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EAN : 9791036335846
400 pages
Bayard Jeunesse (09/03/2022)
4.33/5   86 notes
Résumé :
Lucien a 16 ans. Sous le pseudonyme féminin de Zora, il partage sur les forums de fanfiction sa passion absolue pour Les mondes invisibles, la célèbre saga fantastique de l'autrice mystère Maria Zumai.
Lucien préfère l'imaginaire à la vie.
Il préfère les discussions en ligne avec Xena plutôt que la compagnie de ses camarades d'internat.
Il aime promener ses pensées au bord du lac. D'ailleurs, il rêverait de vivre au fond d'un lac comme les "Plon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un roman qui m'avait tapé dans l'oeil avant sa sortie et avant même les premières critiques, son résumé étant déjà prometteur. Les premières critiques étaient enthousiastes et je suis entièrement d'accord avec elles ! Ce roman est une petite pépite, un vrai plaisir de lecture.
Lucien est un lycéen de 16 ans assez terne, il n'a pas d'amis, passe son temps à rêvasser en marchant autour du lac, bref il s'isole un peu dans son monde. Son monde c'est essentiellement celui créé par l'autrice Marie Zumaï dans sa série des « Mondes invisibles », dont il est fan de la première heure. Il a partagé ses premières lectures avec son meilleur ami Max, mais celui-ci est mort d'une maladie grave à seulement 12 ans. Pour lui et avec lui, il avait commencé à écrire des fanfictions qu'il lui lisait à l'hôpital. Depuis sa mort il a osé les poster en ligne sous le pseudonyme de Zora (la bibliothécaire guerrière des romans) et il est devenu une des plumes de fanfictions les plus reconnues sur cet univers. Comme beaucoup de fans il attend impatiemment la sortie du tome 4, aussi quand l'autrice, restée anonyme, annonce dans un communiqué qu'elle ne l'écrira pas c'est un véritable tremblement de terre dans la communauté et pour Lucien. Une enquête va alors commencer avec deux autres mordues qu'il n'avait jamais rencontré. La première est sa meilleure amie virtuelle et la seconde est un véritable petit génie, mais trop jeune pour venir seule au rendez-vous elle s'y rend accompagnée de son grand frère qui se trouve être un camarade de classe de Lucien. le moins qu'on puisse dire c'est que cette enquête ne se déroulera pas comme escompté mais elle leur permettra de faire de belles rencontres et de belles découvertes.

Avec « Les mondes invisibles » l'autrice fait un gros clin d'oeil à Harry Potter et à toutes les communautés de fans qui ont suivies.
J'ai trouvé le narrateur immédiatement attachant. C'est un jeune homme réservé, renfermé depuis la mort de son ami, qui préfère rester dans ses mondes imaginaires mais qui va peu à peu s'ouvrir à la « vraie » vie et aux rencontres. Il va réussir à faire son deuil et se rendre compte qu'il peut passer à autre chose sans trahir la mémoire de son ami. Il va également se rendre compte qu'une riche vie intérieure et l'écriture ne sont pas incompatibles avec cette ouverture, bien au contraire ! Peu à peu il va découvrir de nouveaux pans de sa personnalité et oser s'affirmer et se montrer lui-même.
L'humour est discret mais efficace. Il y a beaucoup de réflexions très intéressantes sur des thèmes d'actualité, notamment sur le genre et l'identité, mais aussi sur le sentiment amoureux, ainsi que sur le pouvoir de l'écriture et de la littérature. le récit est doux et subtil, un juste dosage de petites touches d'humour et de réflexions plus profondes. Il y a une belle galerie de personnages lumineux et attachants qui concourent à ce qu'on passe un très bon moment en lisant ce roman.
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On retrouve dans ce roman le même esprit que dans "Faut jouer le jeu" de la même autrice. Pour Lucien, "garçon timide et myope qui préfère la fiction à la réalité", la lecture et l'imaginaire sont des refuges ("Je préférais me perdre dans les livres"). Grand fan de la trilogie fantastique Les Mondes invisibles (et là, on pense à la Harry Potter mania), il écrit des fanfics qui s'en inspirent sous le pseudo de Zora. Son identité féminine est son alter ego, elle lui permet d'être "plus soi-même", sans honte ni peur. Il y a là une jolie réflexion sur la complexité de nos personnalités ("On est tous un peu plusieurs à la fois"), sur l'importance que l'on accorde (ou pas) au regard des autres, sur le champ des possibilités qui s'ouvre à nous à chaque instant ("On n'a pas qu'une seule vie, on en a autant qu'on veut"). Pour autant, est-il impossible d'être entièrement soi dans la vraie vie?

