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4,18

sur 1477 notes
L'atrocité de la Shoah a privée le monde de la culture de nombreux artistes ...
Irène Nemirovsky , un nom que nous avons pour la plupart découvert en 2004 , avec la publication de çet opus posthume , inachevé .
Çet opus , on doit sa lecture , sa découverte , aux filles de mme Nemirovsky , qui on conservées çe texte pendant plus de 60 ans , apres que leur père les a faient gardiennes de l'ultime création de leur mère .
Irène Nemirovsky était une romancière très en vue des la fin des années 1930 .
Certes , certains diront qu'elle avait comme soutien des gens peu fréquentables , des auteurs et journalistes , et qu'elle a publiée longtemps dans le journal Gringoire , publication de droite dure ...
Oui c'est un fait . Mais l'on peut répondre que malgré çela , mme Nemirovsky n'était pas comme Céline , Drieu La Rochelle , Brasillach , ect.
Nombre d'artistes a cette époque avaient des opinions de droite , pour autant peu on trempes dans la lie , dans l'infamie .
Mme Nemirovsky a était arrêtée , déportée , et est décédée du typhus a Auschwitz , l'antre de l'abomination nazie .
Elle vit donc déjà publiée des romans remarqués , mais tout porte à croire que son chef d'oeuvre débutait à peine .
Çe livre c'est la première partie d'une saga qu'elle avait en projet , une saga qui se situe à la période de la guerre et de l'occupation .
Elle voulait donc faire une oeuvre contemporaine , une sorte de photographie littéraire de cette période .
Çet opus contient deux livres en son sein .
La première partie s'attache à suivre les pérégrinations des français projetés sur les routes pour fuir l'avancée inexorable de l'armée allemande .
On y trouve toutes les populations , les classes sont abolies , chacun tente de survivre en fuyant ...
La peinture que Irene Nemirovsky dresse dans cette partie est extraordinaire .
Le leçteur est au coeur de ce rassemblement improbable , progresse avec çes gens , tente de trouver de la nourriture , un lit , tente d'échapper aux bombardements aériens , le mot qui convient est réaliste .
L'on est pas du tout dans l'abstrait ici , Irene Nemirovsky s'attache à faire ressentir chacune des émotions des protagonistes , pour que le leçteur se sente implique , qu'il soit partie prenante de l'histoire .
La seconde partie s'attache à décrire la vie d'un village qui voit disparaître la liberté et l'avènement de l'occupation avec tout ce que cela implique .
Il y a dans cette partie une maîtrise telle du sujet aborde que l'on peut établir des connexions avec les personnages présents .
Le style de Irene Nemirovsky est magistral .
Loin de la production de supermarché , on est ici en présence d'un objet littéraire de très grande qualité , avec une utilisation magistrale de la langue française et un sens aigu de la construction dramatique .
Pour faire taire les monstres qui veulent diminuer l'atrocité de la Shoah , il faut lire ce livre , ainsi l'on se rend compte des çonsequences de la folie humaine qui a privée le monde d'auteur de génie comme Irene Nemirovsky.
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Grand moment d'émotion que la lecture de ce roman inachevé (deux parties seulement ont été écrites sur les cinq prévues).Emotions au pluriel en fait:

- émotion littéraire déjà, avec la découverte d'un véritable écrivain dont j'ai adoré la plume et la capacité à nicher le romanesque dans une foule de détails;
- empathie aussi bien sûr à lire les lignes interrompues d'une jeune femme arrêtée en 1942 et morte quelques semaines plus tard dans un camp de concentration; il faut d'ailleurs en même temps que le roman lire l'introduction qui présente le parcours d'Irène Némirosvski ainsi que les annexes dans lesquelles sont restituées les correspondances de ses proches après sa disparition, notamment les lettres de son mari frappant à toutes les portes pour essayer de la retrouver et plaider sa cause, elles sont déchirantes;
- émotion historique enfin, car il m'a rarement été donné de lire des écrits sur le quotidien pendant la guerre qui restituent le réel de manière aussi saisissante : les moeurs, les objets, les ressentis, la peur, le mépris, les petits égoismes, les courages, la chaleur éclatante de l'été 1940, tout semble incroyablement vrai.

Un témoignage important, plus riche qu'un livre d'histoire, comme le dit l'auteur dans ses notes : "ne jamais oublier que la guerre passera et que toute la partie historique pâlira. Tâcher de faire le plus possible de choses, de débats qui peuvent intéresser les gens en 1952 ou 2052".
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J'ai attendu longtemps avant de lire cette très belle histoire de l'exode raconté dans ce livre, je ne suis pas déçue, loin de là, et peut être avec un recul par rapport à sa médiatisation.

Ce livre en deux parties, dont la première s'intitule « tempête en juin », Irène Némirovsky nous décrit l'exode de certaines familles (parisienne en l'occurrence) avec toutes ses péripéties et les moyens de chacun selon son ‘niveau social', la description des personnages est formidable, saisissante de vérité et de précision.

