Il s'agit d'un recueil de nouvelles que j'ai lu dans le contexte du challenge « mass critique » de Babelio.
Je n'ai qu'à reprocher à l'auteur, le biais assez commun par lequel il aborde ses nouvelles. Il a voulu brosser un portrait général de la société, en passant par des remarques qui le touchent. Mais, en soit, ces observations n'ont rien de nouveau. Je ne pouvais pas être sensible à tous les sujets, car le prisme abordé est très vaste : la religion, la drogue, l'alcoolisme, le salariat…
Certaines histoires m'ont plus touchés que d'autres, mais globalement, j'ai trouvé une bonne plume à l'auteur. Simple, élégante, et sans fioritures. L'écriture est bien supérieure à ce qu'on lit en ce moment.
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La "breathe better" promise à la production de masse, était un modèle largement au rabais. Ils avait jugé le système de "réparticulation" trop robuste, et décidé de le lester avec un autre circuit, pour le ralentir et anticiper sa défaillance dans le temps.
Chaque jour que je passe à perfectionner mon oisiveté, je mijote également ce regret, comme s'il pouvait m'aider à réagir. Me pousser à plaquer cette vie de momie pour me lancer dans une autre, celle des vivants.
Mais je manque de courage. Je suis le premier responsable de ce qui m'arrive, je le sais, mais je remets toujours la libération à demain.
Les même sont là, agglutinés autour de cette machine, comme une tribu indigène autour d'un totem. Les conversations brassent l'air, un de mes semblables, tendance arbre à palabre déroule une théorie obscure sur un non-sujet. Je les entends en basse fréquence, comme si j'étais sous l'eau.
On ne soupçonne pas les aptitudes impressionnantes que peut developer un être humain condamné à s'ennuyer. Je dors, pendant que Windows se déploie, le temps que la machine se mette au garde-à-vous, prête à me servir d'arme de capitalisation massive.
Toute sa vie on s'entraîne à mourir. En tout cas pour certains, et je crois que j'en fais partie. Si mourir c'était un, je ferai certainement un sans-faute. Je passe ma vie à m'entraîner à ça, j'atteins des sommets de statut quo.