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sur 122 notes
Le lycée de Quaker Heights, dans le New Jersey, est un lycée privé qui accueille les « gosses de riches », les enfants dont les parents ont les moyens de payer des frais de scolarité élevés. Les professeurs, à l'écoute des élèves, sont avant tout là pour tirer des élèves le meilleur d'eux-mêmes. Les élèves, quant à eux, suivent ce monde codifié où l'étiquette et l'apparence sont de rigueur. C'est dans cet établissement que Merissa, Hannah, Chloé et Diana commencent leur année de première. Trois semaines après la rentrée, Merissa et ses amies voient arriver au lycée une nouvelle élève, Katrina Traumer, dite Tink. Ancienne enfant star d'une série télévisée, fille d'une comédienne, Tink ne colle pas vraiment avec l'image habituelle des lycéens de Quaker Heights, aussi bien physiquement que par son comportement. Tink déroute ses professeurs et affiche son indépendance d'esprit. Au début considérée comme une « salope pourrie gâtée », elle va pourtant subjuguer par son humour et sa provocation Merissa et ses amies, si différentes d'elle. La bande de « Tink & Co » est née et rien ne pourra plus les séparer. Même pas la mort.


Grande lectrice de Joyce Carol Oates, j'ai eu ici un peu de mal à entrer dans l'histoire du fait du découpage des chapitres. le premier, consacré à Merissa, la "fille parfaite", se déroule après le suicide de Tink. de même que la troisième partie, consacrée cette fois-ci à Nadia, l'inverse de Mélissa. C'est en fait au deuxième chapitre, à travers une voix chorale, que l'on découvre la vie de Tink et l'amitié qui la liait à ses amies.
Malgré ces effets de style pas toujours faciles à suivre, l'auteur parvient, comme à son habitude, à décrire avec talent les tourments de l'adolescence. Sous la vie lisse et tranquille d'un lycée privé réputé et bien tenu, Joyce Carol Oates dévoile les violences des adolescents entre eux et leur souffrance au sein de leur famille. En effet, que ce soit chez Tink, Merissa ou Nadia, l'immense pression qu'exercent les parents sur leurs enfants est mise en avant. Parents absents, égoïstes, autoritaires, aucun parmi ceux qui nous sont décrits n'est à l'écoute de son enfant. Aucun ne décèle la détresse et la souffrance. Aucun ne se pose les bonnes questions sur ses agissements.
La dictature de l'apparence, la scarification, la boulimie/anorexie, la pression des résultats scolaires, les dangers des rumeurs sur les réseaux sociaux sont également au coeur de cette histoire où le monde des adolescents nous apparaît par son côté cruel et impitoyable.
Enfin, si ce n'est pas pour moi le thème majeur du roman, l'amitié qui lie les filles entre elles reste tout de même essentielle. C'est grâce à cette relation particulière qui existait entre Tink et les filles, que Merissa et Nadia sauront ne pas basculer. le paradoxe est que Tink, elle, se donne la mort. Mais loin de disparaître, son esprit reste près de ses amies et les sauve du même sort qu'elle. Sa mort, au final, les rend plus fortes.
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Une école privée très très chère dans la ville de Quaker Heights où les enfants qui y sont scolarisés doivent avoir des vies enviables à l'abri de tout souci hors celui d'être admis dans une des meilleures universités. Hors leur vie est loin d'être aussi idyllique.

La première partie porte sur Merissa Carmichael. Il y a déjà eu à la fin de l'année scolaire précédente le suicide de Tink, jeune fille qui a déjà été actrice et maitenant Merissa “la fille parfaite” qui vient d'apprendre son admissibilité à Brown et cache sous ses vêtements des scarifications, se désinterèsse de ses obligations scolaires comme sportives où théatrales.
Il faut dire que sa famille n'est pas si irréprochable qu'apparemment. Son père qu'elle idolâtre bien qu'il ne le mérite absolument pas, décide d'aller vivre seul, les laissant Merissa et sa mère qu'elle méprise.
La seconde partie porte sur Tink.
La troisième partie sur Nadia et ses idées burlesques m'a franchement ennuyée. Quoiqu'elle se rattrape dans les dernières pages.

Au fur et à mesure que j'avance dans le livre, il m'intéresse de moins en moins.

Joyce Carol Oates écrit des livres que je juge passionnants comme “Nous étions les Mulvaney” et d'autres que je considère comme des pensums, tel “Mudwoman”. Il faut dire qu'elle est très productive.
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L'action se passe dans un lycée privé américain.

