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Dominique Kugler (Traducteur)
EAN : 9782211001861
208 pages
L'Ecole des loisirs (15/10/2021)
4.27/5   245 notes
Résumé :
Addie est autiste. Lorsqu'elle apprend en cours d'histoire que sa petite ville de Jupiner a persécuté, torturé et exécuté au Moyen Âge des dizaines de sorcières, elle est bouleversée. Ces femmes accusées de sorcelleries n'étaient-elles pas autistes ou neuroatypiques comme elle ?
Victime de brimades en classe, Addie se sent particulièrement concernée par leur sort. Elle décide de mener campagne pour que la ville de Juniper rende hommage à ces sorcières injust... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (141) Voir plus Ajouter une critique
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Jeune autiste de 11 ans, Addie est frappée et émue quand elle apprend, en cours d'Histoire, qu'il y a eu des persécutions et des exécutions de sorcières dans la petite ville écossaise où elle vit. Véritable déclic pour elle car finalement, ces femmes, considérées comme en décalage de leur société, n'étaient-elles pas tout simplement neuroatypiques comme elle ? C'est décidé, Addie va se battre pour que la ville de Juniper rende hommage à ces femmes injustement accusées. Combat pas aussi simple qu'il n'y paraît, Addie pourra cependant compter sur le soutien de sa famille.

Les étincelles invisibles est un roman marquant et touchant. Elle-même autiste, Elle McNicoll nous propose avec son premier roman, un récit qui baigne dans l'émotion pure et avec beaucoup de justesse. J'ai été marquée par ce court récit et par le combat de cette jeune enfant que personne ne prend au sérieux. Tout le roman est à travers le regard d'Addie : on découvre son quotidien et on est horrifié par des actes et paroles qu'elle peut subir. La relation qu'elle a avec sa soeur aînée, elle aussi autiste, est extrêmement touchante. Alors que c'est pour elle un véritable exemple, Addie n'en ai que plus touché quand elle découvre le quotidien tout aussi complexe de sa soeur, aujourd'hui à l'université. Un roman bouleversant et important à lire absolument !
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L'autisme est un sujet qui m'a toujours intéressée. J'ai moi-même une soeur souffrant d'un handicap et certains ont souvent cru qu'elle était autiste sans que ce soit le cas, alors je me suis intéressée au sujet. Malheureusement, j'ai rarement trouvé mon compte dans la fiction. Mais ici, Elle McNicoll, autrice neurodivergente elle aussi, nous offre une histoire avec une héroïne autiste légère dont le réalisme m'a frappée.

Autrice écossaise, elle place naturellement son récit dans une petite ville de la banlieue lointaine d'Edimbourg, mais celle-ci pourrait tout aussi bien se dérouler chez nous. Nous y suivons Adeline, Addie, qui a était diagnostiquée autiste légère, tout comme sa soeur aînée Keddie, contrairement à la jumelle de celle-ci Nina. C'est donc une famille un peu atypique que nous suivons, du moins pour les gens normaux comme nous (=neurotypiques) et c'est justement ce que j'ai aimé.

L'autrice nous offre de plonger dans la tête d'Addie et de voir le monde à travers ses yeux, un monde absolument pas conçu pour les gens qui sont différents et qui au contraire les rejette et les maltraite. C'est très puissant et profondément dérangeant. Même sans être autiste, je pense qu'on est nombreux à avoir souffert d'une société, en fait plutôt d'un ensemble d'individus se faisant appeler société, qui étaient intolérants et ne faisaient rien pour s'adapter aux gens différents préférant rejeter et martyriser les plus fragiles plutôt que d'essayer de les comprendre et c'est révoltant.

Nous suivons Addie au collège où ça se passe mal à cause d'une professeur horrible avec elle, qui entraîne ainsi des élèves tout aussi méchants à être horribles avec elle, car se croyant tout permis avec la caution sous-entendue de leur prof. C'est ignoble mais j'ai trouvé juste et nécessaire que l'autrice ose le décrire et le dénoncer sans faillir, ni tomber dans la facilité du pardon. Non, elle accuse et condamne, ce que j'approuve totalement !

