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sur 128 notes
Elisabeth Quin, journaliste, actrice, présentatrice d'émissions télévisées et écrivain, est atteinte d'un double glaucome. Elle raconte la découverte de la maladie, ses tribulations de médecins en rebouteux et voyants, en passant par les « psys », son cheminement personnel de la panique initiale à un long travail sur elle-même, enrichissant son récit de nombreuses références historiques, artistiques et littéraires.


Ce livre est un témoignage mais aussi une sorte de thérapie personnelle, un besoin de partager, de réfléchir, de conjurer et de mettre à distance un choc profond et déstabilisant que l'auteur doit apprendre à apprivoiser. Il révèle une femme dynamique, intelligente et cultivée, au fil d'un texte sincère et courageux, riche de réflexions pertinentes, empreint de beaucoup de pudeur, de dignité et d'élégance.


Ces qualités sont aussi les limites du récit : très intellectualisé, très maîtrisé, il donne parfois l'impression d'une observation quasi extérieure, où l'auteur se retient de trop livrer de l'intime et des vraies émotions : comme si le lecteur se trouvait devant une vitrine courageusement construite par souci de convenance et d'image, une jolie armure cachant un être que cet acte d'écriture n'aura peut-être pu réellement libérer.


Il reste que chacun vit à sa manière la maladie et le handicap, que toutes les façons d'y faire face sont personnelles et irrémédiablement solitaires. L'on ne peut donc éprouver qu'une grande sympathie pour ce livre et son auteur, qui ont le mérite de nous faire penser un instant à notre propre chance d'y voir clair. Je retiendrai également la référence à Georgia O'Keeffe, de qui je viens de découvrir les extraordinaires peintures de fleurs.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Petit livre de 140 pages, Elisabeth Quin, écrivain, journaliste et présentatrice de l'émission " 28 minutes" sur Arte, nous raconte sa déconvenue sur sa vue. En effet, elle vient d'apprendre en 2017 qu'elle a un double glaucome. Un tel constat nous fait forcément frémir d'inquiétude et d'angoisse. Elle aussi, mais son art d'écrire, de penser, sa grande connaissance de la littérature, son humour grinçant et implacable font que ce récit se lit avec sérénité . Elle se livre un peu, mais cherche tous les chemins de la connaissance et de la thérapie pour ne pas perdre la vue. Dans ce livre, si attachant, mais pas larmoyant, on la suit pas à pas dans ce combat d'une vie. Son écriture est un petit bijou, elle emploie aussi des termes médicaux que les ophtalmologues lui ont transmis. Elle règle ses comptes avec certains ophtalmo-charlatans, avant de trouver la bonne personne qui va la guider.
Ce que j'ai aimé, : sur un sujet grave, elle utilise l'humour même si on perçoit de l'inquiétude. Elle se plonge carrément dans des livres dont l'auteur ou les personnages ont connu un problème similaire et se dit qu'elle a malgré tout de la chance d'être dans les années 2000 en Europe. Sa qualité d'écriture est remarquable et c'est un véritable plaisir de lire son témoignage.
Ce qui m'a moins plu : Quelques termes médicaux un peu compliqués mais ainsi va la médecine...
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J'aime aime beaucoup Elisabeth Quin qui anime une des émissions les plus intelligentes du PAF depuis 5 ans, avec son émission 28 minutes sur Arte ( et je ne dis pas seulement cela car j'ai sympathisé l'an passé avec un de ses chroniqueurs Xavier Maudit lors d'une participation à un même jury cinéma,) mais surtout parce que cette journaliste que je suis depuis l'émission Rive Droite, rive gauche sur Paris Première m'a toujours semblée aussi cultivée que spirituelle.

Dans La Nuit se lève qui parait en cet hiver littéraire chez Grasset, elle nous montre une autre facette de son talent ainsi qu' une belle plume littéraire..

Dans ce récit à la fois terrifiant et plein de sagesse, elle nous raconte la découverte d'une maladie qui pourrait bien lui coûter la vue. Elisabeth Quin découvre que son oeil est malade et qu'un glaucome- une maladie qu'on connait bien également, hélas, dans notre famille altère tout ce qu'elle regarde.

La nuit se lève est donc le récit de ce combat contre l'angoisse et la maladie, et Elisabeth Quin raconte, avec une belle sincérité ce changement dans sa vie quotidienne, de ses rendez vous souvent cruels avec des médecins qui manquent ( tiens c'est étonnant) souvent de compassion à ces effets secondaires particulièrement génants des médicaments ( ceux qui entrainent une pilosité particulièrement mal venue)

Tout ou presque dans son quotidien , de ses lectures aux musiques q'elle écoute, la ramène à sa condition et à cette incertitude ...

Plus que jamais, Elisabeth Quin exalte ses sens, la vue, mais aussi les autres, histoire d'anticiper cette possible cécité et d'exorciser d'une certaine façon ce mal inéluctable. UN récit empreint de sagesse et de métaphysique à lire.. les deux yeux ouverts !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je tourne la dernière page avec beaucoup d'admiration pour Elisabeth Quin, journaliste d'Arte, au ton incisif et percutant, et qui mène son équipe de chroniqueurs avec intelligence et à-propos.

