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EAN : 9782746745544
176 pages
Autrement (01/11/2017)
3.92/5   12 notes
Résumé :
Tocqueville passe pour le penseur de la démocratie et de la liberté dans un monde qui n'aime ni la démocratie ni la liberté. En fait, à le lire vraiment, on découvre qu'il fut assez peu démocrate et très peu défenseur de la liberté : en effet, ce philosophe justifie le massacre des Indiens d'Amérique, la société d'apartheid entre Noirs et Blancs, la violence coloniale en Algérie, le coup de feu contre les ouvriers quarante-huitards qui demandent du travail et du pai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Que se passe t-il quand un philosophe normand du XXIè siècle en analyse un autre, normand aussi, mais du XIXè ?
Ça dépend des oeuvres.
Onfray analyse "De la démocratie en Amérique"
puis : "L'Ancien Régime et la Révolution".
Dans le premier, l'insensibilité de Tocqueville au massacre des Indiens ( 3 millions au départ ), son écriture de notaire sans âme, sidère le sang relativement chaud de Michel Onfray.
Tout cela d'abord par des religieux au nom du christianisme : ces "sauvages" avaient des dieux différents ;
puis de la civilisation : c'étaient des barbares qui scalpaient ... mais eux, au nom de quoi cette ingérence avec des fusils ?
ah, ils chassaient, ne cultivaient pas : pas d'acte notarié de propriété, donc, vite-vite un notaire pour les blancs, et hop le colon est propriétaire ! ça me dégoûte ! Tout comme Onfray.
Ou alors, on achète leur silence en les empoisonnant avec de l'alcool, et on les chasse de la terre de leurs ancêtres toujours plus vers l'ouest... On organise une injustice, ils viennent scalper quelques blancs, on en fusille une multitude.
Tocqueville, qui admire les Américains ( les Wasp, pas les Indiens, n'oublions pas qu'il correspond avec Gobineau-le-raciste...) appelle cela une démocratie... démo = peuple... les 3 millions d'Indiens sont-ils quantité négligeable.
Comme Onfray et Marlon Brando, je suis scandalisé.

Même topo pour les Arabes d'Algérie, sauf que là, c'est la France qui, directement est impliquée, en 1830-1840 avec les généraux-bouchers de l'époque.
Puis Onfray élargit le "débat".
Il signale qu'au début du XXè siècle, Clémenceau s'est insurgé contre la politique de colonisation défendue par Jules Ferry.
Les USA, après la guerre froide, s'attaque aux musulmans dont 4 millions sont tués par eux au nom de la lutte contre le terrorisme.
.
La deuxième partie du livre fait, cette fois, l'éloge de "L'Ancien Régime et la Révolution", publié en 1856. Alexis est plus mûr, son analyse est plus fine, il a étudié les textes et sa théorie se base sur des documents et des faits.
C'est intéressant, je vous laisse le découvrir.
.
Ce livre est bien écrit, même si Onfray fait beaucoup d'allers-et-retours dans le temps, montrant que L Histoire est un perpétuel recommencement, les hommes ont "le coco dur".
Moralité : tuer au nom du "Bien", ça veut dire quoi ?
Nietzsche disait quelque chose comme : "Méfiez vous des hommes qui veulent le Bien pour vous".
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J'ajoute un truc : en plus, ... en plus, les Américains se sont fait des milliards au cinéma avec les films d'Indiens et de cow-boys... Shame on you...
Peut on dire que tout ça soit du passé, donc absous ?
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Michel Onfray frappe par sa lucidité et son flair. Une fois qu'il s'attarde sur une question ou un sujet, il en fait le tour et l'analyse sous tous les angles. S'il sent une faille quelque part, il s'attarde, la creuse, l'approfondit pour en comprendre les raisons. Souvent, une faille conduit à une autre.

Onfray est un fouineur. S'il sent qu'il y a anguille sous roche, il allume tous ses projecteurs et les dirige sur le sujet étudié. Il travaille. Il lit tout ce qu'il peut lire sur la question pour bien comprendre le sujet et que tout s'enchaine et se tient. Tocqueville semblait tellement irréprochable, car vanté et loué par tant de personnages célèbres. Onfray le démolit. Il fait avec Tocqueville comme il a fait avec Freud. Il démolit le mythe ou, pour être plus précis, il laisse l'auteur du mythe se démolir lui-même et détruire sa propre image en exposant ses contradictions et en laissant le lecteur tirer ses conclusions.