Nous suivons également Addie dans la quête qu'elle s'est mise en tête de mener : faire reconnaitre à sa ville les atrocités qu'ils ont commises envers des femmes différentes qu'ils ont accusé d'être des sorcières autrefois. Addie se reconnait en elles, comprend bien qu'elle aurait été jugée comme elles autrefois, et ne veut plus que ça se reproduise. Son combat est donc très beau et parfaitement légitime. Il la conduit en plus à faire la rencontre de gens sur qui elle peut vraiment compter comme sa nouvelle amie, qui elle cherche à la comprendre. C'est beau.

Enfin, nous suivons le quotidien "normal" d'Addie et nous découvrons à ses côtés et aux côtés de sa soeur aînée, ce que ça signifie d'être autiste, tout percevoir différemment, avoir des crises, essayer de se contrôler, porter un masque de normalité mais à quel prix, etc. C'est bouleversant. Nous voyons en plus cela à la fois à travers le regard d'une enfant à l'entrée de l'adolescence, mais aussi d'une jeune adulte qui a été la première à passer par là en quelques sortes dans sa famille, et aussi un petit peu à travers de la soeur neurotypique qui se sent mise à l'écart. Il m'a juste manqué le point de vue des parents, qui aurait été éclairant, je pense.

A travers tous ces aspects, j'ai vraiment trouvé le roman à la fois éclairant et bouleversant, honnête et réaliste, et c'est ce qui m'a le plus touchée. le parallèle entre les "sorcières" d'autrefois et les autistes et autres handicapés d'aujourd'hui est tout à fait valable malheureusement, notre société n'est pas plus tolérante aujourd'hui qu'elle ne l'était autrefois et il y a encore beaucoup de travail à faire. On a donc besoin de textes comme celui-ci pour sensibiliser le plus de gens possible.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Ce roman m'a immédiatement tenté par son thème atypique, je savais presque de manière certaine que ça me toucherait. En plus, on est d'accord, la couverture est très belle ?
J'ai aussi tout de suite apprécié et été intéressée par l'angle de vue pris au sujet des sorcières. Rien de magique là dedans, juste des femmes différentes, qui déplaisaient, pour s'en débarrasser on les accusait d'être des sorcières. Glaçant.
Sur le plan personnel, ça n'a pas loupé, j'ai commencé en douceur, puis à chaque fois mon coeur était de plus en plus touché et serré. Je comprenais bien Addie et Keedie.
Je suis contente de voir que le roman remporte du succès surtout avec un thème aussi délicat.
Même si tout le monde peut s'y retrouver aussi dans le fait de parler de différences. On est tous unique à notre manière.

Une famille des plus atypiques.
Vu qu'on le sait dès le départ et que ça ajoute de l'intérêt, des surprises, je vais prendre le partie de vous en parler. On a Adeline dite Addie, la petite dernière. Des parents qui apparemment travaillent beaucoup, mais j'ai aimé la façon qu'ils avaient d'être présents quand c'était important et d'aimer leurs trois filles. Addie est autiste. J'aime cette façon qu'elle a de reprendre quand ce n'est pas dit assez exactement, que ce n'est pas une maladie, que non elle n'y peut rien. Elle est comme ça, elle ne comprend pas les neurotypiques, elle pense différemment. Elle a du mal avec les codes, à les interpréter, et pour cause on ne peut pas dire que ce soit toujours très logique.
Surprise, les deux autres jeunes femmes sont Nina et Keedie, elles sont soeurs jumelles, mais Keedie est aussi autiste. Elle apporte sa propre expérience, et également son propre recul, mais également tous les efforts et les difficultés qu'elle affronte toujours aujourd'hui. Keedie est à l'université. Elle apporte une très belle dimension, de mieux s'immerger, et elle est aussi une grande complice d'Addie, vu qu'elle la comprend.
Nina elle a du mal à comprendre ses soeurs par moment, elle a fait des choix bien à elle, mais on pourra aussi apprendre à l'apprécier.
J'ai juste du mal à imaginer qu'Addie a 11 ans, pour moi elle faisait plus 14-15 ans.

La plume est fluide, ça se laisse bien lire.

