Bonjour Bojan Radic.
Vous faites parties des « Anglais », ces mercenaires au service de nos sataniques ennemis, ces maudits Occidentaux toxicomanes homosexuels sidéens dépravés qui n'ont pour objectif que d'éliminer notre chère et sainte Serbie. Faut pas vous étonner si plus personne n'entre en contact avec vous ! Vous l'avez bien mérité !
Professeurs d'anglais, traducteurs d'anglais, vous êtes tous les mêmes ! Des mercenaires !
Radic, mesurez-vous la chance dont vous bénéficiez grâce à Velibor Sretenovic, directeur du Service national de la Sécurité ? Il vous accorde la grâce d‘enseigner à ses deux jeunes enfants ! Vous allez leur enseigner l'anglais. Oui, c'est interdit, mais il faut bien que nous sachions ce que dit, ce que pense, ce que prépare l'ennemi. Pour ça nous devons connaître leur langue.
Pourquoi avez-vous été choisi ? Vous n'avez aucune famille, plus de relations, n'est-ce pas ? Vous, vous serez capable de tenir votre langue puisque vous n'avez plus personne à qui parler. Sinon…
Alors, cette exécution publique des deux homosexuels, qu'est-ce que ça vous a apporté ? Ah ! Une énergie nouvelle ! Vous avez appris avec précision quelles choses ne plus jamais faire ! Bien ! Vous savez maintenant quelles idées rejeter… Vous avez appris sur quelles voies vous lancer à l'avenir ? Parfait !
Grâce à monsieur Stretenovic, qui vous invitait à sa table, votre esprit a pu changer : alors que vous considériez auparavant que la suppression de l'anglais était injuste, vous comprenez maintenant que c'est une évolution indispensable de la société. Vous admettez que l'interdiction d'utiliser un ordinateur se justifiait. Comment ? Vous dites que c'est même la seule solution possible ? C'est bien ! Votre conscience sociale s'est transformée.
Critique du livre :
Une description à peine romancée de ce que peut être une dictature. L'auteur a connu l'ère Milosevic et cette espèce de fusion entre le nationalisme et le communisme avec une très forte présence de l'église orthodoxe.
Ce livre est noir de noir. Si vous espérez y trouver ne fut-ce qu'une petite raison de croire en la bonté de l'homme, passez votre chemin ! L'image qu'
Andrija MATIC renvoie de la société serbe sous la dictature est immonde.
L'égout et les ordures ne sont pas que sous terre, il y en a bien davantage en surface : les autorités politiques, « morales », religieuses, vos voisins, vos relations, tout cela ne forme qu'un égout à ciel ouvert.
Je n'oserais dire que j'ai pris du plaisir à lire ce livre ! Non ! C'est impossible ! Par contre, de l'intérêt, OUI !