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Karine Chesneau (Traducteur)
EAN : 9782877304757
191 pages
Editions Picquier (30/11/-1)
2.85/5   48 notes
Résumé :
Dans ce roman du désordre amoureux, Yôko, la narratrice, a dix-neuf ans, et ses relations passionnées avec les femmes ressemblent aux mangas qu'elle dessine dans des revues underground. Le coeur y est à vif et les corps s'y ouvrent avec douceur, excès et cruauté. Le récit découpe trois moments dans la vie de Yôko, trois expériences érotiques et amoureuses troublantes où l'autre la révèle à elle-même. Matsuura, dans un style minutieux et cru, décrit des femmes qui s'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Yôko Murata est mangaka pour des revues underground. Alors qu'elle voit, pour ce qui est sans doute une rupture, sa dernière petite amie en date, une hôtesse de l'air prénommée Yukiko, la jeune fille remonte le fil de ses souvenirs amoureux. Trois périodes de sa vie pour trois filles, de Hanayo, son premier amour à Yukiko, une relation purement sexuelle, en passant par Yuriko, une collègue hétérosexuelle qu'elle a aimée platoniquement.

Un roman érotique où les descriptions impudiques des scènes de sexe s'opposent à la pudeur des sentiments. Yôko, volontiers masochiste, se prête à toutes les volontés de ses compagnes, à tous les jeux sexuels, par amour ou par lassitude. Car Yôko se cherche encore. Elle veut aimer mais ne sait pas exprimer ses sentiments, manque de confiance en elle, surtout depuis sa première relation, son premier amour qui a si mal tourné.
Roman d'une errance amoureuse et sexuelle, Natural woman exprime les doutes, les désirs, les pratiques d'une jeune homosexuelle entraînée dans des relations ambigües qui lui apportent à la fois souffrance et plaisir, tendresse et douleur, amour et haine. Cru sans être vulgaire mais à ne pas mettre entre toutes les mains tout de même.
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Trois histoires qui s'imbriquent dans l'érotisme d'une femme, qui se découvre et nous révèle ses sensations, pensées. Plutôt intéressant. Dans la veine des livres qui tentent à la fois de casser des clichés et des codes, et de donner aux lecteurs et au monde un peu plus de réalité et de contenu à des vécus méconnus voire stigmatisés.
Un livre d'ouverture, donc. Qui en ce sens mérite d'exister. Et il est plutôt pas mal écrit.
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Yôko Murata est une mangaka de revues underground, que beaucoup qualifieraient spontanément de masochiste. le fait est qu'elle ne sait pas comment gérer une relation amoureuse, faute d'empathie et de sensibilité. Trois relations, trois moments clés de sa vie amoureuse et sexuelle sont ici racontés, en remontant dans le temps, de son actuelle histoire avec l'hôtesse de l'air Yukiko à son premier amour, Hanayo, en passant par sa relation ambiguë avec son amie Yuriko.
Trois moments d'incertitude, d'instabilité et de trouble.

"Natural Woman" n'est clairement pas destiné aux âmes sensibles. L'immersion dans l'intimité des personnages est brutale, on est d'emblée confrontée aux détails crus de la vie sexuelle et amoureuse des protagonistes.

Yôko, le personnage principal, apparaît comme la tête du serpent qui se mord la queue : ses trois relations amoureuses et sexuelles sont ici racontées dans un ordre régressif, où la fin transparaît au commencement. Yukiko, l'amante hôtesse de l'air, sert de déclencheur à un retour sur soi, sur le passé ; elle semble le dernier avatar, dépourvu de réels sentiments amoureux, purement sexuel, de la relation originelle de Yôko avec Hanayo. le deuxième chapitre marque un interlude, où la relation amicale entre Yôko et Yuriko flirte avec les allusions, jeux et déclarations amoureuses, toute en douceur et irrésolution. le troisième chapitre, consacré à la relation première, celle qui unie Yôko et Hanayo, vient boucler la boucle : tout a déjà été dit.

Le personnage de Yôko est égoïste, relativement insensible, inconsciemment cruel. Ses relations sadomasochistes avec ses amantes successives, où elle tient le rôle de la soumise masochiste, ne lui servent qu'à camoufler son incapacité à prendre soin de l'autre, à être attentive et prévenante des désirs de ses partenaires. Une bulle d'égotisme puéril, que la troisième amante (et premier chapitre) vient crever avec exaspération.

