Un peu déçue par ce Bordage "jeunesse". Je l'ai déjà trouvé beaucoup plus percutant.
Cela dit , je pense malgré ma déception que ce polar pourrait initier nos jeunes au genre.
On reste dans du soft ,parfois j'ai trouvé la trame un peu légère, trop facile même pour des ados. Mais dans l'ensemble ce roman se lit bien. Après la plume de Bordage a toujours été plaisante et agréable.
Je le préfère dans le domaine de la SF que dans celui du polar. Il a sans doute des arguments plus percutants et qui me parleront plus.
Enfin cela reste un livre qui se lit vite , qui reste agréable, et que notre jeunesse pourrait apprécier.
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C'est l'histoire d'une jeune fille, Odeline, qui est accostée par un homme à la sortie du lycée. S'en suit une série de révélations toutes plus troublantes les unes que les autres.
Je n'avais aucune attente pour ce livre, j'espérais juste qu'il me surprendrait, car le résumé annonçait un scénario bateau. Effectivement, c'était un scénario bateau : aucune surprise, aucun suspense, si bien qu'après cinquante pages, on connaît déjà la fin du livre.
J'ai aussi trouvé que le récit mettait du temps à démarrer, ce qui pose problème pour un livre aussi court. L'auteur a essayé de dépeindre la vie d'une adolescente, avec tous ses clichés, tels que l'ami qui devient l'amoureux, la mode, les réseaux sociaux...
Autre point négatif, l'histoire paraît vraiment invraisemblable, et pourtant, elle est située dans un cadre réaliste. Par exemple, Odeline ne se pose jamais la question de découvrir ce qu'il y a dans le garage de son père jusqu'au jour où cela devient nécessaire. C'est quand même étrange, normalement, une pièce interdite, ça attire les enfants. de plus, il n'y a aucun lien affectif entre les personnages : j'imagine qu'après 15 ans d'existence commune, le père et la fille devraient s'aimer un minimum, au moins au point de ne pas vouloir se tirer dessus.
Seul le personnage de Gaspard aurait pu être intéressant mais là encore, le livre est trop court pour qu'il y ait un réel développement là-dessus.
Bref, je ne m'attendais à pas grand chose, et effectivement, il ne fallait pas s'attendre à grand chose. C'est un très bon scénario pour une fille de 11 ans, mais ça ne tient pas la route pour des adolescents.
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Odeline a beau savoir que les gènes sautent souvent une ou plusieurs générations, que les enfants ne sont pas nécessairement des copies conformes de leurs parents, elle se plaît à croire qu’elle est une erreur héréditaire.
Quand son père, par exemple, traite June de « métèque » parce qu’elle a la peau foncée et les cheveux bouclés de sa mère libanaise, elle le déteste et rejette catégoriquement l’idée qu’il est son géniteur. Puis elle est submergée par un sentiment de honte : ses parents ont des défauts, comme tout le monde, mais ils l’ont nourrie, logée, vêtue, ils ont pris soin d’elle lorsqu’elle est tombée malade, ils l’ont emmenée au club de squash, à la patinoire, au dojo, au stade, plusieurs fois par semaine, ils l’ont couverte de cadeaux, ils l’ont emmenée à l’océan, à la montagne, à la campagne.
Sandra, une très belle femme. Elle plaisait à tous les hommes, moi y compris. Mais elle était follement éprise de Guillaume, son mari, lequel faisait aussi partie de notre bande. Après la naissance de leur fille, Lino est allé leur rendre visite un soir. Il s’est montré pressant avec Sandra pendant que Guillaume était parti chercher du bois. Elle s’est refusée à lui et s’est plainte à son mari qui, fou de rage, a commencé à se battre avec Lino. »
Mirko se tait, épuisé, s’approche d’un banc de bois installé sur un côté de l’allée et s’y assoit. Il reste un long moment silencieux, recroquevillé sur lui-même, luttant contre la maladie qui le ronge, puis il relève la tête et fixe Odeline d’un air grave.
« Lino a sorti son pistolet et l’a tué. Sandra s’est précipitée sur lui avec un couteau de cuisine, et il l’a abattue à son tour. Puis il m’a appelé pour me raconter l’histoire et me demander d’effacer ses traces, affolé, trop bouleversé pour le faire lui-même.
Son père a sans doute planqué le code quelque part au cas où il l’oublierait. Il faudrait fouiller sa chambre – ses parents font chambre à part depuis toujours, elle ne les a en tout cas jamais surpris dans le même lit, ni même d’ailleurs dans les bras l’un de l’autre. Elle se dit que, quand on s’aime, on passe ses nuits ensemble. C’est donc que ses parents ne s’aiment pas, ou qu’ils ne s’aiment plus depuis longtemps déjà. La vraie question est : se sont-ils aimés un jour ? À en croire l’histoire de Mirko, son père serait tombé amoureux d’une autre femme. Elle ne s’était jamais intéressée à leur vie amoureuse avant, il lui était impossible de les visualiser en train de s’embrasser ou de s’étreindre avec passion. Elle rit parfois toute seule lorsqu’elle imagine sa mère jeune, telle qu’elle l’a découverte dans un vieil album photos, arriver à leur premier rendez-vous déjà vêtue de sa robe de chambre.
Le sang d'Odeline se glace. Pétrifiée, elle n'a pas le réflexe de fuir ni crier. L'homme au visage cabossé la fixe avec une rare intensité.
« Monsieur Mirko dit que les flics sont corrompus jusqu’à l’os dans le secteur, objecte Novak. Achetés par Lino et les autres trafiquants. Aller à la gendarmerie reviendrait à se jeter dans la gueule du loup. Il vous faudrait aller dans une autre région pour être en sécurité. Et votre amie arriverait trop tard à l’hôpital. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous débrouiller par nous-mêmes.
Pierre Bordage vous présente "Dune" de Frank Herbert aux éditions Robert Laffont.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2457478/frank-herbert-le-cycle-de-dune-volume-1-dune
Note de musique : © mollat
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