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Christian Molinier (Traducteur)
EAN : 9782258053182
561 pages
Presses de la Cité (31/01/2001)
3.44/5   8 notes
Résumé :
« TROUBADOUR » Voilà un roman original, car écrit par une jeune universitaire américaine, Clara Pierre, enseignante à New York. Elle s'est prise de passion pour les troubadours et un jeune homme qui, en 1195, quitta Uzerche pour venir à Toulouse où il rencontrera Bernard de Ventadour et Peire Vidal. L'auteur a passé vingt ans à apprendre la langue d'oc, à visiter tous les châteaux médiévaux de Toulouse à Orange via Béziers. Elle est considérée comme une des meilleur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Gentes dames et nobles damoiseaux, connaissez-vous l'histoire de Gaucelm Faidit ?

Quelle bonne surprise que ce roman déniché dans les rayonnages bigarrés d'une petite bibliothèque de vacances ! L'auteur, Clara Pierre, est une Américaine passionnée par la période médiévale, et plus particulièrement par la langue occitane, qu'elle pratique. Dans son roman, elle réinvente la vie du troubadour Gaucelm Faidit, originaire d'Uzerche et contemporain de Bernard de Ventadour ou de Peire Vidal, à la charnière des XIIe et XIIIe siècles.

Moins connu que ses illustres confrères, ses traces historiques sont plus floues, ce qui laisse à l'auteur une grande liberté d'interprétation sur son parcours, comme elle l'explique dans sa note historique. Sur les pas de Gaucelm Faidit, on découvre les mécènes de l'époque, comme le comte Raymond de Toulouse ou Marie de Ventadour. On plonge dans le quotidien contrasté du Moyen Âge, avec ses prêtres et ses filles de joie, ses bûchers d'hérétiques et ses "cours d'amour" mises au goût du jour par Aliénor d'Aquitaine...

Dans un style précis et vivant, truffé d'expressions et de chansons en langue d'Oc, Clara Pierre reconstitue à merveille le métier de troubadour et le mode de vie médiéval, jusqu'à une prise de château fort particulièrement réaliste. Les chapitres consacrés à Guilhelma, la compagne du troubadour, et à la jeune Douce de Ventadour, offrent de beaux portraits de femmes. Entre Toulouse, Ventadour, Mondragon et Courthézon, ce roman itinérant ne verse pas dans le sensationnel ou l'ésotérisme : le destin de Gaucelm Faidit est une vie parmi d'autres, avec ses joies, ses tracas, ce qu'il faut d'amour et d'aventures, et plus de talent que d'ordinaire.

