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EAN : 9782924461532
224 pages
Les Éditions Sémaphore (01/11/2019)
3.94/5   8 notes
Résumé :
Pierre laisse derrière lui Montréal et sa crise d’octobre pour s’envoler vers sa patrie, un village inuit du nord du Québec d’où il fut déraciné quand il avait sept ans. De retour parmi les siens après vingt-cinq ans d’absence, le jeune médecin prend la pleine mesure de son décalage identitaire et de la force des origines, alors que le village est lui-même secoué par un vif désir d’affranchissement.

Inspiré d’un mouvement de dissidence oublié par l’hi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un jeune Inuk qui a perdu ses parents de façon tragique est recueilli par un missionnaire. Pour lui permettre de tout oublier, le prêtre l'emmène vivre à Montréal où il poursuivra des études jusqu'à devenir médecin. Après la mort de son protecteur, Pierre décide de retourner dans sa région natale…

Il y découvre le choc de cultures, les problèmes de consommation d'alcool, la difficulté pour les jeunes de trouver des moyens de subsistance, le combat entre la tradition et la modernité. Il y retrouve aussi la nature, immense, tellement différente de la ville.

Un roman intéressant pour les aspects de la culture du Nord, même si je n'ai pas toujours adhéré à la crédibilité des événements et des personnages.
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Malgré que plusieurs thèmes intéressants y soient abordés, ce livre m'a déçu, principalement parce le récit n'est pas à la hauteur des ambitions qu'il affiche. En même temps il se lit bien, ne m'a pas ennuyé du tout et suscite des réflexions à la fois sur le processus d'acculturation et des difficiles relations entre Blancs et Autochtones. Dans un cas comme dans l'autre ces questions sont aussi complexes qu'importantes et tant qu'à s'y attaquer, autant le faire résolument et leur accorder toute l'attention qu'elles méritent.

Or j'ai trouvé que l'auteure ne réussit pas à illustrer les problèmes qu'elle soulève. Par exemple les difficultés d'adaptation de Pieri à Montréal: railleries des camarades de classes à l'entrée, regards obliques à l'occasion, un étudiant saoul qui l'insulte et voila que l'Inuk se replie sur soi, est enragé et reste solitaire. Sur un parcours de vingt-cinq ans, incluant des études universitaires exigeantes, c'est un peu court et j'aurais souhaité qu'on suive le processus de plus près, qu'on explore et expose le cheminement psychologique de Pierre confronté à ces nouveautés et à la perte de sa culture. Idem pour la colère des Inuits devant le projet de la baie James, d'autant plus que la fin est en queue de poisson pour qui ignore qu'en 1975 se signera la Convention de la Baie James et du Grand-Nord québécois.

Je comprend bien qu'un roman n'est pas un essai, mais lorsqu'on aborde des sujets aussi sensibles que ceux-ci il me semble que l'on doive le faire à fond . . . En somme le propos aurait été plus développé qu'une grande partie de mon malaise aurait disparu. Et peut-être que l'auteure aurait pu approfondir et nuancer le portrait de la communauté inuite qu'elle nous présente; car un vieux sage, l'ami fidèle, la belle jeune femme et le guerrier en colère ça fait cliché un peu, non? Peut-être suis-je trop sévère dans mon appréciation de ce livre, un premier roman faut-il le souligner, mais le sujet me tient à coeur . . . Faites-vous votre propre tête car malgré mes réserves, il vaut le détour.

Je tiens à remercier Babelio et les éditions Sémaphore qui m'ont gracieusement offert ce bouquin.
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Débâcles est un roman rythmé et fluide, qui rappelle une marée avançant lentement mais inexorablement vers une délivrance, douloureuse mais nécessaire. Deux univers et leurs protagonistes s'opposent ici : d'un côté le Québec des années 70 dans son mouvement d'émancipation nationale, tirant une fierté de la construction des barrages du grand Nord, et de l'autre côté les communautés Inuit chez qui un sentiment de révolte se développe face à l'éventuelle destruction de leur territoire. C'est dans ce contexte social mouvementé que Piari, un Inuit déraciné, parcourra un long chemin de réappropriation de ses origines autochtones, au détriment de sa terre d'adoption, le « sud » des blancs. Ce roman a une qualité d'écriture remarquable, le rythme narratif est régulier, ce qui fait qu'on ne ressent aucune longueur, aucune cassure, et on n'a qu'une envie : se laisser porter par la vague des mots qui défilent. de plus, le thème est d'actualité, évidemment, ce qui permet de combiner apprentissage et plaisir de lecture. Mais d'abord et avant tout : plaisir de lecture. Je venais de terminer Kukum, dans les mêmes thèmes, mais l'écriture ne m'avait pas paru aussi achevée que chez Poulin, où la douceur peut côtoyer la révolte, ou la colère et l'angoisse peuvent se transformer en paix intérieure, en alternance. Un très beau roman bien narré, où l'autrice nous laisse le sentiment d'avoir elle-même vécu auprès des communautés Inuit, tant sa manière de les décrire est en finesse et en nuances. Je repenserai à Piari et à ses tourments intérieurs encore longtemps.
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Oh que ce livre m'a touchée! L'écriture de Marie-Pierre Poulin est si fine et délicate pour décrire le trouble et les tourments d'un déraciné. Peut-être parce que je me suis déracinée il y a plus de 15 ans (dans des circonstances bien plus heureuses que Piari, le protagoniste principal) j'ai été particulièrement sensible à la description de ses états d'âme, ses doutes, ses montagnes russes d'émotions, déchiré entre sa culture d'origine et sa culture d'adoption.

