AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782760401358
Stanké (30/11/-1)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Denis Pelletier constate que nous consacrons beaucoup de temps à ce qu'il y a en nous de plus négatif, à nos défauts, à nos manques, au lieu de nous efforcer de libérer toutes les forces qui ne demandent qu'à éclore et nous assurer la jouissance de se sentir encore passionné et fier. Cette voix nous vient du Canada. Une voix que nous devons écouter et qui nous dit dans quels pièges notre civilisation s'est engluée parce que nous avons collectivement renoncé à la joi... >Voir plus
Que lire après L'arc-en-soi : Essai sur les sentiments de privation et de plénitudeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'arc-en-soi est un livre magnifique qui peut être un livre de chevet.
On y trouve de la psychologie mais souvent évoquée de manière simple avec des formules qui peuvent paraître naïvement écrites mais qui sont sublimes, une forme de poésie, une forme de récit méditatif.

Dès l'introduction nous sommes embarqués dans la découverte de l'arc-en-soi :
« Moment heureux et apaisant que celui de l'arc-en-soi, où le passé, lourd de ses privations et de ses peines, débouche sur un ciel ouvert ! La tristesse prend la couleur de l'espoir et l'individu découvre soudain que son manque, pourtant vivement ressenti, n'était qu'une difficulté de perspective. »

Denis Pelletier parle donc du sentiment de privation qu'une personne peut ressentir dans sa vie.
Il en distingue quatre formes : le ressentiment, le désir d'absolu, l'exclusion sociale et l'invalidation personnelle. Pour chacune des quatre catégories, il distingue aussi des scénarios dans lesquels les personnes peuvent se trouver. Et il montre que ces scénarios empêchent la personne d'accéder à la plénitude mais que le sentiment de privation qu'ils engendrent est largement mythique.

Il indique ensuite qu'il faut refaire sa conception de vie en reconnaissant le ou les scénarios dans lesquels on se retrouve puis en voulant faire ce que les scénarios dans lesquels nous sommes nous avaient empêcher de faire. Car ce sentiment de privation nous laisse des impressions de vide, de fermeture et de lourdeur. Il faut donc prendre la direction inverse et risquer le fait de devenir plein, ouvert et inspiré.
Il nous donne des moyens pour atteindre ses « états » dans les trois chapitres qui suivent.

Denis Pelletier dit d'abord que nous devons faire l'expérience d'être sa propre mère et son propre père pour retrouver les ressources affectives dont on dispose et ainsi pour reconnaître sa valeur personnelle. Cela consiste d'abord à reconnaître que le sentiment de privation engendre naturellement une grande tristesse. Mais cette « tristesse n'est pas qu'un sentiment, c'est un acte de lucidité et de grande intelligence car elle révèle l'homme dans sa vraie nature et dissout le mythe de sa toute-puissance et surtout sa prétention à devenir parfait. La tristesse exprime notre finitude et scandalise ceux qui croient à l'immunité de l'argent et de la technologie.»

Ensuite il nous convie à l'expression personnelle qu'il décrit comme étant de l'étonnement pour soi : « l'expression s'impose comme un processus de découverte qui dit ce dont les choses ont l'air quand elles passent par moi ». Il conclut ce chapitre en disant que l'existence est jouissance d'être.

Puis il aborde la manière de vivre : «  Existe-t-il un merveilleux quotidien qui n'exige pas des événements exceptionnels ? La question traduit le besoin d'échapper à l'ennui. »
Il en conclut que « le merveilleux quotidien est un quotidien révisé. C'est un détour par la Lune de façon à mieux voir la Terre »

Enfin, il termine par un dernier chapitre : abandon et ravissement, où il donne une définition merveilleuse du « je » : « je est une présence désirante qui n'a pas à chercher ses moyens mais qui doit décider quand la direction est bonne et, quand le feu vert est donné, il s'en remet au pilotage automatique. »

L'arc-en-soi qui se produit en l'individu, nous dit-il dès le début de l'ouvrage, correspond à un mouvement privilégié de son évolution où il réalise d'une manière pour ainsi dire viscérale qu'il est sous l'effet déformant d'une privation largement mythique.
Puis il termine son ouvrage par : « Nous n'en finissons pas de grandir. Ce que nous sommes est sans doute immense. Il nous manque seulement la perspective. L'arc-en-soi est à prendre au sérieux. »

J'ai lu, relu, étudié ce livre car il m'apparaît fondamental. Il a été écrit en 1981 et on pourrait dire qu'il préfigure les écrits qui évoquent la méditation de pleine conscience, le culte de l'égo et le lien à la nature.

Chapeau bas, Monsieur Pelletier !
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le développement personnel consiste sans doute à faire l'apprentissage de l'abandon et à se disposer à la joie. Cela n'est pas donné d'emblée. Il faut y croire d'abord et pour cela percevoir le caractère mythique de la privation, le caractère absurde de l'effort. Et puis il y a le risque d'essayer d'être son propre père et sa propre mère, le risque de s'étonner de soi et d'éprouver autrement la réalité. Il y a au centre de chacun une présence qui demande à être au monde. Elle n'arrive pas toujours à faire surface mais elle est. En plein milieu de l'angoisse, dans le profond d'un découragement, dans le lointain de la folie, elle est et demeure, intacte, prête à se manifester quand sera possible l'expérience d'une certaine ouverture. La vie nous demande au fond de ne pas résister à ce que nous sommes, car ce que nous sommes est plus grand que nous le pensons. Nous n'en finissons pas de grandir. Ce que nous sommes est sans doute immense. Il nous manque seulement la perspective. L'arc-en-soi est à prendre au sérieux.
Commenter  J’apprécie          20
Privé d'un avant nourrissant et d'un après prometteur,d'un dehors rassurant et d'un dedans qui soit fort, chacun de nous à des degrés divers, éprouve la difficulté de vivre son présent et d'occuper son espace.
Commenter  J’apprécie          70

Video de Denis Pelletier (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Denis Pelletier
Denis Pelletier - Les catholiques en France de 1789 à nos jours
autres livres classés : developpement personnelVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

Ecrivain et malade

Marcel Proust écrivit les derniers volumes de La Recherche dans une chambre obscurcie, tapissée de liège, au milieu des fumigations. Il souffrait

d'agoraphobie
de calculs dans le cosinus
d'asthme
de rhumatismes

10 questions
283 lecteurs ont répondu
Thèmes : maladie , écriture , santéCréer un quiz sur ce livre

{* *}