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4,17

sur 193 notes
"Le fils de l'ursari" a remporté le Prix Sorcière Catégorie Roman Ados 2017.
Qu'est ce qui fait la force du récit?
L'histoire sans contestes, avec un propos pas toujours séduisant pour tous les lecteurs et que l'auteur arrive à rendre attractif pour les adolescents et puis évidement, il y a le talent de l'auteur lui-même.
Peut-être les lecteurs auront en tête "Un monde sauvage".

Dans les premiers chapitres de ce dernier roman, si la quatrième de couverture nous révèle le prénom du héros principal, le fils de l'Ursari est juste pour les 20 premiers chapitres un passeur d'histoire, le narrateur, indéfini, un spectateur, une voix plaçant le contexte, laissant l'attention à la scène qui installe le décor.

Nous ne connaissons pas encore son âge, nous le devinons par quelques pistes laissées par l'auteur au fil de l'aventure. Nous le devinons jeune, encore naïf. Ciprian s'interroge de mots ressemblant à ceux de sa langue maternelle, d'un paysage et de bruits d'un impact assourdissant, captivant et sauvage pour lui qui a connu autre chose.
A Paris, il va tomber amoureux des espaces de liberté et de quiétude du parc du Luxembourg.
C'est ici que sa vie va prendre un formidable tournant.
Les descriptions qui nous font entrer dans son monde d'avant sont décalées pour nous, non pour lui qui le vit au quotidien.

Quand a t-il le temps de flâner? A aucun moment normalement.
Ciprian se laisse enivrer à l'exotisme de Paris et en oublie de faire sa part pour rembourser ceux qui les ont fait venir.

Une autre réalité qui sera clairement développée par la suite.

Gens du voyage.
Ce n'est pas dit car Xavier-Laurent Petit ne met pas d'étiquette à ses personnages.
Nous savons d'où ils partent pour arriver sur Paris, nous connaissons leurs traditions, Ciprian est fils de montreur d'ours, fils de Ursari, les conditions de vie sont abordées sans complaisance.
Vera, la grande soeur, devient "nourrice d'enfant", sollicite aimablement les passants avec un bébé emprunté à une amie et sa mère garde les distributeurs pour s'assurer de leur bon fonctionnement moyennant gracieuse rémunération. C'est l'interprétation du fils de l'Ursari qui de son innocence encore vivace nous préserve, se préserve, d'une réalité plus dure.
C'est la vie qu'il connaît.
Les mots voler, mendier, nous viennent comme des flashs sans être directement franchis tout de suite. Sa vraie rencontre avec les mots et leur sens se fera bien après avec un ouvrage qu'il appelle "Robert le Dictionnaire". Une autre porte sur le monde.
Pour l'heure, avant que le vent tourne favorablement, ils doivent avant tout se débrouiller dans la fiction.

L'histoire raconte qu'un triste personnage offre "un ticket d'or" à Lazar et sa famille pour une nouvelle vie à Paris.
Nous comprenons rapidement à la lecture que la famille de Lazar va se trouver exploitée sur un temps indéfini pour rembourser une dette qui ne cessera de grandir sur des échéances irréalisables.
Bon samaritain au départ, l'abominable Karoly va faire tomber le masque et multiplier les violences et les menaces pour faire filer droit les familles sous son joug.
Esclavage moderne.
Les mots ne sont pas dits mais cela ne fait aucun doute dans les faits de la fiction.

Xavier-Laurent Petit ouvre des petits moments de "paradis", Ciprian fera une école buissonnière salvatrice à son école des voleurs. Il découvre les échecs au Parc du Luxembourg et nous réalisons que l'enfant a une mémoire photographique qui lui permet de reproduire les parties qu'ils observe avec envie.
Son intérêt lui permettra d'attirer la sympathie de celle qu'il appelle "Madame Baleine" qui lui donnera régulièrement rendez-vous dans un café pour évaluer ses aptitudes, lui offrir une compagnie amicale et peut être aider à scolariser l'enfant si possible.
Malheureusement, ces temps d'enfance que s'accordera Ciprian seront chèrement payés et l'intrigue montera d'un bon cran avec la fureur de Karoly qui veille violemment sur son investissement.
Que deviendrons la famille de Lazar lorsque la police retrouvera le corps inerte de l'infâme Karoly?

