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Doom Patrol - Urban tome 1 sur 3

Richard Case (Illustrateur)
EAN : 9791026816638
464 pages
Urban Comics Editions (11/10/2019)
4.31/5   8 notes
Résumé :
Constituée de héros traumatisés par des événements brutaux, l'équipe de la Doom Patrol a été rassemblée par le Chef Niles Caulder afin de leur permettre de se réinsérer dans la société. Mais après un événement tragique, le groupe se retrouve décimé et l'intégration de nouveaux membres comme Crazy Jane ou Rebis va entraîner la Doom Patrol dans des aventures encore plus surréalistes et horrifiques.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome VF regroupe 2 tomes VO.

(1) Crawling from the wreckage : épisodes 19 à 25.

Cliff Steele subit un cauchemar dans lequel il revit l'accident de formule 1 qui a détruit son corps ; il se voit sortir de la carcasse de tôles froissées en tenant dans ses mains son cerveau. Il se réveille et retrouve les murs familiers de l'hôpital psychiatrique dans lequel il séjourne à sa propre demande. Il reçoit la visite de Will Magnus (créateur des Metal Men) qui tente de le convaincre de surmonter sa dépression et qui souhaite lui proposer un nouveau corps robotique. Il finit par lui demander de s'occuper de Kay Challis (Crazy Jane), une patiente atteinte de troubles de la personnalité (64 individualités dotées chacune d'un superpouvoir différent sont présentes dans son esprit). Concomitamment Niles Caulder (The Chief) organise le déménagement de la Doom Patrol vers un ancien quartier général de la Justice League, aidé par Joshua Clay (ex-Tempest). Larry Trainor est également en train de récupérer dans un hôpital et l'être d'énergie négative le transforme en Rebis d'une manière inattendue. Dans un premier temps, cette équipe d'individus sérieusement amochés par la vie va lutter contre les Scissor-Men, des individus sans visages dans des costumes rouge et noir avec des ciseaux gigantesques à la place des mains. Ils découpent les gens suivant leurs contours et les extraient ainsi de la réalité. Dans la deuxième aventure, Crazy Jane gagne accès dans une demeure dans une autre réalité où séjourne un individu qui prétend être à la fois Dieu et une réincarnation de Jack l'éventreur. Il a décidé de se marier avec Rhea Jones (Lodestone) qui est dans un coma.

En 1963; Arnold Drake crée cette équipe (la patrouille du destin) qui comprend des individus à la limite du handicap en train de se battre contre des ennemis proches des monstres. Dans la postface, Grant Morrison indique que son jeune esprit a été marqué à jamais par ces individus auxquels le lecteur pouvait difficilement s'identifier, et qu'il pouvait encore moins considérer comme des modèles. Il décide donc de développer sa version de la Doom Patrol dans ce sens. C'est la raison pour laquelle 2 membres se trouvent dans un hôpital : ces individus sont dotés d'handicaps peu communs. Cliff Steele n'a plus de corps et Larry Trainor est couvert de bandages. Niles Caulder se déplace en fauteuil roulant. La dernière recrue (Dorothy Spinner) est affublée d'un visage aux traits simiesques. Quant à Kay Challis, personne ne sait laquelle de ses personnalités répondra quand on lui pose une question. Morrison choisit ensuite de confronter ces miraculés à des menaces très éloignés du supercriminel du mois. Pour avoir une idée de la bizarrerie qui règne dans ces pages, il suffit d'évoquer la première scène du deuxième épisode : un prêtre se promène dans une décharge à ciel ouvert, il commence à pleuvoir des poissons d'espèces différentes jusqu'à ce que le prêtre meure écrasé par un frigo tombé du ciel (et ce ne sont que les 3 premières pages). À chaque relecture je reste béat d'admiration devant les Scissor-Men qui découpent les gens suivant les pointillés (trouvaille aussi visuelle que surréaliste). La logique cartésienne est mise à rude épreuve dans ces histoires où les méchants sont là pour dénaturer la réalité, transgresser les lois logiques les plus élémentaires, remodeler le monde à l'image de leur folie et, peut-être, s'avérer les individus les plus conscients des vraies forces qui modèlent la réalité. le suspense naît de mécanismes différents quand l'un des personnages dispose de 64 superpouvoirs différents auxquels le scénariste peut faire appel comme un deus ex machina aussi artificiel qu'efficace.

