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Miyako Slocombe (Traducteur)
EAN : 9782382124390
255 pages
Akata (23/02/2023)
3.69/5   24 notes
Résumé :
Asumiko Nakamura, autrice culte au style graphique unique, revient en français avec un polar psychologique particulièrement complexe et ambitieux. Entre suicide, plagiat et fantasmes, où se trouve la vérité ?
Malgré l'enquête en cours, le mystère entourant le décès d'Aki reste entier. Les détectives peinent à démêler le vrai du faux... De son côté, Mizorogi continue à graviter autour de celle qui se prétend la jumelle de la victime. Restée seule, Koyomi est r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Chef d'oeuvre annoncé, chef d'oeuvre confirmé avec un second tome à nouveau magistral où l'autrice fait preuve de virtuosité aussi bien dans le propos, la narration que la mise en scène. Pépite !

Etant archi fan du style graphique d'Asumiko Nakamura, je ne suis peut-être pas la juge la plus impartiale, mais la dame est vraiment une virtuose pour moi de la mise en scène avec son style rempli de fluides et de virevoltes qui séquence l'histoire comme personne. Son dessin est également plein de métaphore mélangeant création et sentiments amoureux, impuissance et désir, amour pur et toxique. C'est assez incroyable à lire au point de donner envie de s'arrêter sur presque chaque planche pour en déceler les mystères cachés tant cette narration semble avoir de choses à raconter pour prolonger le texte. L'autrice m'a ainsi tour à tout inquiétée, fascinée, mise mal à l'aide, énervée ou dégoûtée avec une force rarement atteinte.

Il faut dire que son histoire est assez puissante elle aussi derrière son habillage de simplicité et de déjà vue avec cette intrigue de plagiat et de suicide. La mangaka entremêle les deux avec une attirance réciproque et contraire à la fois, nous subjuguant, nous happant et nous capturant très vite. C'est très singulier de lire cette histoire où tout s'entremêle pour monter peu à peu en puissance autour des deux intrigues qui la composent. Cela pourrait sembler flou et brouillon, c'est au contraire d'une virtuosité pour rendre la complexité de la pensée de ces être torturés par leur amour, leur amour de la littérature, leur amour de l'écriture ou leur amour de l'autre.

L'autrice n'a pas son pareil pour mettre en scène des relations malsaines et toxiques, que ce soit le rapport de Shun à l'écriture ou cela des femmes de sa vie à leur désir pour lui qui mélange désir charnel et désir créatif de manière assez dérangeante. En effet, on sent combien la contrainte est partout dans ces relations. L'une impose son désir à l'auteur en déshérence, l'autre lui impose ses sentiments maladroits mais presque oppressant et une dernière lui impose même son imaginaire, lui qui vit tellement mal son absence de nouvelles idées pour écrire. Nous sommes donc face à un homme victime de toutes ces femmes incarnant toutes les possibilités s'offrant à lui mais qu'il rejette et qui ne sait comment s'en sortir alors qu'on aurait pu le croire lui en position de force. Quel beau retournement !

La thématique de la création, centrale, est en effet fascinante dans cette oeuvre tant l'autrice pousse loin la réflexion. Nous sommes confrontés dans ce thriller à une véritable décomposition en règle de l'industrie du livre, avec une mise en accusation sévère du système éditorial qui se moque et profite de ses auteurs, mais aussi d'auteurs qui usent et abusent du système et notamment de leur responsable éditorial. Un portrait qui fait froid dans le dos et que l'autrice a su à merveille associer à l'intrigue policière de sa série, comme si les deux ne faisait qu'un.

Le rythme de ce polar est l'un des meilleurs que j'ai pu lire et pourtant, comme je le disais plus haut, l'histoire est classique. Mais cette quête de la vérité, cette recherche de la véritable identité de l'auteur/trice d'Utsubora mais aussi de la victime du suicide, est passionnant. C'est complexe de démêler tous les fils pour finir par réussir à tirer sur celui qui nous dévoilera l'unique personnalité derrière tout cela, car les fils se chevauchent et se mélangent sans cesse, faussant les pistes. Et comme en plus la figure qui porte ce mystère est terriblement malaisante, frôlant la folie furieuse, forcément on est captif de son regard et ses jeux, sans possibilité d'en décrocher.

