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Alice Yekavian tome 3 sur 3
EAN : 9782812623936
288 pages
Editions du Rouergue (05/10/2022)
4.08/5   20 notes
Résumé :
Que fait la police lorsqu’une femme est tuée d’un coup de feu dans la nuit et que sa fille unique, atteinte de schizophrénie, s’accuse du crime mais décrit une scène incompatible avec les éléments recueillis par les enquêteurs ?

Dans une banlieue parisienne un peu triste mais plutôt tranquille, un flic expérimenté, Ludovic Marchand-Thierry, dirige à partir de faits ténus mais têtus une enquête où l’objectivité et le métier forcent la vérité. Là où les... >Voir plus
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Voilà un livre publié par Rouergue Noir : S'ils n'étaient pas si fous. C'est un polar que Claire Raphaël mène au bout mais, comme le titre peut le laisser supposer, le troisième roman policier de cette autrice va bien au-delà de la simple enquête policière.
Claire Raphaël connaît bien son sujet puisqu'elle est ingénieure de la police scientifique. C'est pourquoi elle assume parfaitement tout le versant policier de S'ils n'étaient pas si fous qui débute dans la ZAC de Bel Air à St Germain-en-Laye, un quartier classé zone sensible parce qu'il a une vocation sociale et qu'une petite délinquance s'y développe.
Un coup de feu, dans la nuit, réveille Nicolas qui n'hésite pas à grimper à l'étage au-dessus, au quatrième. Il trouve une douille sur le palier et une femme de cinquante-six ans qui vient d'être tuée d'une balle dans la tête.
Police-secours arrive et c'est le commissaire Ludovic Marchand-Thierry qui est chargé de l'enquête. Débute alors la recherche bien agencée avec ses doutes, ses questions, ses surprises et ses problèmes.
Comme je l'ai dit, Claire Raphaël connaît bien son sujet. Elle n'hésite pas à inclure dans son polar les ennuis avec la hiérarchie, les freins, les doutes qui gênent l'enquête obstinée de Ludovic.
Tout le roman ne se limite pas à cela car quelques informations émergent. J'apprends que la fille de la victime, Amélie Rougesse, est schizophrène. Ce trouble mental sévère et chronique, ce trouble psychotique se manifeste au début de l'âge adulte et nécessite l'utilisation de certains médicaments mais, comme le démontre l'autrice dans ce roman, la schizophrénie peut être soignée par la participation à certaines activités qui redonnent confiance à la personne malade.
Aurélie Rougesse a vingt-quatre ans et devient aussitôt la première suspecte. L'équipe de Ludovic est composée de Caroline, Serge et Étienne. Ce dernier a un frère schizophrène et il n'hésite pas à intervenir pour modérer les actions de son équipe.
Brusquement, le récit classique change avec l'arrivée du « Je ». C'est une femme qui s'exprime et intervient régulièrement jusqu'à jouer un rôle prépondérant. Un peu plus loin, j'apprends qu'elle s'appelle Alice Yekavian et qu'elle est fonctionnaire de police scientifique. Elle écrit de la poésie pour cultiver son imagination et a donc un autre point commun avec Claire Raphaël qui publie aussi ses poèmes.
En marge de l'enquête, les problèmes causés par la schizophrénie émergent de plus en plus. Alice rencontre Nathan et d'autres malades dans un atelier d'un CMP (Centre médico-psychologique) mettant en avant le rôle positif de la poésie. Cet atelier est animé par Martin qui se présente ainsi : « Je suis un ancien patient, j'ai souffert longtemps de schizophrénie, je suis désormais non pas guéri, le terme serait inadapté, mais je suis totalement stabilisé. »
Cette déclaration définit bien le travail accompli pour aider celles et ceux qui souffrent de ce mal et sont rapidement marginalisés par la société. Si l'hôpital psychiatrique, qu'on appelait autrefois « l'asile » en ajoutant souvent « de fous », cette institution tente de soigner les cas les plus graves. Par contre, bien d'autres actions, d'aides efficaces sont menées mais pas assez, faute de moyens.
Claire Raphaël pousse loin la réflexion tout en la liant à l'enquête policière. À cela, s'ajoute le trafic et la consommation de drogue, de cannabis et un atelier de développement personnel animé par un certain Thomas.
Alice n'hésite pas à assister à une ou deux séances mais s'implique bien plus dans l'atelier poésie du CMP. Bien d'autres personnages traversent le récit, qu'ils soient impliqués dans l'action de la police ou simplement rencontrés au fil du récit.
Quand Alice retourne au CMP dirigé par le Docteur Mickaël Servier, pour la dernière séance où elle va lire le poème rédigé par le groupe de patients, poème auquel elle a participé, Mickaël Servier ne s'adresse plus aux membres de l'atelier comme un médecin mais comme un homme ordinaire.
Alors, S'ils n'étaient pas si fous est conclu par un magnifique poème prouvant que ces femmes et ces hommes que l'on dit malades, sont tout à fait prêts à prendre ou à reprendre une place dans la société, à condition qu'on les aide et qu'on arrête de les considérer comme « fous ».
Pour finir, je tiens à extraire quelques lignes de ce magnifique poème qui prouve tout le talent de Claire Raphaël :
« Nous sommes les patients
d'un lieu qui nous console,
on y entend des plaintes,
on y croise des visages,
des corps mal engagés aux accents mécaniques,
des yeux dépareillés aux parfums psychotropes,
des vies défigurées,
des vies déracinées,
des vies comme englouties par le bruit la fureur des plus grandes tempêtes. »
Pour lire la suite, une seule solution, se plonger dans lecture de S'ils n'étaient pas si fous, un livre que j'ai eu la chance de découvrir grâce à Babelio et aux éditions Rouergue Noir que je remercie car c'est une lecture émouvante et passionnante, utile pour une réflexion constructive.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Aux alentours de minuit, Nicolas se réveille brusquement, certain d'avoir entendu un coup de feu et le bruit d'un corps qui tombe. Il se lève, colle son oreille à la porte d'entrée, monte un étage. Arrivé au palier du quatrième, il voit aussitôt une douille et la porte de sa voisine ouverte...
D'astreinte, le commandant Ludovic Marchand-Thierry arrive sur les lieux et découvre que la victime est une femme de 56 ans, l'habitante du logement. Une fois les lieux analysés, les empreintes relevées, le voisin interrogé, il rentre au commissariat où il informe ses collègues, Caroline, Étienne et Thierry, de l'affaire qui vient de leur être confiée. Avec Caroline, il se rend chez la fille de la victime, une jeune femme de 26 ans, atteinte de schizophrénie et qui habite juste à côté de sa maman. S'ils se doutent que la nouvelle va la secouer, ils sont loin d'imaginer qu'Amélie va s'accuser du crime. Pour autant, l'enquête ne va pas s'avérer si facile...

