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Les danseurs de la fin des temps tome 1 sur 5

Elisabeth Gille (Traducteur)
EAN : 9782070315567
288 pages
Gallimard (13/05/2004)
3.71/5   61 notes
Résumé :
Dans un million d'années, presque à la fin des temps, l'univers est magique, baroque, somptueusement décadent. Pour les derniers hommes, immortels, tout n'est que jeu. Jeux sexuels qu'aucun tabou ne limite, jeux morbides où la mort n'est jamais définitive. On change la face de la Terre, on joue avec les éléments, avec le temps, on incendie des continents entiers pour la beauté du spectacle. Jusqu'à la fameuse Orchidée de Fer à qui vient l'idée originale de devenir m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
De Moorcock, je n'avais pour l'instant expérimenté que « Glorianna ou la reine inassouvie », excellent roman consacré à l'Angleterre élisabéthaine et baignant dans une ambiance onirique très particulière qui m'avait aussitôt séduite. On retrouve plus ou moins le même climat dans ce premier volume des « Danseurs de la fin des temps », tétralogie dans laquelle l'auteur met en scène notre monde dans un lointain futur, alors qu'il s'apprête à toucher à sa fin. L'occasion pour le lecteur de plonger dans un univers baroque et décadent où la magie règne en maître, et de faire connaissance avec des personnages hauts-en-couleur, immortels ne connaissant aucun tabou ou limite, esthètes, collectionneurs, créateurs et destructeurs de monde. Malgré cette flamboyance qui les anime, tous ont cependant oublié l'existence des véritables sentiments : n'existent que le plaisir, le divertissement, et des mots tels qu' « amour », « vertu » ou « morale » n'ont pour eux qu'une vague signification, fort éloignée de celle que nous connaissons. Aussi quel coup d'éclat, lorsque l'un d'eux se déclara épris de la ravissante Amélia, jeune anglaise respectable arrivée tout droit du XIXe siècle!

On le sait, Moorcock n'a pas son pareil pour mettre en scène des univers exubérants et n'hésite pas à bousculer tous les repères et les certitudes de ses lecteurs. de ce point de vue là, « Une chaleur venue d'ailleurs » se révèle être une vraie réussite, tant grâce à l'originalité du monde et des personnages que grâce au style même de l'auteur qui manie sa plume de façon très inspirée et poétique. Mais là où le roman se distingue véritablement, c'est en la palette de sentiments très variés qu'il fait naître chez le lecteur qui ne cesse d'osciller tout au long du récit entre amusement et mélancolie, sans pouvoir vraiment opter pour l'un ou l'autre. L'humour tient en effet une place non négligeable dans le roman qui fourmille de références complètement erronées ou déformées à notre passé. On se rend cela dit vite compte que rien ni personne n'est vraiment ce qu'il paraît être et que, sous leur façade de libertins vides de toutes émotions, chaque personnage cache en réalité quelque chose de beaucoup plus profond.

« Une chaleur venue d'ailleurs » s'apparente en quelque sorte à un ovni littéraire, mêlant habilement science-fiction, fantasy, romance et humour. Moorcock y met en scène un monde flamboyant et des personnages pleins d'ardeur dont on suit avec intérêt l'apprentissage de ce qu'est la condition humaine, avec toutes les joies et les peines que cela implique.
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J'attendais surement trop de cette chaleur venue d'ailleurs...Ce premier opus du cycle de la Fin des Temps, cycle rédigé par Moorcock dans les années 1970, me laisse une impression mitigée.

A la fin des temps, très loin dans l'avenir, une poignée d'êtres humains subsistent sur Terre. Ils maîtrisent l'énergie des anciennes cités (sans que l'on sache trop comment) et grâce à des anneaux qu'ils portent en permanence, ils peuvent tout modeler à leur guise : aussi bien le climat que les continents eux-mêmes, en passant par leur propre corps...Ils sont même carrément devenus immortels et vivent sans aucune morale, avec pour seul objectif l'assouvissement de leurs envies et caprices.

