jeanne Campion, Jean-Marc Champotier et la dernière venue Katia Kerbela. Tous ont une vie en dehors de leur fonction dans l'intrigue et cela nous les rend familiers et attachants.
L'enquête se déroule à la fois en Bretagne et en Normandie, entre Erquy et
Le Havre, rendant plus difficile la coopération entre policiers.
L'intrigue se déroule sur fond de développement de l'éolien off-shore qui soulève l'inquiétude et l'hostilité de nombreux pêcheurs tout au long de la côte Atlantique. Anna devra déterminer le rôle joué par cette opposition dans le meurtre des deux jeunes femmes et quelle est la part de responsabilité d'un pêcher en particulier, Erwan Gauthier. Je pense que toute bonne fiction doit être ancrée dans une réalité sociétale et là c'est clairement le cas.
J'aime aussi le style d'
Odile Marteau Guernion, sans fioritures, mais évocateur et donnant de l'épaisseur aux lieux comme aux gens.
Bref, vous l'aurez compris j'ai beaucoup aimé "
Retour à Erquy" et je vous conseille vivement de le lire que vous connaissiez ou pas Anna le Goff, dans le deuxième cas vous allez vous précipiter pour lire ses autres enquêtes j'en fais le pari.