Tour à tour, l'auteure va raconter la vie d'une des filles d'un groupe d'amies avec en toile de fonds, le suicide de Tink (surnom de Katrina) .. Ce suicide s'est produit 6 mois avant et les jeunes filles restent traumatisées par la mort de leur amie.
Il s'agit dans ce roman pour adolescents (je dirai même adolescentes) de découvrir les pensées de quelques jeunes filles ...elles sont en dernière année de lycée : l'heure des choix (quelle université ? Pour quel métier ?) , la rencontre avec des garçons, les confidences entre amies ....
Merissa commence la narration : elle est brillante scolairement mais si fragile qu'elle m'a fait de la peine .
Le deuxième portrait (de Tink, la june fille suicidée) est également très subtil : au final on ne connait pas réellement les motifs de son suicide... mais sa détresse est palpable.
Enfin, Nadja est une femme-enfant, une chrysalide, à la fois mûre et naïve à pleurer. Amoureuse de son prof, elle enchaîne « les bêtises »..

Les autres thèmes de ce livre le harcèlement, le rapport à la nourriture, la difficulté de grandir, les relations parents/enfants dans des familles en cours de séparation ...
Le ton est parfois ambigu (comme peuvent l'être les adolescentes)
Les problèmes de ces jeunes filles sont bien traités et finalement on n'a pas la réponse à toutes nos questions (comme dans la vraie vie) mais seulement des pistes de réflexion...
Un très bon roman
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Trois cents pages, trois points de vue, celui de trois adolescentes qui auraient tout pour être heureuses, et qui pourtant, ne le sont pas. Merissa, c'est la fille à qui tout réussit, et qui pourtant cache une vie de famille qui se déglingue jour après jour. Il est nécessaire pour elle, toujours, de faire bonne figure, au lycée, à la maison. Lâcher prise ? Impossible. Se laisser aller ? Impossible. Alors elle a trouvé un moyen pour tenir. Non, pas la drogue, pas l'alcool : l'auto-mutilation. Ses parents sont trop occupés par leur propre souci (sa mère) ou leur vie personnelle (son père) pour se rendre compte de quoi que ce soir. Pas dupe, Mérissa décrypte bien la réalité que cache le langage tout fait de son père. Mérissa est la fille parfaite au lycée, et pourtant, elle est loin d'être la pimbêche inaccessible que d'autres ne se priveraient pas d'être, et elle le prouvera en agissant au cours de cette dernière année de lycée, particulièrement marquante.
Nadia, elle, c'est la fille qui n'a pas vraiment un physique de rêve, contrairement à sa belle-mère. Ni elle ni son père ne se préoccupe d'elle. Comme Mérissa, elle a des secrets, et elle sera amenée à faire face, au milieu de son extraordinaire solitude.
Puis, il y a Tink. Au début du récit, elle est déjà morte. Elle aura pourtant fortement marqué de son emprunte ses camarades de classe, par sa personnalité hors-norme, par son refus des convenances scolaires – et peu importe son passé d'enfant star, peu importe la profession de sa mère. Elle bouscule tout sur son passage, n'ayant strictement rien à faire des codes, des règles. Comme si elle n'avait strictement rien à perdre, aucun moule dans lequel rentrer, aucun code auquel se conformer.
Oui, la vie de Mérissa et de Nadia a été bouleversée. Surtout, elles ont, toutes les deux, eu la force, chacune à leur manière, d'aller de l'avant, de dépasser ce qui leur arrivait. Joyce Carol Oates, une autrice que j'apprécie énormément, dresse un portrait tout en finesse de ses adolescentes livrées à elles-mêmes, ces petites filles riches qui vivent leur vie avec le regard des autres braquées sur elles, et qui doivent faire avec. Il faut une grande force de caractère pour aller de l'avant, et les héroïnes de Joyce Carol Oates l'ont.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Une histoire qui m'a peu captivée.
Un portrait sombre de trois adolescentes dont l'une s'est suicidée.
Les thèmes évoqués sont intéressants : l'amitié, le harcèlement, l'adolescence et ses difficultés. Pourtant, je n'ai pas vraiment ressenti d'empathie pour ces jeunes filles.
La construction du livre est singulière car les trois parties ne se relient pas vraiment entre elles et laissent des questions en suspend.
J'ai failli décroché plusieurs fois par manque d'intérêt.
Grosse déception, je suis vraiment passée à côté. Dommage !
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Dans Ce que j'ai oublié de te dire, Joyce Carol Oates s'attaque de nouveau au roman psychologique sur l'adolescence. Son livre, divisé en trois parties nous présente trois personnages emblématiques.Troix voix, trois paroles qui se dévoilent au travers les mots et le style de Joyce Carol Oates. le récit est difficile à lire, surtout au début car le personnage de Mérissa est en grande détresse, mais on s'accroche parce que Ce que j'ai oublié de te dire est vraiment un roman psychologique intriguant.
On pénètre dans l'intimité de ces trois filles et on découvre surtout à travers elles le personnage mystérieux qu'est Tink. Un personnage qui tout au long du roman conservera une part de mystère.
Joyce Carol Oates dans Ce que j'ai oublié de te dire a effectué un vrai travail sur l'analyse de la psychologie et des sentiments de ses héroïnes. Elle dépeint aussi la riche société américaine qui derrière ses richesses cache aussi ses travers : divorces, problèmes psychologiques, absences, incompréhensions entre parents et enfants, sentiments d'abandon ... Un tableau finement dressé !