L'histoire d'amour avec Anna, ses débuts lents et délicats, la confiance qui s'installe, la patience que la jeune femme offre à son amoureux presque mutique : tout cela est si joliment écrit.

J'y ai découvert une version différente d'un pan d'histoire québécoise, la révolution d'octobre, une version inuit.
J'y ai lu les paysages, les dangers, le froid présents dans le quotidien des hommes, leurs convictions, leurs traditions, leur colère face aux blancs du sud.

J'ai vraiment eu beaucoup d'émotions contrastées durant cette lecture.

Mon seul regret : une fin trop rapide. Les événements vont très vite, le récit relate admirablement ces faits intenses et brutaux, mais le choix difficile et définitif de Piari et les émotions et réflexions qui en découlent auraient pu être un peu plus développés. J'aurais eu besoin d'apaisement en fermant le livre…

Résumé sur leslibraires.ca
Pierre laisse derrière lui Montréal et sa crise d'octobre pour s'envoler vers sa patrie, un village inuit du nord du Québec d'où il fut déraciné quand il avait sept ans, lorsqu'il fut adopté par un prêtre blanc du « Sud ». de retour parmi les siens après vingt-cinq ans d'absence, le jeune médecin prend la pleine mesure du décalage identitaire et de la force des origines, alors que le village est lui-même secoué par un vif désir d'affranchissement.

Inspiré d'un mouvement réel de dissidence d'un groupe inuit à l'immense projet de développement hydroélectrique de la Baie-James, ce roman de Marie-Pier Poulin tisse habilement les fils de la révolution identitaire québécoise, de la défense des droits ancestraux des Autochtones et du retour aux sources d'un homme pris entre deux mondes.

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Pour le premier roman de cette auteure, c'est franchement prometteur pour l'avenir. Celui-ci raconte les impacts dévastateurs de l'arrivée des blancs et des balbutiements des grands projets hydroélectriques sur la vie ancestrale des Inuits du grand nord québécois dans les années 70. J'ai adoré la construction du récit très bien documenté, l'écriture intelligente et fluide, les chapitres courts et bien rythmés, la description sur les grands espaces nordiques est sublime, on croirait y être. le seul point que j'ai trouvé plus difficile est que je n'ai pas réussi à être touchée par les personnages qui restaient pour moi plus à un niveau rationnel.

Excusez-moi la comparaison mais j'ai franchement plus aimé Débâcles que Kukum de Michel Jean qui m'avait laissée plutôt tiède. Selon mon humble avis, Débâcles a une meilleure qualité de français, est mieux documenté et plus explicite sur les effets néfastes de l'arrivée des blancs dans la vie des premières nations et l'histoire d'amour est beaucoup plus réaliste et moins mièvre que dans Kukum.

La grande force de l'auteure est d'être capable de nous donner accès au combat intérieur qui se livre dans la tête et le coeur du personnage principal. Un incontournable pour qui veut mieux comprendre les premières nations.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
13 janvier 2020
En un personnage, Marie-Pier Poulin saisit dans toutes ses nuances la difficile rencontre entre les autochtones du Nord et les Blancs du Sud. Marie-Pier Poulin rend avec beaucoup de justesse les aspects déchirants de ce dilemme.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les mots sont de parfaits lieurs, ils appellent à eux les fragments du monde pour créer des passerelles, précaires, certes, mais qui font surgir une phrase, une page, bientôt tout un livre qui tissera une toile, et l’on y entendra battre un cœur, on verra la pensée aller d’un fil à un autre. On écrit pour viser les choses ensemble, lier les êtres, les vies.

— Hélène Dorion, L’étreinte des vents, 

cité en introduction
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Pierre ressent l’ivresse de la liberté. D’abord le sentiment d’être immensément petit dans l’infinie grandeur du désert de neige, puis la fierté de pouvoir vivre dans cette nature grandiose austère. Tout est oublié : son travail, qui est plus difficile qu’il ne l’aurait cru ; la différence entre lui et ces hommes qui l’ont invité. Dans la toundra blanche, ils sont tous égaux.

(Alto, p.144)
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