J'ai découvert l'écriture de
Frédéric Paulin au travers de sa magistrale trilogie « BenLazar » parue aux éditions Agullo.
Et quand on a lu cette trilogie, on sait que l'auteur maîtrise son sujet.
Avec
La grande peur du petit blanc,
Frédéric Paulin nous amène une trentaine d'années avant, à la fin des années cinquante, début des années soixante, pendant ce qu'on appelle encore aujourd'hui en France La guerre d'Algérie.
Une chronique de roman ne sert aucunement à donner sa propre opinion sur des faits, des idéologies. Un roman, lui, est le terrain propice à en apprendre un peu plus sur un volet de l'Histoire qui n'est glorieux pour aucun des deux camps comme l'auteur le démontre dans ce texte.
Bien évidemment, en lisant ces pages, on ne peut échapper à la violence, la cruauté de ces années. Des actes qui se sont prolongés bien après et qui recommencent trop souvent. Refuser de les affronter ne les fera pas disparaître tout comme leurs actes ont poursuivi les hommes qui se battent et se débattent dans ce roman poignant, tragique.
Le passé finit toujours par rattraper les coupables et souvent par le bras d'un innocent sur lequel il a laissé ses cicatrices.
Ici leur passé rattrapera Louis, Achraf et quelques autres aux portes de l'usine Citroën en Bretagne, une décennie plus tard.
Un livre absolument nécessaire.
Disponible en poche chez Goater Noir.