En l'espace de seulement deux tomes, Asumiko Nakamura m'a totalement happé avec son univers et ses personnages torturés, franchissant même un nouveau pallier ici avec les sentiments amoureux qui s'y adjoignent. Sans pouvoir parler de réel attachement, j'ai été fascinée par les destins tragiques sentimentalement et humainement parlant pour chacun des membres de l'histoire, de l'inspecteur divorcé, en passant par le jeune éditeur, la nièce de notre écrivain, ce dernier et son étrange muse. Chacun est cabossé, chacun tente de faire avec ses failles, certains sombrent, d'autres surnagent, tout est âprement raconté par une autrice qui n'hésite pas à les écorcher vif pour cela, afin qu'on voit encore mieux leurs plaies. C'est fascinant et terrifiant à la fois.

Meilleure oeuvre à ce jour de l'autrice, j'espère vraiment qu'Utsubora aura le succès qu'il mérite car c'est l'un des thrillers les mieux ficelés et plus fascinants que j'ai pu lire grâce à un travail graphique, rythmique et narratif incroyable. L'autrice touche du doigt des sujets sensibles et très intimes autour des thèmes du désir, de la création, de l'envie, la jalousie et la dépression. Elle y va avec une rudesse bienveillance qui met à nu ses personnages et nous frappe en plein coeur, avec des images crues et puissamment symboliques, demandant un vrai travail réflexif à son lecteur. C'est beau une autrice qui va aussi loin et joue ainsi avec son lecteur.
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Si vous étiez mal à l'aise avec le tome 1, préparez-vous à l'être encore plus avec son tome 2. Sachez que vous continuerez aussi à avoir des scènes nues, sexuelles, et qu'elles-mêmes sont perturbantes et dérangeantes. La réflexion va se faire encore plus forte et percutante. Vous n'en sortirez pas indemne, par contre tout dépend de ce qu'on considère pour notre appréciation finale, mais ce n'est pas pour cela qu'il ne vaut pas le coup, bien qu'il soit très particulier, et que vous devez vous préparez à être sacrément renversé. Il est appréciable de voir que le tome 2 se donne la peine de prendre le temps de nous raconter les choses jusqu'au bout, quitte à faire 264 pages et à ne pas toucher au prix pour autant, du moins au niveau du numérique, en papier c'est quand même 45 centimes en plus. La façon de jouer avec la temporalité m'a un peu agacé sur les bords, ça commençait à faire exagérer pour ménager les effets. Les personnages sont mis à nu et ça fait très mal. Nous parlons de désir, de pouvoir, de jalousie, d'avoir un modèle, de plagiat, de la page blanche, des attentes de la société, de la vie elle-même, etc. Asumiko Nakamura y est allée très fort, encore plus que vous pourriez le penser, ça va très loin. le monde de l'édition est aussi capitaliste et fourbe que d'autres, les écrivains sont un peu des oiseaux spéciaux.
Ils vivent en se nourrissent d'un art, ainsi que de la reconnaissance de leur public. Qu'en est-il si un écrivain ne peut plus écrire ? Nous abordons des comportements aux limites voire tendancieux, nous questionnons justement ces limites. Et parfois, certaines réalités mais là aussi propagées par les autres nous heurtent de plein fouet. Je vous en donne une, je vous laisse réfléchir aux autres que vous pourriez trouver ou sinon prendre un bonne claque en le lisant. Quand un éditeur publie sous le nom d'un auteur déjà célèbre, c'est quand même plus vendeur. Certains personnages sont plus attachant que d'autres, mais tous ont des faiblesses, des moments qui nous donneraient envie de vomir et nous mettent par terre. Asumiko Nakamura avec un trait très spécifique et caractéristique s'est servie d'une enquête à plusieurs niveaux qui ne laissent déjà pas indifférent, mais pour nous entraîner encore bien plus loin dans les immondices et des réflexions percutantes. Mais qu'est-ce que c'est horrible et malaisant. Bref, vous voilà prévenu, alors vous tentez ?
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Ce soir vers 18h une jeune femme s'est jetée du haut d'un immeuble. le numéro de l'écrivain Shun Mizorogi était dans son répertoire. Il reçoit donc un appel téléphonique de la Police de Tokyo pour venir identifier le corps. le jeu de dupes peut commencer....
Qui a écrit Utsubora, le nouveau roman-feuilleton à succès de Mizorogi ? le doute plane.. Est-ce Aki la jeune femme qui s'est suicidée ? Ou Sakura qui prétend être sa soeur jumelle ? Dans ce deuxième tome, Asumiko Nakamura continue de tisser une toile complexe qui met le lecteur dans un trouble constant. L'enquête des deux policiers se poursuit... 
La narration et le dessin s'entremêlent, (attention, quelques scènes sexuellement explicites !) pour donner une impression tenace mais entretenue de flou dans une mise en scène totalement maîtrisée. J'ai trouvé l'ambiance graphique très réussie, centrée sur les personnages, n'hésitant pas à prendre des libertés pour allier sensualité et onirisme.
Pour le profane en manga que je suis, la présence d'Utsubora dans cette sélection a été l'occasion de découvrir un polar psychologique ambitieux et prenant. J'ai rapidement dévoré les deux tomes (476 pages au total), et ça me donne envie d'aller vers d'autres lectures "polar-manga", si tu as des conseils...
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Ce manga en deux tomes est le parfait exemple de la situation où il faut aller plus loin que le tome 1. Quand j'ai lu le premier tome, j'ai été moyennement emballée. Bon, j'avoue que c'est surtout à cause du dessin auquel j'ai peu accroché, qui ne correspond pas au style que j'aime d'habitude.