Une femme tuée d'une balle en pleine tête, sa fille qui s'accuse, les voisins qui entendaient souvent le ton monter entre elles. Tout, pour le commandant Marchand-Thierry, porte à croire que son enquête est résolue. Mais Amélie étant schizophrène, son état ne permettant pas de l'interroger suffisamment, et son témoignage ne concordant pas avec les conclusions de l'équipe scientifique, lui et ses collègues allaient devoir fouiller un peu plus la vie de Sabine Rougesse. Si cette enquête policière s'avère passionnante, Claire Raphaël ne se limite pas à cela, dépeignant la société et ses travers, les états d'âme des membres mais aussi la schizophrénie. Pour cela, elle fait intervenir, à l'aide du « je », Alice Yékavian, ingénieure de la police scientifique, qui va tenter de comprendre les malades, en fréquentant l'unité de soins où est internée Amélie. L'auteure nous plonge ainsi dans un roman tout à la fois social, psychologique et policier, questionne sur la folie, certes, mais aussi sur le travail des policiers aujourd'hui.

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Tuée d'une balle dans la tête dans son petit appartement de la banlieue parisienne, Sabine, était pourtant une quinquagénaire sans histoire.
Sa fille, schizophrène, s'accuse du crime mais les indices orientent les policiers sur d'autres pistes. C'est une enquête de routine qui commence pour le commandant Ludovic et son équipe, à base d'interrogatoires de témoins, de recoupements, de filatures et d'écoutes. Il est aidé par Alice, fonctionnaire de la police scientifique qui s'investit sérieusement sur le sujet de la schizophrénie.
Fine observatrice de la société et de ses travers et elle-même ingénieure de la police scientifique, Claire Raphaël éprouve pour ses personnages une empathie communicative qui confère à ce roman aux qualités littéraires affirmées une puissante dimension sociale et psychologique.
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Voilà un roman policier un peu à part de la production habituelle des auteurs français. Là où nombre de ses confrères ou consoeurs multiplient les cadavres bien sanglants, avec acte de barbarie / séquestration / viol / atteinte à l'enfance, Claire Raphaël préfère présenter une histoire assez simple, et le fait avec beaucoup de sensibilité.

Une femme est tuée dans le dos par arme à feu dans son appartement en banlieue parisienne. Elle vivait seule et ne recevait la visite que de sa fille schizophrénique, qui habite à quelques maisons de là. L'officier de police judiciaire de garde, Ludovic Marchand-Thierry, fait les premières constatations. Comme la PJ ne peut pas traiter ce petit « fait-divers », c'est à son équipe que revient de comprendre ce qui s'est passé.
Assez rapidement la fille de la victime avoue le meurtre. Enfin, ce qu'elle dit doit être pris avec méfiance. Elle s'accuse, mais les conclusions de l'ingénieure de la police scientifique, Alice Yekavian, contredisent sa version des faits.
Ludovic et son équipe vont tenter de trouver une raison qui aurait pu expliquer un tel meurtre, apparemment gratuit. Alice Yekavian va, elle, s'intéresser à la fille, aux groupes de soutien des malades qu'elle fréquente et notamment à un cercle de poésie qui permet à ces psychotiques d'affronter leur maladie.

