L'Année du Lion est à la fois un roman d'anticipation, un polar et par certains côtés, un roman que je qualifierai d'historique.
Nico Storm, maintenant dans la quarantaine, nous raconte comment, alors que la Fièvre à décimé plus de 80% de la population mondiale quand il était enfant, il a, avec son père, recréé une nouvelle civilisation au fin fond de l'Afrique du Sud.
Un roman d'anticipation donc, par essence même. Nous ne savons pas à quelle époque nous nous trouvons mais pas très loin de la nôtre. Dans cette nouvelle tranche historique, le peuple d'Amanzi, communauté devenue ville créée de toute pièce par Nico et son père Willem, a décidé de renommer les années par les noms des animaux qui ont créé l'événement, année après année. le récit commence à l'année du Chien et se terminera la fameuse année du Lion.
Un roman historique pour moi, même s'il narre une tranche d'histoire fictive. En effet,
Deon Meyer nous raconte par le menu comment une nouvelle civilisation peut émerger et se développer. Bien entendu, certains éléments propres à notre civilisation moderne persistent, comme le carburant ou encore l'électricité. Mais de deux individus, Nico et son père, on passera à 6000 en quelques années. Il faudra donc trouver un moyen de piloter cette masse d'être humain, produire des ressources, créer une "monnaie" quand le nombre critique de membres sera dépassé et ne pourra plus de contenter du troc, organiser la défense de la cité... Et pour moi, c'est là que réside le plus gros intérêt du roman. C'est fascinant de voir comment
Deon Meyer parvient à nous faire croire à ce renouveau très réaliste. On assiste à la création de la Rome Moderne. L'auteur a mis quatre ans à rédiger cette brique parce qu'il s'est très longuement documenté sur tous les aspects abordés dans son roman. Une bibliographie très fournie en fin d'ouvrage atteste du sérieux de sa démarche.
Un polar enfin car comme l'annonce le quatrième de couverture,
l'année du Lion, Willem Storm sera assassiné et son fils Nico s'est juré de retrouver ses assassins et de le venger. Mais c'est à la toute fin que l'entièreté du récit trouve un nouvel éclairage et que la dimension polar, finalement très peu présente dans les 600 premières pages, prend tout son sens.
Deon Meyer nous livre donc avec
l'Année du Lion un très très bon roman qui ravira aussi bien les amateurs de dystopies, que les historiens dans l'âme, les férus d'aventure ou les adeptes de scènes de combat.