Critique complète sur Lirado
Lien : http://www.lirado.fr/ce-que-..
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Dernière année de lycée pour Merissa et Nadia. Mais pour l'une comme pour l'autre, l'année risque d'être difficile et elles ont plus que besoin de leur meilleure amie. Mais voilà, l'étrange et singulière Tink s'est suicidée six mois plus tôt. Chacune se retrouve seule, avec ses petits secrets qu'elles ne pouvaient partager qu'avec Tink… Mais Tink avait aussi un secret, très lourd à qui jamais elle n'a pu confier! Comment continuer à vivre alors que la seule personne qui vous comprenne est mort ?

Joyce Carol Oates brosse avec réalise et noirceur les pensées de ces jeunes filles et nous plonge avec justesse dans leur quotidien. Intimité, solitude, failles de l'adolescence, non-dits mais surtout rumeurs et réseaux sociaux … A travers ces trois jeunes filles, l'auteur nous fait rentrer dans l'univers mystérieux des adolescentes. L'écriture, rédigé au scalpel nous met mal à l'aise, nous incite à réfléchir autour de nombreuses pistes : anorexie, suicide, harcèlement, angoisse. Des thèmes importantes et récurrents, qui semble impacter la plupart des jeunes aujourd'hui. Un roman qui nous ouvre les yeux !
Lien : http://untitledmag.fr/la-poc..
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je pense que c'est un livre fort et prenant, même si j'ai l'air stupide en disant ça. C'est à la fois le livre le plus affreux et le plus merveilleux que j'ai lu ces derniers temps. C' en est même troublant
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Avec Ce que j'ai oublié de te dire, Joyce Carol Oates revient à l'un de ses thèmes fétiches : explorer les fêlures sous le vernis de la société américaine. En l'occurrence ici, les traumas et tourments intérieurs de jeunes filles de l'élite. La thématique en soi est déjà lourde : pression scolaire, compétition entre élèves pour accéder aux meilleures universités, parents sous tension, vie toute prédestinée dès la naissance à une carrière importante. Merissa, Nadia, Chloé, Hannah et d'autres sont élèves à Quaker Heights, une école privée très sélect. Leurs vies ont brutalement basculé après le suicide de leur amie, Tink. Tink était arrivée dans le lycée, il y a six mois de cela, débarquant auréolée d'un écho de mystère : la jeune fille était une ancienne actrice, enfant star, qui à l'âge de douze ans, abandonna sa carrière. Rousse mystérieuse, désabusée, au physique à la fois ingrat et charismatique, tenant tête aux professeurs, dotée d'un sens de l'humour décapant, Tink va rapidement fasciner les jeunes filles, devenant alors l'une des leurs, à tel point qu'elles se rebaptiseront « Tink&Co ». A la mort de cette dernière, les amies vont se retrouver désarmées face au geste de Tink.

L'auteure s'attache à deux de ces jeunes filles : Merissa et Nadia. Chacune vit une période dure, scarification pour l'une, dépression pour l'autre. Chacune possède un lien privilégié avec Tink, au delà de la mort, lien qui va intervenir aux instants les plus critiques du récit. de par sa présence fantomatique (ou plutôt le souvenir qu'ont les jeunes filles d'elle, le faisant revivre intérieurement ?), Tink va les aider et les extraire des peurs qui les étouffent.