Jherek Carnelian est l'un d'eux et sa vie se voit bouleversée par l'arrivée de Mrs Amelia Underwood, une femme venue tout droit du XIX siècle, dont la vie est régie par la strict observance de l'étiquette de l'époque victorienne. Ces deux-là n'ont donc, a priori, rien à faire ensemble mais l'amour, à l'image des habitants de la Fin des Temps, est capricieuse...

Si, d'un point de vue romanesque, et malgré un style pas désagréable, j'ai été assez déçu, la réflexion sous-jaccente m'a, en revanche, plutôt bien plu. Globalement, ce roman manque quand même un peu de densité pour exprimer au mieux tout le sel d'une idée pourtant intéressante (l'univers de la Fin des Temps). Et par ailleurs, quelques personnages secondaires, que l'on aimerait voir plus présents, nous laissent une impression d'inachevé, au niveau de la caractérisation.

Néanmoins, l'intention de Moorcock (qui demeure une hypothèse que j'énonce) me parait d'avoir cherché à trouver (à créer ?) le point de jonction entre SF et Fantasy et c'est une intention bien louable, de mon point de vue, mais dont la concrétisation ne me semble que partiellement réussie. Quant à la réflexion sous-jaccente elle est, comme dans d'autres oeuvres de l'auteur, à mettre en lien avec l'esprit des sixties londoniennes, une époque justement en rupture avec l'époque victorienne dont Mrs Underwood est issue. Et si cette période ne devait pas manquer de sens (dont le point d'horizon était l'Empire Britannique), le swinging london, et son vent de liberté, mettait plutôt en avant une jouissance tout azimut, débarrassée des carcans du passé. La question peut alors s'énoncer ainsi : y-a-t-il un sens, au delà de la jouissance, c'est-à-dire un nouveau paradigme prenant en compte les aspirations nouvelles ?

Certes, je n'ai pas lu l'ensemble du cycle (deux autres romans et un recueil de nouvelles) et ma vision de ce premier tome est donc un peu tronquée, sans doute manque-t-elle d'une perspective, mais, malgré un ennui relatif à sa lecture, il ne m'a nullement découragé de poursuivre plus avant l'exploration de la Fin des Temps.
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Un moment absolument magnifique de lecture. C'est grandiose, déjanté, magique. On se croirait dans un film des Monthy Python, l'absurde s'y dispute avec l'humour et la tendresse, l'ironie y est chaleureuse , les références (tordues au possible, pas toujours facile de retrouver à quoi il fait réellement allusion, c'est très amusant !) et les jeux de mots sont nombreux, la traduction est excellente, c'est un vrai bonheur. Et à côté de cela, il ne manque pas de profondeur ni de justesse sur les comportements de l'être humain "du passé" que nous sommes...
Par contre, pour paraphraser Dante, "vous qui entrez ici, abandonnez tous vos critères moraux".
C'est un livre à déguster sans porter aucun jugement sur ces êtres du futur très spéciaux, c'est vrai...

