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EAN : 9782849990704
272 pages
Vertige Graphic (28/01/2010)
3.08/5   6 notes
Résumé :

Anthologie sélectionnée par Kazuhiko Miyaya lui-même, L'Éveil laisse entrevoir l'humanité d'un auteur qui sut profiter de la vague du renouveau manga pour produire une oeuvre personnelle où s'entremêlent action, réflexion et sociologie. Les quatre nouvelles qui composent ce recueil, placé sous le sceau de la diversité, dévoilent chacun à leur manière des aspects méconnus de la société japonaise, dans son fonctionnement et ses modes de pensée. La première... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'éveil est une courte anthologie, de quatre récits, sélectionnée par le mangaka lui-même. Les textes sont variés, ils sont symboliques d'un courant qui a traversé les années 1960 et 70, le gekiga, manga réaliste, social, contestataire, avant-gardiste, où violence et sexualité sont souvent présents, bref un type de manga pour adultes.

Le premier texte, Les lamentations d'un nègre, est néanmoins un peu en décalage. Court, il raconte la vie d'un homme d'écrit, Ranzo Sosei, qui rêvait d'être un grand écrivain, mais qui a 50 ans fait un constat d'échec, pour avoir travaillé pour un magazine, fait du travail de nègre littéraire, mais est au chômage depuis deux ans. Il vit de ses allocations avec sa femme Yukiko. Elle a une santé fragile, anémiée et souffrant d'un myôme utérin qui l'a empêchée d'avoir des enfants, et dont elle va devoir se faire opérer. Il pense enfin avoir de la chance quand on le contacte pour écrire la biographie d'un député. Il doit aller durant plusieurs semaines enquêter à la campagne sur les terres d'origines du dit député, on lui offre les nuits en ryokan et les services sexuels d'une jeune femme. Il refuse catégoriquement, pour ne pas trahir sa chère épouse. Mais la chance tourne encore une fois, quand le député trouve la mort dans un accident d'avion…Pas de chance, mais le principal n'est-il pas de retrouver sa très chère Yukiko ? Un récit tendre, qui rend hommage au couple qui vieillit ensemble, à la force de sa solidité qui permet de faire face ensemble aux problèmes de travail et de santé qui s'annoncent…Mon préféré.

Le dernier jour de David braque le projecteur sur Kongô, une star du baseball. On découvre au fil des pages qu'il s'appelle en fait Kin Kyung Hong. Elevé dans un pays proche par un père adoptif qui fricotait avec les yakuzas japonais, il s'était fait, enfant, une amoureuse, avant de partir jouer au baseball au japon. Ils s'y retrouvent par hasard, mais leur liaison fusionnelle s'arrête quand il découvre qu'elle est au coeur d'un complot visant à assassiner le président dictateur de leur pays d'origine en visite au Japon pour voir la finale du championnat de baseball, à laquelle Kongô va participer. Il tente de la convaincre de ne pas aller au bout. Elle est assassinée, probablement par les membres de l'organisation, qui ne peuvent se permettre qu'elle parle. En plein match, Kongô, toujours aussi doué, se sent d'un seul coup investi d'une mission…Avec ses armes bien à lui, il va s'atteler sur le terrain à venger son amie en faisant le boulot qu'elle avait projeté… le président était venu rencontrer surtout des politiciens japonais sans scrupules, corrompus jusqu'à la moelle avec ce régime. Un manga toujours autant au coeur de l'actualité, qui parle évidemment de la Corée, celle du sud qui a connu la dictature jusqu'en 1980, et du Japon qui encore aujourd'hui est secoué régulièrement d'affaires de corruption dans le milieu politique, sans parler des liens entre une fameuse secte d'origine coréenne et qui a gangrené le parti au pouvoir au Japon. Une belle réussite également.

Dans Petit jeu entre amis, Yosuke et Takeshi se lient d'amitié avec Mercy, un soldat noir américain qui est au Japon en permission alors qu'il a combattu au Viet-Nam. Il y a eu un poumon perforé. Son amie ne supporte pas de voir Mercy jouer aux cartes avec ses deux amis. Mercy perd de l'argent, il n'est pas bien, il doit souffrir de sa blessure et prendre des drogues…Il avoue à ses comparses que sa copine l'a quitté pour un yakuza trafiquant de drogue. Il leur demande de tuer le yakuza. Mais ils vont tomber sur deux faux policiers. L'un est tué par Mercy, mais Takeshi y reste aussi. Mercy et Yosuke s'enfuient, se jettent dans un réservoir d'eau, mais Mercy handicapé n'en réchappe pas. On découvrira au fond de l'eau qu'il est menotté…Suicide ? Là encore, les yakuzas ne sont pas loin, on y voit aussi la souffrance morale et physique des anciens du Viet-Nam, d'où parfois une dépendance à la drogue, et le sens de l'amitié et du sacrifice. Un trop court quand même, je suis resté sur ma faim.