La seconde partie « Dolce », l'auteur nous emmène dans un petit village occupé par les Allemands, et là c'est l'attitude de chacun par rapport à l'occupant, en personnage central Lucile dont le mari est prisonnier.

L'auteur voulait écrire son « Guerre et Paix » et comme ce grand chef d'oeuvre de Léon Tolstoï, le récit des évènements passe très souvent par l'intermédiaire de ses personnages, ce qui donne toute sa grandeur à cette oeuvre.

Je ne ma lasse pas de découvrir cet auteur, et bien d'autres oeuvres m'attendent et je vous invite à les découvrir aussi, très bonne lecture.
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Une fois n'est pas coutume, il faut s'intéresser à la vie d'Irène Némirovsky avant de lire son roman. En effet, née en 1903 en Russie, elle fuit son pays au moment de la Révolution. Elle publiera plusieurs livres et fréquentera le monde littéraire parisien jusqu'à la guerre. Elle doit alors s'enfuir dans le Morvan, puis elle est arrêtée, déportée et elle meurt à Auschwitz en 1942. Ce n'est que soixante-deux ans plus tard que sa fille Denise publie "Suite française", roman inachevé.

Dans ce roman, qu'elle a donc écrit au moment même où avaient lieu ces événements, elle retrace des épisodes de l'exode, puis de l'occupation allemande. Les portraits sont extraordinaires de finesse et de cruauté. Tels ces riches qui ne supportent pas d'être traités comme les autres et qui essaient encore et toujours de faire jouer leurs relations. Telle cette famille qui emmène enfants, argenterie et personnel de maison…mais oublie le grand-père dans sa chaise roulante ! Tels ceux-là qui, pendant l'occupation, hébergent de mauvaise grâce les Allemands mais les utilisent et profitent d'eux avec une parfaite bonne foi !

En plus de l'intérêt documentaire de cet ouvrage et de l'émotion due au destin de l'auteur, son intérêt vient du regard porté sur l'humanité, à la fois cruel et tendre, poétique et réaliste, mais quand même toujours fondamentalement désespéré.
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En général je ne suis pas friande de romans sur la Seconde Guerre Mondiale, mais là j'ai été saisie par la force et le style de Suite française, qui se compose de deux parties, "Tempête en juin" et "Dolce". L'auteure voulait au final en faire une tétralogie, mais déportée et gazée à Auschwitz en 1942, elle ne pourra pas finir ce récit, en partie autobiographique.
La première partie traite de l'exode en juin 1941 (j'ai revu ma grand-mère me raconter ce même genre d'histoire), la seconde de l'occupation, quelques mois durant, d'un village français par des soldats allemands.
Je ne peux que saluer le talent de cette auteure, sa maitrise de la langue française est admirable, son sens critique, son humour et son sens de la description sont percutants, touchants, et pour tout cela, merci à Gwen21 de m'avoir permis de découvrir un tel livre en mettant Irène Némirovsky dans la liste de son challenge solidaire 2021.
Pour moi, challenge ou pas, je ne peux que vous conseiller de lire ce livre, le seul à avoir eu le prix Renaudot à titre posthume, en 2004.

