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EAN : 9782246784432
182 pages
Grasset (27/04/2011)
1.75/5   2 notes
Résumé :

Les grands hommes ont quelquefois de petites femmes. Thérèse Levasseur partagea trente-trois années durant la vie de Jean-Jacques Rousseau — quoiqu'elle n'ait jamais appris à lire —, et, à la mort de l'écrivain, courut se jeter dans les bras d'un valet d'écurie ; Caroline Massin, entrée au lit du philosophe Auguste Comte en sa qualité de prostituée, se piqua de mathématiques pour y rester ; Athénaïs Michelet, Cosima Wagner, Sophie Tolstoï... elles sont h... >Voir plus
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Aversion pour les femmes, haine des femmes, mépris des femmes, dégoût de celles qu'ils appellent des « miss ». Or comme toutes les « mis », misogynie bien ordonnée commence par soi-même. Anatole de Monzie règle ses comptes avec les femmes en punissant huit d'entre elles (neuf en comptant Constance Weber, veuve Mozart incluse dans le chapitre veuve Wagner). Son "huit femmes" illustre à la perfection la haine de soi du misogyne qui sculpte dans la boue le visage de ses propres turpitudes, leur met des couettes, les glisse dans une robe, les farde trop, leur claque les fesses et s'esclaffe de les voir se tordre les petons dans les chaussures à hauts talons qu'il leur a choisies. Anatole emploie, comme tout bon avocat, des tas d'adverbes et d'adjectifs infatués pour impressionner messieurs les jurés: «l'artificieuse pudeur triomphe de l'humble luxure». Popopo ! Quand on débarrasse le récit de ces effets de manche sans effets de style, il reste sur le parquet les crachats que Monsieur l'avocat vichyste, procureur autoproclamé, avait destiné aux huit veuves triées pour être brûlées : Thérèse Levasseur, Marie-Louise, Caroline Massin, Marie-Françoise Martin, Athénaïs Mialaret, Cosima Liszt, Sophie Behrs, Sophie von Hatzfeldt.
« Maritorne grasse et flasque », couleuvre ! vipère ! virago ! « Mégère promue furie », « femme bourreau », « née garce » et « née duègne », «sordide compagne ». Heureusement parfois, tempère Monzie, « son imbécillité limite sa malfaisance ».
Mais que reproche donc Anatole aux femmes?
De consommer des hommes alors même que leur conjoint sert le dessert aux vers. Imaginez : elles osent vivre ! Car Monzie nous le dit : «le service des grands hommes est dur pour les petites âmes des petites femmes». Faut-il avoir été cocu ici-bas pour se soucier autant des cornes des grands hommes cocus dans l'au-delà ? Leurs veuves ne doivent ni se consacrer à Dieu (ordo viduarum), ni, miserabiles personae, se planquer sous un borniol et se tordre les mains en attendant la fin. Non. Leur destin c'est de se jeter sous le train ! Voila qui donne envie de vivre.
A l'heure où Derrida est un hashtag et Foucault un gif, voilà, ni subtile, ni symbolique, une prose misogyne éhontée, à ne pas lire, ou à lire à la rigueur à voix haute, en fin de banquet, devant une assemblée de notables à la Daumier, aux amygdales bien baignées dans le Courvoisier. S'ils rient, il y a une chance qu'ils avalent de travers.
A un moment, De Monzie nous glisse un indice. Il a lu Proust, qu'il qualifie de « psychologue de l'impuissance ». Aaaah c'était donc ça !
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