Avec l'enquête sur Maria Zumaï, la mystérieuse et fuyante autrice des Mondes invisibles, Lucien/Zora va être propulsé dans la réalité. Pour la première fois, il va rencontrer sa meilleure amie Xena. Xena est une personnalité fantasque qui n'a pas peur de s'affirmer, s'affichant en gothique quand elle n'est pas en cosplay, parlant de manière aussi enthousiaste qu'à l'écrit. Et en même temps, c'est une jeune fille sensible qui exprime tout le prisme de ses émotions à travers de magnifiques dessins.
La troisième du trio de fans, c'est Yuna la précoce, qui à 12 ans en fait 8 avec son look girly, mais qui a déjà sauté deux classes et affiche une capacité de réflexion et des connaissances que la plupart des adultes n'acquièrent jamais.
Avec elles, Lucien prend peu à peu ses marques et s'épanouit, réalisant l'importance d'une amitié réelle. Leur passion commune les rassemble sans qu'ils se ressemblent.

Et puis il y a Léo. Léo est le grand frère de Yuna, qui l'accompagne partout à la demande de leurs parents. Léo n'est pas un fan des Mondes invisibles. Léo est dans la classe de Lucien, mais du côté des beaux gosses, des populaires, des bien dans sa peau. le genre de garçon que Lucien n'ose pas approcher même s'il le trouve très attirant.
Sauf que Léo, comme les autres, n'est pas du tout celui qu'il semble être. Si les autres nous enferment parfois dans des clichés, il arrive qu'on les catégorise nous aussi... Léo se révèle "différent de ce que j'imaginais. Plus fragile et moins sûr de lui". Petit à petit, ce qui était pour Léo une obligation devient un plaisir: il aime accompagner le trio dans ses élucubrations et des pérégrinations sur les traces de Maria Zumaï.

Pour Lucien, c'est plus compliqué. Depuis la mort prématurée et douloureuse de son ami Max, il a peur de s'attacher ("C'est très dangereux de connaître des gens. Plus on en connaît, plus on risque d'en perdre"). Il culpabilise également car c'est avec Max qu'il a découvert Les Mondes invisibles et partagé en premier cette folle passion. Max est constamment dans ses pensées. S'enfermer dans le passé et la fiction a un côté rassurant. On peut inventer une suite, imaginer une autre fin, alors que "la réalité, c'est risquer d'être déçu".

Avec Léo, Lucien va réaliser que "c'est mieux en vrai que dans ma tête": s'enlacer et s'embrasser, c'est tout de même mieux en réalité qu'en imagination! Si la fiction aide à se construire, à grandir, à devenir soi, il faut savoir en sortir pour vivre ses propres expériences. Préférer les romans à la vie, c'est passer à côté de tant de belles choses... On a "besoin aussi de réel"!
Lien : https://www.takalirsa.fr/les..
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Ce livre n'est vraiment pas comme les autres. Il est de ceux qui vous font dire que la littérature jeunesse regorge de pépites, qu'elle vous fait vivre plein d'émotions et vous aide à grandir. 


En faisant des recherches pour ce post, j'ai aussi découvert le travail très complet de l'autrice Esmée Planchon. Cette jeune femme de 31 ans (team 92 !) est à la fois autrice pour la jeunesse, conteuse et performeuse. En bref, elle aime raconter des histoires !

