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Céline Maurice (Traducteur)
EAN : 9782809841541
450 pages
L'Archipel (14/09/2023)
4/5   31 notes
Résumé :
Des années 1920 au début de la Seconde Guerre mondiale, la montée du nazisme vue par une famille habitant un village non loin de la frontière polonaise.

Anne-Marie, Laurenz et leurs deux filles Kathi et Franzi, vivent des jours heureux dans la ferme familiale près de Wroclaw, en Pologne. Mais la guerre aux portes du pays s'apprête à chambouler leur existence...

Silésie, milieu des années 1920, non loin de la frontière polonaise. Laurenz... >Voir plus
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Le roman s'ouvre sur une scène se déroulant en URSS, en 1928, où une jeune femme est sous surveillance stricte. On ignore de qui il s'agit et ce qui va advenir d'elle et… Je l'ai, d'ailleurs, complétement oubliée en poursuivant ma lecture.

Ensuite, direction Peterdorf, en Silésie, dans la ferme d'August Sadler qui a fait la première guerre mondiale, en est revenu sourd et aveugle et depuis ne quitte plus son siège. La ferme est tenue par son épouse, Charlotte, une femme de caractère et ses deux fils : Alfred décédé lors de la première guerre mondiale, et Kurt qui va la prendre en mains.

Donc, peu intéressé par le travail à la ferme, Laurenz a pu tenter le concours du conservatoire de Wroclaw, où il rencontre Anne-Marie, dont il tombe amoureux et compose pour elle.

Mais, un jour de 1928, son frère Kurt étant décédé, encorné par un taureau récalcitrant, Charlotte demande à Laurenz de rentrer à Petersdorf pour reprendre la ferme. Adieu, rêve de compositeur… Laurenz et sa femme ne sont pas forcément bien accueillis dans le village, où tout le monde se connaît : Anne-Marie vient de la ville donc elle parle le haut-allemand. Ils vont s'adapter, ainsi que leurs deux filles Kathi et Franzi.

Kathi est brillante, HPI certainement, passionnée de connaissances en tout domaine avec une attirance pour la science. Elle a un ami, Anton, le fils du bourgmestre et de son horrible épouse Lesbelt dont l'occupation principale est d'épier les voisins et les calomnier. On sait dès le début qu'Anne-Marie, cache un lourd secret mais elle ne le révèlera à personne, même à Laurenz. Secret qui finira par surgir comme toujours avec les secrets.

A la ferme, il y a aussi Dorota, la gouvernante polonaise et son Oleg le garçon de ferme. On fait aussi la connaissance du curé, Berthold, la taverne de Klose, où se retrouvent les hommes après la messe. Mais, dans l'ombre, une voix commence à réinterpréter l'Histoire, la défaite de 1918 est due à la traitrise des Juifs, qu'il faut impérativement éloigner de toutes les sphères du pouvoir. Les vociférations du caporal, imprègnent peu à peu les esprits, les nazillons de tout poil déclenchent des bagarres et la taverne de Klose change sérieusement d'ambiance.

Hanni Münzer décrit très bien la montée en puissance du NSDAP, la propagande, la violence, la pensée unique en revisitant les jeux de Berlin, l'épuration des handicapés sous le prétexte d'un séjour en maison spécialisée, les jeux olympiques de la science, organisés dans les collèges pour dénicher les jeunes talents, l'omerta sur les camps, la suspicion, la délation, les mensonges de guerre, la manière dont les hommes sont envoyés à la boucherie, ceux qui se révèlent être des héros, ceux qui trahissent au nom du führer et de son idéologie…

L'auteure a choisi de montrer cette époque, avec les yeux de Katti, son regard affuté ne se laissant endormir par les paroles des adultes. J'ai aimé la manière dont elle conçoit sa fusée, car son désir le plus cher est d'aller sur la lune.

