Tokyo Kaido, Tome 2 : Les enfants prodiges

Le tome 2 de Tokyo Kaido reste dans la même tonalité que le précédent. Mochizuki Minetarô se focalise plus particulièrement sur le personnage de Hachi, jeune homme qui, suite à un accident de la circulation, a un fragment de voiture dans le cerveau qui déshinibe totalement ses paroles. Il est incapable de mentir ou de ne pas dire ce qu'il ressent à l'instant T. Avec son lot de propos blessants pour les autres, comme on peut s'en douter. Hana, proche de lui par l'âge, est fréquemment heurtée par ses traits incisifs.

Il est assez difficile de distinguer où compte au final nous emmener le mangaka, si ce n'est que son manga dans le manga, avec ce Hachi monstrueux dans un décor très gothique, rejoint son intrigue principale : prendre en compte la différence et respecter l'altérité. Qu'est ce qui différencie les jeunes patients de la clinique Christiana de certaines personnes dites normales et se laissant porter par leurs pulsions. L'exemple du Dr Tamaki est sur ce point éclairant. Il m'a rappelé le magnifique roman de Léonor de Recondo, Point cardinal.

Le troisième tome promet d'apporter son lot de bouleversements et de révélations.

A la lecture de ce deuxième tome (sur 3), je dois reconnaître ne toujours pas savoir comment me positionner sur cette série. je reste très amateur du style de Mochizuki. Même s'il n'atteint pas la perfection de Chiisakobé (postérieur à cette série), Tokyo Kaido se caractérise de la production actuelle par un vrai sens de la mise en scène, par un dessin précis et élégant.
Mais le scénario reste assez difficilement saisissable. Les personnages sont tous plus désaxés les uns que les autres sans qu'il y ait un fil conducteur précis. J'espère que Mochizuki sait ou il va et que le dernier tome apportera une conclusion satisfaisante parce que pour l'instant, je ne vois qu'un bel objet bizarre, mais un peu creux.

Plus centré sur le personnage de Hashi (dont le manga personnel révèle quelques clefs de compréhension supplémentaire), cet opus peut légèrement décevoir en ce sens que beaucoup d'éléments restent encore en suspens, qu'on a parfois l'impression de ne pas savoir où va l'histoire et qu'il manque là-dedans un véritable fil directeur. Mais la qualité de la mise en page et la minutie du dessin associées à l'étrangeté émanant des personnages font qu'on meurt d'envie de lire la conclusion.