Enfin, Super-biker met aux prises un « motard fou » et un gang d'autres motards qui lui font la chasse. Taki, le jeune héros du récit et ses copains qui font de la moto sont témoins de ces évènements. Taki découvre que le motard fou a été son maître. Il va découvrir aussi pourquoi il cherche à s'en prendre au gang le poursuivant. Là encore, la motivation est une vengeance, le gang ayant violé collectivement sa soeur. Un récit qui ne m'a pas emballé, trop rempli de fiches techniques de quasi tous les modèles de motos qui devaient exister à l'époque. Toutes les marques y passent, Honda, Kawasaki, Suzuki, mais aussi les Ducati, van Veen, BMW, Harley…Ode à la moto ou pages de publicité, à réserver aux spécialistes !

Dans l'ensemble, donc, je dis moyen plus, pour ce recueil honnête et tardif de l'auteur, qui n'en aura pas fait un mangaka marquant chez nous où aucune autre de ses oeuvres n'a été publiée.

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C'est la première fois que cet auteur ayant une grande réputation sulfureuse au Japon est publié chez nous. L'oeuvre se veut subversive, crue et violente et même touchante.

La première, Super biking, propose action et rédemption motorisées sur un fond de réflexion sociale.
La seconde, Une paire plus kicker, est un petit thriller donnant tout leur sens aux mots “amitié” et “sacrifice”.
La troisième, Lamentations d'un nègre, est une introspection nostalgique.
La dernière, le jour où David s'éveille, est une violente dénonciation politique. À la fois manifeste anti-dictatorial et critique de la politique extérieure parfois ambigüe du Japon.
Un long commentaire de Kazuhiko Miyaya permet de replacer chacune de ces nouvelles dans leur contexte de création et de cerner les motivations de l'auteur.

Les thèmes sont assez variés et on ne voit pas une réelle lisibilité entre ceux-ci car on se perd dans les méandres de chaque histoire. J'ai eu particulièrement du mal à suivre. J'admets que le dessin est plutôt réussi encore qu'il est affiché sur un papier de mauvaise qualité. Il est vrai que la mayonnaise n'a pas pris du côté de ces nouvelles qui n'ont pas provoqué chez moi l'effet voulu.
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Après vérification dans « Manga, histoire et univers de la bd japonaise », son auteur Jean-Marie Bouissou ne fait pas mention de Miyaya Kazuhiro. Certes, il ne peut pas évoquer tout les mangakas, et je n'ai pas d'autres ouvrages thématiques sous la main (oui désolé!). Peu d'infos donc à se mettre sous les yeux (en langue française), et L'éveil est (toujours) à ce jour la seule traduction de récits de Miyaya (qui a commencé à être édité en revue vers 1967, et dont l'oeuvre a décliné au début des années 80).
Cette anthologie, inachevée, comprend quatre histoires. Dessins n&b, très réalistes, minutieux voire extrêmement méticuleux : il faut voir les détails des cylindrées dessinées dans Super bike la plus longue de ces histoires, une histoire de motos et de vengeance sur fond de corruption (les cases sont un peu plus explosées dans cette histoire où les motos virevoltent). L'auteur apprécie la critique sociale, la dénonciation politique telle qu'on la lit dans, le dernier jour de David, histoire de base-ball et d'attentat contre la dictature. le réel, l'ancrage social sont importants, Miyaya se rattachant au genre du gekiga (sujet s'adressant plutôt aux adultes). On croise enfin dans deux très courts récits, un quinquagénaire du monde de l'édition au chômage et se livrant à l'introspection ; une histoire d'amitié entre trois hommes au prise avec des yakuzas. Cette anthologie qui couvre une dizaine d'années de l'oeuvre de Miyaya, de 1972 à 1983, nous donne envie d'en lire plus… mais la balle est dans le camp d'éditeurs passionnés (non ce n'est pas redondant !)
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Un travail de dessin assez bluffant. Une originalité (pour les années 70) très appréciable. On regrette peut-être des histoires qu'on aimerait plus travaillées.
Cela reste un manga ("gekiga" en fait = manga pour jeunes adultes) à classer dans les références et un auteur à connaître.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Personne ne sait trop ce qu'il manigançait avant.
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