Kathi a participer à ces JO de la science, en a compris l'enjeu, malgré le fait que l'on fasse miroiter les études à Berlin comme récompense ; elle bien essayé de ne pas montrer son intelligence et ses talents en glissant des erreurs dans la résolution des problèmes de mathématiques elle a été sélectionnée quand même…

J'ai bien aimé ce roman, la petite histoire dans la grande, auquel, je reprocherai parfois quelques longueurs qui ne gênent pas la lecture : trop de détails peut rendre une lecture indigeste ce qui n'est pas le cas ici.

Ne cherchez pas Petersdorf sur la carte, ce village a été inventé par l'auteure, un peu comme Leidenstadt avec Jean-Jacques Goldman, une de mes chansons préférées…

J'ai découvert Hanni Münzer, avec Marlène que j'ai beaucoup aimé, j'avais pris le train en marche, car c'était en fait la suite de « Au nom de ma mère » qui attend dans ma PAL alors « La nostalgie des sentiments » ne pouvait pas m'échapper, d'autant plus que j'aime énormément cette période de l'Histoire et j'attends de pied ferme la suite de ce roman…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions de L'Archipel qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur

#Lanostalgiedessentiments #NetGalleyFrance !
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1928, Wroclaw en Silésie. Laurenz Sadler, fils d'un agriculteur de Petersdorf, rêve de musique. le travail de la terre ne l'intéresse pas. Son souhait le plus cher est de devenir compositeur. Puis, un beau jour, il rencontre une jeune femme dans un parc. Elle s'appelle Anne-Marie. le coup de foudre est immédiat. Ils se marient puis deux petites filles viennent au monde, Kathi et Franzi.

La famille vit dans la ferme familiale. On est bien loin du rêve de Laurenz qui est aujourd'hui un mari aimant, un père attentif et un fermier. Mais, alors que la fin de la Grande Guerre n'est pas si loin, des tensions politiques se font sentir. Dans la famille Sadler, on ne croit plus à la guerre. le pays en paie déjà lourdement les conséquences depuis 1918.

Sauf qu'un homme charismatique et convaincant arrive au pouvoir. Il s'appelle Adolf Hitler. Nationalisme, antisémitisme et désir de vengeance font leurs apparitions. Des événements se produisent au village, en Silésie, puis dans toute l'Allemagne avant de gagner les frontières. le destin de la famille Sadler en est totalement bouleversé.

"La nostalgie des sentiments" est l'histoire d'une famille allemande face à la montée du nazisme, qui tente de vivre en paix, en harmonie avec la terre alors que le monde se trouve aux portes d'un nouveau conflit.

Grâce à ce roman, j'ai enfin pu découvrir la plume de Hanni Münzer, une autrice allemande dont j'ai beaucoup entendu parler depuis son roman à succès "Au nom de ma mère".

Je remercie les éditions l'Archipel pour cette lecture. J'ai tout simplement adoré ce livre.

Nous sommes au milieu des années 1920 et parcourons L Histoire jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale au coeur d'une famille vivant à quelques kilomètres de la frontière polonaise. Entre l'Allemagne, la Russie et la Pologne, l'autrice nous propose une plongée dans une saga familiale, historique et résolument humaine.

À côté des Sadler et des habitants de la ferme, nous rencontrons les villageois de Petersdorf mais aussi des personnages historiques réels tels que J. Goebbels, H. Himmler, F. Horiok, W. von Braun ou encore R. Heydrich.

Propagande, manipulations politiques, services secrets, espionnage russe et allemand, science et armement sont au programme.

C'est un roman très riche, foisonnant de détails, qui reflète parfaitement le travail de recherches impressionnant de Hanni Münzer.

C'est une lecture extrêmement intéressante dont j'ai adoré en parcourir les pages. Une suite est d'ores et déjà annoncée et il me tarde de la connaître. En attendant, je conseille vivement la lecture de ce livre aux lecteurs intéressés par cette thématique.

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La famille Sadler est établie dans une ferme, en Allemagne, près de la frontière polonaise. Laurenz n'était pas destiné à devenir paysan, il rêvait d'être musicien. Hélas, la mort d'un de ses frères à la guerre, puis de l'autre d'un accident, ont entravé ses projets ; son père, quant à lui, est revenu du front, handicapé et traumatisé. Aussi, lorsqu'en été 1928, un télégramme de sa mère lui ordonne de revenir à Petersdorf, Laurenz est forcé de s'exécuter. Mais il ne rentre pas seul : il est accompagné d'une épouse et cette dernière est enceinte. Kathi naît la veille de Noël.

