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EAN : 9782234085947
208 pages
Stock (06/03/2019)
3.04/5   12 notes
Résumé :
Gilbert Silvester est sous le choc : il a rêvé que sa femme le trompait. Quand il la confronte, elle nie tout en bloc et refuse de s’excuser. Furieux, ce barbologue allemand file à l’aéroport et saute dans le premier avion. Destination Tokyo.
Inspiré par des récits de voyage japonais, il décide d’aller admirer la lune au-dessus des Îles aux Pins. Mais c’est sans compter sa rencontre avec Yosa, un étudiant barbichu, en possession d’un guide bien particulier : ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Gilbert Silvester, teuton, barbelogue dans le cadre d'un projet à financement tiers, pense que sa femme Mathilda le trompe. Pourquoi “pense “? Car il l'a vue le tromper en rêve, et car depuis longtemps elle est d'une surprenante bonne humeur, et d'une extrême gentillesse avec lui....tiens, tiens la salope ! Résultat, pour ne pas l'affronter, au lendemain du rêve il prend le premier avion pour Tokyo. Pourquoi faire ? İl n'en a aucune idée. Qu'un mec soit jaloux de son conjoint sans raison apparente juste par manque de confiance en lui-même, rien de plus banal, mais de là qu'il débarque à Tokyo, sans but, juste comme ça, ça devient moins banal......et quand sa route croise celle d'un jeune étudiant japonais suicidaire, ça devient encore moins banal.....
Là encore un style d'écriture directe à l'humour cynique fait le sel d'un récit qui du léger bascule dans un récit beaucoup plus profond, que l'écrivaine allemande creusant peu à peu dans le passé et la psychologie des personnages, nous laisse déchiffrer. Gilbert à son arrivée à l'aéroport, s'achète au kiosque de presse en traduction anglaise des oeuvres de Bashô, maître du haïku ( 1644-1694), qui va lui servir d'horizon dans cet atterrissage improvisé et sans but, à l'autre bout du monde.
Lasse du monde, à une certaine époque de sa vie, Bashô laisse derrière lui tout ce qui se trouve dans ce bas monde, pour s'enfoncer dans l'intérieur des terres, suivant l'exemple de son maître autre fameux poète Saigyo (1118-1190). Il éprouve l'envie de lune, envie de claire de lune au-dessus des célèbres îles Matsushima. “Matsushima, le lieu le plus beau du Japon, la baie des Îles aux Pins ». Un pèlerinage vers la vie intérieure, les pins, la lune.....une idée qui plaît à Gilbert qui décide de s'y rendre suivant le chemin qu'avait pris Basho, traînant à sa suite le jeune japonais suicidaire..... Je vous laisse découvrir la suite de ses pérégrinations en même temps que sa femme “infidèle “, qu'il prend comme confidente épistolière.
Une histoire insolite, amusante et déroutante. Dans un amalgame de poésie, de sociologie du suicide chez les nippons, de pilosité mâle sous toutes ses coutures et de renards, un voyage intérieur dans le pays du zen, de l'ordre et de la propreté extrême, dont il revient au lecteurs et lectrices d'en faire la synthèse. Un défit et une curiosité dans le cadre d'un de mes pays de prédilection, dont le voyage m'a plue plus que la synthèse, laquelle à mon avis ici n'a pas grande importance.

« Les Îles aux Pins de Matsushima.....un lieu prédestiné aux poèmes, un uta-makura, ce qu’on appelle un oreiller à poèmes. »

