***La pestilence noire, la maladie des bosses, la maladie des aines noires ... La Morille !!***
Et voilà !
Un clap de fin pour cette superbe saga historique en sept volumes et pas moins de cinq mille pages, des heures et des heures de grandes lectures, haletantes et passionnantes ...
Adieu cher Ogier d'Argouges, toi, qui, nous quitte sans que l'on sache vraiment où tu te rends ... Je te souhaite tout le bonheur et bonne route mais fait attention à toi, Ô Chevalier du Roi de France, car partir sur les chemins est une aventure dangereuse : la peste noire continue à décimer le pays !!
Ainsi, cet ouvrage conclut le Cycle Ogier d'Argouges en décrivant l'hallucinante hécatombe que la pestilence noire provoqua en 1348.
Ogier de retour de la Grande Ile, doit absolument rentrer à Gratot afin d'y retrouver son père, son épouse et son enfant qu'il ne connait pas, après plus d'un an de captivité.
Le fléau de la peste est présent partout : malades, bûchers pour brûler les cadavres fument dans chaque villes et villages, les animaux et les cours d'eau sont également contaminés : le jeune Chevalier vit un véritable cauchemar, bien pire que les combats de la guerre.
Gratot n'est pas épargné.
Ogier va devoir faire preuve de courage afin de retrouver les siens qui ont survécu et qui ont quitté les lieux infectés.
Ce dernier opus est concentré exclusivement au chaos épidémique de la France et aux risques qu'est confronté le jeune homme en essayant de survivre au fléau.
Une fois de plus l'auteur Pierre Naudin décrit à la perfection l'état sanitaire déplorable de l'époque, les illuminations des mires et des religieux de l'époque et surtout la survie de tous les jours pour les pauvres malheureux : les paysans et leur famille.
La famille royale, cependant n'a pas été épargné pour certains.
La peste de 1348 (venue de Gênes) a duré 5 ans et a fait 25 millions de morts dont 50 % des Européens.
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Pas mal du tout.
De belles description, un souffle épique...
Mais le cycle s'achève sur le devenir d'un chevalier errant, sans être vraiment une fin.
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— Nous y sommes, dit Barbeyrac. Que penses-tu, Ogier, que nous fassions ?
— Calais est entièrement anglais, dont cinq ou six bourgeois moult dévoués à Édouard III. Je me souviens du nom de l’un d’entre eux, appointé par le roi d’Angleterre : Eustache… Eustache de Saint-Pierre.
— Les traîtres ! grommela Loïs de Saveuse. Il faut nous escamper de ce port : il doit être bourré d’hommes d’armes. Tudieu ! que des gens de chez nous puissent s’accointer aux Goddons dépasse l’entendement !
Quatre hautes fumées noires sur le ciel d'un bleu froid. Oublier ces corps, ces centaines de corps qui rôtissaient en grésillant : ces têtes noires, ces aisselles noires, ces aines noires ... Crépitement du bois, chuintement des graisses humaines. Visages de monstres.
De part et d'autre, ce fut une succession de porches obscurs et de portes condamnées par des lattes clouées aux chambranles. Des croix rouges, sur les huis et les pierres, signalaient les logis infectés. Au fond des culs-de-sac, des rats couinaient en se disputant des butins répugnants. Une odeur de charogne imprégnait l'air. Un chien s'enfuit, emportant dans sa gueule ce qui semblait être le bras d'un nouveau-né infecté.