Ainsi, il étale les déclarations contradictoires de Tocqueville. Tocqueville se voulait à gauche, Onfray montre qu'il n'est à gauche qu'en partie et que, sn somme, il serait plutôt à droite. Les admirateurs de Tocqueville et ceux qui s'en sont inspirés pour procéder à un virage politique, François MItterand en tête, en 1983, veulent faire de leur héros un meneur, un parangon de vertu et un modèle à suivre pour la gauche française, Onfray montre que la gauche de Tocqueville n'était pas la gauche des socialistes ni des communistes mais une gauche libérale qui a fait sienne plusieurs principes et idées de la droite et qui est toujours suivie par la gauche politique française, la gauche libérale, maastrichtienne, pour qui prime la finance, l'argent et la bénédiction des Américains.

Tocqueville nous fait savoir qu'il est très sensible au sort tragique des Noirs et des Indiens d'Amérique et qu'il ressent de la compassion pour ce peuple intelligent et noble, doux et honnête, qui a le sens de la liberté et de la dignité. Oui. Il a déclaré tout cela. Mais il a aussi déclaré que les Indiens sont des peuplades misérables, des sauvages et que leur destinée est de fondre comme neige au soleil, que leur massacre est voulu par la providence. Peut-on en même temps faire ces déclarations contradictoires? Quel était le vrai Tocqueville?

Peut-on être en même temps à gauche et à droite? le livre d'Onfray ne fait aucun doute sur la vraie nature de Tocqueville qui est loin d'être le défenseur des Indiens, des Noirs et des Arabes et qui a recours à la providence pour justifier le massacre des peuples qui ne sont pas blancs et catholiques.

Lire Onfray est un plaisir pour l'esprit libre.
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Michel Onfray. Tocqueville et les Apaches. J'ai Lu 189 p. 5 étoiles.
Onfray : on aime ou pas mais Onfray ne laisse jamais indifférent. le but reste tout de même de défendre la démocratie, le bon sens, le Nominalisme face à l'Idéologie. La vérité face au mensonge. Et pour se moquer des cons, sa plume se trempe dans le vitriol. L'auteur est fortement critiqué mais...il ne fait que reprendre ce que Tocqueville exprime dans ses mémoires de voyage et le nombre d'extraits est suffisamment important pour nous éclairer.
La 2ème de couverture explique bien le thème. Comme avec Freud, il fait tomber l'idole.

Et par respect pour Toqueville, M. Onfray remet les idolâtres face à leur méconnaisance.
Onfray a tout de même pris la peine de mettre en avant tout ce que Tocqueville a apporté de positif pour la démocratie. La liberté par la propriété.
Ce petit livre est un must et si vous ne connaissez pas Onfray, ce livret pourra vous donner une idée percutante de la qualité de ses écrits et de son enseignement.

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Pour moi qui ai fait des études supérieures anglophones, j'ai trouvé cet essai à la fois pertinent et historiquement juste. On en apprend beaucoup en peu de temps, avec, toujours chez Michel Onfray, des petits tacles bien sentis envers certaines personnalités contemporaines.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
[ Tocqueville pense que ], tout comme les Indiens, les Noirs sont des sauvages, les Arabes également.
Heureusement que le Blanc arrive avec ses fusils et ses canons, pour lui apprendre les bienfaits de la civilisation !
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La majorité doit aujourd'hui courber l'échine devant les minorités, ce qui est le signe de la fin de la démocratie et de l'avènement d'une franche oligarchie
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Tocqueville est un député de la gauche libérale, qui défend le racisme, la politique d'apartheid, le colonialisme, l'ethnocide des indiens d'Amérique, et la propriété privée.
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Dans "De la démocratie en Amérique", en 1831, Tocqueville annonce la disparition des Indiens d'Amérique sous la brutalité armée des Blancs et trouve la chose tout-à-fait normale.
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Si la propriété n'est plus individuelle et personnelle, elle devient collective et c'est alors l'État qui devient propriétaire. Le socialisme est la force politique prise par l'étatisation de la propriété, ce qui va de pair avec l'étatisation de toute vie personnelle.
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Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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