Les épisodes 19 à 24 sont dessinés par Richard case et encrés par Scott Hanna. L'épisode 25 est dessiné par Dougie Braithwaite et encré par John Nyberg. Ces 2 équipes adoptent un style éloignés des rondeurs agréables à regarder pour des illustrations plus proches des crayonnés au trait sec. Les illustrations ne présentent pas de prétention artistique, elles sont là juste pour mettre en images le scénario : elles restent dans le domaine fonctionnel. Ces épisodes furent publiés sous la bannière DC Comics, la branche Vertigo fut créée quelques mois après. Pourtant les dessins ne s'apparentent pas au style prédominant dans les comics. Il y a bien quelques passages de bagarre dans lesquels les personnages sont dans des postures mettant en avant leur puissance. Mais il n'y a déjà plus de costume de superhéros. Dans la majeure partie des cas, les décors sont représentés de manière plutôt réaliste, sans beaucoup de détails, mais déjà Richard Case proscrit les technologies futuristes chères aux superhéros. Les visages sont rendus de manière assez grossière, peu convaincante en ce qui concerne l'expressivité, et avec une esthétique peu séduisante. Malgré ces caractéristiques, les illustrations remplissent leur fonction et restent faciles à lire. Case et Braithwaite réussissent à composer des planches et des cases qui montrent avec cohérence les événements absurdes et illogiques du scénario. Malgré leur peu de valeur esthétique, leur niveau de conception permet aux délires de Morrison d'exister de manière convaincante pour le lecteur.

Si vous aimez les histoires rationnelles avec un début et une fin bien clairs, fuyez ces aventures. Si vous souhaitez savoir pourquoi Morrison est qualifié de scénariste inventif, subversif, décalé et bizarre, vous êtes au bon endroit.

(2) The painting that ate Paris : épisodes 26 à 34.

Épisodes 26 à 29 - Sunburst (un superhéros japonais qui ne se déplace jamais sans une équipe de télévision et qui bénéficie de son propre manga et de son émission télévisée) rend visite à une supercirminelle qu'il a aidé à incarcérer. Elle est détenue dans une cellule capitonnée car elle a la phobie de la poussière. Son superpouvoir : tous ceux auxquels vous n'avez pas pensés. Elle est enlevée par un supercriminel et Sunburst mord la poussière (devant les caméras). Elle rejoint le rang de la Confrérie de Dada (Brotherhood of Dada) composée de Mr. Nobody, The Quizz (elle-même), Sleepwalk, Frenzy et The Fog. Cette équipe réussit à voler un tableau à un riche collectionneur excentrique. Cette peinture a la propriété de pouvoir absorber son environnement. La Confrérie de Dada l'utilise pour engloutir Paris (oui, notre capitale de la France), puis pour absorber les membres de la Doom Patrol qui sont venus enquêter.

Épisode 30 - Niles Caulder (The Chief) envoie l'esprit de Cliff Steele (Robotman) dans celui de Crazy Jane qui est dans le coma après avoir combattu la Confrérie de Dada.

Épisodes 31 à 33 - Will Magnus (le créateur des Metal Men a conçu un nouveau corps robotique pour Cliff Steele (d'un beau noir d'ébène). Willoughby Kipling (un détective privé de l'occulte) s'invite dans le quartier général de la Doom Patrol et explique à ses membres interloqués que le Culte du Livre non-Écrit séquestre un homme dont la peau est tatouée avec le nom du Décréateur qu'ils espèrent invoquer. Qui pourra stopper une entité qui a le pouvoir de dé-créer ce que Dieu a créé ?

Épisode 34 - Niles Caulder a dû une fois de plus sortir le cerveau de Cliff Steele de son corps robotique (pour réparer ce dernier) et quitter le quartier général pour aller acheter des barres chocolatées. C'est le moment que choisissent monsieur Mallah et le Cerveau pour s'introduire dans le QG. Monsieur Mallah (un gorille intelligent) s'en prend au corps robotique qui a acquis une conscience, alors que The Brain et le cerveau de Steele s'opposent également.

Après le premier tome, le lecteur pouvait avoir l'impression que Grant Morrison avait utilisé ses principales idées loufoques et qu'il ne pourrait pas faire mieux. Non seulement, il fait mieux, mais en plus il fait beaucoup mieux. Chaque épisode comprend une quantité de nouveaux concepts suffisante pour remplir à lui seul un tome complet. le summum est atteint avec l'épisode 31 qui voit défiler une quantité incroyable d'agents du Culte du Livre non-Écrit tous plus décoiffant les uns que les autres : le trio d'assassins "Fear the sky" avec leurs serpes, les cerfs-volants emprisonnant dans leur structure les âmes de victimes de meurtres, les Never-Never Boys sur leurs tricycles avec leurs masques à gaz, etc. Il utilise également quelques concepts philosophiques et artistiques pour nourrir ses scénarios tels que le dadaïsme, le symbolisme, le fauvisme, le rapport du corps à l'esprit, etc. L'ambition de Morrison est d'utiliser les superhéros en utilisant l'impossibilité de leur existence pour aller explorer des territoires dans lesquels des héros traditionnels ne pourraient pas s'aventurer.

