Comme beaucoup de lecteurs je suppose, j'ai de grosses lacunes et parmi les auteurs connus ou dont on parle je n'ai rien lu de certains d'entre eux.
Pessoa en faisait partie, c'est dire que j'ai accepté avec grand plaisir la proposition de @gleephapp de m'adresser gracieusement la réédition par les Editions des
Belles Lettres du premier volume de «
Chronique de la vie qui passe » de l'auteur portugais en échange de la publication de mon avis sur les réseaux sociaux de mon choix.
Je ne suis pas sûr que ces trente-cinq textes, essentiellement des articles de journaux ou de revues, soit la meilleure façon d'aborder cet auteur. Il y faudrait certainement une meilleure connaissance que la mienne de la vie littéraire et politique du Portugal entre 1915 et 1922 ! Heureusement que chacun des textes est accompagné d'une notice assez courte mais très éclairante sur le contexte parfois tourmenté dans lequel la parution est intervenue. le volume comporte également une précieuse triple chronologie : biographique, littéraire et politique.
Dans ce volume
Pessoa se montre volontiers ratiocineur (qualificatif qu'il s'applique à lui-même et les trois premiers textes, de théorie littéraire très indigeste, suffisent largement à justifier le terme) et en tout cas polémiste aimant jouer avec les mots jusqu'à la provocation parfois.
Je retiendrais pour ma part trois textes en particulier :
« Dans la forêt de l'Absence », premier texte littéraire en prose publié par
Pessoa, destiné à être incorporé dans le « livre de l'intranquillité » : la prose onirique de ce texte est d'une poésie à couper le souffle ;
« Comment organiser le Portugal » est un texte théorique de réflexion politique et sociologique dans lequel
Pessoa expose ses idées sur la situation politique de son pays et la manière d'y mettre fin en modernisant le pays ;
«
Le banquier anarchiste » :
Pessoa s'efforce de démontrer par un raisonnement qui se veut implacable en quoi cette expression n'est pas un oxymore. Démonstration vaine mais qui offre à l'auteur une occasion nouvelle de déployer son sens de la langue et de la provocation.
Et vous que pensez-vous de cet auteur ? Quel conseil de lecture donneriez-vous ?