L'aventure n'emprunte pas directement une dimension sociale, nous avons une vraie fiction d'aventure et une solide intrigue autour de cet enfant qui fera son premier grand voyage et trouvera finalement par sa candeur la solution à l'errance familiale. le roman passe par différents spectres d'émotions, ne laisse aucunement indifférent grâce au personnage de Ciprian qui sensibilisera plus facilement qu'un ado ou un adulte déja endurci.
Tout cela est empreint d'une forme de réalisme que nous connaissions déjà de l'auteur, où les liens humains y sont chaleureusement et honnêtement portés, sur une note de justesse qui ne tombe pas la mièvrerie. La connexion à un monde dont chacun se fera sa propre opinion ne nous détournera pas des caractères familiaux qui parlent à tout le monde et aideront à s'approprier le petit monde du fils de l'Ursari.
L'émotion damne le pion au rythme qui lui est plus progressif, maîtrisé.
Si le roman vous a séduit, c'est alors comme dirait le tuteur d'echecs de Ciprian: "Obcomréjouga"!
Observer, Comprendre, Réfléchir, Jouer, Gagner.
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Ne vous fiez pas à sa couverture affreuse, le Fils de l'Ursari est un bouquin extraordinaire ! Je ne vais pas vous raconter l'histoire, les résumés sont faits pour ça. Mais sachez que c'est un roman d'actualité plein d'espoir, avec des personnages forts, attachants et courageux (et même drôles pour ce qui est de Ciprian). La lecture est très fluide, ça se laisse lire tout seul, le texte est puissant, l'écriture est belle, il faut absolument que tous les ados (à partir de 15 ans) découvrent ce texte, et même les adultes, foncez, ne passez pas à côté !
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Comment ne pas tomber dans le piège du lieu commun en dénonçant le Fils de l'Ursari comme une très très belle histoire. A l'heure des romans dystopique, d'une littérature bit lit qui foisonnent sur les étagères, ce bijou fait office d'ovni. Ciprian petit gosse et fils de tsigane montreur d'ours, vit dans un monde corrompu et malveillant alors que ces armes sont la naïveté et l'innocence. En dépit de toutes ces machinations sous couvertures de trafics d'hommes de drogues et autres il va découvrir Paris avec l'ensemble de sa famille et la violence. Sans le savoir son don de l'observation et son sens de la survie seront la raison de sa rédemption et de son histoire bouleversante et tendrement narrée. Bluffée par tant d'humour et de sensibilité alors que tout est sale, dur et criant d'injustice sociale et raciale.
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Comme Sophie lit nous a parlé de ce livre avec émotion, je l'avais mis dans ma pile de lectures prioritaires pour le défi Babelio malgré un sujet qui m'attirait moyennement. Lire une histoire sur une famille Rom immigrée en France m'intéressait beaucoup mais je redoutais toute la partie liée à la passion du héros pour les échecs... qui ne m'a finalement pas du tout dérangée ! Je me suis réellement attachée à toute cette famille, dont on apprend à comprendre les coutumes et le mode de vie, qu'il soit folklorique et nomade en Roumanie, ou en tant que migrants vivants de la mendicité dans les rues de Paris et dans un danger permanent. Ce sera grâce aux échecs, aux deux adultes qu'il observe jouer en cachette et à sa formidable mémoire que le petit Ciprian aura une chance de s'en sortir et de prendre un nouveau chemin.


Un très beau roman, aussi drôle que touchant, qui nous fait réfléchir sur notre regard porté aux migrants.
Lien : http://ocalypso.canalblog.co..
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Ce roman est un vrai coup de coeur. Une histoire d'actualité sur l'immigration mais également une histoire pleine d'espoir avec des personnages attachants. Ciprian est le fils de l'Ursari, c'est à dire d'un montreur d'ours. Avec sa famille, il parcoure les routes de Roumanie, allant de villages en villages pour présenter leur spectacle avec Găman, leur ours. Ils sont Roms, mênent une vie de bohême et sont souvent mal reçus par la population. Un beau jour, ils sont obligés de relâcher leur ours et de fuir leur pays, ils deviennent les victimes de trafiquants qui les conduisent en France. Ciprian et sa famille arrivent donc dans un bidonville à la périphérie de Paris. Pour rembourser la dette exorbitante qu'ils doivent au passeur et qui double à chaque mois de retard, toute la famille doit « travailler » c'est à dire mendier et voler... Lassé de passer ses journées dans le métro, Ciprian part à la découverte de Paris et il arrive dans le jardin du Luxembourg. Il est captivé alors par Madame Baleine et Monsieur Enorme qui jouent aux échecs. Ciprian les observe en secret derrière une palissade, et jour après jour il revient les regarder jouer et dans sa tête, il réussit à apprendre à jouer... Il vient de découvrir une passion qui va changer sa vie...
Voilà une histoire forte et bouleversante.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Quand on ouvre un roman de XL Petit, quel que soit le thème, on sait qu'on va lire à la fois un texte fort, et documenté, mais aussi une lecture qu'on ne va pas pouvoir quitter, qu'on va lire volontiers, et qui nous restera en mémoire.
Celui-ci ne fait pas exception.
Cette fois, il ne nous emmène pas en voyage, dans la steppe mongole, en Amérique du sud, en Afrique ou ailleurs, mais ce sont les voyages qui viennent à nous, avec ces "fils du vent" ces Roms qui se retrouvent malgré eux perdus en France, à la merci à la fois des Français et des autres.
Je pense qu'après cette lecture, il est tout à fait impossible de regarder du même oeil ces voyageurs qui font la manche dans nos rues, ou guettent parfois nos portefeuilles trop voyants et trop bien remplis.
C'est autre chose de vivre ces quelques jours avec eux, de les suivre sur leurs difficiles chemins.
Un roman qu'il faudrait donner à lire à tout le monde pour ça !
Attention, je crois que je n'ai pas pu m'empêcher de spoiler un peu, emportée par cette histoire que je voudrais absolument vous faire découvrir.
Une belle histoire émouvante, autour du jeu d'échecs aussi, et de l'amitié, du partage.
Une histoire un peu en "yoyo" ça va s'arranger, non décidément pas, ça va mieux, non, pire.
J'étais stressée, et scotchée. A plusieurs reprises, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller voir un peu plus loin ce qui allait se passer, avant de revenir, lire plus tranquillement en détails (oui, je suis émotive, je sais !)
De belles choses dans ce roman. Parfois aussi un peu désespérant, quand on considère que pour un gamin sauvé, et celui-ci à la fois parce qu'il est exceptionnel, et parce qu'il a eu la chance de se trouver avec des appuis haut placés, combien n'auront pas cette chance et ne s'en sortiront pas.