Le plus fort est que ces épisodes se lisent facilement. le lecteur pourrait craindre une indigestion de concepts complexes, ou des histoires tellement alambiquées qu'elles en deviennent incompréhensibles ou incohérentes. En fait Grant Morrison conçoit chaque histoire avec un début, un milieu et une fin, sur la base de combats physiques propres au genre des superhéros. Cette structure basique permet à chaque concept, chaque élucubration de trouver sa place logique. Toujours plus fort, Morrison sait développer la personnalité des principaux personnages : Cliff Steele à la recherche de son humanité, l'origine du morcellement de la personnalité de Crazy Jane, la froideur manipulatrice de Niles Caulder, et (à l'opposé de la démarche de Cliff Steele) Rebis qui poursuit sa découverte de lui-même. Là encore, Morrison arrive à faire ressentir de l'empathie et de la sympathie pour des individus physiquement dégénérés, psychologiquement abimés.

Les illustrations sont toujours réalisées par Richard Case, encré par John Nyberg. Leur style présente une rugosité peu plaisante à l'oeil. Mais force est de reconnaître qu'ils donnent une existence visuelle convaincante à chacune des inventions de Morrison. Les illustrations participent à l'aisance de la lecture et amènent leur lot de visuels marquants : Rebis dans sa pièce noire contemplant sa série de poupées russes, Mister Nobody dans la pièce blanche (Case & Nyberg arrivent à transmettre les sensations qui vont le transformer alors qu'il s'agit d'un processus hallucinant), l'architecture changeante de Paris en fonction des courants d'architecture, le métro souterrain de l'esprit de Crazy Jane, le visage ingrat de Dorothy Spinner, les garçons sur tricycle, la boule à neige, etc. Mais de temps en temps, Case & Nyberg atteignent leurs limites et la suspension consentie de l'incrédulité en prend un coup : les formes gauches de superhéros traditionnels qui apparaissent le temps de quelques pages (Booster Gold, Blue Beetle et Animal Man) ou les uniformes fantaisistes des policiers français.

Ce deuxième tome frappe encore plus fort que le premier tout en restant lisible avec de vrais personnages dedans.
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Cela fait presque un mois que je repousse la rédaction de ma critique pour les Doom Patrol de Grant Morrison.

On y retrouve Cliff Steele, ce cerveau dans une cuve dans un robot, qui tente de passer par-dessus ses traumatismes. Les personnages sont attachants et complexes. Puis les illustrations (et l'intrigue qui les soutient) sont souvent surréalistes ou psychédéliques.

Le tout forme une espèce d'odyssée de l'étrange. Après un mois, je ne me souviens d'aucune histoire en particulier. Simplement d'un sentiment constant de baigner dans le bizarre et le sordide.

(Mon but à la base était de lire les Doom Patrol de Grant Morrison pour ensuite enchaîner avec les Doom Patrol de Rachel Pollack, décédée il y a peu. Mais je n'ai pas assez accroché au concept pour me rendre jusque là.)
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critiques presse (3)
ActuaBD
24 février 2020
L’auteur d’« Umbrella Academy » s’empare de l’univers de Grant Morrison et signe une reprise « fun » et sincère, à défaut de pouvoir atteindre la sophistication de son illustre modèle. Le rythme est effréné, les concepts et les personnages, aux caractéristiques méta-textuelles, sont légion, et la folie est bien présente, avec des rebondissements toujours plus étranges et inattendus.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
ActuaBD
09 janvier 2020
Série culte des années 1990, cette nouvelle intégrale constitue une belle surprise et une lecture indispensable pour les amateurs d'étrange, de bizarre et de héros marginaux. L'un des chef d’œuvres de Grant Morrison !
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Actualitte
04 décembre 2019
Servie par un trait rond et doux (très dans l’air du temps de ces séries à la sauce indé des grosses majors DC et Marvel comme sur Squirrel Girl, Ms. Marvel ou Gotham Academy), la série cherche à se mettre dans la poche un lectorat plus teen qui vient juste de découvrir l’univers et les influences de Way par l’intermédiaire de sa série produite par Netflix.
Lire la critique sur le site : Actualitte

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