Je remercie d'abord les éditions Favre et Babelio Masse critique pour la découverte de cette auteure et de ce roman.
J'avais demandé ce roman car il alliait le cadre de ma Normandie avec ma passion pour
L Histoire, notamment en abordant une période négligée de l'histoire régionale : l'occupation prussienne au début des années 1870 (NB en Normandie, parfois, entre Guillaume le Conquérant et le Débarquement, il semble qu'il n'y a pas eu grand'chose).
Cette attente a été satisfaite par cette lecture. On sent que l'autrice a fait des recherches minutieuses sur la période : elle s'attache à décrire la ville de Rouen, la teinturerie et la photographie, le train et les innovations techniques de l'époque, les activités des gens, les moeurs de l'époque, parfois de façon un peu scolaire et moralisatrice d'ailleurs.
Il en résulte un roman bien ancré dans les lieux et l'époque, on s'immerge sans difficulté.
Cependant, j'avoue avoir eu du mal à accrocher à cette lecture, surtout dans le premier tiers.
D'abord, j'ai eu beaucoup de mal à comprendre Zélie, ses émotions et ses actions, ses choix. Elle est un peu girouette et a le don de se fourrer impulsivement ou consciencieusement dans les ennuis tout en tremblant de peur et pleurant sur sa situation. Bref, je suis restée spectatrice de sa vie, je n'ai pas vraiment eu d'empathie ...
De plus, j'ai eu du mal avec l'écriture, le style de l'autrice. Comme elle veut dire beaucoup de choses: détailler les lieux et les personnages, les phrases m'ont semblé longues, lourdes et chargées. Il y a parfois des redondances qui m'ont semblé inutiles (par exemple : "elle fut en noir et blanc, toute couleur étant absente") et certains choix de mots ou de comparaison m'ont déplu (exemple : "Telle une soupe maigre mijotant sous le couvercle de la marmite, sa cervelle bouillait dans un jus de prières sans ferveur. ses invocations n'avaient pas plus saveur qu'un brouet...").
C'est donc un bilan mitigé, à imputer à mes goûts plus qu'au travail de l'autrice.