Sur ce coup là, j'ai carrément manqué à tous mes devoirs car j'ai plus de treize jours de retard sur la publication de ma chronique Masse Critique. Je remercie chaleureusement Babelio et les Editions Débat Citoyen pour l'envoi de cet ouvrage qui m'a tapé dans l'oeil lors de la dernière opération.
Auteure engagée,
Catherine Marx nous présente son ouvrage comme pouvant se lire comme un roman et c'est hélas comme cela que je l'ai perçu : comme un roman et basta!
Les dessous de la prostitution m'intéressent car côtoyant des prostituées au jour le jour dans mon quartier, je pensait qu'en lisant cet ouvrage je découvrirai certaines choses sur ces femmes pour qui j'éprouve le plus grand respect. Et bien cette lecture s'est avérée être une authentique douche froide!
Après la courte préface de
Brigitte Lahaie et quelques explications de l'auteure quand au contenu du livre, nous nous retrouvons directement en immersion dans "l'intrigue". Nous faisons le connaissance d'Angèle ex- secrétaire bcbg qui clame haut et fort qu'elle est prostituée sans que son entourage soit au courant, sa vie ayant basculé lorsqu'elle retrouve sur facebook son amie d'enfance, Sonia, elle-même tapineuse, qui lui vante les mérites de la profession et lui conseille de se rendre aux réunions de l'association Ni d'Eve, Ni d'Adam pour qu'elle change sa vision des femmes et des hommes qui font le trottoir...
Bon, je préfère être cash, plus cliché que ça tu meurs! Au lieu de nous délivrer un avis neutre sur la question, l'auteure pousse plus le débat dans le sens des prostituées qui font ce métier par choix en étant fière de l'exercer plutôt que nous montrer la réalité horrible des gamines qui se font embarquer dans des réseaux de prostitution et vivent le martyre. A la manière dont l'intrigue est construite, nous assistons aux fameuses réunions de l'association Ni d'ève, ni d'adam dont les membres se composent de prostituées de tous milieux et de la fameuse Angèle à qui personne ne pose jamais de questions, ni se demande ce qu'elle fout là, mais bref, passons... Lors de ces réunions, la parole est donc monopolisée par ces "putes et fières de l'être" en faisant passer à la trappe le filles qui sont victimes de réseaux. Comme les témoins gênants d'un mauvais polar, on les supprime une à une pour ramener un côté édulcoré à ce récit inégal qui est passionnant en tant que roman mais pas en tant que témoignage. Vanté comme tel par l'éditeur et l'auteure, nous lecteurs, sommes en droit d'en attendre un peu plus. C'est dommage car tout n'est pas à jeter dans ce bouquin, je suis d'accord avec certaines idées de fond, hélas, mélanger roman/ documentaire/ témoignage donne un résultat plus que moyen pour ce livre qui perd toute crédibilité malgré le travail de l'auteure.