L'histoire quant à elle n'a pas su me séduire dès le début,. Je l'ai trouvée relativement classique, déjà-vue. le côté un écrivain très connu, qui se sert d'une fan afin de combler son manque d'inspiration, je ne sais pas pour vous, mais moi ça me surprend que très peu. Pourtant, en avançant dans le récit, on sent que la mangaka veut nous mener à autre chose, mais quoi? Quel est le rôle de la jumelle? Et surtout, quel est son but? C'est sur ces questions que j'ai terminé le premier tome, pleine de doute sur la suite des événements.

Et vient le tome 2. le tome 2 qui vient clore cette histoire avec brio. le tome 2 qui m'a bluffé et a totalement changé mon avis sur cette oeuvre. Moi qui pensais voir quelque chose de redondant, que nenni, je me suis bien fourvoyée! (Que de langage châtié par ici).

Le mystère est présent jusqu'au bout, jusqu'à la résolution. J'ai aimé justement ne pas avoir quelque chose de linéaire, mais au contraire, avoir quelque chose d'atypique, surprenant.

Si vous souhaitez lire cette série que je vous conseille fortement, prenez les deux tomes d'un coup! Il faut vraiment enchainer les deux pour ne pas se perdre et bien tout comprendre. A découvrir donc!
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critiques presse (1)
MangaNews
03 mars 2023
La profondeur de ce polar, où rien n'est jamais exactement ce qu'il semble être, ne s'arrête pas là puisque le sujet est idéal pour que la mangaka dresse toutes une sorte de mise en abyme sur le propre milieu dans lequel elle travaille, à savoir celui de l'écriture.
Lire la critique sur le site : MangaNews
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
- C’est ce décalage qui est crucial.
- Comment ça ?
- Réfléchis un peu … pourquoi a-t-on deux globes oculaires alors qu’on a qu’un seul œil dominant ? Tu m’avais posé la question d’ailleurs. En fait … ce sont ces deux points de vue décalés qui permettent de voir les choses en relief. Tu trouves pas ça intéressant comme métaphore ?
- C’est-à-dire ?
- En gros … on aurait deux points de vue … le nôtre, et un autre … un ici et un là-bas … l’objectif et le subjectif ... c’est lorsqu’on est en possession de ces deux éléments décalés … que le monde devient réel.
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Il y a moi et il y a toi. Mais … la version de toi que je vois, c’est celle que je perçois à travers mes yeux. La voix que j’entends, c’est celle qui me parvient à travers mes oreilles. Peut-on affirmer qu’il n’y a aucun biais là-dedans ? Et si je ne voyais que ce que je veux bien voir, et que je n’entendais que ce que je souhaite entendre ? Peut-on réellement considérer … que celle qui me fait face est entièrement et parfaitement toi, sans la moindre altération ?
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Seul autrui peut en juger. Nous autres, les auteurs, tout ce que nous faisons c’est traduire nos fantasmes en textes. Une activité primaire, en somme.
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Tu n’es pas d’accord ? Ils fantasment, ils se font des films dans leurs têtes qu’ils couchent sur papier et ils en font leur gagne-pain. Faut-il considérer le résultat comme les délires d’un fou ou comme les écrits d’un génie ?
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Les gens sérieux ont tendance à se tourmenter à l’excès.
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