Cette bande dessinée en quatre volumes est une adaptation d'un roman de Shūgorō Yamamoto.
Shigeji est un jeune charpentier, obligé de reconstruire l'entreprise familiale après un grand incendie qui a aussi tué ses parents. S'ajoute à cela une amie d'enfance qui se retrouve sans foyer et cinq orphelins difficiles, qui sont eux aussi à la rue. Shigeji va tous les accueillir chez lui.
C'est la douceur et la délicatesse qui ressortent en premier de ces dessins au charme désuet.
Chaque geste semble nécessaire, aussi banal soit-il.
Chaque mot prononcé résonne longtemps après que le silence soit revenu.
Avec une économie de mots, l'auteur nous montre ce qu'est la bonté, comment se construit l'amour au quotidien et comment des gens n'ayant apparemment rien en commun peuvent arriver à cohabiter et à prendre soin les uns des autres.
Le récit n'a rien de mièvre, le quotidien est même parfois plutôt houleux mais on ressort de cette bande dessinée avec un grand sourire.
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Comme vous le voyez sur la couverture,
1. C'est très joli et très tradi.
2. Cela finit bien.
3. La fille regarde le sol avec pudeur et humilité
4. le garçon a perdu sa barbe et regarde ailleurs, au-dessus d'elle.
Pour la critique de la série, se reporter au tome 1.
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Je viens de finir cette série et je suis très heureux de l'avoir lu.
Dans ce dernier tome, une scène m'a absolument marqué. Elle est très intense en émotions puisqu'elle est le point culminant du récit. Elle représente l'aboutissement d'un couple qui se connaît mais ne se parle pas vraiment... Qui survole les discussions, s'attachant au quotidien et aux urgences sans jamais aborder les questions essentielles et existentielles.
Toutes les interrogations trouvent une réponse et l'auteur a bien su négocier son intrigue pour nous mener où il le désirait. le mangaka nous offre au final quelques surprises que vous adorerez découvrir...
Cetre série est très bien dessinée et il y a un véritable travail dans la réalisation des émotions des protagonistes (surtout les mimiques de Ritsu !).
La cohérence et l'évolution des personnages crédibilisent le récit. Aucune fausse note vient entacher ce conte social.
Ce pourrait être une histoire vraie.
Je voudrais encore souligner l'esthétisme de cette série et les effets de "caméra" dont se sert l'auteur pour mieux mettre en valeur ses personnages ou l'importance de la scène.
Enfin, au-delà des drames et de l'effet tragique des situations, la psychologie des personnages est très aboutie. La touche d'humour et de surréalisme en la personne du banquier ou du personnel des services sociaux, vient alléger un récit déjà bien pesant en émotions.
Je conseille cette série à tous.
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Voilà, la série Chiisakobé se termine, sniff !
Dans ce quatrième et dernier tome de la série, les enfants et les apprentis partent pour un séjour d'une nuit dans une station thermale tandis que Shigeji et Ritsu doivent veiller sur la petite Attchan qui souffre de fièvre.
Alors que la fin de l'année approche, les personnages se révèlent, les malentendus se dissipent, pour le meilleur ou pour le pire.
Ce dernier tome m'a plu autant que les autres. Il est rare que je sois aussi charmée par tous les tomes d'une série. Aucun n'est en dessous de l'autre.
Les dessins sont toujours aussi jolis, les textes sont toujours aussi pertinents.
Les personnages se révèlent, et j'ai beaucoup aimé la fin de cette série. Je trouve que c'est vraiment une réussite. Et j'ai apprécié l'apparence de Shigeji pour conclure la série. On le voit enfin tel qu'il est.
Il y avait plusieurs fins possibles mais celle ci est celle que j'attendais depuis le début et je suis vraiment ravie que l'auteur ai choisi cette voix ci.
C'est à regret que je termine ce quatrième tome, j'ai un peu de mal à lâcher tout ce petit monde et je dois vous avouer qu'il me plairait de plus en plus de découvrir le roman dont à été tiré ce manga.
Ma note : 4.5 étoiles.
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Ah la la, quel choc en attrapant le quatrième tome! Il aura fallu arriver à ce point pour découvrir les traits de Shigeji qui étaient jusqu'ici dissimulés par sa chevelure et sa barbe très fournies. Une fois débarrassé de son excès pileux, il se révèle un beau jeune homme. La couverture ne laisse guère de suspense: il y a du mariage dans l'air.
Ce volume final apporte la consécration de tout ce qui s'est construit depuis toutes les premières planches. Ce n'est sans doute pas un hasard si Shigeji est maître charpentier. Il n'y a pas que les maisons qui aient besoin de bases stables et de matériaux solides.
La tétralogie Chiisakobe m'aura permis une très belle découverte manga, dans un style épuré et sobre que j'ai beaucoup apprécié. Tout autant que la galerie de personnages mis en avant par le mangaka. Il est dommage que le roman à l'origine de cette série n'ait pas été traduit en français. J'aurais bien aimé me rendre compte de ce que l'histoire pouvait donner à l'époque des shoguns d'Edo.