Le terme « lesbien » n'est pas prononcé dans le roman, et le terme « homosexuelle » est rare. Seuls les dialogues permettent d'aborder de façon plus explicite les questions d'identité, qui portent davantage sur le genre et l'amour que sur une identité sexuelle revendiquée. Si l'on aime une femme, aime-t-on toutes femmes ou seulement celle-ci ? Y a-t-il un grand et unique amour ? Et si l'on aime une femme, est-on encore une femme ou devient/est-on un homme ? Hanayo répond : « en te rencontrant, je me suis sentie a natural woman »…

Les descriptions des actes érotiques et sexuels des quatre femmes sont précises, crues, jamais gratuites. Elles sont la matière même du roman. Troublantes, déstabilisantes aussi, parfois. A tel point que j'ai été surprise de constater que ne figuraient à aucun moment les mots désignant les parties génitales féminines : une expression métaphorique les remplace, contournement poétique déconcertant dans cette écriture sans fausse innocence ni pitié.
Lien : http://www.lalunemauve.fr/ec..
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Un roman en trois longs chapitres, presque des nouvelles pouvant se lire indépendamment et relatant trois moments particuliers de la vie de Yôko, dessinatrice de manga d'une vingtaine d'années. Dans la première histoire, elle se réveille pour la dernière fois près de sa petite amie hôtesse de l'air avec laquelle elle ne s'entend plus. Dans la seconde, elle accompagne une collègue de travail au cours d'un week-end de repos et n'ose pas lui avouer à quel point elle l'attire. Dans la dernière, elle revient sur sa liaison avec Hanayo qui l'éveilla, parfois brutalement, à la sexualité entre filles.

Étrange roman sur la difficulté des relations amoureuses à travers le portrait d'une jeune homosexuelle fragile et hypersensible. Étrange parce qu'à la fois très pudique et très cru, tout en retenu et en même temps n'hésitant pas à décrire de façon précise des ébats souvent proches du sadomasochisme. Yôko se cherche, Yôko aime mais ne sait comment le dire, Yôko subit, cède et agit sous la contrainte psychologique de ses partenaires. le récit, à la première personne, fonctionne comme un journal intime. Yôko se livre et expose son manque de confiance en elle, sa difficulté à se sentir pleinement femme, à devenir une « natural woman » accomplie et sereine. Les scènes lesbiennes sont totalement suggérées ou parfaitement explicites, toujours déstabilisantes, à l'image de ce livre où le malaise plane en permanence, où le lecteur devient par la force des choses voyeur malgré lui.