Rien de trépidant, ni d'exceptionnel dans cette enquête. Les investigations sont déroulées avec sérieux, par une équipe où chacun a sa personnalité, son rapport aux autres, voire aux malades. L'autrice est elle-même dans la police scientifique, ce qu'elle décrit c'est son quotidien. Avec un beau regard sur les autres, sur ceux qui sont un peu les laissés pour compte de la société, ceux qui ont subi un drame et tentent de se reconstruire. Les réflexions amenées par les intervenants touchent. Il y a beaucoup de finesse dans cette approche.

A l'arrivée, le lecteur a droit un roman policier qui vaut plus pour le regard porté sur la société que pour son intrigue des plus basiques (et donc bien plus proche de la réalité que ce que nous livrent d'autres auteurs). En plus, Claire Raphaël parsème son livre de poèmes parfaitement adaptés au sujet. Une belle surprise.
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Une femme de cinquante ans a été retrouvée morte par balle.
C'est Ludovic Marchand-Thierry qui mène l'enquête avec son équipe.
La fille de la victime s'accuse du meurtre, mais elle est schizophrène et les soupçons se dirigent rapidement vers d'autres pistes.
C'est un roman passionnant et très bien écrit.
On sent que Claire Raphaël, ingénieure de la police scientifique, est du métier et maîtrise parfaitement le sujet policier.
A l'enquête elle-même, parfaitement bien menée, s'ajoute une étude de la schizophrénie assez pointue.
L'histoire tient la route.
Aucune lassitude à la lecture.
Si certaines phrases sont un peu longues, le style est impeccable et l'écriture intelligente et des plus plaisantes.

merci à babelio et aux éditions Rouergue Noir
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Sous le portique de pierre et de chair
d’un hôpital qui n’a pas de nom
car nous devons rester discrets
nous sommes si fiers d’être encore en vie

nous sommes si heureux
d’incarner la patience
d’un peuple laborieux
fier de son expérience
un peuple sacrifié
nourri pas la souffrance
un peuple déchiré
par des désirs trop grands
nos désirs sont trop grands pour un monde ordonné par les raisons bourgeoises…
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Je pensais à ce lien particulier qui a toujours existé entre la folie et la poésie, la folie refuse une réalité trop triviale, la poésie refuse un bavardage trop commun, les deux portent la même rébellion qui n’est pas politique mais sensuelle, corporelle, une rébellion contre les traîtres que sont tous les bourgeois, une rébellion contre les lâches qui obéissent à des lois perfides…
(pages 68-69)
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Les gens ici semblent doux et patients faute de mieux. Peut-être sont-ils sages comme on le devient quand on a renoncé à plaire. Certains se plaignent mais ce ne sont pas les plus nombreux. Et leurs plaintes ressemblent à des comédies, soupçon de révolte sur un lit de lassitude, leurs plaintes ressemblent au bavardage de gens qui n’ont rien à dire et qui n’arrivent pas à l’admettre, ils n’arrivent pas à admettre que leurs pensées sont creuses depuis que leur curiosité est morte.
(page 11)
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Ludovic a parlé d’un ton las. Il n’aime pas faire la leçon à ses hommes. Il n’a jamais fait la leçon à son fils. C’est sans doute de la lâcheté. Cette lâcheté si banale qui empêche les pères d’élever la voix, et qui les pousse à hausser les épaules, espérant que la jeunesse passe, mais la jeunesse ne passe pas toute seule…
(page 135)
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J'aimais pas mes parents. Ils étaient toujours en train de me reprendre. Moi, j'étais très joueur. J'aimais m'amuser. Eux, ils étaient tristes, sévères, pessimistes, ils disaient que la vie est dure, ils disaient cela sans cesse, ça m'énervait, ils voulaient que j'aie de bons résultats à l'école, mais moi, je n'aimais que le sport et l'art, j'écrivais pas très bien, dès le lycée, ça allait trop vite les cours, j'arrivais pas à prendre des notes, c'était trop abstrait, ils ont commencé à me dire que j'allais mal tourner, j'avais quatorze ans, je me suis dit que c'était pas si grave, que j'allais sans doute mal tourner et que c'était pas si grave, que de toute façon ils pourraient jamais être contents de moi, j'ai cessé de les respecter, quand tu respectes plus tes parents, très vite tu te mets à ne plus respecter aucun adulte, aucun prof, aucun éducateur, tu respectes plus personne.
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"S'ils n'étaient pas si fous" de Claire Raphaël - Interview 3
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