Je recommande vivement Chiisakobe, en particulier à nombre de personnes pour qui manga signifie séries interminables avec explosions et petites culottes à chaque page ou presque. Pas de grandiose ni d'effets spéciaux ici. La vie, tout simplement.
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L’humain (les relations humaines, la subjectivité des protagonistes, la place dans la société japonaise) est le nouveau moteur créatif du mangaka. Il en résulte une œuvre subtile et fascinante.
Lire la critique sur le site : Du9
(Kuro, un apprenti de Daitomé n'est plus revenu travailler depuis quelques temps prétextant toujours une impossibilité majeure. Le contremaître et l'autre apprenti de Daitomé le voit sortir d'une salle de mahjong en fin de journée)
- C'est bien lui... Kuro !!
- Qu'est-ce que tu foutais dans cette salle de jeux ?
(Kuro s'enfuit)
- C'est pas ça !!
- Hein ?! Qu'est-ce que tu veux dire ?
- C'est pas ce que vous croyez !!
- Pourquoi tu t'enfuis ?! L'histoire de ton père malade, c'était du pipeau !? Tes absences répétées alors qu'on croule sous le boulot, c'était pour pas travailler ?! KURO !!
La maladie de son père était bien un mensonge, et Kuro ne revint plus à Daitomé.
"D'ailleurs, il se souvenait aussi de m'avoir frappée quand on été petits et je ne sais plus quand c'était, mais il s'est inquiété pour moi après que les enfants m'aient dit des méchancetés... Ah, et puis, il m'a aussi dit que si ça ne se passait pas bien avec Yûko, je ne devais pas hésiter à lui en parler. Quand j'y pense, il est vraiment attentionné avec moi. Si ça se trouve, ce n'est pas Yûko mais moi qu'il aime... Je suis bête ou quoi? Qu'est-ce qui me prend d'imaginer les choses comme ça m'arrange? Je n'ai pas de maison, pas d'éducation... j'aurais beau faire tous les efforts du monde, que ce soit au niveau de l'intelligence ou du physique... Yûko est bien mieux placée pour devenir la patronne de Daitomé. La femme de Shigeji sera Yûko, c'est déjà décidé... Quand elle viendra s'installer ici, je m'en irai... J'ai l'impression que ce jour n'est pas si loin..." # Ritsu
A l'époque où j'étais un étudiant prétentieux, mon père s'est moqué d'une maquette que j'avais fabriquée à titre d'expérience :
- C'est quoi, ça ? Un vaisseau spatial ? une maison ?
- Non, c'est du déconstructivisme...
- Et ces aliens, où est-ce qu'ils mangent et dorment ?
- ...
En effet, personne ne pouvait habiter là-dedans... Après ça... je suis parti en voyage. Je pensais que les choses importantes se trouvaient quelque part dans le monde extérieur... ou peut-être que j'ai simplement fui... Mais ces derniers temps, j'ai compris toutes sortes de choses. En fait, j'avais peur de de venir quelqu'un. Et je m'enorgueillais de vivre seul. Mais quand on rencontre quelqu'un et qu'on devient deux... qu'on a une famille... on se met à penser à "la suite" au "futur". Aujourd'hui, en tant que maître-charpentier de Daitomé... je veux devenir un homme accompli !
Si ça se trouve… ce n'est pas Yûko, mais moi… qu'il aime…
Je suis bête, ou quoi ? Qu'est-ce qui me prend d'imaginer les choses comme ça m'arrange ?
Je n'ai pas de maison, pas d'éducation… J'aurais beau faire tous les efforts du monde, que ce soit au niveau de l'intelligence ou du physique… (...et de mes seins aussi…)… Yûko est bien mieux placée pour devenir la patronne de Daitomé… (p.9-11)
Dans la lettre qu'elle m'avait laissée, Ritsu revenait sur ce qui s'était passé la veille et me faisait part de ses sentiments avec franchise.
(…)
"Tu avais raison, Shigeji… c'est moi qui avais des pensées vulgaires.
Si Kiku tournait toujours autour de moi et m'observait avec insistance, c'était parce qu'il voulait me considérer comme sa "maman". (p.124)
Depuis 2000, Pika Edition propose de découvrir l'infinie richesse du manga en publiant parmi les plus talentueux auteurs japonais et français. Les CLAMP, Kosuke Fujishima, Tôru Fujisawa, Minetaro Mochizuki, Ken Akamatsu, Reno Lemaire, Oh!Great, Kouji Seo, Hiro Mashima, Hajime Isayama, Ema Toyama, Nakaba Suzuki, Adachitoka, Ayu Watanabe, Satoshi Kon, Yoshitoki Oima, Akane Shimizu, Boichi, Romain Lemaire et Kamome Shirahama sont 20 mangakas majeurs qui ont marqué leur époque et qui continuent d'inspirer bon nombre de jeunes auteurs. Dans ce livre-objet, qui se déploie comme une frise grâce à ses 48 pages dépliantes, Pika Edition vous invite à revenir sur ces deux décennies durant lesquelles le manga est devenu incontournable… Un ouvrage original et idéal pour célébrer la passion du manga !
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