Avec Addie, nous interrogeons aussi ce qu'est une vraie amie et combien une relation sincère peut apporter. Jenna, une ancienne amie à elle l'a laissé tombé au profit d'Emily, mais quand elle rencontre la gentille et un peu spéciale Audrey, elle remarque quand même des différences, que ça sonne moins faux.
La harcèlement, c'est un peu comme la chasse aux sorcières, vous êtes différents, vous ne correspondez pas aux normes, on vous le fait payer, on vous rejette et/ou pire, vous déplaisez, et on va vous accusez en même temps. Tout est de votre faute.
Addie va prendre à coeur ce sujet sur les sorcières, avoir l'idée d'honorer leur mémoire, et surtout quand elle apprend tout cela, elle vit les choses différemment, mais en plus elle fait le parallèle avec elle-même, avec sa propre vie, elle sait que dans le temps elle aurait pu finir comme elles.
Elle va vraiment y mettre toutes ces tripes, tout son courage, sa volonté.

Le harcèlement est une affaire déjà compliqué, mais ici cela empire par le fait qu'une de ses professeurs est exécrable, ne sait pas s'y prendre, ne veut pas faire l'effort : Mlle Murphy. C'est une adulte, une enseignante, elle doit montrer l'exemple. Certes, elle peut être dépassé par quelqu'un comme Addie, mais tout ce qu'elle a fait ne peut en aucun cas être légitimé.

Nous sommes en Ecosse, dans la petite ville de Juniper. le même pays que son autrice.

Cela fait très plaisir de voir des gens comme Audrey ouverte, compréhensive, à l'écoute, avec l'envie d'apprendre à vraiment connaître Addie ❤ sans qu'elle ait besoin de jouer au caméléon.

