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EAN : 9782877041331
43 pages
Editions Unes (30/11/-1)
5/5   1 notes
Résumé :


Comme Sade dans ses écrits, comme Gilles de Rais dans ses crimes, la comtesse Bathory toucha par-delà toute limite, le fond ultime du déchaînement. Elle est une preuve de plus que la liberté absolue de la créature humaine est horrible.

1999, traduit de l'espagnol (Argentine) et préfacé par Jacques Ancet
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Ce fascicule poétique n'est pas à mettre entre toutes les mains, tant il est glauque et sanglant.

Le style est splendide, avec des inflexions oniriques.

Alejandra Pizarnik a composé ce texte après avoir lu le roman de Valentine Penrose "La comtesse sanglante" publié en 1962.

La sombre héroïne en est Erzsébet Bàthory, aristocrate hongroise née en 1560 et morte en 1614, à qui l'on prête l'assassinat de 650 jeunes filles. Elle représente dans la littérature du mal l'homologue de Gilles de Rai.

Pizarnik a pu condenser dans ce texte sublime, librement adapté de la réalité, l'obsession de la mort qui jamais ne la quitta puisqu'elle se suicida en 1972.

Voici quelques extraits :

"Car nul n'est plus assoiffé de terre, de sang et de sexualité féroce que ces créatures qui habitent les froids miroirs."

"Une figure invariable domine le mélancolique : son monde intérieur est un espace couleur de deuil ; rien ne s'y passe, rien n'y passe."

"Si elle l'avait voulu, elle aurait pu réaliser son "grand-oeuvre" à la lumière du jour et massacrer des jeunes filles au soleil mais les ténèbres du labyrinthe la fascinaient qui s'accordaient si bien à son terrible érotisme de pierre, de neige et de murailles."

Pizarnik aura voulu à travers ce très court roman, regarder sa mort en face. La comtesse, c'est elle, les victimes, ce sont elle encore. Elle est fascinée et effrayée par ce passage de la vie à la mort, l'instant suspendu où l'on bascule de l'une à l'autre. On pourra dire qu'elle aura apprivoisé le passage puisqu'elle passera à l'acte quelques années plus tard.

"A propos de la comtesse sanglante", édité en France en 1971, a été traduit et préfacé par Jacques Ancet. Il parut auparavant en 1966 dans la revue Testigo à Buenos Aires.
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INTRODUCTION : « Le siècle qui commence trouve une Argentine confiante en l'avenir. le positivisme à la mode met une foi illimitée dans les avancées du progrès et de la science, et la croissance de la jeune république autorise une vision optimiste du destin national. La classe dirigeante a bâti son programme sur la base d'une instruction publique et gratuite pour tous, destinée à réaliser l'intégration culturelle de la deuxième génération d'une masse énorme et hétérogène d'immigrants à peine débarqués d'Europe. Cette Argentine, qui est à l'époque une toute jeune nation - sa guerre contre les Indiens n'est terminée que depuis vingt ans -, dépend économiquement de l'Angleterre, est fascinée par la culture française et admire autant l'opéra italien que la technologie allemande. Ce qui ne l'empêchera pas de tâtonner à la recherche de sa propre identité, à la faveur d'un sentiment nationaliste exacerbé dès 1910 […]. L'avant-garde poétique porte le sceau du modernisme, largement diffusé à Buenos Aires par Rubén Darío qui […] marquera d'une empreinte durable la vie culturelle du pays. […] La quête de la modernité inscrite dans le nouveau courant anime déjà ce pays avide de rallier un monde qui ne jure que par Le Louvre, la Sorbonne et Montparnasse. […].  […]  La seconde décennie du siècle […] marque un tournant décisif dans la réalité argentine. […] Hipólito Yrigoyen accède au pouvoir. Avec lui surgit une nouvelle classe sociale, issue de l'immigration et amenée, pour un temps, à prendre la place de la vieille oligarchie qui a dirigé le pays depuis les premiers jours de l'indépendance. […] Cette modernité, qui relie les poètes argentins à l'avant-garde européenne, se concrétise avec le retour au pays de Jorge Luis Borges, en 1921. […] Dans un article polémique paru dans la revue Nosotros (XII, 1921), Borges explique : « Schématiquement, l'ultraïsme aujourd'hui se résume aux principes suivants : 1°) Réduction de la lyrique à son élément fondamental : la métaphore. 2°) Suppression des transitions, des liaisons et des adjectifs inutiles. 3°) Abolition des motifs ornementaux, du confessionnalisme, de la circonstanciation, de l'endoctrinement et d'une recherche d'obscurité. 4°) Synthèse de deux ou plusieurs images en une seule, de façon à en élargir le pouvoir de suggestion. » […] […] les jeunes poètes des années 20 se reconnaissent au besoin qu'ils éprouvent de revendiquer une appartenance et de se trouver des racines. […] Il faut attendre une dizaine d'années encore pour que, dans le calme de l'époque, de jeunes créateurs, avec l'enthousiasme de leurs vingt ans, apportent un élan nouveau et de nouvelles valeurs poétiques. Prenant leurs distances par rapport à l'actualité, ils remettent à l'honneur le paysage et l'abstraction, ainsi qu'un ton empreint de nostalgie et de mélancolie. […] Les années 60 correspondent en Argentine à une période d'apogée culturel. le secteur du livre est en plein essor ; de nouvelles maisons d'édition voient le jour et, conséquence du boom de la littérature sud-américaine, la demande d'auteurs autochtones augmente, ce qui facilite l'émergence de noms nouveaux. […] La génération des années 70, à l'inverse, est marquée au coin de la violence. Plus se multiplient les groupes de combat qui luttent pour l'instauration d'un régime de gauche, plus la riposte des dictatures militaires successives donne lieu à une répression sanglante et sans discrimination qui impose au pays un régime de terreur, torture à l'appui, avec pour résultat quelque trente mille disparus. […] » (Horacio Salas.)
CHAPITRES : 0:00 - Titre
0:06 - Alejandra Pizarnik 2:30 - Santiago Kovadloff 3:26 - Daniel Freidemberg 4:52 - Jorge Boccanera
5:51 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Horacio Salas, Poésie argentine du XXe siècle, traduction de Nicole Priollaud, Genève, Patiño, 1996.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Alejandra Pizarnik : https://universoabierto.org/2021/09/27/alejandra-pizarnik/ Santiago Kovadloff : https://www.lagaceta.com.ar/nota/936394/actualidad/santiago-kovadloff-argentina-pais-donde-fragmentacion-ha-perdurado-desde-siempre.html Daniel Freidemberg : https://sites.google.com/site/10preguntaspara1poeta
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