Atteinte de glaucome, le titre de son livre parle de lui-même.
L'auteur se bat pour repousser l'échéance d'une perte inéluctable de la vision. Elle évoque son parcours personnel avec la pétillance qui la caractérise, ce sens de la formule souvent gaie et humoristique, brocardant certains médecins, certains traitements. Elle se projette dans l'inconnu, pour réfléchir et comprendre l'identité des non-voyants, leur quotidien, le décalage des codes de l'image, invisible dans le miroir, la réaction de l'entourage personnel et professionnel et son inévitable implication.

Des petits chapitres courts, comme des brèves de vie, racontent un événement, analysent une situation, évoquent d'autres parcours littéraires sur la notion de maladie.
L'obsession de « l'oeil » l'entraîne sur des chemins de traverse, évitant de parler d'elle pour évoquer ce qui s'apparente à un petit traité de cécité.

Le récit repousse le pathos avec énergie et auto dérision, et pourtant le propos en filigrane est dramatique et la souffrance tout en pudeur. Elisabeth Quin parle de combat, d'amour de soi et de la vie avec une extrême élégance de partage et de mots.

Et cette question vers la fin, tournée vers son lecteur : « Assumes tu d'être un peu voyeur? » Question à double sens sur la maladie et l'intimité dévoilée.

Pour une fois, j'adhère totalement.
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J'ai toujours admiré Elisabeth Quin. C'est une journaliste que je trouve experte dans la gestion des débats avec ses invités et avec ses collaborateurs. J'ai toujours admiré son intelligence et son immense culture, que ce soit au niveau du cinéma, de la musique et de la littérature. Et en plus, physiquement, c'est vraiment une belle femme. J'aurais pu ressentir de la jalousie, mais c'est l'admiration qui l'emporte. Quand j'ai su qu'elle souffrait d'un glaucome et qu'il devenait probable qu'elle perdrait tôt ou tard la vue, j'ai ressenti une immense peine pour elle. Je devinais combien il allait être frustrant pour cette femme de ne plus pouvoir utiliser ce sens qui semble être essentiel à sa vie en plus de l'être pour sa profession : comment juger de la qualité visuelle d'un film ou des détails d'une oeuvre d'art sans les voir ? Et, pire encore, comment supporter de ne plus lire après des années plongées dans les plus belles oeuvres de la littérature ? Impensable !
Je comprends, dès lors, la nécessité pour elle de témoigner. Ce petit livre nous relate donc les étapes de la maladie : le diagnostic difficilement posé, les raisons supposées de cette dégénérescence et les propositions diverses de soin proposées. Un constat, d'ailleurs, s'impose : que l'on ait des moyens ou pas, il est vraisemblablement difficile de se faire soigner correctement en France… C'est donc tiraillée entre divers spécialistes qu'Elisabeth Quin tente de prendre les décisions les plus « raisonnables » et de se faire à l'idée que, peut-être, viendra le jour où elle sera aveugle.
Durant la dizaine d'années que vont durer ces tergiversations, l'auteure va en profiter également pour réfléchir sur les mystérieux liens entre les maux du corps et ceux de l'esprit, aidée en cela par l'écrivain facétieux qu'est Tobie Nathan. Serait-ce la colère éprouvée durant des années contre sa propre mère qui aurait déclenché la maladie ? « Accumulation de ressentiments, de regrets, d'amertume, nerfs sous pression : Tobie Nathan ne s'est pas prononcé ».
Le doute persiste, auréolé d'hésitations perturbantes.
Un récit personnel, tout en étant étayé par des références culturelles pertinentes, quoique parfois élitistes, qui se lit comme un roman.
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J'aime bien Elisabeth Quin et son incisive élégance.
Comme chacun et plus encore comme chacun d'entre nous, ô lecteurs mes frères, je redoute la cécité. D'ailleurs j'ai lu ce témoignage en clignant sporadiquement des yeux et songeant que décidément mon oeil gauche méritait que je renoue des liens avec mon ophtalmologiste.
Les premières pages sont très réussies. « Tous les matins, j'ouvre les yeux, coeur battant. le réveil, de délice anticipé, est devenu un moment d'appréhension, une remontée des abysses. Je fixe un rai de lumière entre les lattes disjointes du volet de ma chambre. J'en connais les variations selon les saisons. Ce rituel me permet de détecter un changement dans l'étendue du champ visuel ; en pensant au cruel prologue qui fait bicher les petits malins, « j'ai deux nouvelles, une bonne et une mauvaise, je commence par laquelle ? », je me ménage et commence par l'oeil droit, le moins atteint, puis je passe au gauche, celui qui est au bord de la rupture, et je termine avec les deux. Pas de journée sans cette autoévaluation silencieuse. Soulagement et exaltation de voir encore, de voir aussi bien, c'est-à-dire aussi mal, mais pas plus mal, que la veille. Mes yeux ne sont pas morts cette nuit. le rai de lumière, le mètre étalon de ma vision matinale est perceptible, à l'identique. Un jour de plus, un jour de vue supplémentaire. Gloire à l'oeil. »