Un grand merci aux Éditions Stock et NetGalleyFrance pour l’envoie de ce beau livre !
#LesîlesAuxPins #NetGalleyFrance
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Les Îles aux Pins, c'est la destination finale d'un voyage initié de la façon la plus improbable qui soit. Gilbert, obscur chercheur universitaire allemand, spécialiste ès « barbologie » (soit la science qui étudie la barbe dans tous ses états, ou plutôt dans ses sens religieux, historique, sociologique,...), Gilbert, donc, fait un cauchemar : sa femme le trompe. Au réveil, il prend son rêve pour argent comptant et, en proie à la fureur la plus légitime, se rend fissa à l'aéroport où il achète un billet pour, au hasard, Tokyo. Sur place, il se procure, en guise de guide de voyage, un grand classique de la littérature japonaise, à savoir les récits de voyage du poète Basho (1644-1694). Un peu plus tard, il fait la connaissance de Yosa, un étudiant désespéré qui ne jure, pour son funeste avenir, que par un autre genre de guide, le Manuel complet du suicide. Gilbert est bien décidé à empêcher Yosa de réaliser son projet morbide, et l'entraîne avec lui sur les traces de Basho, en route vers les Îles aux Pins, but ultime du poète.
Ce roman commence dans l'absurde et la cocasserie, et c'est très amusant. Mais bientôt, il se transforme en un pèlerinage initiatique, fait de poésie, de philosophie, de botanique et de réflexions sur la pilosité masculine et sur les renards. Et là, c'est trop déroutant pour moi, parce que je ne comprends pas où on va, à part aux Îles aux Pins, évidemment. Et quand je ne comprends pas, ça m'agace ou ça m'ennuie, et ici ça n'a pas manqué, tout cela m'a au final un peu... barbée. Mais bon, ce n'est que mon petit avis sur ce roman insolite, qui plaira sans doute aux amateurs d'ambiances japonaises et de poésie.

En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Cette lecture de l'auteure allemande Marion Poschmann m'a été conseillée par Bookycooky, suite à ma lecture de « Cent onze haïkus » de Bashô Matsuo. En effet, ce petit roman de deux cents pages suit les traces de ce poète du 17ème siècle. Considéré comme un des grands maîtres classiques du haïku japonais, Bashô s'est détourné de la société pour devenir moine itinérant.

*
Gilbert Silvester, le narrateur, se réveille un matin après avoir rêvé que sa femme le trompait. Quiconque ferait un tel cauchemar se dirait que ce n'est qu'un mauvais rêve, mais lui s'enferme dans cette idée, persuadé que sa femme de trop bonne humeur depuis quelques temps lui est infidèle. Furieux, il l'interroge, mais elle nie.
Sur un coup de tête, il s'enfuit de son domicile et choisit de partir à l'étranger en prenant le premier vol international disponible. C'est ainsi que, par le plus grand des hasards, il atterrit à Tokyo.

Là, inexplicablement, il achète les récits de voyage de Bashô Matsuo et décide de suivre les traces du célèbre poète et de partir à la recherche des célèbres pins de Matsushima.
En se détournant du monde, il espère porter un regard neuf sur sa vie et lui donner un nouveau souffle.

« Gilbert trouvait que son propre projet pour se détourner du monde était préférable.
Pins noirs sur une falaise, solitude, autarcie et embruns salés. »

En chemin, il rencontre un jeune étudiant japonais, Yosa Tamagotchi, sur le point de mettre fin à ses jours en se jetant sous les rails du métro. Gilbert décide le distraire de ses pensées morbides en le prenant sous son aile et en l'emmenant avec lui.
C'est ainsi que tous deux partent sur les traces du maître du haïku, Gilbert pour admirer la lune au-dessus des îles aux pins de Matsushima, Yosa pour trouver l'endroit idéal à son suicide.

*
Ce roman est assez étrange et ambigu, mais sans jamais être déprimant. Au contraire, l'écriture de l'auteure est emplie de poésie, de mélancolie, de douceur, comme une invitation à la contemplation et à l'introspection.
Marion Poschmann capture avec légèreté le souffle chaud de la brise marine, la beauté fugitive des saisons, la splendeur de la nature, le jeu changeant des couleurs, l'odeur des conifères.

« La forêt de hêtres est déjà roussie par l'automne, comme un malade qui penche vers la mort… »

La nature y est prédominante.
La nature y est reine, livrant au lecteur de magnifiques descriptions.

« La forêt ouvrait ses grandes ailes noires, se fermait sur eux en gémissant, se rétractait pour devenir de plus en plus dense. À qui voulait-on échapper quand on pénétrait dans cette forêt ? Un puissant organisme de feuilles les enveloppait de son humidité, les enveloppait de son bruissement imposant, de souffles et de chuchotements, de l'exhalaison d'une pourriture de mauvais augure. »

*
Gilbert adopte le journal de voyage, suivant ainsi les traces du maître, composant, au gré des paysages et des rencontres, des haïkus comme de petites touches impressionnistes.

