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EAN : 9782352843047
660 pages
Editions du Jasmin (01/09/2019)
4/5   4 notes
Résumé :
Quelle malédiction plane au-dessus du quatuor Thérèse ? Après des années de séparation, les quatre musiciens Aron, Judith, Simunek et Jakub, désormais retraités, sont à nouveau réunis pour un dernier concert magistral.
Alors que les premières notes résonnent, une étrange litanie macabre se prépare, entraînant dans son sillage une suite de morts inexpliquées. Qui en a après le quatuor ? Se pourrait-il que leurs secrets, enfouis depuis 1945, remontent à la sur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un policier déjanté, haletant, dont l'intrigue m'a enchaînée au point parfois de me glisser au lit à une heure avancée de la nuit et de subir des rêves abracadabrants.

Une belle brochette de personnages assez typés, voire extravagants sont les protagonistes de ce récit : une légiste enceinte poussant son ventre tel une montgolfière, une madone d'Interpol, un curé apostolique, une maison de retraite et surtout ses occupants, tous musiciens.

La trame du scénario est riche, mêlant enquête policière, musique, Histoire et la vie des personnages et de leurs ascendants.

Nous sommes en 1994 et l'action se déroule aux frontières de l'Allemagne, dans la région des Sudètes, région où les cicatrices de l'Histoire peuvent parfois encore suppurer.

Il y a des passages loufoques, des pages qui flirtent avec le fantastique. Il y a aussi des références sérieuses à l'Histoire : la forteresse de Terezin, ses détenus, son sinistre passé.
La géographie politiques n'est pas en reste : on découvre cette région de l'ancienne Tchécoslovaquie où résidaient les Sudètes.

Enfin la musique est présente à chaque page, elle est partie prenante à l'intrigue et j'ai beaucoup apprécié la bande-son disponible sur le site des éditions du Jasmin.
Associer la musique à la lecture crée une émotion supplémentaire.

Le scénario est original, j'ai eu plaisir à le suivre, à me laisser égarer par les fausses pistes, les errements de l'enquête.

Je parlais plus haut de bande-son et je verrais volontiers ce livre adapté au cinéma.

Différentes thématiques présentes dans l'ouvrage sont bien documentées et le livre à peine refermé, quelques recherches m'ont permis d'approfondir l'Histoire de ce sinistre lieu de détention : Terezin, l'histoire de ces régions lourdement marquées par le conflit de 1940-1945 ; thématiques douloureuses mais dont il important de se souvenir.

Une belle distraction intelligente.
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Serré comme un café fort, rugueux et noir, « le quatuor Thérèse » est un roman policier riche en rebondissements. Captivant, les pages s'enchaînent les unes après les autres sans aucun arrêt. Il faut dire que ce roman est dans la cour des grands et se délecte comme du lait gorgé de miel. Mêlant habilement, intuitivement les connaissances musicales abouties de Claude Poulain de la Fontaine. L'érudition historique est ici une palme d'or et certainement ce quelque chose qui hante la mémoire de l'auteure depuis toujours. le tempo est donné. L'entrée dans une lecture impressionnante de culture, sans ce trop plein qui déborde. Les protagonistes que l'on apprécie pour certains et les autres dont on pressent l'ombre derrière le dos bien après le point final. « le quatuor Thérèse » est un emblème, le sceau d'un passé où le mémoriel s'épanche à jamais. Quatre musiciens séparés par la ligne irrévocable entre La Tchécoslovaquie et l'Allemagne, juifs, vont se réunir pour la dernière fois pour interpréter « le quatuor Thérèse » Une dernière et ultime fois, la musique empreinte des souffrances, des affres de la déportation, des mutilations séparatistes, des souvenirs glacés de l'orchestre de Térézin. Ici se trouve la clef de voûte de ce roman, son souffle rare. L'émotion est vive et l'on s'épanche sur ces morceaux d'étoiles musicales contrant le Nazisme de toutes ses forces. L'histoire est aussi empreinte d'espionnage, il faut absolument empêcher ce quatuor de s'exprimer ! de ressentir la gloire des quatre musiciens. Plus que cela encore il y a du Da Vinci Code de Dan Brown dans les lignes de l'auteure. Des mystères, des codes, des partitions paraboliques. Des traces de sang, des protagonistes originaux parfois complètement décalés qui suivent méticuleusement la ligne rouge époustouflante d'une auteure qui s'amuse autant qu'elle souffre par le fond même de l'histoire. Les crimes sont là. L'esprit du mal est un parchemin retrouvé. L'ambiance socio-politique d'une époque est dévoilée avec brio. Qui est qui ? Qui est ce meurtrier ? « le quatuor Thérèse » est mené d'une main de maître. Il a toute l'envergure d'un futur grand film. On frémit, on palpite, on écoute, on se méfie de tous ou presque. Dans une osmose musicale, ésotérique, historique et fidèle, ce roman est une partition à retenir. A lire par tous les temps. Publié par les majeures Editions du Jasmin .
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Claude Poulain de la Fontaine offre aux amateurs de polars un roman noir, mais dont l'écriture se révèle d'emblée enjouée, riche en couleurs et références musicales. Découpé en cinq variations, le récit est introduit par deux petits préludes, où l'on apprend comment le violoniste juif, Jakub, s'est installé, après une vie de pauvreté en territoire communiste, dans une maison de luxe pour musiciens à la retraite, grâce à l'aide financière de sa soeur jumelle, Judith, passée à l'ouest. le deuxième prélude introduit le personnage de Jiri Bechnerov, feu commissaire, sorte de commandeur. le thème est ensuite exposé, et on y voit le quatuor reformé, au travail. Il interprète La jeune fille et la mort aux funérailles de Sarah Spiegelmann, qui a trouvé la mort suite à une chute, alors qu'elle cherchait des partitions sur une étagère. le ton est donné. L'humour noir et caustique omniprésent truffe le récit d'anecdotes cocasses.

