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EAN : 9782815902052
224 pages
L'Aube (24/02/2011)
3/5   14 notes
Résumé :

" Je m'appelle Khuê. J'ai vingt ans cette année et je vais vous dire franchement : personne ne capte rien.Tenez, ma famille, par exemple. J'ai un père, une mère et un grand frère qui sont cons comme leurspieds. Non, mes parents ne sont pas cons, simplement des gens normaux, voire des parents qui ont réussi dans la vie. [...] Mon père est un écrivaincélèbre qui, il fut un temps, a été la coqueluch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
De retour du Vietnam, j'ai retrouvé dans ce livre toutes les saveurs et les lieux rencontrés.

Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné ? Tout d'abord, le style pour lequel le traducteur a opté. le traducteur livre une très longue note expliquant qu'il y a dix modes entre le tu et le vous en vietnamien et que la grammaire de la langue est intraduisible en français. Il n'y a pas de conjugaison par exemple. Pour reproduire le style de l'auteur, le traducteur a dès lors opté pour un style cru, qui est fatigant à lire.

Par ailleurs, l'auteur est ce que je qualifie un donneur de leçon, pourtant censuré dans son pays. Il faut dire que la corruption, la drogue et la prostitution font bon ménage dans son livre et que nous sommes très loin du monde idéalisé de Ho-Chi-Min.
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Jeunesse enflammée du Vietnam des années 2000. « Personne ne capte rien ». Cinglant.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/08/27/note-de-lecture-a-nos-vingt-ans-nguyen-huy-thiep/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je m’appelle Khué. J’ai vingt ans cette année. Et je vais vous dire franchement : personne ne capte rien. Tenez, ma famille, par exemple. J’ai un père, une mère et un grand frère qui sont cons comme leurs pieds. Non, mes parents ne sont pas cons, simplement des parents normaux, voire des parents qui ont réussi dans la vie. Voilà le genre de truc que ma mère dit à mon père : « Mange, mon chéri, il faut beaucoup manger pour se refaire une santé. Tiens ! Prends donc l’œuf couvé et puis bois un verre de lait. » Mon père est affalé sur le canapé, l’œil mi-clos. Ses façons m’insupportent. Quand ma mère n’est pas là, et qu’il y a des invités (de sexe féminin, surtout), il est vif comme un guépard. Peut-être bien qu’il sait y faire avec les femmes ? J’en ai vu des demoiselles sangloter sur son épaule ! Et lui de les consoler en vieil expert : « Ça va aller… Ah, ce n’est pas simple, je sais… Ainsi va la vie. » Ensuite il met la main au portefeuille et leur glisse un peu d’argent, et les gentes dames cessent illico de pleurer.
Bon dieu ! avec moi, c’est des oursins qu’il a dans les poches. J’ai même pas une paire de pompes correctes ; quant à ce que j’ai sur le dos, que des vieilles frusques ! Aussi, comme d’instinct, j’ai senti monter en moi une haine profonde à l’égard de mes proches. Mon père avec son côté « je-vais-vous-expliquer-la-vie », son expérience de vieux con, ma mère avec sa maniaquerie de ménagère, sa dévotion de serpillière, mon frère avec sa tronche de premier de la classe qui fait mine de ne pas y toucher. Ils me font tous vomir. Je suis quoi, là-dedans ? Un cafard, une fourmi, un zéro. Jamais je ne serai comme eux. Personne ne capte rien, je vous dis. Personne ne capte rien. À l’école, pareil. Je me demande bien pourquoi on nous bourre le crâne pendant des années avec des connaissances à la mords-moi-le-nœud. D’accord, je ne dis pas que certains trucs en primaire n’aient pas de sens. Je ne parle pas des instituteurs ! De saints hommes, ces gens-là, aussi cradingues et déguenillés que des clodos ! Mais au niveau du lycée et de l’université, ils sont carrément à foutre en l’air. Leur enseignement est confus, prise de tête, stérile, t’y piges que dalle. Pour faire le paon et débiter des conneries sur l’estrade, ça y va. Faut avouer qu’eux-mêmes ne comprennent rien à ce qu’ils racontent. L’enseignement au lycée et en fac, sans blague, c’est de la pédagogie carcérale, du terrorisme appliqué ! Ça nous rend complètement apathiques, crétins, abrutis… ou ça produit de vraies ordures. Super pour former des bandits. Les jeunes diplômés sortis de cet enseignement-là, c’est garanti cent pour cent racaille !
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À la fac, je n’ai pour ainsi dire aucun ami. Je ne peux pas piffer ces ploucs qui essaient de se la jouer riche. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Je préférais mes camarades de collège ou de lycée. En vérité, ces copains-là ne valaient pas mieux, mais au moins ils étaient de la ville, alors ils en avaient un peu plus dans le ciboulot. Mes années de secondaire, je les ai passées dans une école libre, à savoir gérée par des particuliers. Le directeur était un colonel d’artillerie à la retraite, il avait zéro idée sur l’éducation mais était malin comme pas deux. Quand le pays s’est ouvert à l’économie de marché, le vieil officier a demandé l’autorisation d’ouvrir une école et a fait appel à des enseignants pour son établissement. Sa femme s’occupait de la trésorerie, sa fille faisait les programmes et les emplois du temps. L’école portait le nom d’un personnage historique célèbre dont ni les professeurs ni les élèves ne connaissaient la vie et l’œuvre. La démagogie fourbe de l’ancien soudard se résumait en des termes relativement simples : « Il n’y a pas de mauvais éléments dans l’absolu : le principe suprême de l’éducation c’est le laisser-faire. » Quiconque payait était admis.
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