Xavier-Laurent Petit est vraiment un auteur extraordinaire. Je revois la liste des romans que j'ai lu, quelle diversité dans les thèmes, les lieux, les sujets.
Mais toujours un plaisir immense de lecture, en même temps qu'un sujet fort qui marque et nous fait découvrir des vies qu'on n'aurait pas imaginé.
Lien : http://livresjeunessejangeli..
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Noémie:
Le personnage principal est très attachant. Il n'y a pas beaucoup d'intrigue et l'histoire met quelque chapitres à vraiment démarrer mais l'écriture et l'histoire sont biens, ce qui compense. Tous au long du récit, j'avais très envie de le terminer pour savoir la fin.
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Nous découvrons une famille d'Ursaris, des montreurs d'ours, des roms, qui ne sont pas appréciés chez eux. Ils quittent leur pays pour une France, luxe, fortune, travail promis par des "amis" qui seront très vite des ennemis.
La pauvreté dans le camp, la saleté, la débrouille, on entre dans l'univers de Ciprian en vivant avec lui sa galère et celle de sa famille. Mais un jour, il découvre un univers noir et blanc fait de petites pièces sur un plateau... les échecs seront son salut pour lui et sa famille.
Un roman qui aborde des thèmes actuels : l'immigration, la pauvreté, la misère. L'auteur a trouvé les mots justes pour cette thématique qui n'est pas facile mais tellement réelle. Je le conseille pour les ados à partir de 14 ans. Une pépite !
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Panne de voiture : la famille de Ciprian ne peut plus aller de village en village montrer ses numéros de dressage avec un ours. On leur propose de partir à Paris, eldorado des exilés. La vérité se révèle autre, le père devient ferrailleur la nuit, le reste de la famille mendie. Ciprian va découvrir au jardin du Luxembourg des joueurs d'échecs, cela le fascine et il comprend très vite les règles.

Mais quand on est le fils d'un Ursari, un montreur d'ours, peut-on espérer changer de vie ?

Comme toujours, un grand roman proposé par Xavier-Laurent Petit, un auteur majeur de la littérature de jeunesse. C'est fin, profond et terriblement humaniste. Pas de mélo, une vérité parfois crue mais qui se veut optimiste. Ciprian aura la chance de croiser des adultes qui vont l'aider. Un regard peut-être utopique mais qui fait du bien en ces temps où la moindre différence interpelle et provoque haine et ressentiments.

Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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Dès le début du roman, la famille de Cyprian est piégée. Leur voiture vient de "mourir", les habitants du village voisin les menacent de mort; aussi, quand les mafieux viennent leur proposer leur marché malhonnète - se rendre à Paris de manière illégale et devenir dépendants, financièrement, des deux hommes - on comprend qu'ils n'ont de toute façon pas le choix.

Le lecteur suit l'itinéraire de cette famille de roms avec curiosité: les ouvrages sur le sujet sont rares et nos préjugés, tenaces! le roman est écrit avec beaucoup d'ironie et d'humour mais pourtant, malgré la fin qui propose un dénouement heureux, nous sommes émus par la misère qui pèse sur cette famille - sur cette seule famille, entourée de milliers d'autres, serrées dans des bidonvilles infâmes.

Le titre, également, est intéressant: les "ursaris" sont des montreurs d'ours mais dès le début du roman, l'ours doit être abandonné. L'arrivée en France se fait donc conjointement à une perte d'identité douloureuse et Cyprian - qui parvient toutefois à se réaliser autrement - n'est plus que "le fils de".

Un roman intéressant, mais triste - quoique moins, sans doute, que la réalité! - et qui fait voler nos préjugés en éclats.

Lien : http://livresetmioches.e-mon..
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