La justesse des mots pour sublimer l'ordinaire.

D'une poignée de mots, suspendre l'instant présent.
D'une brassée de mots, dépeindre des impressions fugitives.

« Lourde de larmes reste
ma manche, elle ne sèche pas –
telle une pierre en mer
que même la marée basse
recouvre, nul n'en sait rien. »
*
Mais les mots de l'auteure déroutent, l'idée de la mort se superpose à la beauté des paysages.
Le lecteur, tenu intentionnellement dans le flou, ne sait pas si Gilbert rêve ou imagine ce compagnon de route.

Je me suis posée beaucoup de questions qui parfois n'ont pas trouvé de réponse : Ce voyage est-il physique ou intérieur ? Quelle est la part de réel et d'imaginaire ? Yosa est-il réel ou existe-t-il uniquement dans la tête de Gilbert ? Quelle est la finalité de ce récit qui s'achève de manière si abrupte ?



*
Pour conclure, ce récit est une expérience de lecture assez particulière, intrigante et originale, mais qui ne plaira pas à tout le monde. Tout au long du récit, j'ai ressenti une sorte de fascination et d'étrangeté, avec cette curieuse impression de lire un auteur japonais.

Cette lecture m'a intéressée, sans être pour autant un coup de coeur. Merci Bookycooky pour cette lecture, elle sort vraiment de l'ordinaire. Je serais ravie si d'autres lecteurs s'exprimaient sur ce roman et ses multiples interprétations.
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Nous suivons Gilbert Silvester, un chercheur devenu par hasard barbologue. le récit démarre avec un rêve : celui où Gilbert voit sa femme Mathilda le tromper. Interrogée, la jeune femme nie farouchement, ce qui ne fait que confirmer la réalité de l'adultère aux yeux de Gilbert. Sa réaction est de prendre la fuite, le premier avion accessible est pour le Japon, et il se retrouve donc à Tokyo. le pays l'attire peu, d'autant plus que les Japonais sont glabres. Il achète à l'aéroport quelques livres dont les oeuvres de Bashŏ. le fameux voyage de ce dernier vers les îles aux Pins va devenir un peu son guide de voyage, encore plus lorsqu'il fait par hasard connaissance de Yosa, un jeune étudiant japonais sur le point de se suicider, qu'il entraîne dans son sillage en essayant de le détourner de ses projets.

Le livre démarre d'une façon assez ironique, entre le sujet d'études surréaliste de Gilbert, sa façon de partir à l'autre bout de la planète à partir d'un prétexte, sa manière de considérer le jeune Japonais, en lui apprenant presque sa culture. Petit à petit toutefois, l'absurdité de la vie de Gilbert, la vie de couple fondée sur les non-dits et les frustrations, le besoin de poser les choses émerge entre les lignes, et les discours fanfarons. Une sorte de poésie, à rechercher entre les constructions modernes et les dégâts du tsunami apparaît également, le livre se fait plus lyrique dans la dernière partie.

Le livre est incontestablement intéressant et ambitieux, même si tout cela n'est pas convaincant en permanence et que la fin ne m'ait pas complètement séduite. Mais il y a des très bons moments, c'est parfois drôle, parfois touchant, cela suscite des questionnements. L'écriture est simple, directe, mais elle se complexifie et devient plus lyrique à certains moments, illustrant une forme d'ouverture, d'épanouissement dans la vie intérieure du personnage principal. Sans être un immense coup de coeur pour moi, c'est un roman dont la lecture a été plaisante, et qui sans doute laissera une trace.
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Matsushima ya 

aa Matsushima ya 

Matsushima ya

Si vous êtes intrigué(e) par ce haïku , sachez que vous le serez encore bien plus en prenant la direction de Matsushima , la baie des îles aux pins, dont la beauté laisse le poète sans voix. Pour y arriver il vous faudra tailler la route en compagnie de Gilbert et Yosa, deux drôles d'acolytes. L'un veut se détourner du monde, l'autre veut le quitter.
Gilbert, un universitaire berlinois, utilise le prétexte d'un cauchemar pour larguer les amarres et s'envoler tel une feuille morte vers le Japon qu'il a manifestement choisi au hasard . A l'aéroport il achète le célèbre classique japonais sur le pèlerinage du poète Matsuo Basho qui lui servira de guide touristique.
Yosa est un étudiant japonais totalement désespéré à la recherche du meilleur endroit pour mettre fin à ses jours. Son guide à lui recense les lieux de suicide les plus populaires du pays.
Les deux hommes se rencontrent à Tokyo et c'est ensemble qu'ils entament un voyage insolite sur les traces d'un poète disparu depuis 300 ans.