Mais très vite, je me suis demandée à quoi rimait ce que je tenais entre les mains. Vague témoignage, traité peu passionnant de la cécité, miscellanées soit le nom savant de la prise de notes... Si c'est une tentative de mise à nu pour complaire à Tobie Nathan et acheter les mauvais esprits, soyez sûre, chère madame Quin, que vous ne faites pas de nous des voyeurs. Vous êtes pudique, il faut vous y faire, et deux trois confidences sur votre amoureux, votre fille et les effets secondaires de vos médicaments peuvent difficilement être considérés comme le sacrifice inouï de votre intimité. « Écrire sur la maladie est une lutte contre la honte, le déni et la peur. Ce combat me coûte, et je prétends être payée en retour. Je veux que les forces invisibles me permettent de jouir du visible. Je ne suis pas une âme supérieure, comme l'admirable John Hull. Je redoute plus que tout de devenir aveugle, je suis prête à me torcher avec ma dignité si cela me garantit des nerfs optiques et des cellules ganglionnaires de nouveau-né. Avancer, noir sur blanc, pour gagner plus de courage, écrire péniblement, et gagner, ligne après ligne, un peu de terrain sur l'adversité. Écrire, y croire. »

Je crois ce livre sinon raté du moins sans intérêt ; je n'en estime que plus son auteur.
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J'ai pris ce livre à vrai dire au hasard sur le présentoir de la biblio en voyant le nom de l'auteure animatrice sur Arte. Ce n'est pas vraiment un roman mais son histoire avec la maladie. C'est intéressant de lire sa position en tant que malade , son rapport avec cette maladie, les avis des différents médecins, la guérison ou pas, comment vivre avec cet handicap etc...
Pour tous ces points abordés ce livre est intéressant. Mais j'ai eu du mal avec l'architecture du livre.
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J'ai retrouvé dans le livre d'Elisabeth Quin La nuit se lève, la journaliste qui anime 28 minutes sur Arte. Les côtés positifs comme les côtés négatifs.
En tant que journaliste elle fait preuve d'une élégance, d'une culture, d'une neutralité qui sied globalement à l'explication factuelle de l'actualité. C'est propre,c'est clair, c'est toujours de bonne compagnie.
Évidemment que l'on retrouve tout cela dans le livre d'Elisabeth Quint.
Et c'est là que le bât blesse et que les côtés négatifs d'Elisabeth Quint ressortent.
Pour parler de sa maladie et de son glaucome qui peu à peu la rend aveugle, elle reste dans le factuel, la comparaison avec des écrivains, des personnages célèbres qui ont connu la même maladie.
Toujours cette pudeur et cette neutralité.
Elisabeth Quint ne réussit pas ( ou n'as pas pu ou voulu) à briser l'armure.
La démarche d'Elisabeth Quint est respectable mais sans se dévoiler plus, ce livre perd beaucoup de son intérêt




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Ce livre est un récit sur l'angoisse de la perte d'autonomie conté par l'excellente Élisabeth Quin, mon animatrice préférée que j'aie le plaisir de voir le soir sur Arte. Je parle de voir et ce n'est pas par hasard car son angoisse vient d'un double glaucome qui réduit fortement son champ de vision et qui risque de la rendre aveugle. C'est d'ailleurs surprenant car lorsqu'on travaille à la télévision c'est pour être vu mais on ne voit pas ceux qui regardent quand on est devant une caméra. Tout ce stress généré par la maladie est raconté. Elle va même jusqu'à comparer ses globes oculaires malades au globe terrestre à sauver et s'entraîne à être aveugle en fermant les yeux dans la vie quotidienne, comme les enfants, pour anticiper la cécité.
Pourtant, il y a des passages beaucoup moins intéressants que d'autres car ils donnent l'impression d'un assemblage de notes. Il y a un côté un peu trop studieux, comme si le travail de documentation qu'Elisabeth Quin a réalisé sur les artistes et autres personnalités aveugles ou ayant des problèmes de vue était nécessaire pour exorciser l'angoisse de devenir handicapée à la charge de son compagnon François ou de sa fille adoptive Oona.
Elle dit que quand elle aura terminé ce livre elle se retrouvera au prise entre deux termes inconfortables : soit sa vue ne se sera pas dramatiquement dégradée et on peut la soupçonner d'imposture (je ne le crois pas) ou alors elle incarnera son texte et sa vie sera détruite en attendant qu'elle trouve les ressources intérieures pour supporter de vivre sans voir. Je ne retiendrai que les passages émouvants et parfois drôles de ce récit dont on ne doute pas que l'auteure sortira forte et prête à vivre malgré tout.


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L'auteur se dévoile au travers de sa maladie tout en faisant des parralèles sur des artistes, également confrontés à la maladie. Au délà de la peur, des angoisses, c'est une femme qui se livre et c'est émouvant.
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