Insomniaques, tome 2

Ce deuxième épisodes des aventures nocturnes des deux jeunes insomniaques avance au rythme de l'insomnie, quand le temps s'étire au point que l'on finit par en perdre la notion, les heures défilant quand même.

Ils sont en recherche de financement pour leur club d'astronomie et vont donc organiser un concours. Cela, c'est l'accessoire qui accroche un peu de substance à ce manga qui, finalement, se suffit par la simple présence des deux personnages vraiment attachants. Ils sont unis par leur particularité à l'égard du sommeil, il se proposent mutuellement de passer "une nuit" ensemble, c'est pour dormir car, à deux, le sommeil vient un peu, à l'écoute des battements de coeur l'un de l'autre.

Ils découvrent aussi l'art de photographier les étoiles et passent d'excellents moment en tentant de développer ce nouveau talent.

C'est bien dessiné et bien raconté, se lit vite comme la plupart des mangas et l'on se laisse prendre à l'attente de la découverte de la suite de leurs aventures.

Les nuits sont longues quand on est insomniaque et ce manga traîne.
Peu d'action dans ce tome où Nakami devient président du club d'astronomie de son lycée.
Il se fait aider par une jeune fille douée en photos Shiromaru qui travaille à l'extérieur. Grâce à ses conseils Nakami s'exerce la nuit avant sa participation à un concours de photos d'astronomie.
Mis à part une idylle en perspective et de la technicité en images ce tome-ci s'étire sans véritable rebondissement.
Les dessins de Ojiro m'ont toutefois interpellés avec des scènes particulièrement adaptées au thème de la photo.
Je suis donc en mode "attente" pour rentrer dans cette histoire car je ne suis pas encore attachée aux personnages.

Et voilà le retour de nos deux jeunes insomniaques toujours aussi touchant.
Pour pouvoir continuer à utiliser l'observatoire comme endroit de repli pour faire une petite sieste dans la journée (quand on a pas dormi de la nuit ça se comprend) il faut qu'ils recréent le club d'astronomie de l'école. Qui dit club dit besoin de fonds pur le fonctionnement. Car oui il va falloir faire vivre ce club, qu'il ait des activités pour justifier de son existence. le soucis c'est qu'ils n'y connaissent rien en astronomie. Ils sont donc orientés vers une ancienne élève (Yui) spécialiste de la photo astrophotographie. Une solitaire au solide caractère qui sans être insomniaque aime beaucoup la nuit. Tout ce tome va tourner autour de l'apprentissage de cet art photographique, et cela va encore rapprocher Ganta et Isaki. Lors du voyage pour aller rencontrer Yui et pendant une sortie scolaire où ils décident de passer la nuit dehors pour photographier les étoiles. Ce rapprochement est vraiment touchant et plein de délicatesse, des petits regards tendres, une plus grande facilité à s'endormir grâce au battement de coeur de l'autre, qui, tiens c'est étrange, cette fois ci bat plus vite. Bref ça sent la love story, mais on n'en est pas là encore, pour le moment c'est tout mignon, juste un petit bourgeon. L'environnement de Ganta et Isaki s'étoffe aussi, avec des amis, des profs de l'école, ça rajoute de l'épaisseur au récit et aussi aux deux personnages. le fait de les voir en dehors de leurs interactions les rend encore plus réels.
Les dessins sont toujours aussi bons, moins de cadrage ou d'angles de vue bancals, mais toujours ces choix originaux et parfois juste géniaux. La narration elle aussi est assez bluffante. Passer 5 planches avec Yui et son chat lors d'une sortie photo nocturne, sans aucune parole, ben on y est, on ressent sa joie d'être là, on entend les bruits de la nuit, le bruit du déclencheur pendant qu'elle se prépare un petit truc a manger sur son réchaud, d'ailleurs l'odeur est là aussi, un moment de plénitude partagé. Une vrai capacité à rendre les images réelles.
Bref toujours aussi fan du titre, j'en redemande.

Nos deux insomniaques se lancent à fond dans le club d'astronomie. Ils vont à la rencontre d'un nouveau personnage un peu “lunaire” ^^ qui va leur enseigner tout ce qu'il est bon de savoir pour faire de belles photos d'étoiles.

