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EAN : 9782360135509
256 pages
Riveneuve éditions (20/06/2019)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Le punk n'a pas seulement bouleversé l'Angleterre. Il a touché aussi bien la France que l'Allemagne des deux côtés du mur. Marginal et actuel, l'apparition du mouvement punk a permis de révéler les enjeux sociaux de l'époque de façon fun et séditieuse. Une étude inédite sur une vogue et premier titre de la collection "En marge !" réunissant chercheurs et punks.

- Une première en France: le premier titre d'une collection de chercheurs réunissant archiv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Livre reçu dans le cadre de Masse Critique ; je remercie les éditions Riveneuve pour cet envoi.

"Fun et mégaphones" est un ouvrage de l'historien Pierre Raboud, spécialiste des cultures populaires contemporaines.
C'est donc d'abord à un bouquin d'histoire auquel nous avons affaire, dont l'approche se veut dans la droite ligne des "cultural studies"...mais que sont donc ces études culturelles ? Il s'agit d'une "tradition qui cherche à combiner des aspects propres aux analyses sociologiques, aux commentaires critiques, aux approches théoriques et historiques pour offrir des analyses convaincantes et globales destinées à comprendre le sens politique de phénomènes culturels dans des contextes historiques spécifiques". Tout un programme donc, on l'aura comprit transversal et, c'est certain, sur lequel les punks auraient abondamment craché.

Pierre Raboud choisit volontairement d'exclure la Grande-Bretagne, patrie d'origine du punk, et qui jouit déjà d'une abondante littérature en matière d'analyse de la chose punk. La méthode qu'il utilise est comparative (entre les différentes scènes de Suisse, de France et des deux Allemagne). L'ensemble est rigoureux, alimenté d'abondantes sources méticuleusement répertoriées, c'est sûr on est en présence d'un boulot d'universitaire. La période étudiée va de 1977 à 1982.

Alors globalement j'ai bien aimé. L'hypothèse centrale de l'auteur (illustrée par le titre qui, il faut bien le dire, est quand même naze) est que l'essence du punk réside dans une tension entre jouissance juvénile de la révolte (dans un contexte donné), par le biais d'une esthétique radicale et structuration de ladite révolte en revendications politiques. Au final, comme dans son rapport au succès commercial, le punk était ontologiquement incapable d'assumer quoi que ce soit. C'est-à-dire qu'à partir du moment ou on commence par décréter "no futur" et "j'men bats les couille de tout" c'est dur d'envisager une prolongation politique ou "artistique" (au sens où les majors l'entendent, c'est-à-dire commerciale). De quoi rendre dingue en somme. Et puis la société ne s'y est pas trompée dans sa manière de neutraliser le mouvement : en faire une mode, vendre des sacs de luxe "punk", des jeans neuf qu'on te vend déjà déchirés etc...

En bref, un bouquin intéressant, rigoureux. Je regrette simplement que la transversalité de l'approche, promise au départ, fasse quand même la part belle à l'histoire. Personnellement, un peu plus de socio et d'esthétique (au sens l'histoire de l'art) ne m'aurait pas déplu.



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Un livre se compose de 213 pages et 38 pages d'index, sources et bibliographie.

L'auteur est un historien et spécialiste des cultures populaires. Il a fait de nombreuses recherches sur l'univers des Punk. Ce n'est donc pas juste un sujet pris au hasard pour faire un livre.

Ce n'est pas l'histoire des punks de manière générale c'est bien l'émergence dans certains pays, la durée étudié est donc courte (77-82).
La zone étudié est aussi très ciblée puisqu'il se résume à la France, la Suisse et l'Allemagne (RDA et RFA). Donc ne pas s'attendre à découvrir les débuts et la vague punk américaine et anglaise.
Le sous titre est donc très explicite.
Pour le titre, le "fun" pour le coté délire, recherche d'émotions fortes, etc... et "mégaphones" pour le coté militant, manif, etc...".

Les textes sont très documentés, on retrouve a chaque bas de pages les sources des infos (fanzines, musiques, livres, etc...).
C'est basé sur des écrits pas sur des Interviews de personne de la scène.