Je ne mets aucun spoiler car je ne veux pas déflorer quoi que ce soit, il faut le découvrir par soi-même du début à la fin...
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Cycle romanesque en trois tomes (accompagné d'un recueil de nouvelles annexes), LES DANSEURS DE LA FIN DES TEMPS envisage l'avenir extrêmement lointain d'une humanité déifiée. Les hommes, devenus immortels, s'ennuient fatalement et se complaisent dans les spectacles grandioses (quitte à incendier un continent pour la beauté de la vision), les perversions sexuelles et la collectionnite. Jherek, par exemple, s'intéresse quasi exclusivement au XIXème siècle de la Terre. Il faut dire qu'en cette époque proche de la fin des temps « il n'y a plus grand-chose à faire ». Alors Jherek décide, par ce qu'il faut bien s'occuper (comme disait l'autre, « l'éternité c'est très long, surtout vers la fin »), de s'enticher d'une prude jeune mariée du XIXème siècle et de l'arracher à son époque. Dès lors, Moorcock, qui ne devait pas fumer que du tabac, se lance dans une aventure picaresque et déjantée, revisitant d'une certaine manière ALICE AU PAYS DES MERVEILLE par sa propension à construire un univers coloré et sous acide, dans lequel tout devient possible : se balader dans une locomotive volante en pierres précieuses, voyager dans le temps, garder des ménageries où vivent des extra-terrestres,…C'est la fête, le carnaval de Venise et de Rio mélangé pour une bande de partouzards défoncés qui attendent impatiemment la fin des temps parce qu'au moins il va se produire quelque chose d'inattendu dans leur vie ennuyeuse.
Bref, dans ce roman très marqué par son époque, on croise de nombreux voyageurs de l'espace ou du temps, y compris le petit frère de Mao qui critique les « pratiques sexuelles immondes de ces bourgeois dégénérés ». Comme quoi, même dans un million d'années, il restera toujours des gauchistes pour emmerder le monde.
Si la première moitié du roman souffre de quelques longueurs en dépit de son inventivité, Moorcock se lâche dans la seconde partie qui convoque le roman feuilleton et l'esprit des romanciers victorien. L'écrivain, très inspiré, plonge son candide immortel dans le fog épais d'un Londres pétri de convention. Jherek ne comprend rien à ce qui lui arrive (il se rend complice d'un vol, passe en jugement, se fait emprisonner et finalement condamner à mort), ce qui permet à l'iconoclaste Moorcock d'offrir des passages très drôles. Dès lors, cette CHALEUR VENUE D'AILLEURS s'inscrit dans la brève liste des réussites de la SF humoristique.
En résumé, cette vision futuriste mêle humour et désespoir dans un grand foutoir parfois légèrement irritant (on sent l'auteur, sous l'emprise du « new world », vouloir jouer la provocation à grand coup de sexualité débridée, d'inceste et autres perversions) mais souvent vivifiant et divertissant. Une explosion d'inventivités et de non-sens qui réconcilie science-fiction et comédie. Conseillé !