Pendant la première année, le couple est la cible de commérages. Anne-Marie vient de la ville et parle le haut-allemand : elle est considérée comme une étrangère. Sa belle-mère, Charlotte, saisit qu'elle cache un secret, mais sa bru ne se livre pas. le prologue évoque un mystère, cependant, nous ne savons pas s'il la concerne.

Kathi est une enfant pleine de vie. Elle est entourée de l'amour de sa famille, de celui de Dorota, sa gouvernante polonaise et de celui de Oleg, l'employé de la ferme. Elle est une grande soeur bienveillante et aimante pour Franzi, née en 1935. Cette dernière, atteinte d'une maladie, vit dans un monde que seule Kathi parvient à pénétrer. La relation entre toutes les deux est merveilleuse. La plus petite est bouleversante d'innocence, la plus grande est touchante par sa bienveillance et son dévouement.

Kathi est une petite fille intelligente, douée en mathématiques, qui rêve d'explorer le monde au-delà des nuages. Hélas, l'expansion du national-socialisme n'épargne pas son village. Elle découvre la cruauté du destin et des hommes. Un événement dramatique détruit son enfance. Comme ses parents, elle apprend à ne pas se faire remarquer, mais il est difficile de cacher ses talents. Malheureusement, le rouleau compresseur du nazisme surgit dans son existence et dans celui de sa famille.

La nostalgie des sentiments est différent de ce que je pensais, pourtant, j'ai adoré qu'il ne corresponde pas à ce que j'imaginais. Dans la première partie, la menace de la guerre gronde en arrière-plan, mais n'est pas omniprésente. Nous observons une petite fille de paysans, évoluer dans un foyer aimant. Elle a un caractère intrépide et multiplie les bêtises. Insouciante, elle prend des risques. Elle se questionne beaucoup et cherche à comprendre son environnement proche, ainsi que le monde. Elle est très attachante. L'auteure dépeint la vie dans une campagne allemande, entre les deux guerres. A Petersdorf, les conflits entre partisans et opposants d'Hitler sont de plus en plus virulents, mais les exactions sont éloignées. La deuxième partie déroule les évènements pendant la guerre ; les différences s'affirment, mais se cachent. le rythme du récit s'accélère avec, d'un côté, l'avancée de l'armée allemande et celle de l'armée russe, de l'autre. Les Sandler sont dans un étau…

Ce roman est l'histoire intime d'une famille allemande face à la montée du nazisme, inspirée de la propre famille de l'auteure. Des personnages réels croisent les protagonistes fictifs. Dans une postface, Hanni Münzer indique qu'une suite est prévue : celle-ci répondra aux questions restées en suspens. J'ai hâte de la découvrir, car j'ai adoré ce premier opus.

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Immense déception...
J'avais beaucoup apprécié Marlène je me suis donc aventurée dans La nostalgie des sentiments sans hésitation.

Un sujet à priori passionnant. En Silésie orientale la famille Sadler tient une ferme prospère. Laurenz a du reprendre l'exploitation forcé et contraint. Il a laissé ses rêves de musique au placard et y est revenu avec sa jeune épouse Anne-Marie . Deux filles sont nées, Kathi, la mathématicienne, aussi jolie que vive et intelligente? Franzi une enfant fragile qui souffre de sclérodermie.
La frontière avec la Pologne est à quelques pas ..
Nous faisons connaissance de Peterdorf, petite ville frontalière, nous sommes en 1928.

Les années défilent, Hitler accède au pouvoir, le national socialisme s'enracine dans les mentalités, les haines vis à vis des étrangers, des juifs deviennent palpables, chacun fait profil bas.
Les russes et les allemands pactisent dans le plus grand secret du moins au départ, la guerre éclate, les alliances se renversent, les petits trinquent comme d'habitude ...

