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EAN : 9782355236372
212 pages
Editions Jets d'Encre (01/06/2022)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Quand la « petite » histoire d’un Corse exilé à New York au début du XXe siècle devient l’occasion de raconter la grande 11 novembre 1893, Tino Ezzani naît en Corse. Une île qu’il aime par-dessus tout… et qui abrite – il en est convaincu – son premier et seul grand amour : Morgane Bonaparte. Elle a su, en quelques années, marquer son monde comme son glorieux ascendant Napoléon l’a fait avec la France. Du haut de ses 11 ans, il est le plus heureux des garçons. Mais ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Sartre nous a dit "Nous sommes la somme de nos choix". Cependant Tino s'est vu imposé un choix par ses parents qui a changé le cours de l'histoire qu'il s'était écrite.

D'une écriture fine, ciselée, exigeante, pour nous conter les maux de cette existence contrariée, Corentin Mazeron nous propose une réflexion philosophique : incarne-ton vraiment nos vies ou nous laissons nous porter vers d'autres chemins dès lors que celui que nous nous étions destiné à changer d'horizon.

L'histoire bluffante d'un homme arraché à sa terre et à la femme prédestinée, pour lui faire vivre une vie déracinée, palliative, émotionnellement torturée. La plume est incisive, le verbe percutant, le développement parfois déroutant, le suspense omniprésent. Un premier roman addictif.

"Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour, et vous avez sur vous de la documentation. Partout où vous allez, vous portez en vous le poison des comparaisons et vous passez votre temps à attendre ce que vous avez déjà reçu", Romain Gary.

De New York à Los Angeles, de Paris à Marseille, d'un coeur choisi à celui espéré, Tino traverse L Histoire en passager clandestin sans apitoiement. il a vécu ce qui devait être sans jamais s'enraciner dans une France fantasmée ou une Amérique utilitaire.

Impossible de se libérer de Tino avant le crépuscule de sa vie.
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03.11.2022 #94ème

Dans le cadre de l'opération Masse Critique Littératures de septembre 2022 organisée par Babelio, je suis heureuse d'avoir reçu le premier roman « Purgatoire » du très jeune Corentin MAZERON choisi dans la très longue liste des centaines de romans proposés.

L'histoire débute en Corse, une des raisons de mon choix, mais il n'en sera finalement très peu question dans le reste de l'histoire. Tino Ezzani naît le 11 novembre 1893 à Porticello, 122 jours avant celle qui sera sa première amoureuse Morgane Bonaparte, voisine de l'autre côté de la rue et dont il n'aura d'yeux jusqu'à ses 11 ans.
Son père est pêcheur et il l'accompagne régulièrement sur son bateau où il va s'amouracher également à vie du soleil, cet astre magique et magnifique qui rythme les jours du lever au coucher. Ses parents laïcs, il ne va pas à l'école, qui est encore sous la coupe du clergé, mais a un précepteur particulier Michael un ancien poète américain. Alors que beaucoup de Corses traversent la Méditerranée pour s'installer à Marseille, on lui annonce qu'ils vont partir tous les trois, franchir l'Atlantique pour aller vivre à New York. Complètement opposé à cette idée, Tino va difficilement vivre la séparation avec sa promise, ses amis, sa terre mais contraint et forcé il va s'acclimater à cette nouvelle vie, observer, travailler durement physiquement tout en s'instruisant, faire sa place et s'adapter pour en devenir l'un des plus respectable chef de gang à sa manière.

Beaucoup de faits historiques s'intercalent dans ce long monologue qui va relater la vie de ce jeune garçon, 1900 la Tour Eiffel et l'expo universelle de Paris, la période Belle Époque, qui n'est belle que pour une partie de la population, puis la Première Guerre Mondiale, la disparition du Titanic, la Prohibition, la crise de 1929, la seconde Guerre, la période de collaboration puis la France libérée et accueillante.

Toujours amoureux de Morgane, il va rencontrer l'amour en la personne de Clarisse mais s'imposera deux règles difficiles mais dont il restera fidèle jusqu'au bout de sa vie

Il y a des rencontres improbables, sur un champ de bataille, dans le Paris libéré, il bénéficie d'un peu de chance et sait parlementer mais l'argent et la réussite ne font pas tout et il aura des regrets jusqu'à sa fin.

L'écriture est très belle, très riche, philosophique, peut être parfois trop, et l'histoire et sa morale sont très touchantes.