Avec ce roman il ne faut pas s'attendre à un récit de voyage classique. Marion Poschmann mêle à la découverte de certains aspects de la culture nippone des considérations botaniques et des réflexions philosophiques sur la pilosité masculine, le tout saupoudré de poésie.Tout ce qui concerne les contingences matérielles est gommé comme par magie.
De prime abord le sens de tout ça n'apparaît pas clairement. Pour moi il est resté totalement obscur, ce qui ne m'a pas empêchée d'apprécier la grande beauté du langage et surtout l'humour de ce texte. Le regard d'un européen face aux particularités d'une culture à laquelle il ne connait strictement rien donne lieu à des des scènes merveilleusement comiques. Les réactions de Gilbert devant ce monde raffiné donne l'image d'un vrai rustaud. Peu attiré par les beautés naturelles, il aurait même tendance à trouver tout ce qu'il découvre sans grand intérêt, voire moche. Mais en en prenant l'étroit sentier de la poésie, s'il n'atteint pas le satori, une petite fenêtre s'ouvre quand même dans son esprit...

En compagnie de Gilbert j'ai bien ri et je me suis un peu ennuyée avec ses histoires de barbe qui ont fini par franchement me barber. ☺ Ce petit voyage au pays du soleil levant ne m'a pas déplu. Il faudrait que j'y retourne !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
… lorsqu’ils se dirent au revoir en s’embrassant ce soir-là, ou plutôt lorsque par surprise elle lui donna bravement un baiser sur la bouche, la flamme jaillit à nouveau et lui brûla les lèvres. Le museau de renarde lui répandit cette brûlure dans tout le corps et il n’eut soudain aucun doute sur ce qui se passait là, car jamais il n’avait senti une brûlure pareille. Il la repoussa, tourna les talons et partit en courant, dans une direction qui n’était même pas celle pour rentrer chez lui, juste pour s’enfuir, et lorsqu’il se retourna encore une fois, il ne vit ni sa jupe brun clair ni ses bas blancs, il vit une énorme queue de renard disparaître au coin de la rue.
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Il avait envie de lune, envie de clair de lune sur les cerisiers en fleur.
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Les températures restaient supérieures à la moyenne, les feuilles ne se coloraient pas. Ce n'est qu'une fois Mathilda repartie que la période de fraîcheur automnale débuta : les feuillages s'enflammèrent, sa maison fut entourée de leurs grandes torches, et cette splendeur pourpre l'oppressa, parce qu'elle venait trop tard. C'était trop tard, c'était irrattrapable, et il était seul.
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La dame de la cour Nijōin no Sanuki, au XIe siècle, avait écrit un poème sur l’amour à sens unique, qu’elle comparait symboliquement à une pierre :
Lourde de larmes reste
ma manche, elle ne sèche pas –
telle une pierre en mer
que même la marée basse
recouvre, nul n’en sait rien.
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Une jeune fille est trompée par celui qu’elle aime. Elle meurt de chagrin et ressuscite sous la forme d’une grue, oiseau symbolisant la grâce. Elle meurt de colère et d’indignation et renaît sous forme de grue, donc dégradée. La jeune fille aurait dû garder son calme, entrer au couvent, compenser par des prières la faute de l’homme aimé. Une fille manque de patience envers l’homme aimé, sa punition est d’être changée en grue. L’homme qu’elle aime en épouse une autre, et la grue meurt de chagrin. Il peut d’ailleurs ne pas s’agir d’une grue, mais d’une tout autre créature, une corneille ou un héron, un volatile ou en tout cas un être capable de voler, un ange ou un fantôme.
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