J'aurais aimé un rythme de narration plus soutenu, ne pas être engluée dans une multitude de petits riens de la vie des Sadler,. J'ai réalisé au terme de ma la lecture que ceci n'était que le premier volet d'un diptyque qui conduira ensuite Kathi à Moscou et peut-être même dans les étoiles qui sait?

Un grand merci aux éditions de l'Archipel via netgalley
#Lanostalgiedessentiments #NetGalleyFrance !
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Je suis très contente d'avoir retrouvé Hanni Münzer avec ce nouveau roman. Je la connais déjà pour avoir lu ses deux précédents livres parus tous deux aux éditions de l'Archipel, Au nom de ma mère et Marlène. Chaque fois, ses histoires se passent ou ont un lien avec une famille allemande et la seconde guerre mondiale. C'est un sujet qui est souvent évoqué dans les romans, mais ce que je trouve intéressant chez cette autrice, c'est qu'elle nous place face au point de vue des allemands ordinaires, qui essayaient tout comme nous de survivre. Car tous n'étaient pas nazis, tous n'étaient pas d'accord avec l'idéologie du national-socialisme, et c'est ce que j'aime dans les romans de cette autrice. 

Cette nouvelle histoire ne déroge pas à la règle de l'autrice. J'ai suivi une famille, les Sadler, du milieu des années 1920 jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale. Laurenz Sadler rencontre Anne-Marie et ils vont tous les deux tomber très amoureux tout de suite. Laurenz est un artiste dans l'âme, il aurait aimé devenir musicien, mais un affreux accident fait mourir son frère qui s'occupait de la ferme familiale dans un petit village à la frontière avec la Pologne. Laurenz se voit donc dans l'obligation d'abandonner ses rêves et de reprendre la ferme familiale où vit encore ses parents, Charlotte et August. Celui-ci a été très marqué par la première guerre et est complètement prostré, Charlotte, par contre, est une femme dynamique, qui aime les chevaux. de leur union va naitre deux filles, Kathi et Franzi. Et c'est surtout au travers du regard de Kathi que nous allons suivre l'évolution de cette famille. C'est une petite fille très intelligente, elle adore l'école, est passionnée de mathématiques et de physique-chimie et rêve de construire sa propre fusée pour aller plus haut dans le ciel, voir sur la lune. Elle a un ami, Anton, qui suit le même rêve qu'elle. La petite soeur de Kathi, Franzi, est beaucoup plus réservée et timide, elle aime se rouler en boule sur les genoux de son grand-père, ou dehors dans l'herbe, à côté d'une ruche où toutes les abeilles se posent sur elle sans jamais être piquée. C'est une petite fille singulière et très attachante. Mais l'Histoire avec un grand H va rattraper la vie simple et heureuse de ces gens. La montée du nazisme et des idéaux barbares vont toucher peu à peu le paisible village, surtout qu'il se situe à la frontière de la Pologne, vous imaginez les conséquences que cela va avoir quand Hitler déclarera la guerre à ce pays. Les Sadler essaient de se tenir à l'écart de ces troubles, ils préservent au maximum leur quiétude. Mais lorsque le gouvernement nazi s'intéresse à Kathi pour ses très bons résultats à un concours de mathématiques et veut l'emmener à Berlin, Anne-Marie s'y oppose, et les problèmes commencent pour les Sadler. 

J'ai tout de suite été transportée dans ce roman. En plus, le livre commence par un premier chapitre très intriguant qui se passe en Russie en 1928, et on comprend par la suite qu'Anne-Marie détient un secret. Cet événement en Russie ne sera pas expliqué, on reviendra dessus par bribes vers la fin du livre. Cela crée une tension, un petit suspense, je me suis demandé ce qu'il pouvait avoir en commun avec les Sadler, et je commence à comprendre sur la fin. Les explications devraient arriver dans le second tome, car c'est en effet un livre qui va se poursuivre sur un second. Et je m'en réjouis déjà à l'avance de pouvoir retrouver cette famille et avoir tous les tenants et aboutissants.