Félicitations pour ce premier roman.
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Nous allons suivre l'histoire de Tino. Elle débute lorsqu'il n'est encore qu'un jeune garçon vivant en Corse où il mène une enfance heureuse avec ses parents. Au cours de ses 11 ans, la petite famille va s'expatrier. Arraché de sa terre natale, il va se reconstruire une vie à New-York (ou du moins il va essayer). En quittant son île, il laisse également derrière lui Morgane, son amie d'enfance mais surtout premier grand amour. Il lui promet de revenir et de l'épouser une fois adulte mais les épreuves de la vie vont en décider autrement.

Bien que ce roman ne fasse pas parti de mes genres de prédictions, j'ai beaucoup aimé cette lecture. Je suis sortie de ma zone de confort et j'en suis ravie. J'ai adoré m'immiscer dans le parcours de cet homme qui est resté trop ancré dans ses rêves d'enfant, ce qui ne lui a pas permit d'avancer comme il l'aurait voulu dans sa vie. Il aura vécu de nombreuses choses, des choses exceptionnelles, bonnes et moins bonnes. Des tranches de vie intéressantes à suivre auxquelles l'auteur intègre des événements historiques importants (les progrès technologiques, la prohibition, les premières et seconde guerres mondiales etc.). C'est un aspect du roman qui m'a énormément plu !

À travers ce premier roman, l'auteur nous offre de belles réflexions sur la vie. Et sa plume est d'une élégance... J'ai vraiment été scotchée par son style qui est d'une grand finesse. Je vous le recommande sans hésiter !
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Le commentaire de Carole :
L'histoire est racontée par le personnage principal Tino Ezzani qui a tout juste 11 ans, il vit en Corse avec ses parents et pour lui, c'est le plus bel endroit pour y vivre. Son père est pêcheur le jour et tueur à gages la nuit, Tino l'a découvert par hasard un soir qu'il était dehors avec ses amis, il n'a rien dévoilé, il a gardé le secret. Il a le béguin pour sa petite voisine Morgane Bonaparte, il se promet qu'un jour, il la demandera en mariage. Voilà qu'un jour qui s'annonçait identique à bien d'autres, ses parents lui annonce qu'ils déménagent à New-York. C'est la désolation pour Tino, il se jure à lui-même de revenir en Corse quand il sera adulte. Malgré son jeune âge, il ne va plus à l'école, il se passionne pour la boxe et se trouve mêlé dans des histoires louches. C'est un roman qui nous rappelle plusieurs périodes marquantes de l'histoire dans le début des années 1900 tel que la guerre, le Titanic, et même la tour Eiffel. Ce côté est intéressant pour ceux qui aiment l'histoire, tandis que la vie de Tino est rocambolesque, j'ai l'impression qu'il cherchait le bonheur dans les émotions fortes et je ne suis pas convaincue qu'il a su le trouver. C'est un personnage qui n'a aucune empathie, il peut tuer sans avoir aucune émotion, il ne pense qu'à lui, il est solitaire et égoïste. Pour lui qui a fait la guerre, il croit que c'est toujours en détruisant que l'histoire s'est bâtie. L'auteur a une très belle plume, son côté poétique embellit le côté sombre de l'histoire. Ce n'est pas un livre qui va vous faire sourire, mais sans aucun doute il va vous faire réfléchir.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Ce roman ainsi que son personnage principal m'a souvent rappelé Gatsby, un homme ayant perdu son âme d'enfant en n'ayant pas su réaliser son rêve d'enfance.
Malgré les grands espaces où il réside, on ressent un homme oppressé dont l'existence se déroule à huis clos. On se trouve aux côtés d'un être qui semble comme enterré vivant, enfermé dehors n'ayant jamais accès à son véritable être intérieur.
Il est perdu, c'est une bouteille à la mer, une bouteille qui aurait été brisée puis recollée mais qui restera à jamais fragilisée.
Il suppose sur sa vie alternative comme l'on romance l'Atlantide en pensant que son existence aurait eu plus de sens dans un autre espace-temps que le sien.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
C'est au matin que les femmes sont à leur apogée, quand elles n'ont ni parfum ni autre maquillage qu'un sourire à la clarté lunaire et les bras aimants de leur mari pour les vêtir.
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Les plus belles îles à explorer ne se nomment pas Cyclades mais Aristote, Platon ou Socrate. Ce sont eux qui bercent le vieil homme que je suis. Les questions sont terrestres, les réponses célestes. Seuls les hommes qui ne se sont pas incarnés songent à la réincartion.
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Le manque stimule le besoin, qui lui-même donne naissance à des retrouvailles passionnées et passionnantes.
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Ce que l'homme vit de pire, c'est de devoir vivre avec ce qu'il n'a pas vécu.
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C'est avec la fin de l'enfance que l'amour de la vie prend la fuite.
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