Et en parlant d'histoires, je vais vous parler de celle de Lucien, notre héros du jour. Lucien, ou Zora (un personnage incarnant une bibliothécaire guerrière, cette classe  !!), un adolescent qui se réfugie dans l'univers des “Mondes Invisibles” une saga littéraire créée par Maria Zumai. Il partageait cette passion et écrivait des fanfictions avec son meilleur ami, Max, mais ce dernier est tragiquement décédé des suites d'une maladie grave. Ce deuil le marque à tout jamais et il plonge encore plus profondément dans son monde imaginaire en nouant des relations virtuelles avec d'autres fans des Mondes Invisibles. Jusqu'ici, rien d'extraordinaire mais un jour une terrible nouvelle fait l'effet d'une onde de choc parmi cette communauté : l'autrice décide de ne pas publier de fin à la saga. 

Commence alors une enquête trépidante pour retrouver cette fameuse Maria Zumai (et par la même occasion la supplier d'écrire la fin si attendue). 


Si vous avez une passion pour un univers particulier, que vous faites partie d'une communauté soudée et que vous faites face à l'incompréhension de vos proches face à cette passion dévorante, vous vous reconnaîtrez dans ce livre ! Les émotions intenses que traversent Lucien et ses amis sont extrêmement bien retranscrites et le rythme rapide nous entraîne dans leur enquête très bien ficelée. Lucien est attachant et très humain, d'un naturel réservé, il va peu à peu oser s'affirmer et trouver son identité. Car oui, dans ce roman, on se pose beaucoup de questions : qui suis-je en tant qu'individu ? Qu'est-ce que j'écris, dit de moi ? La personne que je suis sur Internet est-elle la même que je suis en réalité, ou est-ce un rôle que je joue ? N'est-ce pas possible de concilier les deux ? Vous remarquerez que ce sont des questionnements tout à fait transposables ici ! 

Il y aussi beaucoup de réflexions contemporaines comme les sentiments amoureux, le pouvoir de l'écriture et de la littérature. 


Le côté enquête de l'histoire rend le tout très fluide et absolument pas lourd


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Coup de coeur absolu.


Voici un livre accueillant. Sa couverture est magnifique, le texte est aéré et l'histoire vous prend par la main, comme son personnage principal, Lucien tente de le faire avec sa propre vie.


Lucien a vécu un grand drame enfant, mais aussi un grand amour.
Aujourd'hui, son quotidien archi normal, bien qu'en mode introverti, n'est pimenté que par son activité sur internet.
Derrière son écran, il est Zora.
Expert de la série Les Mondes invisibles de Maria Zumaï pour toute la communauté des fans.


Quand Marai Zumaï annonce l'interruption de sa saga, Lucien se laisse embarquer dans une enquête improbable.


Il entrouvre la porte à une mini existence de mini aventurier pendant quelques semaines, avec soudain des rencontres dans la vraie vie, des conversations courageuses, des actions qui l'étonnent lui-même.


En lui, parfois des souvenirs remontent, des question aussi, qui peuvent bousculer son quotidien, qui l'empêchent peut-être..? Il ne sait pas, mais il se laisse le temps de réfléchir, il se donne le droit de ne pas choisir, de ne pas être sûr, de ne pas entrer dans une case...


Un résumé et quelques impressions ne rendent pas justice à ce texte dont il est difficile d'expliquer la puissance tranquille.


On a l'impression de voir se dérouler sous nos yeux une grande aventure intérieure, une enquête excitante, des combats éphémères contre toutes les oppressions normatives (sous forme - entre autres - de personnages inoubliables, de dialogues remplis d'émotions, de lieux bienveillants), une vie d'élève ordinaire, les joies d'une bande de potes, une quête d'amour, des prises de consciences libératrices... le tout mixé dans un shaker poétique et saupoudré de douceur.


Esmé Planchon nous enchante.


