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EAN : 9782859208974
128 pages
Le Castor Astral (19/04/2012)
2.75/5   4 notes
Résumé :
Je voudrais qu'écrire de la poésie soit la chose la plus simple au monde. Je voudrais que ce soit simple d'en lire. Je voudrais que ce soit donné à tout le monde. Je voudrais que tout le monde sache que c'est simple et que c'est donné. Je voudrais que chaque poème se rêve en amant, ami, père ou musique. Je voudrais que plus tard ma fille lise ces poèmes sans penser que son père est un ringard. Je voudrais parler à chacun comme à un ami. Je voudrais que chacun reçoiv... >Voir plus
Que lire après Qui surligne le vide avec un coeur fluo ?Voir plus
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Transporter des longueurs.

Tu revois Albert Einstein
Dans un pub vachement bien tenu
Une autre ville
Une dernière fois

Tu lui demandes un compas un décamètre un crayon
Il te les donne à condition que tu lui paies une pinte
Alors tu lui paies
Il te tapote l'épaule super sympa comme si tu étais son fils
Et pourquoi pas tu te dis le fils d'Einstein ouais ouais
Vous êtes vachement seuls après tout comme on l'est quand
on est père et fils

Tu prends tes instruments
Et sur le zinc
Tu calcules l'écart entre ce que tu aurais dû être
Ert ce que tu deviens...
Voilà
Albert trouve ton calcul vachement fort
C'est sûrement ton père (p.51)
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TERMINUS

Le monde court entre les arbres
De matin en matin
Se poursuivant lui-même
Comme le chasseur et le gibier
Vont à la mort du même pas
Le monde est une proie qui l'arme au poing
Se pleure dessus

Vois-tu ?

Je suis au terminus
Avec ma gueule
Choreute éteint de son plein gré
J'attends encore
De soir en soir
La vie sans armature
Fenêtre sans petit-bois
Instants de cristal brisé

Le monde passe comme une biche ou son tueur

Je suis le gardien du phare de ta voiture
J'attends qu'il m'éclaire
Sur la beauté du cadavre
Et le prix de la course
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La clef des champs

(...) Je voudrais à coups d'alène rouvrir la cicatrice d'enfance
Entre tes yeux de résine
A coups de lents baisers
Te relancer
A l'aide d'une parole vraie
Oubliée des moissons où nous aimion mentir
Par goût des fées
Je voudrais d'un anneau sigillaire ou saturnien
Laisser l'empreinte de mon coeur noir
Au bas de ta page
A tes pieds
(...) (p.54)
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(...) je serai fille et garçon
Tu seras fille et garçon
Nous serons les autres
Nous aspirerons à rassembler l'Humanité dans
Une chambre à six cents euros
par mois
Nous échouerons en crevant les édredons
Gosses trop punis
Je vais tomber
Je vais
Je vais m'en vouloir
Je vais m'en vouloir de tomber d'être tombé
Je vais
Je me connais
Je vais taper du pied contre moi-même je tape déjà du poing
Est-ce que tu me relèveras ?
Est-ce que je te relèverai ? (p.79-80)
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Le masque de Gambie
s'amenuise
sous la poussière du mur
il succombe
dans ce combat contre les heures
les heures
qui laissent derrière elles
leur bave de craie
limaces
embrassées par
des sangsues
tu connaîtras le masque de Gambie
et ces objets
qui vieillissent
avec les humains

Tous les soupirs sont relatifs

Je rêverai longtemps d'une porte
qui n'ouvre sur rien
une porte qu'on ne fermerait pas
pour autant

Tu connaîtras la porte qui donne
sur le vide
et ces objets
qui voudraient nous
tuer
le hachoir électrique
la fourchette en inox
l'éponge sur l'évier
tu connaîtras les trois vaisselles
journalières
tu l'entendras la comptine de l'eau
sale

Tous les soupirs sont relatifs

Tu déposeras
sur les photographies
cent mille hurlements de douleur
tu sauras que c'est la mort
entrée
en loup dans le cadre
la mort
aux cheville sanglantes
au museau sec
même silencieuse
tu hurleras
de n'avoir pas de filet
pour attraper hier
et ces objets
qui ne respirent plus
tu t'enfonceras dans la nuit des choses

Tous les soupirs sont relatifs

les draps de coton
la machine à café
la bille du déodorant
les enveloppes
et le papier à lettres
le crayon à mine
l'ordinateur
le téléphone
la télévision
les livres
la brosse à dents
la bouteille d'eau minérale
le fauteuil en tergal satiné
la robe favorite
la table de la cuisine
le sac à main en cuir vert
tu t'étonneras de passer
moins de temps
auprès de l'amour
qu'en compagnie des objets

Tous les soupirs sont relatifs

Tu connaîtras des matins
atones
des après-midi
trop calmes
des soirs sans talent

Tu regarderas autour de toi
les choses
au centre de ta vie
tu voudras hurler
d'être enfermée dans une photographie

Tu hurleras

Il faudra hurler
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Videos de Fabrice Melquiot (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabrice Melquiot
Avec Natacha de Pontcharra, Eddy Pallaro, Emmanuelle Destremau, Pauline Peyrade & Rémi de Vos
Imaginé par Fabrice Melquiot et Emmanuel Demarcy-Mota, le bal littéraire est un moment incontournable de Paris en toutes Lettres. le principe : cinq auteurs se réunissent à l?aube autour d?un litre de café et d?un stock de leurs tubes préférés pour constituer une playlist de chansons (très connues). Ils élaborent ensuite une fable commune et se répartissent les épisodes, textes courts dont chaque fin doit énoncer le titre de l?un des morceaux choisis. Le soir les spectateurs sont en piste et les auteurs livrent à plusieurs voix cette histoire unique, écrite à dix mains dans un temps record pour ce Bal Littéraire, qui dure environ une heure trente. Les spectateurs-danseurs sont invités à écouter sagement chaque texte et à danser follement sur chaque morceau. L?occasion cette année de fêter le 10ème anniversaire de Paris en toutes Lettres ! Bal accompagné par les images Super 8 d?Olivier Lubeck.
C'était le samedi 9 novembre 2019 au Centquatre-Paris
#PETL
Production : Rama Productions
https://www.maisondelapoesieparis.com/
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