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Dmitri Nabokov (Éditeur scientifique)Maurice Couturier (Traducteur)
EAN : 9782070125791
168 pages
Gallimard (23/04/2010)
2.78/5   18 notes
Résumé :
Texte inachevé composé dans la souffrance et la perspective d'une mort prochaine, "L'originale de Laura" présente l'ébauche d'un enchevêtrement de récits. L'auteur de Lolita reprend ici certains des éléments qui ont fait le succès de son plus célèbre roman. Flora n'est certes pas une nymphette, mais elle ressemble à s'y méprendre à une Lolita qui ne serait pas morte dans les neiges de l'Alaska. Capricieuse, frivole, elle épouse un homme beaucoup plus âgé qu'elle, un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
La publication en 2010 des 138 fiches sur lesquelles avait travaillé Vladimir Nabokov jusqu' à sa mort en 1978 a donné lieu à une controverse fameuse. Nabokov avait exprimé le souhait de ne pas publier l'oeuvre si elle devait être inachevée au moment de sa mort. Cependant, à mon humble avis Nabokov avait prévu sa publication posthume. Vera son épouse adorée et dévouée, qui avait déjà sauvé de l'incinérateur le manuscrit sans cesse retravaillé de Lolita, avait préservé la boîte sacrée dans une banque en Suisse. le fils, Dmitri aujourd'hui disparu a hésité encore pendant trente ans avant d'ouvrir l'ossuaire de papier. Il en explique ses motivations dans la préface à coups d'arguments bancals et au passage écrit quelques paragraphes émouvants sur les derniers mois de souffrance de son père, bien malade. Vladimir Nabokov aurait détesté s'épancher ainsi. Il voulait s'amuser et disparaître.
Son « engin » comme il l'appelait ( Tool ) s'intitule d'ailleurs en anglais « The Original of Laura ( Dying is fun) ». le traducteur a ajouté un « plutôt » qui n'est pas dans la version originale. Or même si c'est de l'humour noir, je me suis amusée à lire et à relire ces fiches et je sais très bien que je suis passée à côté de mille et un détails.
A la première lecture de l'ensemble des fiches, on essaye de remettre dans l'ordre les récits enchâssés qui composeraient le livre achevé. On reconnaît les thématiques et obsessions nabokoviennes mais il reste bien des énigmes. On émet des hypothèses. Au passage, il est question du devenir de trois manuscrits dont un qui est volé. Dès la première fiche (citation) on voit qu'il y a beaucoup d'autodérision et d'auto parodie.
On peut lire ensuite chacune des vignettes en étant attentif aux détails et on découvre parodies et auto parodies , pastiches (voir citation du passage du Petit beurre) , calembours et autres jeux de mots typiques.
A la fin on reste sur sa faim.

Voilà je pense qu'il faut déjà beaucoup aimer Nabokov pour prendre plaisir à lire cet ouvrage.
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Vladimir Nabokov est dans ta vie depuis cette année de maîtrise de Lettres où tu as eu l'audace de t'attaquer à sa production... Ce qui t'intéressait alors était le thème de l'exil en littérature et comme, à l'époque, tu aimais particulièrement la littérature russe tu t'étais penchée sur cet auteur, qui a subi à la fois l'exil (de la Russie vers Paris puis les Etats-Unis) et a écrit en plusieurs langues (russe et puis américaine). le mémoire ne s'est pas fait, pour diverses raisons, et notamment par le fait que ton maître de mémoire voulait que tu te concentres sur Lolita ou Ada (sa période américaine plus sulfureuse), et que toi tu préfèrais justement ses romans russes... Bref, tout ça pour dire que tu as, à l'époque, sans doute tout lu sur et de Nabokov et que quand L'orginal de Laura est paru en 2010, tu as sauté dessus... sans t'expliquer pourquoi tu as tant tardé à l'ouvrir ensuite. Nabokov est mort en 1977. Mais qu'est-ce donc que ce texte posthume ? Ce sont en réalité des fragments d'une oeuvre en gestation, des notes, un projet de roman, tout cela préfacé et édité par son fils Dimitri Nabokov, alors que son père souhaitait que tout fut brûlé après sa mort. Tout l'intérêt de ce livre tient dans sa préface, dans laquelle Dimitri explique le projet, et dans les fulgurances d'écriture de son père, la photographie des fiches de l'auteur. Tu n'es cependant pas persuadée, après ta lecture, que cela nécessitait forcément une publication, et tu restes un peu déçue et frustrée du résultat, qui n'apporte pas grand chose narrativement parlant, puisqu'il est impossible de trouver réellement un sens aux extraits présentés. La quatrième de couverture résume pour autant l'intrigue, celle d'une jeune femme, Flora, sorte de nymphette, capricieuse et frivole, ayant épousé un vieux professeur, collectionneuse d'amants, dont un auteur de roman l'ayant prise pour modèle pour son personnage principal prénommé Laura. Te voici donc un peu déçue mais heureuse en même temps de t'être replongée dans les écrits de cet auteur dont tu avais apprécié le talent incontestable. Et puis, tu as appris depuis que Fayard allait publier à la rentrée Les lettres à Véra du même Nabokov et tu as hâte de lire cette correspondance là, par contre. Hasards et coïncidences de la vie et de l'enchaînement des lectures. Comme quoi il était sans doute temps que tu sortes ce titre de ta PAL.