Entre désir et répulsion, entre douceur et cruauté, entre lutte effrénée et convergence des sentiments, entre douleur et plaisir, la vie sentimentale exposée de la sorte apparaît aussi fascinante que complexe.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Changement d'ambiance. Yoko, une jeune mangaka remonte le cours de ses souvenirs pour passer en revue ses différentes liaisons, ratées ou avortées. Yukiko, l'hôtesse de l'air qu'elle n'aime pas vraiment, Yuriko, l'amie qu'elle pourrait aimer sans que cela se concrétise, Hanayo, la femme qui lui a brisé le coeur. Cette narration au rebours cherche évidemment dans les erreurs passées les échecs d'aujourd'hui mais permet surtout de creuser le portrait de la narratrice, à laquelle ses amantes ne cessent de reprocher sa fausse pureté et sa passivité. Sa tendance à se laisser dominer, soumettre, à les encourager à se montrer cruelles et brutales. Pas d'histoires d'amour, mais des passions mal assouvies, des entrechocs, des plaisirs violents et des fins qui ressemblent à des écroulements. Malgré le jeune âge des protagonistes, il ne s'agit pas d'un roman d'apprentissage, tant Yoko n'existe que dans le rapport de force, le masochisme pervers, qu'elle décrit d'une petite voix candide et raisonnable, et ne peut pas évoluer. « Décrire » étant le mot-clé, âmes un peu sensibles s'abstenir.
La narration à rebours peut dérouter. La linéarité à l'envers montre non pas une évolution, mais des échecs qui se répètent et mettent en exergue des scènes érotiques très crues. Yoko est-elle en quête de quoi que ce soit ? L'une des dernières scènes montre Yoko et une de ses amies, peu après sa rupture avec Hanayo, et s'achève sur une petite morale pas très fine, un peu niaise : « Tu ferais mieux d'apprendre à vivre avec ta douleur ». Tout ça pour ça. Cela mis à part, je me demande où l'auteur voulait en venir en se plaçant sous la tutelle de Carole King/Aretha Franklin et de cette hypothétique « natural woman ». S'il s'agissait de dépeindre une sorte d'éternel féminin inerte et cruelle, je veux bien. S'il s'agissait d'autre chose, je pense qu'elle est passée à côté de son sujet.
Lien : http://luluoffthebridge.blog..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Unies tendrement seins contre seins, nous avons fondu dans un bien-être pareil à un engourdissement. A peine sortie du sommeil, j'avais de nouveau l'esprit embrumé. Puis la suite de nos gestes, du premier baiser la veille au soir jusqu'au moment de sombrer dans le sommeil, me revint d'un seul coup en mémoire. Je pressai contre la joue froide d'Hanayo ma joue maintenant brûlante. Elle serra plus étroitement contre moi ses bras qui m'enlaçaient. J'en eus presque les larmes aux yeux.
Pour la première fois de ma vie, la nuit dernière, j'avais connu ce qu'était la fusion de deux peau moites et douces. Quand nous avions enlevés nos vêtements jusqu'au dernier et que nous nous étions allongées l'une sur l'autre, j'avais été comme foudroyée par une intense émotion qui dépassait de loin tous mes rêves, et l'idée que je pourrais mourir en un pareil moment avait soudain jaillit dans mon cœur. J'avais compris pourquoi tout le monde faisait l'amour. Je ne parvenais absolument pas à l'exprimer par des mots tels que "je suis heureuse" ou "je suis contente". Mais mon émotion était toujours là ce matin, inaltérable.
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Consciente de mon trouble, Hanayo le regarda sans ciller et ajouta :
- Moi tu vois, je ne veux plus jamais faire l'amour de ma vie. C'est fini.
- Pourquoi ?
- Le sexe n'est pas mon fort. Je n'y comprends pas grand-chose.
- Ne parle pas ainsi. Mes lèvres tremblèrent. Si tu me dis une chose pareille...
- Alors, je ne te le dis pas. Les yeux brillants de Hanayo, sous le soleil qui dardait ses rayons, étaient pleins de lumière. Très beaux. A l'idée que jamais je ne retrouverais ailleurs une telle beauté, j'eus envie de les regarder éternellement.
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Puis, après une aspiration, Hanayo changea de ton.
- Autrefois, je t'ai dit qu'en te rencontrant je m'étais sentie pleinement femme, a natural woman.
- Oui
- Et toi, comment te sens-tu? Tu penses devenir un jour a natural woman? Ou bien tu te sens pleinement femme comme tu es ?
Il me sembla qu'à peine entrée dans mon oreille, cette question allait déchirer la membrane de mon cœur et se répandre dans tout mon corps avec le sang de mes veines.
- Je n'y ai jamais pensé, parvins-je à répondre, mais les larmes me montèrent aux yeux. Je ne sais pas qui je suis, et si je suis ce qu'on appelle une femme.

[...]

Comme je commençais à monter précipitamment vers la terrasse en tournant le dos à Hanayo qui avait descendu une marche, j'entendis sa voix me poursuivre d'en bas.
- C'est bien nous jusqu'à la fin. Toi, tu montes et moi, je descends ...
Je fis une grimace en guise de réponse et trébuchai. Je tombai de quelques marches, m'assis sur le palier en pressant mon genou douloureux. J'entendis quelqu'un monter. Par réflexe, je tournai la tête mais j'arrêtai mon mouvement à mi-chemin. Le bruit des pas de Hanayo dans l'escalier cessa. Je courbai le dos et laissai tomber très bas ma tête comme un insecte dissimulant son ventre mou. Après un moment de silence, j'entendis le frottement des chaussures sur le sol en béton. Elle redescendait lentement. Je restai assise en boule jusqu'à ce que je n'entende plus le bruit des pas qui s'amenuisaient en me martelant le cœur.
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- Un jour, je ne souffrirais plus?
- Ça, c'est sûrement impossible, déclara tout net Keiko. Tu ferais mieux de vivre avec ta douleur.
- Tu as raison.
Je portai de nouveau les yeux vers le parc. Les gens bougeaient gaiement, les arbres étaient d'un vert troublant.
Dans un mois, ce sera l'été. Passé cette saison, je fêterais l'arrivée de l'automne, puis viendra le jour de mon anniversaire. Je n'aurais alors que vingt-deux ans.
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Tu as le chic pour séduire, tu attires les gens parce que tu es mignonne, tu parais pure et innocente, et on a envie de jouer un peu au despote avec toi. Mais c’est un piège : au bout de quelque temps, on frémit en s’apercevant que tu tires les ficelles. Tu es Sa Majesté l’empereur capricieux jouant au vassal fidèle, on aura beau te faire n’importe quoi, tu t’en moques puisque tu sais très bien que tout part de ton caprice.
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