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EAN : 9782080607898
387 pages
Flammarion (08/01/1992)
4.07/5   7 notes
Résumé :
Pour Navarre, l'homosexualité n'est ni un tabou ni un scandale, encore moins une mode. A preuve son cinquième roman, KILLER, qui nous fait entrer brutalement dans l'univers clos d'un "clan d'homosexuels". Rites et rivalités, fascinations. disgrâces, tous les personnages de ce livre vivent à la fois hors du temps et hors d'eux-mêmes. Poupée, Madame, Grick, John, Tristan et leur cheftaine, Sophie, jouent un jeu d'une solitude de groupe que Killer observe et transcrit
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Publié en 1975, au moment où la parole homosexuelle se libère, ce livre est une peinture du milieu gay au travers de l'histoire de Killer. Celle-ci est retracée sous plusieurs formes : une narration neutre et classique , des extraits de journaux intimes tenus par le personnage principal, des témoignages livrés par les protagonistes de l'histoire. Ces différents niveaux ont chacun leur propre temporalité : la narration objective se déroule chaque jour de la semaine qui précède l'évènement final du roman alors que les témoignages et les éléments autobiographiques relatent le passé.

Killer, devenu très jeune orphelin de mère, connaît des premières relations homosexuelles avec l'homme à tout faire du château où il vit avec son père, un homme distant et peu chaleureux. Il s'émancipe totalement lors d'un séjour linguistique en Angleterre où il multiplie les relations et rencontre un homme qui lui ouvrira, une fois installé à Paris, les portes du ghetto et du gotha homosexuels. On suit alors la vie de Killer et celle de ses amis/amants dans une ambiance qui tient tout à la fois de l'outrance style Cage aux folles et de la distinction aristocratique style Mort à Venise.

Peinture du milieu homosexuel, le livre est aussi un témoignage de foi dans l'acte d'écrire. Killer, double probable de Navarre, aime les hommes mais il aime encore plus écrire. Jour après jour, il tient la chronique de sa vie et de son entourage, semblant en spectateur solitaire se tenir à distance à la fois de l'une et de l'autre.

J'ai trouvé intéressante la construction assez complexe du roman et j'ai trouvé certains passages très émouvants et touchants. Mais le livre est inégal, plombé par un pathos poisseux qui obscurcit le propos et l'éloigne de la ligne claire.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J'ai du bonheur à revendre, et personne pour m'en acheter.

Tout souvenir ne devient choquant ou excessif que lorsque l'on se dérobe devant lui.

Et je me dis que si tout se termine bêtement, cet instant-là aura été bouleversant, incisif, tellement inutile.

Je n'ai que ma vie à offrir en partage.

Il n'y a plus de limites entre mes rêves et la réalité. Ils me disent l'autre fraction de toute vérité.

Je sais que vous ne m'aimez pas beaucoup, ou bien que vous m'aimez trop, toujours est-il que je n'ai jamais croisé votre regard, comme si bous tous vous employiez, par jeu ou par feinte indifférence, à laisser aux autres le fardeau de leur solitude.

Il n'y a pas de place dans nos rapports tant pour les excuses que pour les pardons. Alors j'attends, un regard, un signe, un geste, une attitude inattendue, un mouvement qui puisse éveiller une tendresse et d'un seul coup, tout effacer du cauchemar qui vient de nous désunir pour un été, un automne, quand pourtant encore tout nous attire l'un vers l'autre.

J'ai voulu accueillir le monde, mais le monde a feint de croire que mon accueil était répressif; J'ai attendu de chacun un excès, un signe qui ne s'adresse pas à l'intelligence mais à la sensibilité.

[...] ne se dire que les mots simples qui égratignent mais ne blessent pas, quand au fond de soi, tout n'est que charnier d'émotions et d'intentions.

J'ai trop de bagages pour ne pas un jour en crever. Parfois, je me dis qu je pèse lourd, très lourd. Le poids d'une vie ratée.

Les hommes se sont fabriqué des armures de carton, ces déguisements dérisoires, pour se donner force et illusion de vivre ensemble quand chacun vit dans a propre prison.

Mais une vie est ainsi faite, de bribes et de bouts, de grâces et d'appels, d'échos et de maux qui se mêlent et sombrent puis font surface à nouveau.
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Prends ma main, serre-la très fort. Encore plus fort. Je voudrais au moins une fois dans cette vie sentir quelqu’un, quelqu’un qui serre ma main comme s’il devait m’emmener loin, très loin. On ne m’a jamais guidé, tu sais.
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On ne se délivre vraiment que par les livres que l’on n’écrit pas.
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