Le geste de Tink conditionne entièrement la vie des deux adolescentes, leurs voix intimes sont décrites avec beaucoup de pudeur, de naturel par l'auteure, avec parfois des introspections que l'on sent difficiles pour les héroïnes. Une partie est dédiée à Tink, sans toutefois percer le mystère de cette fille décidément pas comme les autres, ce qui renforce l'impression de fascination qu'elle dégage auprès de ses amies. Son personnage m'a fait penser à celui de Legs dans Confessions d'un gang de filles : même force exhalant de son physique pourtant menu, même ascendance sur les autres, même charme étrangement singulier. Outre l'aspect psychologique, le roman est également un tableau critique de la haute société américaine et surtout des adultes qui la composent : les parents sont décrits comme étant absolument détestables et/ou pitoyables, le père de Nadia, celui de Merissa, la mère de Tink... Malgré leurs richesses, ces personnages ne savent absolument pas comment aimer leurs enfants, les laissant alors seuls face à la dureté du monde qui les entoure, entre isolement, rumeurs cruelles, harcèlement et surtout absence d'amour.

Le roman est sombre, noir, idées suicidaires, anorexies, mal-être ponctuent sans cesse le récit. Les voix des héroïnes manifestent la difficulté d'être au monde, de devenir adultes, de répondre aux exigences des adultes. Si le geste de Tink apparaît aux yeux des autres comme incompréhensible au début du roman, peu à peu s'immisce l'idée qu'il fut une libération, et il devient alors douloureux de lire les sentiments de désarroi et de perte totale de ces jeunes filles. Même leur rapport au corps est pensé selon la société, la façon dont elles devraient être plus mince, plus jolies etc. C'est désarmant et dérangeant comme bien souvent dans l'oeuvre de Oates. Pourtant l'écriture, le style de Oates, fluide, subtil, très « vrai » et fouillé psychologiquement, fait que l'on ne peut lâcher le roman. Toutefois ce n'est pas, pour moi, une oeuvre majeure de l'auteure, car il manque un peu de souffle et j'ai eu le sentiment d'un inachèvement dans son récit. Il en demeure une fine analyse de la société américaines, du côté des riches, tableau qui bouscule son lecteur par sa description incisive et crue.
Lien : http://biblioado.canalblog.c..
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S'il y a bien un roman paru en catégorie Jeunesse chez Albin Michel et qui n'y a rien à y faire, c'est bien Ce que j'ai oublié de te dire de Joyce Carol Oates.

Dans ce merveilleux roman, JCO aborde un thème d'actualité : le mal-être des adolescents.

Harcèlement comme dans le cas de Nadia, être une enfant star fille d'une actrice indifférente dans le cas de Tink ou encore souffrir de troubles du comportement et d'une séparation difficile dans le cas de Mérissa, autant de facteurs qui rendent les enfants malheureux, développant des troubles psychiatriques, parfois soignés à coup de psychotropes divers et variés. Des facteurs qui peuvent amener des enfants à abandonner et préférer mettre fin à leurs jours.

Tink est morte à 17 ans, laissant Mérissa, 16 ans, comme orpheline de sa meilleure amie, son modèle. Mérissa non seulement s'affame pour répondre aux dictats de « la mode » mais aussi commence à sombrer dans l'automutilation, ne supportant pas le fait que son père quitte sa mère. Une mère dont elle ne supporte rien, qu'elle croit détester.

Nadia, elle, est amoureuse de son professeur de science et fait l'erreur de se confier à une de ses amies. Sans compter qu'au cours d'une soirée, elle est victime d'un « trou noir ». le lendemain, elle est la cible d'injures de la part de tous les garçons du lycée.

Comme dans Hudson River, Joyce Carol Oates prend le prétexte d'un personnage qui n'a d'existence propre à aucun moment dans le roman. Tink est déjà morte quand l'histoire commence. Mérissa raconte puis quelqu'un d'autre que le lecteur n'arrive pas à déterminer. Tink est morte mais elle est partout, dans chaque page de ce roman poignant, tragique avec, comme souvent, une fin inattendue parce que Joyce Carol Oates s'est bien appliquée à nous faire adhérer aux façons de voir et d'interpréter les faits par des adolescentes de 17 ans complètement traumatisées par la mort de leur meneuse, leur « chef de bande ».

Comme tous les romans de l'auteure, c'est incroyablement intelligent, terriblement bien mené.

Chaque roman que je lis de JCO me ferait dire qu'il est mon préféré. Celui-ci c'est bien le cas, à égalité avec Hudson River.
Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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