Lien : http://antigonehc.canalblog...
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Avec cet inédit de Nabokov, réservé aux idolâtres, il ne faut surtout pas s'attendre à un nouveau roman construit. Dmitri, le fils du maître, s'est réservé le droit, après des années de réflexion, de publier les fragments inachevés de la dernière oeuvre de son père. Après une formidable introduction sur les dernières années de Nabokov en Suisse, le lecteur peut découvrir l'écrivain au travail, grâce à toutes ses fameuses fiches (rédigées au "crayon bien taillé") reproduites sur chaque page, accompagnées d'une traduction française et parfois d'explications succinctes.
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Ce court texte posthume rassemble les éléments dispars d'un roman sur lequel Nabokov travaillait à sa mort : paragraphes rédigés ou en devenir, trame du roman, éléments isolés. L'ensemble reste assez frustrant, car si on retrouve les obsessions de Nabokov, le texte dont on dispose demeure assez loin de ce qu'aurait pu être un roman fini. L'intérêt de l'ouvrage est de lever le voile sur le travail de ce grand écrivain en nous donnant une espèce d'échographie d'un roman en gestation.
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Vladimir Nabokov ne voulait pas que ce semblant de roman paraisse.
Son fils ,Dimitri, aurait mieux fait de suivre la volonté de son père.
L'histoire est décousue pour ne pas dire incompréhensible.
Seule consolation: sur chaque page apparaît la fiche manuscrite originale.
Inconditionnel de Nabokov, j'ai été affreusement déçu.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'original de Laura
Chapitre 1
Son mari, répondit-elle, était écrivain, lui aussi-d'une certaine façon du moins. Les hommes corpulents battent leur femme, dit-on, et il avait certes l'air féroce lorsqu'il la surprit en train de fouiller dans ses papiers. Il fit semblant de plaquer brutalement un presse-papier en marbre et d'écraser cette fragile petite main (exhibant cette petite main en train de se mouvoir fébrilement). En fait elle cherchait une stupide lettre d'affaires-et n'essayait pas le moins du monde de déchiffrer son mystérieux manuscrit. Oh, non, ce n'était pas une œuvre de fiction qu'on écrit à la va-vite, tu sais, pour gagner de l'argent ; c'était le testament d'un neurologue fou, une sorte d'Opus Empoisonné comme dans ce célèbre film. Cela lui avait déjà coûté, et allait lui coûter encore de longues années de labeur, mais la chose était, bien sûr, un secret absolu. Elle s'était permis de le mentionner, ajouta-t-elle, seulement parce qu'elle était ivre. Elle souhaitait qu'on la reconduise à la maison ou de préférence dans quelque endroit frais et paisible avec lit propre et room service. Elle portait une robe sans bretelles et des pantoufles de velours noir. Ses cous-de-pied nus étaient aussi blancs que ses jeunes épaules. La soirée semblait avoir dégénéré et s'être muée en une foule d'yeux graves qui la dévisageaient avec une compassion haineuse de tous les coins de la salle, depuis chaque coussin ou cendrier, et même depuis les collines de cette nuit de printemps qui s'encadrait dans la porte-fenêtre ouverte.
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Wild[0]
[Chapitre7]
Je prenais plaisir à manger un "petit-beurre" avec mon thé de midi lorsque l'étrange configuration des marges de ce biscuit si particulier mit en branle un flux de pensée qui a pu effleurer l'esprit du lecteur bien avant qu'il n'ait effleuré le mien. Il sait combien je détestais mes doigts de pieds. Un ongle incarné à un pied et un cor à l'autre m'empoisonnaient maintenant la vie. Ne serait-ce pas une tactique brillante, me disais-je, que de me débarrasser de mes doigts de pieds en les sacrifiant au profit d'une expérience que seule la couardise me faisait remettre à plus tard ?
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Deux 5
Adam Lind avait toujours eu un faible pour le truquage photographique et cette fois, avant de se tuer d'une balle dans un hôtel de Monte Carlo (le soir même, certes triste à évoquer, du succès bien réel de sa femme dans "Narcisse et Narcette" de Piker), il orienta son appareil photo et effectua la mise au point dans un coin du salon de manière à enregistrer l'événement sous les angles différents. Ces images automatiques de ses derniers instants et des pattes de lion d'une table ne ressortirent pas très bien ; mais sa veuve n'eut aucune peine à les vendre pour le prix d'un appartement parisien au magazine local Pitch [Terrain] spécialisé dans le football et les faits-divers diaboliques.
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Je hais mon ventre, ce tronc plein de boyaux, qu'il me faut traîner partout, et aussi tout ce qui est en rapport avec lui - la mauvaise nourriture, les brûlures d'estomac, le fardeau de plomb de la constipation, ou encore l'indigestion avec une première livraison d'une chaude saleté dégoulinant de moi dans les toilettes publiques trois minutes avant un rendez-vous ponctuel. (p. 99)
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Je trempai un dernier petit-beurre dans mon thé, avalai cette bouillie sucrée et entrepris de travailler sur ma misérable chair.
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