Voudrez-vous entendre à votre tour ses chansons ?
Lien : http://m.youtube.com/watch?v..
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J'ai mis beaucoup, beaucoup de temps à lire ce roman, ce qui n'est pas bon signe. Si je l'ai lu jusqu'au bout, c'est parce que son sujet m'intéresse particulièrement et que je voulais voir jusqu'au bout ce que l'auteure en faisait. En temps normal, j'aurais abandonné bien avant la fin.
L'avantage, c'est que comme il s'agit d'un "road movie" qui suit les errances d'un troubadour et qu'en dehors de ça, il n'y a pas vraiment d'intrigue, le fait de le lire par tous petits épisodes ne m'a posé aucun problème.
Le premier gros souci, c'est que c'est long, poussif, descriptif, que ça s'appesantit sans cesse sur des détails insignifiants et sans valeur, et qu'il ne s'y passe vraiment pas grand-chose.
Et là, on pourrait se dire : c'est une universitaire, nous allons donc au moins avoir droit à quelque chose de rigoureux d'un point de vue historique, à défaut d'avoir un roman passionnant.
Patatras, encore raté.
Dans sa postface, Clara Pierre nous fait la liste a priori exhaustive, selon elle, des libertés qu'elle a prises avec l'histoire. Elle aurait mieux fait de s'abstenir, car du même coup on s'attend à ce que tout le reste soit authentique et parfaitement documenté, et autant le dire, on est très loin du compte. C'est une véritable collection d'anachronismes, d'inexactitudes, voire d'énormités qu'elle va nous servir tout au long de ces très longues 520 pages.
Ainsi, elle va user à foison des mots "cathares" et "parfaits"... qui n'avaient pas cours à l'époque.
Ses personnages vont pianoter sur le bord d'une table, ou manger des pommes de terre au début du 13è siècle.
On va découvrir dans les cendres d'un bûcher, un bijou représentant une "croix cathare" : les cathares abhorraient la croix. Parlons-en d'ailleurs, de ces bûchers, qui selon elle ont lieu à foison dès 1201, 8 ans avant le début de la croisade.
Elle nous met aussi des cathares en Limousin, et même un évêque cathare à Orange, où ces hérétiques étaient inexistants.
En 1209, elle nous dit que Richard Coeur de Lion est mort depuis 3 ans, alors qu'il est mort en 1199.
Elle nous parle de la fraternité blanche de Toulouse en 1202, alors qu'elle n'a été créée qu'en 1209, nous parle des prêches de St Dominique en 1202 alors qu'il n'est arrivé en France qu'en 1205, nous parle des Dominicains à une époque où ils n'existaient pas encore, nous dit que Foulques de Marseille est évêque de Toulouse en 1202, alors qu'il ne l'est devenu qu'en 1205.
Elle dit que Trencavel était seigneur de Nîmes alors qu'il ne l'a jamais été.
Elle nous parle de l'endura, soi disant jeûne cathare jusqu'à la mort, légende urbaine qui n'a jamais existé, et à plus forte raison avant la croisade où elle le situe.
Elle fait d'énormes confusions entre les devoirs des croyants cathares et ceux des "revêtus", équivalents des prêtres : son héroïne, Douce, devient ainsi "revêtue" sur un coup de tête alors qu'elle était catholique jusqu'alors, ce qui est impensable sans une longue période en tant que simple croyante, puis comme novice.
Elle parle de la pénitence publique du comte de Toulouse en 1209, en présence de Pierre de Castelnau, alors que cette pénitence a eu lieu en 1208 et que Castelnau était déjà mort, puisque c'était précisément la principale raison de ladite pénitence.
Il n'y a qu'un seul domaine dans lequel Clara Pierre semble en connaître un rayon, et sur lequel je n'irai pas la contredire – d'ailleurs ça semble vraiment être son domaine d'expertise universitaire – ce sont les troubadours et tout ce qui s'y rapporte. C'est la seule note positive que j'en retiendrai.
Écrire un roman historique est un travail difficile et exigeant : sauf à aller vers l'uchronie (encore que les bons uchronistes connaissent très bien L Histoire pour mieux la dévier), cela nécessite de faire de très solides recherches, et même avec la meilleure volonté du monde, on n'est pas à l'abri de l'erreur ou de l'anachronisme.
Mais là, on n'est plus dans l'erreur isolée, on est dans l'approximation la plus totale, et je ne peux le pardonner. Car au juste, ce n'était pas si difficile d'éviter la plupart de ces terribles écueils, il suffisait juste de lire sérieusement quelques livres de vrais spécialistes.
On boira d'ailleurs le vin aigre jusqu'à la lie, puisque ça se termine par une scène de guerre totalement grotesque, où les défenseurs tirent au... trébuchet (!) sur des cavaliers en mouvement qui ont déjà pénétré dans les murs de la ville, et que les soldats se battent avec des "tubes à feu" (j'attendais presque les lance-roquettes et les mitrailleuses), sans compter les multiples invraisemblances liées à la position du personnage principal et à la manière dont il s'en sort miraculeusement.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Comme la plupart des chemins de cette contrée inhospitalière, la route ne lui disait rien qui vaille. De si bonne heure, Gaucelm n'y rencontra personne, sinon les vents de Corrèze, qui ne lui laissaient aucun répit. Tout au long de son voyage jusqu'à Malemort, il apprendrait à les connaître tous. Il y avait ceux qui surviennent comme les pierres d'une fronde ; ceux qui battent les jambes du cheval et soulèvent les broussailles en effrayant le pauvre animal ; ceux qui sifflent tout doucement mais sans cesse aux oreilles d'une manière telle qu'on ne peut plus les oublier, même pendant le sommeil. Il y avait aussi des vents faibles qui viennent des lieux humides, rôdent sur les berges moussues, s'insinuent dans les terriers de blaireau, dans les trous des loutres et dans les puits profonds. Des vents qui sentent l'humus et les racines pourries. Comme il regrettait les vents puissants qui parcouraient les plaines chaudes du pays d'Uzerche, les vents inoffensifs qui, l'hiver, en ville, venaient gratter et cogner aux volets, rappelant aux habitants combien ils avaient de la chance d'être à l'abri dans leur chambre !
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Juchée sur un piton rocheux, s'élevait devant leurs yeux la forteresse carrée de Ventadour. Ses mâchicoulis se détachaient nettement sur les champs qui s'étendaient jusqu'aux pics lointains. Le donjon et les murs d'enceinte se dressaient dans la lumière du soleil couchant qui leur donnait une teinte cuivrée. Là, sur son socle rocheux, bien appuyé sur des affleurements de pierre, le château de Ventadour offrait un aspect formidable. Rien ne paraissait pouvoir le menacer sinon la foudre venue du ciel. Des arbres, dans leur frondaison automnale rougeoyante, des herbes folles et de jeunes cèdres poussaient au pied même de l'enceinte. Au-dessous, sur un terrain pentu, quelques maisons étaient blotties les unes contre les autres comme pour se protéger.
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— Nous autres poètes, nous sommes une drôle d'engeance. La beauté nous contraint au mensonge, dit Gaucelm.
— Qui a dit cela ?
— Je viens juste de le formuler.
— C'est très pompeux. On pourrait plutôt dire que le mensonge est mis au service d'un vers, qui parvient rarement à atteindre une chose aussi élevée que la beauté. Nous ne sommes pas une drôle d'engeance, mais une engeance insignifiante.
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– Fais bien attention, Gaucelm. Je ne suis pas devin, mais je sais reconnaître un véritable poète. Dans chaque génération on n'en trouve guère qu'un seul. Je suis persuadé que l'art te poursuivra comme un chien et qu'à la fin il te trouvera.
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Guilhelma regarda la lumière qui, en grands rayons dorés, traversait les trembles. En automne, le monde paraissait oblique. En été, toutes choses se trouvaient aplaties. Le printemps, c'était un souffle en direction du ciel.
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