Il faut lire ce manga car on y observe :

La naissance d'une passion qui donne du plaisir, du sens et permet de trouver sa place, sa direction et crée du lien avec les gens qui partagent la même sensibilité.

La mise en lumière d'une maladie : l'insomnie et son lien avec l'anxiété.

La beauté et la tranquillité de la nature.

La sérénité de la nuit.

Comme une méditation. L'agitation et les peurs ne sont qu'en nous humains, l'environnement lui est calme, on peut s'y reposer sans crainte. La fameuse statistique qui dit que 99% de nos peurs ne sont pas fondées.
Des relations simples qui s'épanouissent.

L'humilité de l'humain face à l'immensité de l'univers aide à déposer ses valises de pressions qu'on s'inflige quotidiennement. Les personnages ne sont pas des héros, enfants comme adultes, ils vivent simplement et essaient de trouver un peu de beauté et de joie dans ce qu'ils vivent.

Hâte de lire le tome 3 !

Je n'ai qu'une chose à dire : j'adore ! le premier tome avait déjà été une sacrée découverte, Makoto Ojiro assoit encore plus celle-ci ici avec un récit qui s'intensifie et s'enrichit dans une direction qui me plaît beaucoup : un mélange de tranche de vie et de romance, qui me parle totalement.

Avec des petits airs de Dans le sens du vent, Escale à Yokohama et autre Aria, Insomniaques s'inscrit dans cette lignée des titres paisibles là pour nous apprendre à profiter de la vie. le genre de titre que le Cabinet de McCoy qualifie de "Mono no aware", c'est à dire de beauté dans l'éphémère. Mais pour se faire, il se démarque de ses camarades en partant de personnages qui semblent avoir des problèmes dans leur vie et dont la rencontre va changer tout cela.

Nous sommes encore une fois aux prémices de quelque chose mais déjà l'auteur étoffe son récit avec l'ajout de nouveaux personnages, le développement de nouvelles ambiances et la rencontre de nouveaux lieux, le tout en tissant des liens de plus en plus forts et savoureux entre les héros. Ainsi, j'ai aimé les voir prendre à bras le corps leur club d'astronomie nouvellement créé. Ganta va même se trouver une passion grâce à cela : la photographie et à travers la lentille de ce médium, sa vision du monde va changer, le rapprochant d'Isaki, qui déjà semble avoir compris quelque chose, en sentant que c'est auprès de lui qu'elle dort le mieux.

L'auteur mélange ainsi allègrement petit train train quotidien de nos deux lycéens autour de ce club qui prend vie ou du moins qu'ils essaient de ranimer en le faisant participer à des activités et en en rencontrant une ancienne membre, ainsi que romance sur le point de naître, avec des héros maladroits et à fleur de peau. C'est archi savoureux, doux et sensuel également parfois. On sent leurs hormones doucement se réveiller et délivrer des messages emplis de sentiments à défauts de leur délivrer de l'endorphine pour mieux dormir. On s'attendrit devant les regards qu'ils échangent, les frôlements qui les agitent et le regard bienveillant de leurs amis tentant de les rapprocher fait chaud au coeur. C'est hyper chaleureux à lire.

Les dessins de Makoto Ojiro sont une fois de plus un accompagnement magique dans cette oeuvre. Ils apportent une belle chaleur humaine mais aussi un côté cotonneux rassurant pour ces ados au mal être encore caché entre les pages mais qu'on devine déjà dans les secrets qu'ils cachent. Il a une narration muette puissante comme je les adore et délivre ainsi des séquences magiques quand nos deux ados insomniaques se retrouvent la nuit pour observer le ciel. Ce sont des moments hors du temps en apesanteur qui nous mettent à nous aussi des étoiles plein les yeux.

La magie d'Insomniaques opère donc à fond sur moi de tome en tome. Je me régale des découvertes que font les héros, de leur rapprochement et de l'univers chaleureux dans lequel ils vivent que l'auteur croque avec beaucoup de douceur et de bienveillance, lui conférant une magie irréelle parfois.
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