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Ce livre est un bel exemple de ce pourquoi on ne devrait pas sous-estimer la littérature jeunesse. J'ignore comment l'auteure a eu l'idée d'écrire ce roman mais il est absolument gé-nial.
J'ai adoré du début à la fin et je l'ai dévoré. J'aurai voulu qu'il ne se finisse jamais ! (petite référence au titre tavu). Mais c'est vrai : je ne voulais pas que cette histoire se finisse. Lucien me manque déjà. C'est assez rare pour le souligner : je n'ai relevé aucun défaut dans ce roman.

J'ai adoré l'humour de Lucien, il est drôle sans être méchant ; d'ailleurs j'ai l'impression c'est cet humour qui donne le ton et le rythme au roman.

Le rythme est d'ailleurs plutôt soutenu, les chapitres courts, tout s'enchaîne rapidement et on se retrouve à dévorer le livre.

Il y a une réflexion très intéressante sur le genre et les clichés qui l'emprisonnent.
L'autre thème important c'est la découverte de soi ;
Lucien va chercher à retrouver l'auteure de ses romans favoris, mais, à travers ses aventures, il va surtout se trouver lui-même. Et il va trouver des ami.es sur qui il peut compter. C'est tout doux, c'est positif et ça fait du bien.

Je pense que la fin sied très bien au roman. Je pense que certain.es peuvent la trouver décevante mais pour moi, elle est juste parfaite par rapport au contexte du roman.

J'aurai encore énormément de choses à dire sur ce roman mais je n'aurai pas assez de place.
En tout cas, je suis très heureux de l'avoir découvert et je ne peux que vous le recommander.
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Écrire des fanfictions, je voyais ça comme écrire dans les marges des livres qu'on aime. Ou comme inventer des notes de bas de page bizarres et inutiles.
En fait, j'écrivais pour répondre au livre. [...]

D'ailleurs, écrire ou peindre, c'était peut-être toujours répondre à quelqu'un ou à quelque chose.
Parfois je répondais au lac.
A un arbre.
A la forme d'un nuage.
Je laissais des messages en forme de poème sur le répondeur du lac.
On n'écrit pas tout seul dans le vide.
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Sur les réseaux sociaux, il faut encore être soi-même, en ajoutant des filtres pour avoir l’air plus cool. Bref, exactement comme au lycée, où tout le monde a l’air de porter des filtres de coolitude sous forme d’habits et d’expressions à la mode. Déjà que j’avais du mal à avoir des likes en vrai, fallait aussi en avoir sur Internet ? Au secours.
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Ah oui. Encore une erreur que j’avais faite. Est-ce que c’était ma myopie qui me faisait voir Léo et ses amis comme une masse floue intitulée « Les Gens Normaux » ? Maintenant je le savais : les gens normaux n’existent pas. Ce sont des conneries qu’on s’invente quand on a la flemme de faire attention aux détails.
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Sur les réseaux sociaux, il faut encore être soi-même, en ajoutant des filtres pour avoir l’air plus cool. Bref, exactement comme au lycée, où tout le monde a l’air de porter des filtres de coolitude sous forme d’habits et d’expressions à la mode. Déjà que j’avais du mal à avoir des likes en vrai, fallait aussi en avoir sur Internet ? Au secours.
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Alors j’ai dit la vérité :
- Désolé mais je ne vais pas du tout réussir à en parler.
- OK, je comprends, fais-moi signe si jamais, a-t-il dit en se replongeant dans son manuel d’échecs et en allumant la veilleuse en forme d’étoile.

Cette veilleuse était code pour signifier le silence dans la chambre.
Dès que l’un de nous deux branchait la veilleuse cela voulait dire que c’était un moment de calme où chacun est dans ses pensées et n’a pas le droit de parler à l’autre. C’était une des règles qu’on avait instaurées entre nous dès qu’on a eu compris que l’autre comprenait très (trop) bien ce genre de choses. Pour mettre fin au silence, il fallait que celui qui avait branché la veilleuse la débranche et demande « ok pour toi ? ». 
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