Je me suis très vite attachée à cette famille, et plus particulièrement à Kathi que l'on suit depuis sa naissance, que l'on voit grandir, évoluer, devenir une adolescente, avec toute l'imprudence et l'impétuosité de la jeunesse, l'insouciance que l'on voudrait garder mais que les événements mondiaux vont réduire à néant. Kathi sera vite confrontée aux drames, à la mort d'êtres chers. Il lui faut alors une force de caractère hors du commun pour surmonter tout cela malgré son jeune âge. La pauvre grandit trop vite. Elle est très attachée à sa famille, à sa petite soeur qu'elle protège. J'ai également été fort attachée à Franzi, à Anne-Marie et Laurenz, j'ai aimé leur façon de vouloir protéger leur famille et leur ferme, leur courage face à la révolte. Ils sont loin d'abonder dans le sens de la politique de leur pays. Ils se pensent loin du tumulte, et vont vite découvrir que c'est tout le contraire. J'ai aussi eu un gros faible pour Dorota, la gouvernante de la famille Sadler, elle est drôle, dévouée, elle a un faible pour la cuisine italienne, elle se sacrifierait pour les Sadler, elle a énormément de courage. C'est un personnage qui apporte beaucoup de lumière dans l'histoire, par son humour, sa façon de dédramatiser les situations, je l'ai beaucoup aimé. 

Ce fut une lecture passionnante pour moi, je n'ai trouvé aucune longueur. Bien sûr, le rythme est plus lent au début lorsqu'on fait la connaissance des personnages, de leurs lieux de vie, de leur histoire personnelle, mais cela ne m'a pas dérangé du tout, cela m'a permis de bien me fixer les rôles de chacun dans ma tête afin de mieux comprendre ensuite leur implication. le rythme devient plus dense et rapide lorsque les malheureux événements commencent. Je me suis retrouvée emportée avec eux dans cette avalanche de mauvaises nouvelles, de drames, la noirceur de  la guerre pénètre les phrases et les mots. On suit en fait deux histoires qui s'entremêlent à la perfection, celle d'une famille allemande après une première guerre qui a fait de gros dégâts, et celle de l'Allemagne qui ne se relève pas et se laisse entrainée par un tyran. L'autrice mêle tout cela avec beaucoup de finesse et de délicatesse, amenant des personnages qui ont réellement existé, ce qui donne encore plus de réalisme et d'impact aux propos de l'autrice. Ce réalisme est réhaussé quand on sait que l'autrice s'est inspirée de l'histoire de sa propre famille, cela donne un poids supplémentaire lorsque la réalité rejoint la fiction. Les personnages ne sont pas tout blancs ou tout noirs, comme le fut l'Allemagne à ce moment là. L'autrice décrit également très bien les comportements d'alors, le courage de certains, la peur d'autres, la lâcheté, la délation, toutes ces choses qui ont fait bien souvent encore plus mal. J'ai apprécié que l'autrice montre tout cela, ce n'est pas édulcoré ou rendu trop beau, c'est vrai et elle nous montre toutes les qualités ainsi que tous les défauts. Un autre point que j'ai particulièrement apprécié, c'est que l'autrice a aussi mis le doigt sur un point qui n'est pas toujours évoqué dans les romans se passant pendant une guerre, c'est le sacrifice des animaux, leur mauvais traitement, la chair à canon qu'ils deviennent, j'ai trouvé que cela était trop souvent oublié et pourtant, ce fut un vrai carnage. Mais ce roman n'est pas que sombre, il amène aussi beaucoup d'espoir dans une vie meilleure, et c'est tellement important quand on est entourés de noirceur. 