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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L'être humain a vu des millions d'années s'écouler devant lui et devenir immortel.
Pour occuper leurs existences, les hommes font et défont le monde sans aucune limite, tabou ou remord. La mort, le sexe, la violence ont perdus
le sens que nous leurs connaissons. Tout n'est qu'un jeu. Jherek Carnelian est d'un autre temps, un autre monde... Pourtant cette vie où tout est possible ne l'amuse plus tellement.
Son intérêt se porte sur le 19ème siècle, cette époque où les hommes avait une morale, faisaient preuve de vertu. Des concepts qui lui sont inconnus et qu'il aimerait comprendre.
La rencontre avec Mrs Amelia Underwood, voyageuse du 19ème siècle, lui fera mieux appréhender ses notions et lui fera découvrir l'amour, le vrai.
Mais même dans le futur les choses ne peuvent être simple. Jalousie, vengeance et autres complots mènent à la disparition de l'être aimée. Un retour en 1896 permettra à Jherek d'un peu mieux comprendre
les concepts de moralité en essayant de retrouver sa belle. Mais Jherek ne serait t'il pas lui même le jouet de certains de ses compagnons qui s'ennuyent ?
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Elle avait quelque fois du mal à se remémorer où était réellement son devoir dans ce ...ce paradis pourrissant. Du mal à ne pas oublier ses principes moraux alors qu'ici l'existence de Satan se faisait si peu sentir : pas de guerre, pas de maladie, pas de tristesse (sauf si l'on désirait en éprouver), pas même de mort. Et pourtant Satan était sûrement présent. Oui, il l'était bien, se disait-elle, dans le comportement sexuel de ces gens. Mais cela même, qui portait témoignage de la plus affreuse décadence, ne la choquait plus autant qu'autrefois. Jherek et ses amis n'étaient, au fond, pas plus mauvais que ces enfants innocents, les indigènes de l'île Pawtow, dans les mers du Sud, où elle avait passé deux ans en qualité d'assistante de son père, après la mort de sa mère. Eux non plus ne savaient pas ce que c'étaient que le péché.
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Lady Charlotina préférait depuis toujours vivre sous la terre. Son territoire d'En-dessous-le-Lac n'était pas seulement sous-terrain, mais aussi sub-aquatique. Il se composait de kilomètres de cavernes reliées par des tunnels et des grottes, où l'on pouvait créer sans difficulté des cités et des villes entières. Le lac en question était, bien sûr, celui de Billy-the-Kid. Il portait le nom d'un Américain légendaire, explorateur, astronaute et bon vivant, qui avait été crucifié aux environs de l'an 2000 pour avoir été surpris en train de posséder l'arrière-train d'une chèvre. A son époque, ce genre de permutations n'était apparemment pas à la mode.
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"Et maintenant, ravissante Orchidée, racontez-moi ce que vous avez fait depuis notre dernière rencontre."
Elle leva vers lui des yeux brillants.
"J'ai fait des bébés, mon très cher. Des centaines de bébés ! " Elle pouffa. "Je ne pouvais plus m'arrêter. Des chérubins surtout. Et puis je leur ai construit une petite volière. Et je leur ai fabriqué des trompettes pour souffler dedans et des harpes pour qu'ils en pincent les cordes et j'ai composé la plus jolie musique du monde pour eux. Et ils l'ont jouée !
- Je serais ravi de l'entendre.
- Quel dommage ! " Elle était sincèrement désolée de ne pas avoir pensé à lui son préféré, son seul vrai fils. "Je fabrique des microscopes, à présent. Et des jardins, bien sûr, pour aller avec. Et des bestioles. Mais je m'y remettrai peut-être un jour, aux chérubins. Et alors, vous les entendrez.
- Si je ne suis pas dans ma période vertueuse, lança-t-il.
- Ah ! maintenant je commence à comprendre ce que ça signifie. Si l'on a envie de faire une chose, on fait le contraire. On désire être un homme, on devient femme. On a envie de boire, on émet du liquide à la place. Et ainsi de suite. Oui, c'est merveilleux. Vous allez lancer une mode, je vous le prédis. Dans un mois, chair de ma chair, tout le monde sera vertueux. Et nous, que ferons-nous ensuite ? Y-a-t-il quelque chose d'autre ? Dites-le-moi !
- Oui. Nous pourrions être "mauvais", ou bien "modestes", ou encore "paresseux", "pauvres", "dignes", peut-être, je ne sais pas.
- Et vous saurez nous expliquer comment nous y prendre ?
- Eh bien !..." Il fronça les sourcils. "Il me reste encore quelques détails à élucider, mais dans un mois j'en saurai un peu plus.
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Pourtant, même s'ils n'avaient pas conscience de vivre à la Fin des Temps, une intuition inconsciente modelait leur attitude et les détournait des idéaux, des croyances, des philosophies et des conflits auxquels ces choses donnent naissance. Ils avaient du goût pour le paradoxe, l'esthétique et l'humour baroque ; s'ils avaient une philosophie, c'était celle de la sensualité, du plaisir. Leurs projets, souvent grandioses et pervers, étaient entrepris sans obsession et ils les laissaient inachevés sans regret, car la mort était rare et la vie ne cesserait sans doute que lorsque la Terre elle-même mourrait.
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La longue histoire de l'humanité, à supposer qu'elle ait un but, a trouvé en nous son achèvement ultime. Tous les caprices nous sont permis. Nous pouvons être ce que nous voulons et faire ce que nous désirons. Qu'existe-t-il d'autre ? Nous sommes heureux. Mongrove lui-même est heureux dans son malheur : c'est lui qui l'a choisi.
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Videos de Michael Moorcock (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michael Moorcock
Le grand retour d'une figure mythique de la dark fantasy !
La saga tragique d'Elric se poursuit dans ce nouvel épisode marqué par l'arrivée d'un dessinateur exceptionnel, Valentin Sécher, qui prend désormais les rênes de la mise en scène graphique. Une interprétation visuelle magistrale pour entamer un second cycle de quatre volumes, toujours respectueusement adapté – avec quelques aménagements – de l'oeuvre culte de Michael Moorcock avec la bénédiction de celui-ci. Plébiscitée par le public et la critique, LA référence de la bande dessinée de fantasy !
Découvrez Elric Tome 5 par Julien Blondel, Jean-Luc Cano et Valentin Sécher : https://www.glenat.com/24x32-glenat-bd/elric-tome-05-9782344057230
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