Challenge Solidaire 2021
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Juin 40 – La France ne se reconnaît plus : les villes ont vomi leurs habitants sur les routes, toute voile dehors en direction du sud. Et la patine de la bourgeoisie ou la couche d'antirouille du prolétaire se mêle à la poussière soulevée par les tanks dans un cocktail explosif. Car on a faim, soif et besoin de dormir : tous à la même enseigne, dénudé de toute éducation ou culture.
Dans une première partie, l'auteur nous brosse différents tableaux de personnages représentatifs des citadins, et même plus particulièrement de parisiens : la famille grande-bourgeoise confite dans la religion, les bonnes moeurs et les bonnes manières, le fils de famille devenu curé persuadé que Dieu lui confie une mission civilisatrice, le banquier magouilleur imbus de sa personne et sa danseuse-maîtresse, un humble couple employé à cette banque et dont le fils parti à la guerre ne donne plus de nouvelle, ce fils donc, le rentier égotiste obnubilé par sa collection de porcelaine … Et j'en oublie sûrement … Certains se croisent, échangent un regard ou quelques mots mais rarement plus. Mais ce voyage est une odyssée qui révèle le meilleur et le pire de chacun …
Dans une seconde partie correspondant au début de l'occupation allemande, la narration se rétrécit géographiquement à un village mais prend bien plus d'ampleur dans le rendu émotionnel des protagonistes, notamment entre les allemands, du simple soldat à l'officier et les femmes. Une palette féminine complète nous ait offerte : de la marie-couche-toi-là à l'incorruptible incarnant l'honneur et la revanche.
Quel terreau riche en intrigues romanesques … Et qui a su donner tous ses fruits dans une écriture mûre, sensible où la critique ne tombe pas dans la facilité du manichéisme. A conseiller donc … Vivement même ! Surtout si on tient compte de l'histoire personnelle de l'auteur et du destin rocambolesque de son manuscrit …
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J'ai longtemps repoussé la lecture de cette oeuvre de Némirovsky... et pourtant, c'est une autrice qui me touche à chacune des lectures. Et encore une fois, tout son talent est confirmé avec cette oeuvre. Une oeuvre dense, poignante, vibrante de ce climat incertain, hostile, insoutenable qu'est la guerre. Des personnages auxquels le lecteur s'attache, avec leurs caractères, leurs psychologies qui leur sont propres. Némirovsky possède un grand talent pour créer des personnages vivants, réels, simples et complexes à la fois. Une grande oeuvre que celle-ci dont je recommande la lecture à tous...
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Tres bel ouvrage qui se lit avec de plaisir.L'auteur nous donne plusieurs témoignages de parisiens,riches et pauvres,au moment de la debacle,de la fuite des Français devant l'arrivee des Allemands dans la capitale francaise.
Puis il y a une seconde partie qui est presentee comme un roman avec quelques indications a la premiere partie de l'histoire.
C'est un tres bon livre qu'on lit sans difficulte,on se laisse entrainer par la fuite vers l'avant et par la fin d'un monde bourgeois au debut du 20e siecle.
C'est l'histoire de plusieurs fins...
A decouvrir.
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Irène Némirovsky, auteur de « Suite française », est née à Kiev en 1903. Issue de la bourgeoisie juive, sa famille a fui les persécutions antisémites puis la Révolution de 1917 pour s'installer en France. Irène a alors 20 ans. Devenue un brillant écrivain durant l'entre-deux-guerres, l'auteure écrit « Suite française » avec l'idée d'une série de cinq romans pour composer son oeuvre. Arrêtée et déportée à Auschwitz en 1942, elle meurt cette même année alors qu'elle vient d'achever les deux premiers romans.
C'est tout d'abord son mari Michel Epstein, lui-même mort en déportation quelque temps plus tard, puis sa fille Denise, qui prennent soin de son manuscrit. Mais il faut attendre 2004 pour qu'il soit enfin publié et qu'il connaisse un succès éditorial (Prix Renaudot 2004).

« Suite française » nous ramène à l'époque trouble de la débâcle française et aux premières années d'occupation qu'Irène Némirovsky a elle-même bien connues. Elle pose sur cette période un regard réaliste, dénué de tout manichéisme. Ses observations sont donc tout l'objet de son livre qui tient en deux parties : « Tempête en juin » retraçant l'arrivée des troupes allemandes à Paris puis l'exode des français devant leur avancée, et « Dolce » retraçant l'attitude des habitants d'un village de province occupé.

La première partie nous met en présence de nombreux personnages, de tous les niveaux et de tous les milieux : petits bourgeois, paysans, aristocrates, artistes perdus, familles ouvrières… La panique gagne chacun et c'est chacun pour soi. Veulerie, mesquinerie, égoïsme,… l'être humain ne ressort guère grandi de ce tableau réaliste. Car en effet, Irène Némirovsky raconte sans complaisance, de façon minutieuse et saisissante, l'état de la France et l'état d'esprit des Français tels qu'elle les perçoit en ce début des années 1940. La seconde partie, « Dolce », nous plonge plutôt dans une douceur de vivre comme son nom l'indique. L'auteure se concentre ici sur les relations homme-femme, y compris avec l'occupant. Dans ce microcosme où le conflit se réduit soudain aux murs d'un village occupé, Français et Allemands doivent vivre ensemble et apprendre à se connaître. le temps s'égrène doucement tandis les sentiments se font plus forts et que les tensions s'exacerbent.

L'écriture précise et fluide, ainsi que l'acuité des observations d'Irène Némirovsky, révèlent tout son talent d'écrivain pour dépeindre le monde qui l'entoure. « Suite française », récit romancé, vaut tout autant pour son intérêt documentaire. Tel un testament, il clôt avec brio l'ensemble de l'oeuvre de l'auteure même si l'on sait, malheureusement, qu'elle est inachevée.
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Composée de deux parties, l'ultime oeuvre d'Irène Nemirovsky, écrite pendant la guerre et inachevée puisqu'elle fut arrêtée et déportée, est a la fois un témoignage sur l'exode en Juin 1940 de différentes familles de classes sociales opposées mais également une histoire romanesque sur l'attirance de deux femmes pour des soldats ennemis hébergés dans leurs maisons. Ici la guerre sert de toile de fond aux humains pour analyser leurs attitudes, leurs comportements et en particulier du côté féminin. Une construction qui désappointe au début mais qui prend tout son sens par la suite, un roman écrit dans la même période que celle de la narration, un roman ambitieux, malheureusement inachevé et que l'on referme en pensant que l'autrice avait devant elle un chemin tout tracé d'écrivaine de talent si la guerre ne l'en avait pas privé.
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