C'est une lecture pleine d'émotions, qui bouleverse, où on a du mal à trouver les mots, qui touche.
Cela fait du bien d'avoir une personne comme Addie être au centre du roman. J'aimerai en trouver un avec quelqu'un comme elle mais adulte.
C'est bien raconté, sincère, réaliste.
Un livre à mettre entre toutes les mains.
Cela n'a rien de simple de se fondre dans la société quand on n'en maîtrise pas les codes, déjà que même en général ça peut être compliqué parfois.
Nous abordons beaucoup de thèmes importants et forts. Des éléments importants comme notre liberté, nos droits, d'être soi-même, d'éviter les faux amis, de trouver sa place, le devoir de mémoire, l'harcèlement, d'être tolérant, le droit à la différence, l'ouverture d'esprit, de tenter de comprendre avant de juger …
Ce livre est une bonne façon de sensibiliser sur l'autisme / trouble du spectre autistique sans pathos.
C'est traité intelligemment, de manière pertinente.
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Addie est autiste, comme Keddie, une de ses soeurs qui lui sert de modèle, la rassure et la réconforte, face aux réactions parfois incompréhensibles pour elle des gens ordinaires. Sa maîtresse ne la comprend pas. Elle n'accepte pas son handicap, l'humilie régulièrement et laisse les autres élèves se moquer d'elle. Aussi, quand elle leur explique qu'autrefois des femmes qui dérangeaient par leurs différences ont été accusées de sorcellerie et condamnées à mort dans ce village, Addie s'identifie immédiatement à elles et ressent leur supplice. Dès lors elle n'a plus qu'une idée en tête : obtenir un mémorial pour leur rendre hommage.
Ce roman ne se contente pas de traiter de l'autisme ; il nous fait ressentir ce que peuvent être les sensations d'un(e) autiste, comment il peut être compliqué de comprendre les intentions des autres, de "lire leurs visages", et combien il est épuisant d'essayer de paraître "normal" en "faisant le caméléon". Addie est entourée par des parents aimants, mais via le personnage de Bonnie il dénonce aussi les ravages des traitements et internements parfois imposés par le corps médical à des personnes qui ne sont pourtant pas malades, mais fonctionnent simplement différemment. J'ai aussi été touchée par Nina, cette grande soeur qui cherche sa place, se sentant exclue des liens très forts entre sa jumelle et sa petite soeur et cherchant la popularité par tous les moyens, en s'entourant de fausses amies ou via les réseaux sociaux. Son comportement montre aussi les retentissements des réactions face au handicap pour l'entourage. de même j'ai trouvé que le personnage de Jenna, dont l'amitié se délite en grandissant car elle cherche des copines comme elle, ayant les mêmes centres d'intérêt, sonnait juste. Les jeunes enfants n'ont pas d'a priori ; c'est en grandissant qu'ils réalisent que leur copain/copine n'est pas comme les autres et ne veulent parfois plus les fréquenter, sans réaliser combien ils se montrent cruels envers leurs anciens amis. Seule l'institutrice, parfaitement odieuse, m'a semblé caricaturale dans ce livre, qui invite à la tolérance et à l'empathie. Essayons d'exaucer le voeu d'Addie "Chaque fois que vous croiserez quelqu'un qui vous paraît bizarre ou différent, essayez d'être bienveillant".
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Ce livre m'a attirée dès que j'en ai entendu parler par Audrey de la chaîne le souffle des mots. Et encore une fois j'ai bien fait de suivre ses conseils.
Qu'ajouter de plus que ce qui a été dit dans les critiques précédentes? On ne peut qu'être ému par cette histoire. On s'attache beaucoup à Addie ainsi qu'à sa soeur Keedie, toutes deux autistes. Leur relation est très poignante. Nina, la jumelle de Keedie, parvient aussi à nous toucher. Bref, on ne peut qu'apprécier cette famille si soudée.
On ressent un profond sentiment d'injustice face à ce que subit Addie à l'école, notamment avec son enseignante, Ms. Murphy (au point où à partir de maintenant, à chaque fois que ma tartine tombera côté confiture, j'aurai envie de la balancer violemment contre le mur, parce que la loi de Murphy, vous savez... Ok je sors!).
Le parallèle avec les sorcières est bien trouvé, bien que j'aurais voulu quelques dates un peu plus précises, savoir au moins à quel siècle les procès pour sorcellerie de Juniper se sont déroulés. J'ai conscience qu'on n'est pas dans un documentaire historique, mais à mon avis les événements auraient eu plus de poids. Je sais, je chipote.
En conclusion, ce fut une excellente lecture à mettre dans tous les CDI, et qui m'a permis de conclure en beauté le Cold Winter challenge.
Challenge petit mois, petites lectures.
Cold Winter Challenge, catégorie Sorcellerie hivernale, sous-catégorie Baba Yaga, mots-clés, sorcière, féminisme.
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critiques presse (1)
Culturebox
20 janvier 2022
Une lecture bouleversante et éclairante. Que l'on soit de près ou de loin concerné par l'autisme.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (77) Voir plus Ajouter une citation
Mais nous, on se sent quelquefois exclues de la même façon par le reste du monde. C’est pour ça que nous sommes si proches l’une de l’autre. Nous avons notre code parce que nous ne comprenons pas toujours le langage des autres gens
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- Notre nouvelle maison est bien plus grande que celle de Londres, lance-t-elle spontanément. Ma chambre fait la taille de notre ancien séjour.
- Oui, c'est sûr qu'il y a plus d'espace ici.
- Beaucoup plus! s'enthousiasme-t-elle. Le seul truc, c'est qu'ici les gens se ressemblent tous.
Je vois ce qu'elle veut dire. Quand je regarde à la télé des reportages sur Londres, je remarque que tous les gens sont très différents les uns des autres. Comme dans un grand récit de corail où vivent une multitude d'espèces de poissons.
Juniper, ce serait plutôt un bocal de poissons rouges.

p.131
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Quand j'ai appris ce qu'on avait fait à ces femmes ici, à Juniper, ça m'a déchiré le cœur. Elles ont été exécutées uniquement parce qu'elles étaient différentes ou étranges, et tout le monde à préféré laisser faire et oublier.
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Je…je perçois les choses avec plus d’intensité. Les sons, les images. J’entends les gens marcher dans la rue, même sans tendre l’oreille. Je vois des tout petits détails que les autres ne voient pas. J’analyse les choses différemment. Et quelquefois (je shoote dans un caillou qui est au milieu du trottoir), quelquefois j’ai beaucoup de mal à « lire » les visages des autres. Parfois, s’ils ne sont pas sincères, je ne comprends pas.
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Je m'appelle Addie. J'ai onze ans et je suis autiste.
(...) Ça ne me fait pas peur. Ni honte. L'autisme fait partie de ma personnalité. C'est comme être gaucher ou daltonien. Sur une approche du monde qui est différente, c'est tout. Il y a des gens qui ne comprennent peut-être pas très bien l'autisme, mais moi, je sais qu'il fait partie de moi. Je ne peux pas guérir. Je ne veux pas en guérir. Je vis avec , c'est comme ça .
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