La lecture est très agréable c'est bien écrit (quelques fautes de tapes mais rien de bien gênant).
Le livre se lit vite et m'a appris pas mal de choses. Il faut dire qu'il survole pas mal de thématiques (espaces et territoires, marginalités, autonomie, émeute et plaisir, mode de rupture, radicalisation, réseaux et militance, frontières et tensions, etc...).

Une illustration se trouve avant chaque chapitre .
Les sources et bibliographie à la fin sympas pour se faire une petite bande son et aller plus loin pour ceux qui le souhaitent.

Merci a Masse critique ainsi qu'aux éditions Riveneuve pour cet ouvrage.
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Fun et mégaphone est un ouvrage faisant partie de la collection En marge !, collection qui réunit des "ouvrages informés, bouleversant les conceptions traditionnelles de la recherche".

Pas de doute nous retrouvons bien dans Fun et mégaphone le fruit d'un travail de recherche, pour preuve le nombre de renvois de bas de pages et l'importance en fin de livre de la liste des sources, index, ou autres tables des illustrations et des matières.

Le texte se focalise exclusivement sur l'émergence du punk en Suisse, France et Allemagne (à l'époque où on parle encore de RFA et RDA)… et, pour en retirer tout ce que j'en attendais, se focalise même trop. N'étant pas experte du sujet, bien que fan de ce style de musique, je souhaitais pouvoir acquérir une compréhension plus globale du sujet. le parti-pris de ne pas inscrire les événements et sujets abordés dans ces 4 pays avec ce qu'il se passait en particulier en Angleterre m'a empêché de me construire un panorama du mouvement punk.
Il m'a manqué également des témoignages d'acteurs du mouvement, à l'époque mais aussi aujourd'hui. J'arrive ainsi difficilement à faire le pont entre la période décrite (années 70-80) et ses impacts sur la société actuelle.

A côté de cela, l'écriture est très fluide, les enchaînements entre les sujets sont bien faits et la lecture est agréable. J'ai également beaucoup apprécié les illustrations d'époque.

En résumé, je ne conseillerais pas cet ouvrage à un néophyte sur le sujet ; en revanche il constitue un très bon livre pour qui souhaite approfondir ses connaissances sur le mouvement punk, dans la période et les lieux concernés.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Dans le monde anglophone du moins, l'interprétation habituelle construite par les journalistes dans les années 1980, avant de se répandre largement, est que le punk émergea parce que le rock progressif, devenu trop intellectuel, trop fervent d'improvisation musicale et d'albums conceptuels, avait oublié la "vraie" vocation du rock'n'roll : stimuler et exciter les adolescents avec des chansons de trois minutes, mélodiques et simples.
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Le jeune âge constitue l'unique véritable constante des différentes scènes punk. S'il n'est guère aisé de tirer des conclusions en terme de dynamique de classe, la composition sociale variée des scènes punk vient nuancer les approches simplistes qui font du punk tantôt une mode prisée par une avant-garde artistique, tantôt l'expression révoltée d'une jeunesse ouvrière subissant la crise de plein fouet.
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Une même dénomination - punk - peut revêtir des significations opposées. C'est par exemple le cas entre le punk est-allemand et le punk ouest-allemand. Pankow, batteur du groupe Planlos le formule ainsi : "L'Ouest ne m'a jamais intéressé, et les punks de l'Ouest d'autant moins qu'il leur suffisait d'aller dans un magasin pour acheter leurs blousons noirs ou leurs bracelets à clous".
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Le terme "punk", issu de l'argot, désigne tout ce qui n'est pas recommandable : voyou, pourri, homosexuel, prostituée, et appartient à toute cette série de jurons anglais en quatre lettres et une syllabe : "Fuck, shit, punk !".
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Et c'est là toute l'ambiguïté du punk qui oscille entre plaisir et dénonciation politique. Certes, on arbore une veste avec le "A" d'anarchisme et des épingles à nourrice pour provoquer, troubler le consensus, mais on le fait avant tout parce que c'est fun. L'un ne va presque jamais sans l'autre. Le discours employé par les scènes punk a ainsi la particularité de pouvoir exprimer une révolte et se dérober à sa signification référentielle. La dimension du plaisir demeure essentielle.
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