J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman. Les 450 pages n'ont jamais été indigestes, c'était un réel plaisir de retrouver mon livre et de me replonger à chaque fois dans l'histoire. J'ai aimé suivre cette famille, et je me suis réjouis de savoir que j'allais la retrouver dans un second opus. Je vais enfin avoir certaines explications, des nouvelles de personnages qui ont disparu, j'ai déjà hâte de l'avoir entre les mains. J'avais déjà beaucoup apprécié le style de l'autrice dans les deux précédents romans, et cela se confirme une nouvelle fois avec ce troisième. La belle fluidité des mots et des phrases fait que la lecture se fait sans heurts. Les descriptions ne sont pas trop pesantes, juste ce qu'il faut pour tout s'imaginer. La narration à la troisième personne du singulier permet de garder une distance avec les personnages et surtout leurs émotions, je ne me suis pas tout pris en pleine face, même si j'ai ressenti tous ces moments très touchants. Je n'ai vraiment ressenti aucun défaut dans ce livre. J'ai juste relevé deux ou trois coquilles qui se sont sûrement glissées au moment de la traduction, ce sont seulement des oublis de mots, ce n'est pas grave du tout. J'ai quitté les personnages avec une certaine peine, j'aurais aimé rester encore un peu avec eux, mais je sais que je les retrouverai l'année prochaine, et ça atténue ce sentiment de pas assez. 

Si vous ne connaissez pas encore Hanni Münzer, je ne peux que vous la recommander. Vous avez le choix entre ses trois romans, ils sont tous aussi bien l'un que l'autre. Je suis sûre que vous serez vous aussi touchés par la sensibilité et la délicatesse de l'autrice. 
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Le pays point grand-père en parlait souvent. Il évoquait un endroit lointain dans une contrée lointaine, des prairies illuminées par le rouge des coquelicots, des arbres courbés sous le poids des fruits, un endroit où l'air sentait toujours l'été. Je ne comprenais pas pourquoi il avait quitté ce pays de conte de fée. Un jour, je l'ai regardé ; il m'a observé un long moment puis m'a dit "Ma petite chérie, tu ne peux pas comprendre. La guerre est une voleuse".
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_ Hitler veut attaquer la Pologne !
_ J'ai entendu la rumeur, répondit calmement Laurenz. Et comme la plupart des rumeurs, c'est n'importe quoi.
_ Non, non ! Il va vraiment le faire ! Insista Franz. Tu ne comprends pas ! J'ai...
_ Écoutez-moi, Franz, le coupa Laurenz. Hitler n'oserait jamais ! S'il attaque la Pologne, les autres pays ne pourront plus se taire. L'Angleterre devra lui déclarer la guerre ! La France suivra. Et derrière ces deux pays, il y a les États-Unis d'Amérique. Sans oublier la Russie, qui s'intéresse aussi à la Pologne. Non, conclut-il avec force. Hitler n'osera pas.
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"C'était la guerre. Les chars roulaient, les bombes tombaient, les gens mouraient.
Tandis qu'on se massacrait sur les champs de bataille, les maréchaux bien à l'abri dans leurs quartiers généraux établissaient les plans des attaques suivantes.
A Berlin, Londres, Paris, Moscou et Washington aussi, on planifiait, mais dans les laboratoires. La compétition faisait rage entre les scientifiques du monde libre : il fallait construire l'arme de destruction massive la plus efficace possible, une arme plus monstrueuse et plus mortelle que toutes celles qui l'avaient précédée et, avec elle, un missile qui l'apporterait jusqu'à la cible. Les chercheurs tuaient en pensées."
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Une maison était plus que de la pierre et du bois, elle était liée au destin de ceux qui y naissaient et y mouraient. C'étaient ses habitants qui faisaient d'une maison un foyer où on se souvenait d'eux pour toujours
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Quand tu sais comment quelqu’un est devenu ce qu’il est, tu peux mieux le comprendre. Et peut-être même l’aider. C’est ce que tu fais avec Franzi. Notre petite Franzi n’est pas responsable de son défaut. Elle est née comme ça. Et pas plus que quiconque sur cette terre, elle n’a choisi la famille ni l’époque où elle est née. Nous ne pouvons pas même décider de ne pas naître, nous sommes tout simplement jetés dans la vie. Roi ou mendiant, garçon ou fille, nous arrivons tous au monde nus et impuissants. C’est le destin qui décide pour nous, au jour de notre naissance. Ce que nous pouvons choisir, en revanche, c’est de franchir des ponts.
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