Le quatuor Thérèse, nous plonge dans l'hiver, le froid, la glace, qui envahit les pages peu à peu et vous fait frissonner. Il y a bien en contrepoint le personnage d'Angela, légiste enceinte de jumeaux. Mais il n'empêche! Claude Poulain de la Fontaine excelle à exprimer le travail implacable de la vieillesse et le caractère inéluctable de la mort. Il n'est pas anodin qu'elle ait choisi de situer son roman à Karlovy Vary, ou Carlsbad, en Bohême. Peu à peu, l'intrigue dérive à rebours d'une histoire tragique. Très bien écrit, ce texte regorge de références et clins d'oeil malicieux.

Voilà un roman fort peu conventionnel. Il nous fait suivre une enquête loin d'être catholique, qui se déroule dans des circonstances aussi originales que burlesques.

Un bémol : ses 643 pages font de ce roman un défi pour le lecteur souffrant de tendinite au bras. A bon entendeur, salut!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Sa sœur était tellement perfectionniste ! Hosannah, il n’était que second violon… Du reste, il avait toujours été second en tout ; jusqu’à sa naissance qui, malgré sa gémellité avec Judith, l’avait fait naître après elle. Contre toute attente, cela n’avait jamais entaché leur relation. Au contraire, la supériorité violonistique de sa sœur avait même fini par représenter un confort pour Jakub. Pourquoi pécher par orgueil et s’exposer aux critiques quand sa jumelle prenait si bien la lumière ? Car c’était une chose que l’on ne disait jamais aux solistes : celui qui prend la lumière prend les coups avec.
En réalité, ce qui différenciait les deux violons d’un quatuor ne résidait pas tant dans leur virtuosité que dans leur talent de chanteur. À ce jeu, aucun doute : Judith avait la plus belle voix. Bien sûr, il eut été injuste de mépriser les parties de second violon et celle, encore plus discrète, de l’alto ; aussi injuste que d’ignorer l’écrin sur lequel on posait un bijou. C’était le grand œuvre de Jakub et d’Aron que de tisser, autour du violon de Judith, la texture, la soie qui le feraient briller. Et puis, c’eût été oublier un peu vite qu’un quatuor avait quatre côtés. Pourtant, et quoique chacun d’eux eût sa place légitime dans leur carré magique, le brio restait à Judith. Elle était l’axe qui traversait leur géométrie, le fleuve qui irriguait leur jardin mystique et le fécondait.
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Jouer en extérieur apportait toujours une grâce à la musique. Quelquefois, si l’on avait de la chance, quelque bête nocturne s’invitait au concert et mêlait son improvisation à celle des grands maîtres, prouvant s’il était besoin que la nature avait du génie. Et si le public ne goûtait pas toujours ce contrepoint hasardeux, Jakub, lui, en était fort friand. Il se souvenait toujours avec plaisir de ce récital au festival de Salzbourg. Ils y avaient donné la suite n° 3 de Bach. Deux hulottes particulièrement mélomanes avaient joint leur long répons aux interventions alternées du violon de Judith et du sien. Il arrivait malgré tout qu’on fût moins chanceux et que le vent vînt s’engouffrer dans les cordes, vous glaçant les doigts, jouant à votre place des harmoniques que le compositeur eût certainement réprouvées… mais pas ce soir ! Ce soir serait l’un de ces moments parfaits, idylliques même, qui justifierait à lui seul que Judith et lui fussent venus au monde. Car Judith arrivait !
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Le solstice avait recouvert Prague de son linceul. Fonçant sur les grands boulevards, Dorota Dobjekà déplaçait des gerbes de neige sale sur son passage. Tels des papillons de nuit, des milliers de flocons volaient vers ses phares, s'écrasant en nuées sous le couperet de ses essuies-glaces. Sa sirène avait beau hurler, rien ne semblait pouvoir soulager l'intense fureur qui l'habitait.
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— Je vous avoue que j’ai été très surprise d’apprendre qu’un défunt de confession juive pouvait trouver refuge dans votre église pour ses funérailles, dit-elle.
— Vous n’êtes pas la seule… Mon évêque n’est guère favorable à cette initiative.
Il prit une mine grave, soudain.
— D’un autre côté, il n’y a plus de synagogue à Karlovy Vary. L’on ne peut laisser un défunt sans une cérémonie digne de ce nom, n’est-ce pas ?
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